Objectif Glasgow 76 – Ces Verts que rien ne semble arrêter

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Dernier blog : Saint-Etienne-Kiev : l’incroyable exploit

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Jeudi 18 mars. Les joueurs du Dynamo Kiev se souviendront longtemps de ce 17 mars à Saint-Etienne. Comme ils n’oublieront pas ce stade Geoffroy-Guichard en fusion avec son équipe. Robert Herbin aime à répéter que ce n’est pas le public qui fait gagner un club. Le 17 mars, les 40 000 personnes entassés dans ce Chaudron bouillonnant, ont joué pleinement leur rôle. Sans doute jamais en France un public n’avait soutenu son équipe comme les Stéphanois contre Kiev. Faute de places, certains ont même vu la rencontre perchés sur le toit pourtant bien conçu pour une rencontre de football. Après cet exploit, l’entraîneur stéphanois a tout de même reconnu que « le public s’était surpassé »

Certains Soviétiques ont quitté l’enceinte stéphanoise la tête à l’envers. Le pêché d’orgueil d’Oleg Blokhine à la 62e minute ne sera pas facile à effacer des mémoires. Si le Ballon d’or 1975 de France-Football avait concrétisé la seule véritable menace des Ukrainiens vers les buts de Curkovic, les Stéphanois auraient sans doute pu dire « Adieu ! » à leur quête de titre européen. Marquer quatre buts à cette équipe soviétique en vingt-cinq minutes aurait paru insurmontable.

FranceFootball, 23 mars 1976.
FranceFootball, 23 mars 1976.

Shopping et retour à Kiev

Plus détendus que la veille au soir, ils sont quelques-uns à vouloir effectuer un dernier tour de la ville avant de la quitter à jamais. Veremiev et Onitchenko en profitent pour acheter quelques disques vinyls de variétés. Aux alentours de midi, l’heure est au départ. Dans trois jours, un match contre l’Argentine attend les hommes de Lobanovski avant de reprendre leur route direction la Bulgarie. Trois matches pour oublier leur terrible déception du stade Geoffroy-Guichard.

FranceFootball, 23 mars 1976.
FranceFootball, 23 mars 1976.

« Je pense que ce n’est pas un hasard si nous nous retrouvons, deux ans de suite en demi-finale de la Coupe d’Europe. On a quelque raison d’être fier de ce résultat. »

Jean-Michel Larqué

rocheteau (dominique)
Contre le Dynamo Kiev, Dominique Rocheteau n’a cessé de provoqué ses adversaires pour mieux les éliminer.

A Saint-Etienne, on n’hésite pas à parler de revanche sur le match aller à Simferopol (0-2). En Crimée, Robert Herbin n’avait pas hésité à parler de défaillance technique pour son équipe. « Techniquement, les joueurs n’ont jamais réussi à se sortir du bourbier et ont commis des maladresses qui ne leur sont pas habituelles. Je sais par expérience, qu’un score de 2 à 0 est très délicat. Ainsi, lorsque je jouais encore avec Saint-Etienne, nous avions battu le Celtic par 2 à 0 au match aller et nous nous étions fait éliminer 4 à 0 au match retour. La préparation psychologique s’est faite selon un schéma précis et un travail précis. Si bien qu’avant la rencontre de mercredi dernier, ils étaient tous prêts sur le plan physique et moral pour tenter de renverser la situation. Avant la rencontre, j’ai pu constater que les joueurs étaient suffisamment concentrés pour ne pas leur infliger une réunion d’une demi-heure. Ils avaient seulement besoin d’être ensemble. »

« Cette équipe me plaît car je crois qu’elle me ressemble. »

Robert Herbin

France-Football, 23 mars 1976.
France-Football, 23 mars 1976.

La réhabilitation de Patrick Revelli

S’il en est un qui a retrouvé le sourire, c’est bien Patrick Revelli. En début de saison, il se morfondait sur le banc de touche quand ce n’était pas avec l’équipe réserve. Devant le peu de temps de jeu accordé par Robert Herbin à l’époque, il avait même émis le souhait de quitter le club. « Transférez-moi » leur avait-il suggéré pour mettre fin à une situation qu’il jugeait insupportable.

Aujourd’hui, tout est rentré dans l’ordre. Il n’est plus chahuté par le public stéphanois après chaque passe ratée. Son enthousiasme et sa joie communicative font passer une sorte de fluide positif au sein du groupe. Contre le Dynamo Kiev, le cadet des Revelli a fait une sérieuse mise au point. Remplaçant au coup d’envoi, il a démontré sur le terrain qu’il pouvait lui aussi renverser des montagnes. Ce match, il le sentait bien d’où sa colère intérieure quand il a appris qu’il ne débuterait pas la rencontre.

revelli (herve) revelli (patrick) rocheteau (dominique) larque (jean michel)
A la 70e minute, les frères Revelli et Dominique Rocheteau félicitent Jean-Michel Larqué, auteur d’un magnifique coup-franc. Les Verts sont à un but de la qualification pour les demi-finales.

Lors de la projection du match-aller commentée par Pierre Garonnaire deux jours auparavant, il avait interrompu ce dernier pour suggérer un pressing sans relâche : « Si nous parvenons à le faire, nous devrions pouvoir passer. » Il avait remarqué à Nantes et à Simferopol que les défenseurs soviétiques, -hormis Trochkine, son adversaire direct- étaient limités techniquement. « C’est la première fois que je vois un joueur de ce niveau laisser à son adversaire le temps de se retourner et de contrôler le ballon. Cela m’a facilité la tâche mercredi soir sur le flanc gauche des dix-huit mètres ukrainiens. »

« Il nous fallait aller au charbon »

On n’arrête plus l’ailier stéphanois. Il est tellement heureux de l’exploit accompli face aux Ukrainiens que l’on disait imbattables. « A Simferopol, nous savions tous dans le car qui nous ramenait à l’aéroport, que nous n’avions pas fait le maximum. A Saint-Etienne, par contre, il nous fallait aller au charbon et nous y sommes allés. »

Christian Synaeghel, modèle de discrétion, préfère parler de l’esprit collectif qui a animé son équipe. « Chacun d’entre nous a vraiment joué avec ses qualités propres pour tout le reste de l’équipe. Et ça n’est pas facile quand on sait que deux heures de coupe d’Europe demandent autant d’efforts que trois heures de Championnat. »

Enfin, pour Dominique Bathenay : « Le propre des miracles est précisément de ne pas se renouveler. Dynamo Kiev en 1976, après Hajduk Split en 1975. C’est bien la preuve que nous devons nos qualifications plus à nos vertus propres qu’à des circonstances favorables. »

L'Equipe, 19 mars 1976.
L’Equipe, 19 mars 1976

Oswaldo Piazza n’a pas marqué contre Kiev, mais il est à l’origine du premier but capital d’Hervé Revelli. Sitôt la prime en poche, le robuste défenseur argentin des Verts s’est offert une magnifique 604 Peugeot. Cette acquisition lui a valu d’offrir le Champagne à ses partenaires.

L'Equipe, 18 mars 1976.
L’Equipe, 18 mars 1976.

Thierry Clemenceau

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Pendant ce temps-là..

L'Equipe, 19 mars 1976.
L’Equipe, 19 mars 1976.

Ce jeudi 18 mars, Michel Hidalgo, a annoncé sa première liste de joueurs pour la rencontre amicale entre la France et la Tchécoslovaquie prévue le 27 mars au Parc des Princes. Suspendu au résultat des Verts la veille en Coupe d’Europe, il a dû faire contre mauvaise fortune bon coeur, En effet, le remplaçant de Stefan Kovacs à la tête des Bleus a laissé les Stéphanois à la disposition de leur entraîneur. L’ossature française sera teintée de jaune et vert. Cinq Nantais ont été appelés pour la première rencontre du nouvel homme fort de l’équipe de France. « Tous ceux que j’ai choisis méritent la sélection. Je ne les considère pas comme les remplaçants des Stéphanois. Ce serait d’ailleurs illogique. » S’il n’a pas convoqué les joueurs de l’ASSE, en revanche, il a souhaité que leur entraîneur soit présent pour ce premier match d’une nouvelle ère : « J’ai demandé à Robert Herbin et à Georges Peyroche d’être à mes côtés le jour du match. Mais Robby ne pourra sans doute pas venir : il devra préparer ses joueurs. »

Dans cette première liste « version Hidalgo », neuf joueurs peuvent prétendre connaître leur baptême du feu en Bleu. Parmi ceux-là, Michel Platini (Nancy), Patrick Battiston (Metz) ou encore Jacques Zimako (Bastia).

Th.C.

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Le Chaudron se visite aussi

Le Musée des Verts a fêté son deuxième anniversaire. Vous pouvez visiter le stade Geoffroy-Guichard. Le billet d’entrée combiné « stade Geoffroy-Guichard/Musée des Verts » permettra aux supporters de visiter le stade et le musée le même jour ou de visiter le musée ultérieurement, votre ticket étant valable un an à compter de la date d’achat.

Pendant une heure, les supporters des Verts pourront découvrir les coulisses du Chaudron au cours d’une visite guidée exceptionnelle: salle de presse, vestiaire de l’ASSE, couloir d’accès au terrain avec la mythique inscription « Ici, c’est le Chaudron », bord de pelouse, salon des Présidents… Ils pénétreront ainsi dans les lieux habituellement réservés aux joueurs, staffs, dirigeants et officiels.

Rénové dans le cadre des quatre rencontres de l’Euro 2016 programmées à Saint-Etienne, le stade Geoffroy-Guichard appartient à la communauté d’agglomération Saint-Etienne Métropole. Cette rénovation est l’œuvre des architectes de Chaix & Morel et Associés et une réalisation de la société Léon-Grosse. Geoffroy-Guichard est un stade mythique mais désormais également design et écologique.

TARIFS
Plein tarif :
15€.
Tarif réduit : 12€ (+ de 60 ans, -18 ans, étudiants, PMR, demandeurs d’emploi, CE de 20 personnes et plus, groupes de 10 personnes et plus).
Etablissements scolaires et clubs de football amateurs : 10€.
Pack « famille » (2 adultes + 2 enfants) : 42€.

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« C’est notre plus belle victoire… »

Quatorze anciens Verts se sont retrouvés au Musée des Verts pour le vernissage de l’exposition « 40 ans après… Retour sur l’épopée des Verts », visible jusqu’au 15 mai 2016. L’occasion pour les instigateurs de la meilleure saison de l’histoire du club de se remémorer les moments qui ont façonné l’une des plus belles pages du sport français. Retrouvez les anciens Verts sur :

ASSE.fr

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Plus de 112 580 visiteurs ont parcouru le Musée des Verts depuis son ouverture le 20 décembre 2013. Et vous ?

http://www.museedesverts.fr

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Auteur : surlaroutedesverts

Comme Obélix, tout petit, je suis tombé dans le Chaudron. Et je n’en suis jamais sorti. Mon premier souvenir d’un match des Verts remonte au 17 mars 1976. Ce soir-là, Saint-Etienne s’offre une qualification pour les demi-finales de la plus prestigieuse des Coupes d’Europe face au Dynamo de Kiev. Quel plus beau cadeau, le jour de mes 9 ans, que de voir Dominique Rocheteau, Charentais maritime comme moi, faire exploser le stade Geoffroy-Guichard. A travers ce blog, je vous propose de revivre huit décennies de moments forts de l’histoire du club, d’anecdotes croustillantes, de personnages emblématiques et de  matches inoubliables dans une ambiance unique en France…

Une réflexion sur « Objectif Glasgow 76 – Ces Verts que rien ne semble arrêter »

  1. Bonjour Thierry ,

    A la suite de la qualification contre Kiev la ville se colora en vert , les vitrines des commerces étant décorés à la gloire des Verts avec beaucoup d’imagination .Quant aux voitures : un ruban vert pour les moins démonstratifs ,et pour les autres : fanions ,écussons ,écharpes avec en titre bien sur  » Allez les Verts » ,mais aussi , et souvent  » Fier d’être Stéphanois  »
    Tout ce spectacle démontrait bien que Saint -Etienne était la Capitale du Foot en France !!!
    Amicalement Vert : Michel .

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