Samedi prochain, Valenciennes sera l’hôte de Saint-Etienne pour le compte de la 23e journée. Depuis leur première confrontation dans le Chaudron en 1935, les oppositions entre Stéphanois et Valenciennois ont souvent été animées.
Plusieurs entraîneurs ont également connu leur premier match contre le club valenciennois, symbolisé par le cygne blanc. C’est ainsi que Jean Snella, après un passage en Suisse, retrouve en 1963, le banc stéphanois à l’occasion d’un « Sainté-VA » . En novembre 1981, quelques jours après la victoire des Bleus contre les Pays-Bas (2-0) qualificative pour le Mondial espagnol, Platini éclabousse de toute sa classe le match Saint-Etienne-Valenciennes en inscrivant quatre buts. Enfin, lors de la deuxième journée de championnat en 2007, Laurent Roussey prend place pour la première fois sur le banc à Geoffroy-Guichard. Bonne lecture.
Une première pour Valenciennes à Geoffroy-Guichard
14 avril 1935. Saint-Etienne-Valenciennes : 0-1.
Saint-Etienne et Valenciennes ne se sont jamais rencontrés au stade Geoffroy-Guichard avant ce 14 avril 1935. Ils ont néanmoins un point commun : celui d’avoir adhéré en 1933 au statut professionnel. Les deux clubs sont alors en deuxième division et ont un but avoué : accéder à la division supérieure.
Corrigés au match aller 6-0 dans le Nord, les Verts de Saint-Etienne ont à coeur d’effacer cette déroute.

Malgré toute leur bonne volonté, les hommes de Rivers sont surclassés dans tous les domaines de jeu et s’inclinent logiquement 1-0 sur un but de Whitehouse inscrit à la 9e minute.
Au terme de cette saison 1934-35, Saint-Etienne se classe 9e avec 23 points dans une division qui comporte quinze clubs.
But.- Whitehouse (9e)
Saint-Etienne : Guillard – Kovacs, Magnon, Stévanovitch, Odry, Woehl – Polge, Szeman, Chalvidan, Guillon, Saint-Georges. Entr.: Rivers.
Valenciennes : Parmentier – Heil, Thiéry – Poliak, Peiffert, Tison – Pinteau, Whitehouse, Moëtschmann, Ignace, Waggi. Entr. : Griffiths.
Course poursuite dans le Chaudron
10 mars 1957. Saint-Etienne-Valenciennes : 5-4
Il y a des matches qui méritent d’être vécus. Ce Saint-Etienne-Valenciennes fait partie de cette légende. Les spectateurs sont passés par toutes les émotions : de la joie aux sueurs froides.
Eliminés sans gloire par Roubaix (4-1) en Coupe Drago le week-end précédent, les Verts ne sont pas au mieux malgré une place de leader.
Le Bataillon retient Mekloufi et Ferrier
Pour recevoir le club entraîné par Robert Domergue, Jean Snella ne sait quelle équipe il alignera pour affronter les Nordistes. En effet, Mekloufi et Ferrier, deux pièces maîtresses, sont retenus par le Bataillon de Joinville pour disputer le Challenge Kentish. En revanche, l’Armée a libéré Oleksiak, Peyroche et Michel Tylinski. Njo-Léa, blessé, est forfait. Seule bonne nouvelle à ce tableau pour le technicien stéphanois : les rentrées de Rijvers et Lefèvre.
Valenciennes, en revanche, se déplace dans la Loire avec un effectif au complet.

Trois buts en six minutes
Les 9 763 spectateurs du stade Geoffroy-Guichard sont vite rassurés. A la pause, les Verts mènent… 4-0. Fouillen par deux fois (31e et 39e) et Rijvers (42e), le petit lutin hollandais, régalent le public pour sa rentrée. Juste avant le repos, Peyroche enfonce un peu plus des Valenciennois (45e) aux abois.
Le vent tourne
A la reprise, Saint-Etienne pêche par excès de confiance. Les Nordistes entament une véritable course-poursuite. Ils réduisent d’abord la marque par Statko (48e) avant que Van Rhijn ne redonne espoir à son équipe. L’autre Hollandais de ce match, ne trompe Abbes à deux reprises en cinq minutes (71e et 76e). Il n’y a pas encore le feu dans la maison verte mais la menace se fait de plus en plus pressante. Jean Snella n’est pas au bout de ses émotions.
La défense stéphanoise cède une quatrième fois avec un but de Puccar (77e). Menés 4-0, les Valenciennois reviennent à 4-4.
Quatre buts en sept minutes
Alors que les hommes de Domergue ont pris l’ascendant sur les Stéphanois, contre toute attente, leur capitaine René Domingo inscrit le cinquième but des Verts malgré les protestations de leurs adversaires. Ces derniers estiment qu’il y a une faute sur leur gardien. Finalement, le match se termine dans la confusion.

Cette victoire constitue une première pour Saint-Etienne contre Valenciennes en championnat. En effet, les Verts n’avaient jamais gagné contre les Nordistes.
Grâce à ce succès, Saint-Etienne maintient son écart avec ses poursuivants Lens et Reims et continue sa course en tête, celle qui mène au titre de champion de France.
Le 11 mars 1957, Le journal L’Equipe titre :
Buts.- Saint-Etienne : Fouillen (31e, 39e), Rijvers (42e), Peyroche (45e), Domingo (78e) ; Valenciennes.- Statko (48e), Van Rhijn (71e et 76e), Puccar (77e).
Saint-Etienne : Abbes – M. Tylinski, R. Tylinski, Wicart – Cassado, Wassmer – Peyroche, Domingo, Fouillen, Rijvers, Lefèvre. Entr. : Snella.
Valenciennes : Hugues – Cauwelier, Foix, Kryske – Toris, Chiarelli – Césari, Puccar, Westwood, Stako, Van Rhijn. Entr. : Domergue.
Le grand retour de Snella à Saint-Etienne
Samedi 31 août 1963. Saint-Etienne-Valenciennes : 1-1
Saint-Etienne retrouve la Division 1 après un an de purgatoire à l’étage inférieur. Roger Rocher est un homme heureux. Il a réussi à convaincre Jean Snella de revenir à Saint-Etienne. Quatre ans d’exil pour celui qui a conduit les Verts à leur premier titre de champion de France en 1957, c’est long. Mais depuis Genève où il entraînait le Servette, il s’est toujours tenu au courant de ce qui se passait dans la cité minière. Comme s’il savait qu’il reprendrait sa place sur le banc du stade Geoffroy-Guichard.

Place aux jeunes
Le club n’a pas les moyens de pratiquer une politique de vedettes, Aux Mekloufi, Foix, Ferrier, Tylinski, Herbin, Domingo, il compte bien associer les jeunes Polny, Epalle, Mitoraj, Sbaïz ou encore Veggia. La seule « entorse » que s’est autorisé l’ASSE concerne l’arrivée du gardien international nîmois Pierre Bernard. Comme à son accoutumée, le club stéphanois pourra compter sur un grand gardien.
Pierre Bernard blessé
En ouverture du championnat, Saint-Etienne reçoit Valenciennes. Son nouveau gardien s’est blessé contre Grenoble en Coupe de la Ligue. Pour le remplacer, il peut compter sur Donoyan dont le statut amateur n’en fait pas moins un gardien d’un bon niveau.
Snella préfère Sbaïz à Polny qui effectue son service militaire.

Le tandem Herbin-Mekloufi
7 241 spectateurs se sont déplacés pour le retour de « Monsieur Jean » à Saint-Etienne. Parmi eux, Henri Guérin, le sélectionneur de l’équipe de France, est venu superviser quelques prétendants à la sélection.
Face à une valeureuse équipe valenciennoise, Saint-Etienne impose son jeu grâce à l’inspiration et le dynamisme de son duo Herbin-Mekloufi qui s’entendent comme larrons en foire.
Contre le cours du jeu, les hommes de Domergue ouvrent le score par Bonnel sur un tir anodin. Le gardien remplaçant des Verts juge mal la trajectoire du ballon et concède un but « stupide ».
Il faut attendre la 42e minute pour voir Epalle, pourtant dans un jour « sans », égaliser. Malgré des tentatives de Mekloufi, Foix ou Domingo, les Verts se contentent d’un match nul. Jean Snella espérait sûrement mieux pour son grand retour à Geoffroy-Guichard.
Henri Guérin, quant à lui, a été impressionné par la vitalité de Robert Herbin qui a une nouvelle fois éclaboussé par son talent le match.
Buts.- Epalle (42e) pour Saint-Etienne ; Bonnel (31e) pour Valenciennes.
Saint-Etienne : Donoyan – Casado, Tylinski, Sbaïz – Domingo, Ferrier – Hartmann, Herbin, Epalle, Mekloufi, Foix. Entr. Snella.
Valenciennes : Labalette – Mayet, Provelli, Matzki – Piumi, Kocik – Valnet, Bonnel, Preseau, Breuvart, Guillon. Entr. : Domergue.
La belle semaine de Michel Platini
22 novembre 1981. Saint-Etienne-Valenciennes : 5-1.
Le 18 novembre 1981, L’équipe de France de Michel Hidalgo affronte les Pays-Bas de l’ancien stratège des Verts des années 50, Kees Rijvers.
Si les Bleus s’imposent, les portes du Mondial espagnol seront grandes ouvertes. Pourtant, il faut attendre la 51e minute pour voir les Bleus obtenir un coup franc bien placé sur la droite du but de Van Breukelen, le gardien néerlandais. Michel Platini se charge de le tirer. D’un tir brossé au dessus du mur à mi-hauteur, il laisse le portier adverse sans réaction. Six (82e) achève les coéquipiers du Stéphanois Johnny Rep. Une dernière victoire contre Chypre et la France obtiendra son ticket pour le Mondial.
Vidéo de l’INA : le coup-franc de Michel Platini contre les Pays-Bas le 18 novembre 1981.
Quatre jours après ce match international, les Stéphanois reportent leurs efforts sur le championnat. Robert Herbin retrouve ses cinq internationaux pour recevoir Valenciennes. Avant cette dix-neuvième journée, ils sont déjà champions d’automne.
Dans L’Equipe du 21 novembre 1981, Jean-Louis Zanon, le défenseur des Verts, parle des coup-francs de son « professeur ».
A domicile, les Stéphanois sont intraitables depuis quelques mois. Castaneda n’a encaissé qu’un seul but dans le Chaudron depuis le début du championnat.
Il ne faut que vingt-six minutes aux Verts pour voir le Danois Benny Nielsen tromper Bas, le gardien nordiste avant que le sauveur des Bleus ne commence son show. Il inscrit quatre buts tous aussi différents les uns des autres. Le numéro 10 des Verts est en état de grâce et achève sa semaine de la plus belle des manières.

Le 12 mai 1973, Michel Platini a inscrit ses deux premiers buts en Division 1 avec Nancy contre… Lyon. Avec ce quadruplé contre Valenciennes, il porte son total à 148 réalisations dont 50 sous le maillot vert.
Au terme des matches allers, Saint-Etienne est champion d’automne avec 29 points, soit trois de plus que ses poursuivants Monaco et Sochaux, possède la meilleure attaque (43 buts), la meilleure défense (17 buts) et le meilleur buteur avec Platini (14 buts).
Buts.- Saint-Etienne : Nielsen (26e), Platini (37e, 45e, 60e, 76e) ; Valenciennes : Jacques (58e).
Saint-Etienne : Castaneda – Battiston, Oleksiak, Lopez, Janvion – Zanon, Larios, Platini, Nogues (Paganelli, 46e), Nielsen, Rep. Entr. : Herbin.
Valenciennes : Bas – Duez, Gillot, Sokal, Tihy – Rabier, Zaremba (Lefebvre, 65e), Pesin – Jacques, Tyc, Nagiel. Entr. : Wilczek.
Laurent Roussey seul aux commandes
Le 11 août 2007. Saint-Etienne-Valenciennes : 3-1.
Le 1er juin 2007, Laurent Roussey, l’ex-prodige des années 80 de l’AS Saint-Etienne, devient le nouvel homme fort du domaine technique stéphanois. Âgé de quarante-cinq ans, l’ancien adjoint du Tchèque Ivan Hasek, démis de ses fonctions, ne manque pas d’ambition et espère bien le démontrer au sein du club qui l’a révélé le 19 novembre 1975, alors qu’il n’avait pas encore quatorze ans.
Le 21 novembre 1975, L’Equipe relate les premiers pas de Laurent Roussey à Geoffroy-Guichard à l’occasion d’un match amical entre les juniors de Saint-Etienne et ceux du Dynamo Kiev .
Un peu moins de trente-deux ans après sa première apparition en vert, Laurent Roussey va connaître son baptême du feu sur le banc de Geoffroy-Guichard à l’occasion de la venue de Valenciennes lors de cette deuxième journée de championnat. Il veut s’inscrire dans la lignée de ses illustres prédécesseurs qu’étaient Herbin, Batteux ou encore Snella.

Pour ses débuts à Geoffroy-Guichard devant plus de 30 000 spectateurs, ses joueurs ne le déçoivent pas. Gomis (19e) puis Feindouno (70e et 90 +1) enchantent le Chaudron en offrant à leur nouvel entraîneur une victoire annonciatrice d’une belle saison.
Buts.- Saint-Etienne : Gomis (19e), Feindouno (70e, 90 + 1) ; Audel (87e) pour Valenciennes.
Saint-Etienne : Janot – Perrin (cap.), Varrault, Nivaldo, Tavlaridis, Dabo – Matuidi, Landrin, Payet (Guarin, 59e), Feindouno – Ilan, Gomis (Sall, 72e). Entr. : Roussey.
Valenciennes : Penneteau – Ducourtioux, Ouaddou (cap.), Chelle, Mater (Rippert, 77e) – Doumeng, Jeovanio, Sanchez, Bezzaz (Belmadi, 57e)- Savidan (Audel, 68e), Pujol. Entr. : Kombouaré.