Paris-SG-Saint-Etienne : une défaite salutaire

Ce dimanche 31 août 2014, l’AS Saint-Etienne se déplace au Parc des Princes pour le compte de la 4e journée du championnat de Ligue 1. A quinze jours de leur premier match contre le Dynamo Kiev (quarts de finale de la Coupe des Clubs Champions), les Verts reçoivent un avertissement salutaire face à une bonne équipe du Paris-SG. Bonne lecture.

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Dimanche 15 février 1976. Paris-SG-Saint-Etienne : 2-1.
« C’est bien simple, ce sera dimanche après-midi la première fois de la saison où l’on n’aura rien à perdre. Il n’est nul besoin d’épiloguer sur la valeur de l’AS Saint-Etienne, connue de tous. Je suis optimiste car quand l’adversaire est valable, mon équipe joue bien. Je peux promettre, sans gros risque de me tromper, que le public en aura pour son argent, au Parc des Princes. » Ces paroles sont de Just Fontaine, l’entraîneur du Paris-SG, dans le quotidien L’Equipe du jeudi 12 février 1976 avant la réception des Verts le dimanche suivant.

Herbin emmène treize joueurs

Quatre jours avant la rencontre, l’entraîneur parisien a en tête les onze joueurs qui vont défier les Verts. Seule incertitude pour lui : la présence ou non du Portugais Humberto. Robert Herbin, quant à lui, avec l’incertitude liée à la blessure de Janvion contre l’OM, a prévu non pas douze mais treize joueurs pour ce déplacement.

M’Pelé marque toujours contre les Verts

Un joueur parisien sera étroitement surveillé par la défense parisienne : il s’agit de François M’Pelé. Chaque fois que le Congolais a affronté les Verts avec Curkovic dans les buts, il lui a au moins inscrit un but. Mieux, il a toujours marqué contre les Verts même quand il évoluait à l’AC Ajaccio. Piazza et les Verts sont donc avertis.
Dans cette rencontre au sommet, d’autres grands duels sont présentés dans L’Equipe du samedi 14 février.

PSG-ST ETIENNE (2-1)
François M’Pelé, un danger permanent. Contre les Verts, il marque toujours un but.

Duel à distance entre Pantelic et Curkovic

Mais ce match est aussi le face-à-face à distance entre deux gardiens internationaux yougoslaves qui possèdent 47 sélections à eux deux (24 pour Pantelic, 23 pour Curko) en équipe nationale. Le Parisien Ilija Pantelic et le Stéphanois Yvan Curkovic se connaissent bien et s’estiment pour s’être affrontés sur de nombreux terrains en Yougoslavie.

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L’Equipe du 14 février 1976

Paris-SG réussit généralement bien devant Saint-Etienne. Au match aller, les hommes de Fontaine ont obtenu un nul (1-1) au stade Geoffroy-Guichard. Les attaquants parisiens Floch, Dahleb et M’Pelé sont en grande forme.

Roger Rocher, le président stéphanois, aime les matches au Parc des Princes et accorde toujours une grande importance à un déplacement dans la capitale : « Pour nous, c’est comme si nous allions jouer la finale de la Coupe de France ! Ce match arrive bien, avant celui de la Coupe d’Europe. »

Lobanovski dans les tribunes du Parc

Un spectateur intéressé au premier plan assiste à la rencontre: Valeri Lobanovski, l’un des entraîneurs du Dinamo Kiev, futur adversaire de Saint-Etienne en quarts de finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions.

PSG-ST ETIENNE (2-1)
Christian Synaeghel au milieu de trois Parisiens.

Ils sont 43 229 spectateurs ce dimanche après-midi à s’être acquittés d’un billet pour venir encourager les Parisiens mais aussi les champions de France à quinze jours de leur premier match contre Kiev. Les Stéphanois n’ont plus perdu depuis le 4 octobre 1975 et une défaite à Nîmes. Depuis ce déplacement dans le Gard, ils restent sur une série de quatorze matches sans défaite, doublant au classement l’OGC Nice. Sur la feuille de match, Pierre Repellini remplace Gérard Janvion, finalement forfait.

Les Verts dominent, le PSG marque

Dès l’entame du match, les Stéphanois affichent une belle volonté offensive. Mais leurs ardeurs sont vite refroidies par celui qui sera l’homme du match : Mustapha Dahleb. Dès la 8e minute, suite à un corner tiré de la droite par Floch, Larqué ne peut dégager le ballon et Dahleb est le plus prompt pour ajuster Curkovic (1-0, 8e).
Les Verts tentent de refaire leur retard mais H. Revelli (9e), Synaeghel (16e) ou encore Piazza (22e) échouent. A la pause, les Parisiens regagnent les vestiaires avec un petit but d’avance.

Doublé pour Dahleb

En deuxième mi-temps, les Parisiens dominent leur sujet et sont tout près d’inscrire un deuxième but par Justier (52e et 59e) et Pilorget (62e). Ils parviennent à leurs fins à la 69e par l’inévitable Dahleb, auteur d’un doublé. A la suite d’un corner tiré par Floche, Curkovic relâche le ballon dans les pieds de l’Algérien qui enfonce un peu plus une équipe dont l’impuissance et la fragilité sont visibles.

PSG-ST ETIENNE (2-1)
Le Parisien Tokoto prend le meilleur sur Farison, le défenseur stéphanois.

Rocheteau réduit le score

Rocheteau réduit le score (82e) et manque l’égalisation quelques minutes plus tard. Au coup de sifflet final, les Parisiens se congratulent : ils viennent de faire tomber les Verts. L’élimination en Coupe de France par Troyes aurait dû servir d’avertissement. Au Parc, les Verts voulaient absolument l’emporter. Ils ont perdu.

PSG-ST ETIENNE (2-1)

Le mardi 17 février, L’Equipe titre : « Faut-il s’inquiéter pour Saint-Etienne? »

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A quinze jours de son déplacement en Union Soviétique, les hommes de Robert Herbin viennent de recevoir un avertissement qui va leur être salutaire.
Buts.- Paris-SG: Dahleb (8e, 69e) ; Saint-Etienne : Rocheteau (82e).
Paris-SG : Pantelic – Bauda, Novi, Humberto, Pilorget – Justier, Laposte, Tokoto – Floch, M’Pelé, Dahleb. Entr.: Fontaine.
Saint-Etienne : Curkovic – Repellini, Piazza, Lopez, Farison – Synaeghel, Larqué, Bathenay – Rocheteau, H. Revelli, P. Revelli. Entr.: Herbin.

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Toujours plus d’anecdotes

 

Record de recette pour PSG-Saint-Etienne

Le samedi 4 octobre 1980, le PSG et Saint-Etienne partagent les points (1-1) au Parc des Princes à l’occasion de la 13e journée du championnat de Division 1.

Ce match nul pourtant a fait un grand gagnant : le trésorier du club parisien. En effet, les 46 629 spectateurs ont laissé un peu plus de 362 millions de centimes (3 626 570 francs exactement) aux guichets du Parc des Princes. Ce chiffre représente le record de recette pour une rencontre de championnat.

En 1979-80, le PSG avait de loin, gagné le plus d’argent, ses gains atteignant 15 785 493 francs. Avec les Parisiens, un seul club avait dépassé le milliard de centimes (11 647 036,70 francs) en dix-neuf matches.

PSG-MARSEILLE (2-0)

L’avion porte-bonheur

Le Paris-SG et l’AS Saint-Etienne sont parfois capables de faire cause commune.

Les 2 et 3 avril 1983, c’est week-end de Coupe de France. Saint-Etienne s’en va défier le FC Rouen alors que les Parisiens se déplacent à Strasbourg. Le vendredi 1er avril, un avion amène les Stéphanois à Pontoise. Suite à des conditions météorologiques défavorables, l’appareil se pose et les joueurs de Guy Briet terminent leur voyage en car en direction de la Normandie. Les Parisiens montent alors dans cet avion et s’envolent pour l’Alsace.

Au retour, opération inverse : les Stéphanois attendent les Parisiens pour rentrer chez eux. A en juger par les résultats obtenus par les deux équipes à l’extérieur (match nul pour le PSG, 1-1 et victoire des Verts au stade Robert-Diochon 1-0), c’était bien « l’avion du bonheur« .

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Plus de 50 000 visiteurs au musée des Verts en sept mois.

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Saint-Etienne-Karabükspor : entre espoirs et déception (2/2)

Ce jeudi 28 août 2014, l’AS Saint-Etienne reçoit Karabükspor dans le cadre du tour préliminaire de la Ligue Europa. En 1981, le tirage au sort avait désigné le Dynamo Berlin comme adversaire des champions de France pour le tour préliminaire de la Coupe des Clubs Champions. Je vous invite à revivre cette confrontation entre Stéphanois et Berlinois. Le match aller entre les Verts et les Grenats s’était soldé par un nul (1-1). Bonne lecture.

 

Le 26 août 1981, Saint-Etienne et le Dynamo Berlin se sont quittés sur le score nul de 1 à 1. En Allemagne de l’Est, ils s’attendent à une partie difficile mais croient encore en leurs chances de qualification. Au stade Geoffroy-Guichard, les coéquipiers de Christian Lopez ont beaucoup tenté sans pour autant connaître la réussite.

De Nuremberg à Manchester United

Au cours de son histoire européenne, c’est la sixième fois que les Verts sont tenus en échec pour un premier match à domicile. Tour à tour, Nuremberg (1962-63), La Chaux-de-Fonds (1964-65), Cologne (1971-72), le Bayern Munich (1974-75) et Manchester United (1977-78) se sont qualifiés après le partage des points dans le Forez. Comme le souligne si bien Jacques Ferran dans L’Equipe du 28 août 1981: « Peut-être que, dans les soixante-quatre rencontres européennes disputées depuis 1957, les Stéphanois ne se sont jamais donné autant d’occasions de marquer que face au Dynamo Berlin. »

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Platini et Noguès impuissants au match aller espèrent connaître la réussite au match retour.

Rocher ne comprend pas

Outre le fait que son équipe ne se soit pas imposée, Roger Rocher ne comprend pas la désaffection des supporters pour ce match. Pourtant, la cause principale se situe dans le prix des places jugé trop élevé. Une hypothèse que réfute le président stéphanois. Dans le quotidien L’Equipe, il explique : « Bien sûr, il y avait quelques centaines de places à plus de 200 F. Mais sachez aussi qu’il y en avait plusieurs milliers à 15 F et à 25 F et que celles-là non plus n’ont pas trouvé preneur. »

Pierre Garonnaire qui en a déjà vu des vertes et des pas mûres, souligne : « Ce match retour se jouera sur un terrain qui ressemble à n’importe quel terrain de football, et sur lequel nous serons onze contre onze. Pourquoi faire une montagne d’un deuxième match contre Dynamo où la seule chose qui puisse nous arriver, c’est peut-être bien d’avoir moins de déveine qu’à l’aller ! »

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Les Verts ont tout tenté au stade Geoffroy-Guichard. En vain. (photo L’Equipe)

Herbin maintient le 4-4-2

A vingt-quatre heures de ce rendez-vous capital, les Verts affichent une belle tranquillité teintée d’optimisme. Pour se qualifier à Berlin-Est, ils n’auront d’autre choix que d’attaquer et surtout marquer un ou plusieurs buts à l’immense gardien Bodo Rudwaleit.

Robert Herbin n’envisage pas de changer son dispositif tactique en 4-4-2. Pour lui, la malchance ne peut fuir ses joueurs une seconde fois d’affilée. Il compte bien reconduire les joueurs qui ont disputé la partie aller.

Pour mieux préparer ce match retour, la rencontre de championnat devant opposer Saint-Etienne à Auxerre (7e journée) a été reportée.

Synaeghel en visite à l’entraînement

Le dimanche matin, comme pour le match aller, Christian Synaeghel, un autre ancien de l’épopée stéphanoise, a fait une apparition appréciée au stade Geoffroy-Guichard pour encourager les joueurs.

Le lundi 31 août, la délégation stéphanoise décolle à 9 heures d’Andrézieux-Bouthéon. Elle atterrit 2 heures plus tard à l’aéroport de Schonefeld situé à 19 km de Berlin-Est.

Trente minutes plus tard, elle prend place au onzième étage du Stadt Interhotel. Pierre Garonnaire, toujours aux petits soins pour les Verts, a préparé minutieusement ce déplacement.

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Les poteaux sont encore… carrés

Le soir même, les joueurs quittent l’hôtel pour aller reconnaître le terrain et s’entraînent légèrement au Friedrich Ludwig Jahn Stadium.

Mais un détail attire leur attention. Et quel détail ! Les poteaux sont carrés. Les images de ces poteaux les renvoient à la finale perdue à Glasgow contre le Bayern Munich (0-1) un 12 mai 1976. Ce détail fait dire à Roger Rocher : « De toute manière, maintenant, nous n’avons plus le temps de les arrondir. »

Le 1er septembre, c’est le grand jour comme le titre si bien le quotidien L’Equipe en Une : « L’exploit ou l’adieu pour Saint-Etienne« .

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22 francs les places les plus chères

L’arbitre de la rencontre, le Suédois Erik Fredriksson, n’est pas un inconnu pour quelques joueurs stéphanois puisqu’il a arbitré l’équipe de France opposée à la RDA en octobre 1975 à Leipzig. 15 000 spectateurs garnissent les gradins. Contrairement aux prix pratiqués en France et notamment à Saint-Etienne au match aller, le prix des places ne dépasse pas les 22 F. Il est 19 heures. Les Verts ont 90 voire 120 minutes pour se qualifier.

DYNAMO BERLIN - ST ETIENNE (2-0)
Jean-Louis Zanon, le milieu des Verts, relance son équipe.

Les Verts décidés à refaire leur retard

Les deux équipes imposent un faux rythme durant le premier quart d’heure. Les spectateurs berlinois doivent se contenter de deux coups francs dont l’un signé Platini (9e). Comme au match aller, les Verts se créent des occasions par Battiston (18e), Noguès (22e) ou encore Rep (28e). Comme au match aller, Lopez est à l’origine du premier but des grenats berlinois. Surpris par une passe en retrait de Janvion puis pressé par deux adversaires, il se fait dépasser. Cette situation profite à Netz qui expédie, sans contrôle, une belle frappe surprenant Castaneda (1-0, 39e). Les Stéphanois regagnent les vestiaires la mine défaite.

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A la 39e minute, Lopez, mal inspiré, délivre une passe en retrait pour Janvion. Pressé par deux adversaires, Netz en profite pour ouvrir le score (1-0).

Herbin lance son va-tout offensif

A la reprise, Herbin joue son va-tout : il remplace Jean-Philippe Primard par Benny Nielsen. Pourtant, ce sont encore les Allemands qui tirent les premiers par Terletki (51e). La partie se débride enfin, les occasions se succèdent de part et d’autre.

ST ETIENNE - DYNAMO BERLIN (1-1)
Philippe Millot, auteur jusqu’à la 63e minute, d’un très bon match, paye son inexpérience à ce niveau de la compétition.

Philippe Millot voit rouge

Il est 20 h 18 et le chronomètre du stade ne tourne pas en faveur des Stéphanois. Pire, à la 63e minute, le stoppeur stéphanois Philippe Millot, excellent jusque-là, voit rouge. Stupéfaction sur le banc stéphanois. L’arbitre suédois, après consultation de son assesseur sur la touche, n’hésite pas à sortir le carton en voyant Schultz étendu sur la pelouse alors que le ballon est déjà loin des protagonistes. L’ancien Martégal, 19 ans, ne cherche pas d’excuses : « Jusqu’à ce moment-là, Schulz n’a pas arrêté de m’astiquer les chevilles. Ma chaussure et mon protège-tibia ont même été fendus. J’en ai eu assez. Je lui ai mis un coup de pied. Je reconnais que j’ai eu tort, mais ce gars-là en a beaucoup rajouté. Et voilà c’est comme ça que je me suis fait sortir. »

DYNAMO BERLIN - ST ETIENNE (2-0)
Castaneda, le gardien stéphanois, retarde l’échéance devant les attaquants est-allemands.

A dix minutes du terme de cette rencontre retour, sur un contre meurtrier du tandem Terletki-Riediger, ce dernier se défait de Janvion avant d’ajuster Castaneda (83e). C’en est fini des illusions stéphanoises. Les Verts peuvent regretter un peu plus la dizaine d’occasions franches du match aller.

Roger Rocher est très déçu : « Jamais, dans notre histoire européenne, nous n’avons eu autant d’occasions de but sur deux rencontres. »

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« Rencontrer Saint-Etienne m’aurait empêcher de dormir« 

Finalement, le Dynamo Berlin rencontrera le FC Zurich le 16 septembre ce qui n’est pas pour déplaire à Daniel Jeandupeux, l’entraîneur suisse : « C’est impressionnant ce qu’ont réussi les Allemands. Si l’on comptabilise bien toutes les occasions qu’ils ont eues en deux rencontres, on parvient à peine au total d’une demi-douzaine. Marquer trois buts en six tirs, c’est un pourcentage de réussite maximum. Je dois reconnaître que je suis un peu rassuré car la perspective de rencontrer Saint-Etienne m’aurait souvent empêché de dormir. »

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Cette élimination prématurée en Coupe d’Europe risque de poser de gros problèmes financiers pour l’ASSE. Ce ne sont pas les 730 743 F. laissés aux guichets par les 12 072 spectateurs lors du match aller qui vont combler les deux tours programmés par la direction du club. Enfin, les Verts viennent d’établir un record : ils quittent la Coupe d’Europe un 1er septembre, un peu trop hâtivement pour un club habitué à passer quelques tours. « Cela nous permettra de rattraper notre retard au calendrier du championnat » lâche Rocher. Triste consolation.
                                                                                                                  Thierry Clemenceau

 

Dynamo Berlin-Saint-Etienne : 2-0 (1-0). Buts.- Netz (39e), Riediger (83e).
Dynamo Berlin : Rudwaleit – Noack, Troppa, Trieloff, Ullrich – Brillat (Hernst, 89e), Strasser, Terletki (cap.) – Riediger, Schulz (Goëtz, 86e), Netz. Entr. : Bogs.
Saint-Etienne : Castaneda – Battiston, Millot, Lopez (cap.), Janvion – Primard (Nielsen, 46e), Zanon, Larios, Nogues – Platini, Rep. Entr. : Herbin.

 

Les extraits du match en vidéo

 

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49 000 visiteurs au musée des Verts en sept mois.

Saint-Etienne-Rennes : Un Américain à Sainté

Dimanche 24 août 2014, l’AS Saint-Etienne reçoit le Stade Rennais au stade Geoffroy-Guichard. En 2008, un Américain débarque en Bretagne. Deux ans plus tard, il poursuit sa carrière dans le Forez. A ce jour, Carlos Bocanegra est le seul Américain à avoir porté le maillot vert. C’est l’occasion de revenir sur son parcours et son année sous le maillot stéphanois. Bonne lecture.

 

PRESENTATION RENNES

 

Un Américain à Saint-Etienne

Le 24 juin 2008, après cinq saisons passées dans le club anglais de Fulham, propriété du milliardaire égyptien Mohamed al-Fayed, Carlos Bocanegra, en fin de contrat, franchit la Manche et s’engage avec le Stade Rennais. A 29 ans (il est né le 25 mai 1979), le latéral gauche américain signe pour trois ans avec le club alors entraîné alors par Guy Lacombe.

PSG-RENNES (1-1)

Comme beaucoup de ses compatriotes, Carlos Bocanegra est fier d’être Américain. Avide de connaissances, cet amoureux d’architecture estime qu’après les Etats-Unis et l’Angleterre, découvrir la France est une chance pour lui. S’il n’aime pas les hot-dogs (!), ce Californien d’origine mexicaine (de par son père) apprécie beaucoup la cuisine française mais ses plats préférés sont principalement à base de bœuf. Comme pour la cuisine, aux Etats-Unis, selon l’Etat où l’on se trouve, les goûts musicaux diffèrent. Bocanegra, lui, a un faible pour les Red Hot Chili Peppers.

 

Fan de NFL

Carlos Bocanegra est footballeur, ce qui ne l’empêche pas, en bon Américain, d’adorer le football américain. En NFL, il supporte les San Diego Chargers où évolue son copain Eric Weddle. Il garde un excellent souvenir de son passage à Chicago. Du lac Michigan aux habitants de cette ville, il en serait presque nostalgique. Quand il habitait dans l’Etat du Michigan, il aimait se balader en beach cruiser, une sorte de vélo avec un grand guidon, au bord de la rivière Michigan ou bien faire du shopping dans le centre-ville. Ses sportifs préférés s’appellent Tiger Woods, Michael Jordan ou le quaterback  Joe Montana.

 

Elu rookie de la Major Soccer League

Avec les Chicago Fire, le club de ses débuts, l’homme de Rancho Cucamonga, une ville située à quelques encablures de Los Angeles, est élu meilleur rookie de la Major Soccer League. Au cours de ses trois saisons passées dans le club américain, il a été élu meilleur défenseur en 2002 et 2003. Là-bas, il côtoie des joueurs comme Hristo Stoïchkov, Piotr Nowak, (ex-joueur de Munich 1860) ou bien encore Lubos Kubik passé par Metz. De tous ces joueurs pros, il observe et apprend chaque jour un peu plus. Il n’en faut pas plus pour attirer l’attention des recruteurs européens, notamment ceux de la Premier League. Durant ses cinq années passées chez les Cottagers, il dispute 116 matches (dont 22 la dernière saison) et inscrit 8 buts. Si l’idée de continuer l’aventure Outre-Manche n’est pas pour lui déplaire, les propositions n’affluent pas, notamment de clubs plus huppés que Fulham. L’homme est ambitieux.

LORIENT-RENNES (1-2)
En 2002 et 2003, Carlos Bocanegra est élu meilleur joueur de la Major Soccer League.

Ce défenseur athlétique (1,83 pour 78 kg) n’est ni un monstre de rapidité ni de vivacité. Il compense néanmoins par un placement parfait avec un caractère intrépide, digne des meilleurs joueurs anglo-saxons.

A Rennes, ses débuts sont plutôt délicats et son entente avec le Suédois Hansson sont loin d’être convaincants. Mais l’Américain s’acclimate très vite à son nouvel environnement.

ST ETIENNE-RENNES (0-3)
Le 9 novembre 2008, Saint-Etienne s’incline 3-0 contre Rennes à Geoffroy-Guichard. Bocanegra, le défenseur rennais tente de contrer un centre de Varrault.

Footballeur et sexy

Bocanegra, en plus d’être un footballeur, c’est aussi une « gueule ». Le 8 mars 2009, à l’occasion de la journée internationale de la femme, avec son faciès de Marine américain, il est élu par les internautes le joueur rennais le plus sexy pour le plus grand bonheur des spectatrices du stade de la Route de Lorient. Le mensuel gay Têtu le classe également parmi les vingt plus beaux gosses du championnat de France.

 

Au Stade de France avec Rennes

Le samedi 9 mai 2009, lors de la finale de Coupe de France 100 % bretonne, Rennes s’incline devant Guingamp (1-2). Malgré la défaite, il restera l’unique buteur de sa formation (tête décroisée, 69e).

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Lors de la finale de la Coupe de France entre Rennes et Guingamp, Bocanegra avait ouvert la voie aux Rennais d’une belle tête décroisée (69e).

 

38 matches disputés la première année

Le bilan de sa première saison en Ligue 1 est positif. Il a participé à la totalité des rencontres devant son coéquipier de club Fabien Lemoine (37).
A la mi-janvier 2010, des rumeurs font état de contacts entre l’Américain et Saint-Etienne. Frédéric Antonetti qui a remplacé Guy Lacombe lors de l’intersaison précédente, accorde plus de temps de jeu à Romain Danzé qu’à Carlos Bocanegra.

Ce dernier, dont le contrat en Bretagne se termine en 2011, se montre intéressé par un changement de club. A 30 ans, le capitaine international américain (depuis 2001) pense également à la Coupe du monde qui se profile en Afrique du Sud.

Premiers contacts avec l’ASSE

Le 19 janvier 2010, FranceFootball révèle que Saint-Etienne s’active sur le cas Bocanegra. Après l’arrivée de Pape Diakhaté, prêté par le Dynamo Kiev, Christophe Galtier estime que sa défense est encore un peu tendre et souhaite l’arrivée d’un nouveau défenseur, de préférence un latéral gauche polyvalent. Le nom de l’Américain est couché sur sa short-list. Damien Comolli, membre de la cellule recrutement du club stéphanois, est entré en contact avec le Rennais. Les Verts souhaiteraient le prêt du joueur jusqu’à la fin de la saison. Mais avant de recruter, ils doivent dégraisser pour alléger la masse salariale et verraient d’un bon oeil le départs de l’un de ses étrangers Ilan ou Tavlaridis, voire les deux.

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Les premiers contacts entre Bocanegra et Saint-Etienne remontent à la mi-janvier 2011.

Son transfert à Saint-Etienne est bloqué

Le 19 janvier 2010, Rennes rend visite à Saint-Etienne dans le cadre de la 21e journée de Ligue 1. Au terme d’un match nul (0-0), celui que l’on annonce Stéphanois sous peu concède volontiers : « C’est un club énorme ! En Europe et même aux Etats-Unis, ce club possède une telle histoire et il a attiré tant de grands joueurs ! » Pourtant, ces belles paroles ne suffisent pas à le faire signer définitivement. Si Anto admet que le transfert est en bonne voie, le montant demandé par les dirigeants bretons ainsi que les émoluments du joueur constituent un point de désaccord important.

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Le joueur rennais, encore sous contrat pour un an, ne quittera pas la Bretagne en janvier 2011.

Le lundi 25 janvier, soit moins d’une semaine avant la fermeture du Mercato d’hiver, les choses se compliquent. En effet, Rennes, en passe d’engager l’international slovaque Marek Cech, n’est plus le seul club sur le dossier. En conséquence, ils ne veulent plus laisser partir Bocanegra sans avoir recruté son remplaçant.
Finalement, le joueur reste en Bretagne… et Tavlaridis à Saint-Etienne.

L’entraîneur stéphanois, de son côté, ne change pas de position. Fidèle à ses principes, il ne souhaite pas « empiler les joueurs dans le vestiaire ». Pour lui : « Si ce n’est Bocanegra, ce sera personne.« En juin, il dispute le Mondial avec la sélection américaine sur le continent sud-africain où il atteint les 8e de finale. Les Etats-Unis sont éliminés par le Ghana (1-2).

 

Contrat de deux ans avec les Verts

Les dirigeants stéphanois reviennent à la charge et reprennent contact avec le club breton en vue d’un transfert de leur défenseur.
Le 22 juillet, après la traditionnelle visite médicale, le Californien s’engage pour deux saisons moyennant une indemnité estimée à 165 000 euros.

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Six mois après les premiers contacts, Bocanegra rejoint le Forez et l’AS Saint-Etienne.

Sur le site officiel de l’ASSE (asse.fr), il confie en français sa grande satisfaction et ses ambitions pour le club stéphanois.

http://www.asse.fr/index.php?page=detail_actu&id=6103

 

La défense des Verts recomposée

Fort de ses 83 sélections et de deux Coupes du monde à son actif (2006 et 2010), son expérience devrait profiter à son nouveau club. Christophe Galtier souhaitait renforcer sa défense : avec les arrivées des expérimentés Marchal (ex-capitaine de Lorient), Bocanegra (capitaine des Etats-Unis), Ebondo (TFC), trois nouveaux défenseurs rejoignent donc les Verts. Si on ajoute à ces trois nouveaux joueurs l’arrivée de Battles (ex-capitaine de Grenoble), le recrutement stéphanois semble être une réussite. « On a recruté malin, se félicite le président Roland Romeyer. Et, surtout, ce sont des joueurs qu’on connaissait bien, donc, on avait moins de risques de se tromper. On ne voulait pas revivre la désillusion de la saison passée. » Il est appelé à remplacer Mouhamadou Dabo parti au FC Séville.

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Avec les arrivées de Bocanegra, Battles, Marchal et Ebondo, le président Romeyer est satisfait du recrutement.

Carlos Bocanegra réussit un bon début de saison en Vert ponctué d’une victoire le 25 septembre 2010 au stade de Gerland dans le traditionnel derby (1-0). Les Verts n’en avaient plus gagné depuis le 5 avril 1994. Au soir de la 7e journée, les joueurs stéphanois sont alors leaders devant le Stade Rennais, le premier club français du Californien.

En octobre, après un match nul contre l’OM (1-1), il vante dans le quotidien local l’état d’esprit qui règne dans la surprenante équipe stéphanoise : « Il y a un super état d’esprit, un gros investissement chaque jour à l’entraînement. On ne lâche rien. »
Autre point sur lequel il ne tarit pas d’éloges : l’ambiance qui se dégage des travées du stade Geoffroy-Guichard. Tous les quinze jours, ils semble scotché par la ferveur du Chaudron : « C’est génial. A mes yeux, c’est la meilleure ambiance que l’on puisse trouver dans un championnat. Ici, à Saint-Etienne, il y a un grand stade, tout le monde encourage. C’est magnifique. »

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Ses bonnes prestations sous le maillot stéphanois ne l’empêchent pas de répondre présent aux convocations de Bob Bradley, le sélectionneur des Yankees. Avant la Coupe du monde, le président Barack Obama avait reçu l’équipe nationale américaine à la Maison Blanche. Comme l’ensemble de ses coéquipiers, le Stéphanois a eu l’honneur de rencontrer pour la première fois le chef de l’Etat américain.

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Le maillot des Yankees représente beaucoup pour le Californien.

« J’aime bien la ville, ses habitants »

A la mi-janvier, dans le quotidien La Tribune-Le Progrès, il fait le bilan de ses six premiers mois passés dans le Forez : « Tout se passe pour le mieux. J’aime bien la ville, ses habitants. Tout le monde est sympa avec moi qui ne parle pas très bien le Français. Les gens m’aident. Au restaurant , on me présente le menu en anglais. J’ai été bien accueilli. L’ambiance est excellente en dehors et bien sûr à l’intérieur du club. Je suis très content d’être là, je ne regrette pas mon choix. »

ST ETIENNE-LILLE (1-2)
Bocanegra apprécie Saint-Etienne et ses habitants.

Il revient également sur son passage en Bretagne : « J’aime bien Rennes. J’ai vécu de bons moments dans cette ville où tout le monde a été également gentil avec moi. J’ai découvert deux villes françaises différentes, c’est une bonne expérience. Cela me laissera de bons souvenirs lorsque je retournerai aux Etats-Unis. »
L’AS Saint-Etienne termine le championnat à la 10e place (49 points). Carlos Bocanegra dispute 36 rencontres.

Une victoire en guise d’adieu

Le 7 août 2011, les Verts se déplacent à Bordeaux à l’occasion de la première journée du championnat de Ligue 1. Avec Bocanegra en bon capitaine, ils s’imposent au stade Chaban-Delmas (2-1). Les Verts vainquent la malédiction de la première journée de championnat. En Gironde, ils mettent fin à 21 ans de disette. Il faut en effet remonter au 20 juillet 1991 pour voir une victoire de l’ASSE en ouverture du championnat (3-1 contre Toulon). En revanche, Bordeaux avait jusque-là toujours remporté le sien chez lui depuis 2001.

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Le 7 août 2011, Carlos Bocanegra dispute son dernier match avec les Verts au stade Chaban-Delmas. Il quitte Saint-Etienne sur une victoire à Bordeaux (2-1). Photo L’Equipe

Romeyer : « Carlos est quelqu’un d’extraordinaire« 

Cette bonne entrée en championnat ne suffit pas à l’Américain pour résister aux sirènes écossaises.
Le capitaine de la sélection US, à qui il restait une année de contrat, s’engage dans la soirée du 17 août 2011 pour trois saisons avec les Glasgow Rangers où il retrouve son copain de sélection : Maurice Edu. La transaction est évaluée à 300 000 euros.

LYON-ST ETIENNE (0-1)
Après un an à Saint-Etienne, Bocanegra signe aux Glasgow Rangers.

Roland Romeyer, dans le quotidien La Tribune-Le Progrès lui rend un hommage appuyé : « Carlos est quelqu’un d’extraordinaire, aussi bien en tant qu’homme que joueur. C’est un grand monsieur. Les Rangers le veulent absolument. Ils lui proposent un contrat plus intéressant que chez nous, avec une durée de trois ans, ce qui est énorme. Je pense donc qu’on ne va pas le retenir. »
A Glasgow, Bocanegra retrouve son poste de prédilection dans l’axe de la défense, celui qu’il occupe en sélection. « Son départ n’était pas prévu, mais j’assume le fait de l’avoir libéré« , confesse Christophe Galtier.
Sur son compte Twitter, il exprime sa tristesse de quitter « un grand club avec de grands supporters. » Il remercie l’accueil des Stéphanois mais conclut par : « C’est le football« .

FRANCE-ETATS UNIS (1-0)
Le 11 novembre 2011, le capitaine Bocanegra avec la sélection américaine contre la France au Stade de France.

Retour au Stade de France

Le 11 novembre 2011, la France dispute un match amical contre les Etats-Unis. Bocanegra fait son retour en France. Au Stade de France, les Bleus s’imposent 1-0. Il s’en sort plutôt bien en prenant régulièrement le dessus sur son adversaire direct, Kevin Gameiro.

Déboires synonymes de départ

En Ecosse, tout ne se passe pas tout à fait comme prévu pour lui. Les Glasgow Rangers, en proie à de graves difficultés financières, sont relégués en D4. Un an après son arrivée, l’ancien Stéphanois doit refaire ses valises. Il est prêté au Racing Santander qui évolue en Division 2 espagnole. En fin de contrat avec les Glasgow Rangers, Bocanegra (34 ans, 110 sélections) s’est engagé avec Chivas USA, club de MLS basé en californie.

Carlos Bocanegra, à ce jour, est le seul joueur Américain à avoir évolué à Saint-Etienne.

 

 La vidéo bonus

Vidéo L’Equipe.fr : Carlos Bocanegra, présent au Brésil avec la sélection des Etats-Unis, aborde ses souvenirs de Coupe du Monde et nous parle de sa passion pour le football dans un entretien exclusif.

 

 

Ca gronde à Geoffroy-Guichard

31 mars 1973. Saint-Etienne-Rennes : 2-0.

Le 28 mars 1973, Saint-Etienne s’incline au stade de Gerland (0-2).
C’est la troisième défaite des hommes de Robert Herbin en huit jours après celles concédées à Nancy (0-4) et devant le leader Nantes (1-2). En huit ans, les Verts n’avaient connu pareille accumulation de déconvenues. Roger Rocher, peu amène, déclara même : « Ils m’ont fait honte« . Dès le lendemain du match, l’entraîneur stéphanois, en possession du film du match, a repassé à ses joueurs les images de la défaite.

CRISE DU FOOT A ST ETIENNE
Roger Rocher en grande discussion avec Robert Herbin et Charles Paret.

Les joueurs hués à leur entrée sur la pelouse

Le samedi 31 mars, l’ASSE reçoit Rennes pour ce qu’il convient d’appeler le match de la réhabilitation. Parizon, blessé à Gerland, est remplacé à l’aile droite par le Martiniquais Janvion alors que Larqué se plaint d’un torticolis.

5 497 spectateurs payants garnissent les travées du stade Geoffroy-Guichard. Pour Charles Paret, le directeur général du club, il faut remonter à près de dix ans pour voir aussi peu de monde assister à un match des Verts.
A leur entrée sur la pelouse pour le traditionnel échauffement d’avant-match, les joueurs sont accueillis par une bordée de sifflets habituellement réservés aux visiteurs.

Le but de la contestation

Bien que privé de Kéruzoré, les Bretons dominent des Stéphanois contractés par leurs mauvais résultats actuels. Les attaquants stéphanois se font souvent prendre au piège du hors-jeu. Alors que la pendule du stade indique la fin d’une première mi-temps assez insipide depuis trente secondes, le petit gaucher Bereta, venu prêter main forte à Janvion sur l’aile droite, choisit ce moment pour centrer en direction de Patrick Revelli qui ouvre le score (45e). Au grand dam des Rennais qui protestent avec véhémence auprès de M. Bancourt, l’arbitre de la rencontre.

Georges Bereta, auteur d’une passe décisive pour le buteur Patrick Revelli (45e).

Georges Boulogne inquiet pour les Bleus

Fernand Sastre, président de la FFF et Georges Boulogne, directeur national des équipes de France, présents à cette rencontre en vue du match international que les Bleus doivent disputer à Moscou, sont déçus par la qualité du jeu proposé. Le manque de fraîcheur des internationaux les inquiètent au plus haut point. Georges Bereta, épuisé par la cadence de trois matches par semaine, n’est que l’ombre de lui-même.
La deuxième mi-temps n’est pas de meilleure qualité et sans un grand Curkovic dans les buts, les hommes de Cédolin auraient pu refaire leur retard d’un petit but. Les défenseurs rennais appliquent la tactique du jeu en ligne qui surprend toujours autant les jeunes attaquants stéphanois.

Larqué assure la victoire

A la 70e minute, Patrick Revelli, à la suite d’un choc avec Kerbiriou se blesse. Le cuir chevelu ouvert sur dix centimètres, il doit quitter le terrain et faire poser quelques points de suture par le docteur Poty. Il est remplacé par Synaeghel.
Les Stéphanois se mettent définitivement à l’abri à huit minutes de la fin sur un tir de Jean-Michel Larqué (82e). A la 82e minute, le milieu de terrain amorce une contre-attaque. Après un relais avec Janvion, il amortit le ballon et l’expédie au ras du poteau droit d’Escale.

Les excuses de Rocher

A l’issue du match, M. Rocher organise une réception dans les salons du stade en l’honneur de ses hôtes : MM. Sastre et Boulogne. Le président stéphanois embarrassé, leur dit : « Je regrette beaucoup M. le président, que vous n’ayez pas assisté à un grand match digne de notre équipe et surtout que vous ayez vu notre aux trois quarts vide. »

Buts.- P. Revelli (45e), Larqué (82e).
Saint-Etienne : Curkovic – Broissart, Merchadier, Piazza, Farison – Larqué, Repellini, Janvion, P. Revelli (Synaeghel, 70e), Bereta, Sarramagna. Entr.: Herbin.
Rennes : Escale – Cosnard, Rizzo, Kerbiriou, Cardiet – Garcia, Dortomb – Guermeur, Keita, Betta, David (Cherini, 75e). Entr.: Cedolin.

 

Quelques galettes bretonnes…

Soirée des premières à Geoffroy-Guichard

Le 29 juillet 1994, à l’occasion de la première journée du championnat de Division 1, l’AS Saint-Etienne et le Stade Rennais se quittent sur un match nul 1-1. A cette occasion, Elie Baup s’assoie officiellement sur le banc des Verts. Lionel Potillon connaît lui aussi son baptême du feu à l’occasion de ce match d’ouverture du championnat.

Le 29 juillet 1994, Lionel Potillon découvre la Division 1 avec l’ASSE.

Au stade Geoffroy-Guichard, la pause est animée…

Le 19 avril 1953, Saint-Etienne s’impose devant Rennes 1-0 au cours de la 30e journée de championnat. Alors que M. Fauquemberghe, l’arbitre de la rencontre, s’apprête à donner le coup d’envoi de la seconde mi-temps, il est interpellé par de grands gestes par les dirigeants stéphanois. Intrigué, le référé de la rencontre vient aux nouvelles. Les responsables foréziens, se sont aperçus que dans leur onze, deux joueurs portaient le même numéro au dos de leur maillot. Ferry, qui avait changé de maillot pendant la pause,  a enfilé le numéro 4. Or, celui-ci était déjà porté par son coéquipier Menjou, ce qui fait que les Stéphanois se sont présentés sur la pelouse avec deux numéros 6.

Autre incident notable : alors que la deuxième mi-temps débutait enfin, les spectateurs présents criaient leur mécontentement. A juste titre : le speaker du stade avait oublié d’éteindre le tourne-disques qui hurlait ses publicités depuis cinq minutes. Y’a des jours comme ça…

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49 000 visiteurs au musée des Verts en sept mois.

 

Karabükspor-Saint-Etienne : maudit tour préliminaire (1/2)

Ce jeudi 21 août 2014, l’AS Saint-Etienne se déplace à Karabükspor dans le cadre du tour préliminaire de la Ligue Europa. En 1981, le tirage au sort avait désigné le Dynamo Berlin comme adversaire des champions de France pour le tour préliminaire de la Coupe des Clubs Champions. Je vous invite à revivre cette double confrontation entre Stéphanois et Berlinois. Bonne lecture.

 

L’AS Saint-Etienne, champion de France en titre et finaliste de la Coupe de France, attend sereinement le tirage au sort de la Coupe d’Europe des Clubs Champions.
Le mardi 7 juillet 1981, le premier — et le plus fourni — des tirages au sort des Coupes européennes 1981-1982 a lieu à Zurich. Contrairement aux années précédentes, il ne se déroule pas comme à l’habitude à l’hôtel Atlantis, estimé trop exigu pour un rassemblement aussi important, mais au Nova-Park, plus vaste et plus central.

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L’AS Saint-Etienne 1981-82 : Debout : de g. à d. : Janvion, Zanon, Millot, Battiston, Oleksiak, Lopez, Castaneda. Accroupis : de g. à d. : Rep, Roussey, Platini Nielsen.

33 comme le nombre de pays européens

L’expérimentée AS Saint-Etienne, après quatre ans d’absence, fait partie de cette sélection de la plus prestigieuse des coupes européennes. Sa dernière participation à une demi-finale remonte à plus de cinq ans : par conséquent, le club français n’est pas tête de série. Les hommes de Robert Herbin peuvent donc tomber sur n’importe quel adversaire, y compris les plus huppés. Pire, l’ASSE peut aussi disputer le tour préliminaire de cette compétition qui comporte 33 concurrents comme le nombre de pays qui composent alors l’Europe.

Les Verts malchanceux

Le premier tour de la Coupe des Clubs champions se déroule les 16 et 30 septembre (matches aller et retour). Par contre, pour deux équipes, les trois coups sonneront beaucoup plus tôt. Comble de malchance, le tirage au sort, effectué par un Français, Jacques Georges, a désigné Saint-Etienne comme adversaire des Allemands de l’Est du Dynamo Berlin. Le premier match est programmé au stade Geoffroy-Guichard le 26 août.

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Jean Castaneda, le gardien stéphanois.

Interrogé dans FranceFootball, Jean Castaneda, le gardien stéphanois ne cache pas son inquiétude : « On ne pouvait pas être plus malchanceux, car en plus d’un adversaire redoutable, nous devons nous rendre à Berlin pour jouer le deuxième match. » Certes, il a en tête l’excellent souvenir des deux confrontations contre Hambourg, le champion de l’autre Allemagne la saison précédente. Contre les coéquipiers de Hrubesh, il avait gardé ses cages inviolées (0-5, 1-0).

L’inconnu Dynamo Berlin

Le champion de RDA est une équipe redoutable, ce qui ne fait pas du tout l’affaire des Verts. Le calendrier déjà lourd avec les premiers matches de championnat, la trêve internationale et le match France-Stuttgart du 18 août, font ainsi perdre quelque peu le sourire aux Stéphanois.

Le Dynamo Berlin, plus exactement le BFC de Dynamo (Berliner Fussballclub Dynamo) est champion de RDA pour la troisième fois consécutivement. L’équipe est-allemande de la police (Dynamo) est entraînée par Jurgen Bojs, un jeune entraîneur de 34 ans. Si elle comporte quelques joueurs d’expérience (Terletzki et Netz), elle compte aussi dans ses rangs des jeunes joueurs talentueux : Ernst (19 ans) ou encore son gardien de but Rudwaleit (24 ans, 1,97 m). Pas moins de huit internationaux jouent ou ont joué en sélection nationale dont l’avant-centre Riediger. Enfin, le jeu du Dynamo est souvent orchestré par son capitaine et milieu de terrain Terletzki, également redoutable sur coup de pied arrêtés.
Si l’on doit trouver un point faible cette équipe, c’est son manque de résultat à l’échelon européen.

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Trois recrues pour l’Europe

A l’intersaison, Saint-Etienne a accueilli Benny Nielsen (en provenance d’Anderlecht), Raoul Noguès (Monaco) et Philippe Millot. La blessure de Bernard Gardon rend le joueur indisponible pour plusieurs semaines.
Le 18 août, l’équipe de France affronte Stuttgart. Michel Hidalgo, le sélectionneur, présent à Saint-Etienne-Monaco (2-0) déclare ne pas vouloir se dispenser des Stéphanois pour cette rencontre amicale.

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Jean Castaneda et Bernard Gardon, lors d’une séance d’entraînement.

Piazza et Larqué présents à Saint-Etienne

Oswaldo Piazza et Jean-Michel Larqué sont de retour à Saint-Etienne. Quant à l’ancien capitaine des Verts, il est là pour consulter le Professeur Imbert et subir une intervention chirurgicale à son genou droit.

PSG
Jean-Michel Larqué de retour à Saint-Etienne… mais pour subir une intervention chirurgicale.

L’ancien défenseur argentin des Verts (qui séjourne chez son grand ami Jacques Didier), est dans la région pour une huitaine de jours. Il doit disputer le jubilé de son ami Nestor Combin. De passage après un entraînement des Verts, il est toujours accueilli aussi chaleureusement à Saint-Etienne. Il connaît trop bien ce que représente la Coupe d’Europe pour le club et vient encourager les Verts. Son compatriote Raoul Noguès en profite pour converser avec lui dans la langue de leur pays.

L’ASSE pillée par les sélections nationales

Robert Herbin en serait presque à regretter que son ancien stoppeur ne puisse jouer contre les Allemands. En effet, « Robby » ne peut faire travailler sa défense : Battiston, Lopez et Janvion sont en équipe de France, Millot et Zanon appelés chez les Espoirs. Si on ajoute Platini, Larios et Bellus, huit joueurs se trouvent donc en sélections. Le staff stéphanois croise les doigts et espère qu’aucun d’eux ne rejoindra les blessés que sont Nielsen, Castaneda, Roussey et Gardon. Excusez du peu.
L’équipe de France s’incline 3-1 contre Stuttgart au Parc des Princes. Aucun blessé n’est à déplorer chez les Verts.

Herbin face à la malédiction des gardiens

Le 7 août, contre Sochaux au stade Bonal (1-2, 4e journée), Jean Castaneda retombe mal et se déchire un ligament croisé. Sa participation au tour préliminaire de la C1 est alors compromise.
Eric Solignac (pas encore 21 ans), pur produit de la région car originaire de Rives-de-Gier est alors appelé à garder les buts contre le Paris-SG au stade Geoffroy-Guichard (0-0, 5e journée). Le remplaçant de Casta n’encaisse pas de but et réalise un bon match.

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Une de L’Equipe du 24 août 1981

Après Castaneda… Solignac !

Le match suivant contre Lens voit Solignac se blesser à son tour dans un choc avec Thordarsson. Le ligament antérieur de l’un de ses genoux est touché. Il doit à son tour déclarer forfait pour Berlin. Après Piazza, Herbin doit se dire que Curko pourrait rechausser les gants le temps d’une rencontre. Il reste Gilbert Ceccarelli, le gardien de l’équipe de France Juniors et numéro 3 chez les Verts, débarqué une saison avant de Mazargues, club cher à Laurent Roussey. Herbin est hésitant à lancer dans l’arène européenne ce jeune gardien de 18 ans qui, de plus, ne possède aucune expérience au niveau professionnel.

ST ETIENNE - FRANCFORT (0-0 (tab 2-4))
Eric Solignac n’est pas plus chanceux que  Jean Castaneda. Il doit à son tour déclarer forfait contre Berlin.

Les Verts à Bollaert, Garonnaire à Berlin

Alors que les Verts jouaient au stade Bollaert, Pierre Garonnaire, de son côté, était à Berlin. Il a assisté à la victoire des hôtes stéphanois contre Karl-Marx Stadt (4-2). Le superviseur stéphanois a été impressionné par l’engagement physique des Allemands. Pour lui, le Dynamo Berlin a beaucoup de similitudes avec Lodz que Saint-Etienne avait éliminé à l’automne 1979.
Finalement, Castaneda se rétablit plus vite que prévu au grand soulagement de Herbin et « el Gato » n’exclut pas d’être présent contre les Allemands.
Le dimanche 23, pour le décrassage, l’ambiance à l’entraînement est studieuse. Herbin a confié à Gardon le soin d’entraîner Ceccarelli au cas où… Gérard Forissier le kiné du club, laisse le choix à Castaneda de sa participation ou non au match du mercredi.

MAGAZINE ST ETIENNE
Pierre Garonnaire (ici avec Roger Rocher) est non seulement le recruteur de l’ASSE mais il supervise également les adversaires.

Piazza et Curkovic premiers supporters des Verts

Comme toujours à l’approche d’un grand rendez-vous à Saint-Etienne, le public se déplace en nombre pour scruter dans les moindres détails ses joueurs préférés. Un joueur retient leur attention : Michel Platini. Sifflé par le public parisien contre Stuttgart, les supporters le réconfortent à leur manière pour qu’il oublie sa déconvenue du Parc des Princes.
Piazza est là tout comme Curkovic, qui vient de terminer son dernier examen pour son brevet d’entraîneur en Yougoslavie. Les deux compères détendent l’atmosphère. Le Yougoslave discute avec Castaneda et lui dispense quelques conseils au sujet notamment de son genou blessé.

A la découverte du football est-allemand

Robert Herbin, avec l’AS Saint-Etienne, rencontre pour la première une équipe est-allemande. Il espère obtenir, ce mercredi, le score idéal de 2-0 : « S’il ne garantit pas la qualification, il n’en permet pas moins d’envisager avec une certaine sérénité tout match retour. »

Renouer avec les amours d’antan

Pour ces retrouvailles avec l’Europe, Herbin fait confiance en défense à Philippe Millot, néo-stéphanois arrivé de Martigues à l’intersaison. Il évoluera aux côtés des rescapés de Glasgow Lopez et Janvion ainsi que Battiston.
Au milieu, Larios (auteur de trois buts à Lens) sera associé à Zanon et surtout à Primard. Sacrée promotion pour le Marseillais.

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L’Equipe du 26 août 1981

Enfin devant, comme le titrait le quotidien L’Equipe le 25 août : « Herbin a décidé : Platini en pointe« .

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Une de L’Equipe du 25 août 1981

Madame la ministre présente à Geoffroy-Guichard

Pour ce rendez-vous exceptionnel, Roger Rocher, le président des Verts a convié Edwige Avice, la ministre de la Jeunesse et des Sports, Fernand Sastre, le président de la FFF, Lucien Leduc, ancien joueur de l’ASSE de l’après-guerre et Claude Abbes, gardien du titre en 1957.
En lever de rideau, le Variété FC emmené par Migeon, Hervé Revelli et Bereta, s’est incliné devant l’équipe réserve stéphanoise 4-1.
Deux heures plus tard, les Verts de Robert Herbin n’ont pas eu la même réussite.
En concédant le match nul sur son terrain (1-1), Platini et ses coéquipiers n’ont aucune certitude quant à la suite de leur devenir dans cette compétition. Malgré la main mise sur l’essentiel de la rencontre, la réussite n’est pas au rendez-vous.
Le onze de départ des Berlinois n’était pas tout à fait celui escompté par l’entraîneur stéphanois. Brillat et Schulz ont finalement été préférés à Schlegel et Strasser.

Les Verts très offensifs d’entrée

Les Verts, d’emblée, manifestent de belles velléités offensives, notamment par Zanon (4e) puis par Primard de la tête.

ST ETIENNE - DYNAMO BERLIN (1-1)
Jean-Louis Zanon a beaucoup tenté contre les Allemands. En vain.

Après une belle entame, les Verts éprouvent le besoin de souffler. Les Berlinois en profitent pour placer quelques bonnes attaques. Mais les Verts, par Platini et Rep se montrent à nouveau menaçants.

Quand la malchance s’en mêle

A la 25e minute, sur l’aile droite, Terletzki adresse un centre pour Schulz. Lopez pressé par ce dernier, trompe Castaneda (0-1).
Les 12 072 spectateurs présents sont pris de stupeur. La mi-temps intervient sur cet avantage pour les Allemands.
Les Stéphanois, malgré ce coup du sort, se ruent à l’assaut des buts du géant Ruswaleit. Tour à tour, Rep (30e) puis le tandem Platini-Rep (43e) échouent tout près du but.

DYNAMO BERLIN - ST ETIENNE (2-0)
Philippe Millot, repéré et recruté par Pierre Garonnaire, effectue ses grands débuts en Coupe d’Europe.

Les Allemands plient mais ne rompt pas

Dès la reprise, Zanon, encore lui, expédie un boulet de canon en pleine lucarne que le gardien allemand détourne (46e). Larios (63e), Rep (64e) puis Platini (65e) n’ont pas plus de réussite.

ST ETIENNE-DYNAMO BERLIN EST
Johnny Rep à terre ou l’illustration de l’impuissance stéphanoise.

Christian Lopez égalise

Le maigre public redouble d’encouragements. Les « Allez les Verts ! Allez les Verts ! » résonnent dans le stade. Leurs efforts comme ceux des onze Stéphanois sont récompensés à la 76e minute. Sur un énième tir de Zanon, Lopez, le malheureux, remet les deux équipes à égalité (1-1).

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Christian Lopez rageur, égalise pour les Verts.

Herbin : « Jamais je n’ai assisté à un tel match« 

Le score en reste là. Pour Herbin, les Verts ont joué de malchance. Dans L’Equipe du 27 août, il déclare : « Jamais je n’ai assisté à un tel match, dans la mesure où je n’ai pas souvenir d’avoir vu une équipe stéphanoise se créer autant d’occasions. » Même son de cloche chez Roger Rocher : « J’ai rarement vu une telle domination de Saint-Etienne en Coupe d’Europe sur son terrain. Ce qui m’amène sincèrement à penser que le coup est jouable lors du match retour. »
Malgré l’optimisme du président stéphanois, jamais l’AS Saint-Etienne n’a réussi à transformer un match nul à domicile au premier match en qualification au second.

                                                                                                             Thierry Clemenceau

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Une de L’Equipe du 27 août 1981

Saint-Etienne-Dynamo Berlin : 1-1 (0-1). Buts.- Saint-Etienne : Lopez (76e); Dynamo Berlin : Lopez (25e, c.s.c.).
Saint-Etienne: Castaneda – Battiston, Millot, Lopez, Janvion – Zanon, Primard, Larios – Noguès, Platini, Rep. Entr. : Herbin.
Dynamo Berlin : Rudwaleit – Noack, Troppa, Trieloff, Ullrich – Brillat, Jungling, Terletzki, Riediger, Schulz, Netz. Entr.: Borgs.

 

La vidéo Youtube : extraits du match.

A suivre : Dynamo Berlin – Saint-Etienne.

 

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47 000 visiteurs au musée des Verts en sept mois.

Saint-Etienne-Reims : Totale éclipse of the « Heutte »

 

 

Dimanche 17 août 2014, l’AS Saint-Etienne reçoit le Stade de Reims. Un joueur, international de surcroît, a évolué dans les deux clubs : François Heutte. Recruté à l’intersaison 1964, peu de temps après son ami Maryan Wisnieski, il fait ses grands débuts avec les Verts le 15 août 1964 contre Cologne. Son passage chez le champion de France en titre, n’est pas à la hauteur de ses espérances et de celles de ses… dirigeants. Bonne lecture.

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François Heutte avec le maillot du Racing CP lors d’un match contre Monaco.

Juin 1964, le RC Paris descend en Division 2. François Heutte, l’attaquant parisien, ne souhaite pas évoluer ailleurs qu’en Division 1. Patiemment, il attend dans sa chemiserie du XVIIe arrondissement d’éventuelles propositions. Parmi les pistes évoquées, l’une mène à Saint-Etienne. Jean Snella n’a pas oublié celui qu’il voulait déjà enrôler en 1957. Cette année-là, le Normand, vice-lauréat du concours du plus jeune footballeur en 1955, avait le choix entre le Stade de Reims qui venait de faire l’acquisition de Roger Piantoni pour 25 millions de francs, le LOSC ou l’AS Saint-Etienne. Mais Rouen, le club où il s’est révélé, se montre gourmand et exige pas moins de 20 millions pour son jeune attaquant.

Le président rémois Henri Germain, faute de liquidités, renonce à l’engager. L’ASSE, tout auréolé de son titre de champion de France, propose 17 millions pour enrôler cet élément d’avenir. Mais c’est au LOSC qu’il opte pour un peu plus de 16 millions de francs. Le Normand représente alors le deuxième plus gros transfert de cette intersaison derrière Roger Piantoni.

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Le 11 août 1964, le quotidien L’Equipe titre : « Heutte à Saint-Etienne : tout a été très vite« . Le club stéphanois, qualifié pour la Coupe d’Europe des Clubs Champions, doit parer au plus pressé s’il veut que son nouvel attaquant soit qualifié pour cette compétition européenne.

Le 10 août, aux alentours de 13 heures, le joueur du RC Paris, âgé de 26 ans, débarque à Saint-Etienne. Il a juste le temps de signer son contrat et de repartir illico pour Paris vers 18 heures. « Nous avons été dans l’obligation d’agir très rapidement », déclare Roger Rocher, le président des Verts.

Le RC Paris qui demandait 270 000 F. pour le rachat du contrat de son joueur, le cède finalement pour environ 200 000 F. Une aubaine.

A Saint-Etienne, il occupera un appartement loué par un ancien de la maison verte, Georges Peyroche. A contrario, celui qu’il occupait à Epinay-sur-Seine, en région parisienne, a été loué à Henri Biancheri, le néo-racingman.

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Alors que l’on attendait plutôt un inter dans le rôle de stabilisateur du milieu de terrain tenu par René Domingo avant sa grave blessure à Valenciennes, c’est donc, après Wisnieski, transfuge de Gênes, un nouvel attaquant international qui signe pour le club forézien. Le champion de France s’offre ainsi une aile droite nouvelle pour la saison 1964-65.

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Les Espoirs 1955-56 réunis sous le maillot vert

Avec Wisnieski, Heutte, Herbin, Mekloufi, Ferrier et Richard Tylinski, toute la promotion d’Espoirs 1955-56 est ainsi reconstituée dans l’équipe stéphanoise. Heutte comme Wisnieski ont aussi l’avantage de connaître la plupart de leurs nouveaux coéquipiers pour les avoir côtoyés au Bataillon de Joinville.

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François Heutte (au premier rang à gauche) joue au babyfoot au Bataillon de Joinville sous l’œil de Roland Guillas (de face, avec le survêtement France).

Bien que reparti à Paris pour saluer une dernière fois ses anciens coéquipiers, le Normand, à la demande de Jean Snella, s’entraîne à Colombes. L’entraîneur stéphanois compte bien utiliser son joueur au plus vite, à commencer par le match amical du 15 août à Vichy contre Cologne, l’une des meilleures équipes européennes et champion d’Allemagne 1964.

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Maryan Wisnieski et François Heutte, deux internationaux à Saint-Etienne.

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Dans l’Allier, devant 5 339 spectateurs, les Stéphanois obtiennent un match nul honorable. Comme convenu, François Heutte joue les quarante-cinq premières minutes sur l’aile droite à la place de Robert Herbin, déplacé au poste de demi.

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Heutte au côté de Wisnieski et Ferrier à Vichy contre Cologne le 15 août 1964.

Saint-Etienne-Cologne : 1-1. Buts.- Saint-Etienne : Guy (68e) ; Cologne: Muller (24e).
Saint-Etienne : Bernard – Cassado, Tylinski (Sbaiz), Polny – Herbin (Bordas), Ferrier, Wisnieski, Heutte (Herbin), Guy, Mekloufi, N’Doumbé. Entr.: Snella.
Cologne: Schumacher – Potts, Weber, Regh – Benthaus, Sturm – Thielen, Schaeffer (Horning), Muller, Overath, Zézé. Entr.: Knoepfle.

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L’Equipe du 17 août 1964

Snella : « Heureux de les avoir »

Wisnieski et Heutte, deux individualistes réunis sous le maillot vert, ne manquent pas de talent. Pourtant, ils ne font pas l’unanimité aux yeux des supporters. Jean Snella n’est pas de cet avis et fonde même de grands espoirs en eux. Dans l’hebdomadaire FranceFootball du 18 août 1964, il déclare : « Je suis très heureux de les avoir. Je les connais tous les deux depuis fort longtemps, avant même qu’ils aient été Juniors. Wisnieski, quoique souvent discuté, a quand même été 34 fois international et il est dans la pleine force d’âge.
Quant à Heutte, qu’on avait mis à l’index, je veux lui faciliter ses débuts chez nous au maximum. Je le laisserai jouer comme il l’entend, à la place où il veut. J’ai énormément confiance en lui. Il doit retrouver un rayonnement d’international, et à 27 ans bientôt, sa carrière, pour moi, ne fait que commencer. »

Malgré cette confiance indéfectible, Heutte semble quand même poser problème, notamment vis-à-vis du rôle de Robert Herbin, bien plus à l’aise en attaque qu’en demi. En deuxième mi-temps contre les Allemands à Vichy, dès que le duo Herbin-Mekloufi a été reconstitué, l’équipe stéphanoise a repris sa marche en avant, réalisant de beaux mouvements offensifs. La complicité des deux joueurs ne souffre d’aucune contestation. Cela n’a d’ailleurs pas échappé à leur entraîneur ainsi qu’à Roger Rocher.

Blessé à Casa, sa rentrée est différée

Fin août, les Verts disputent un tournoi international à Casablanca. Plusieurs joueurs reviennent blessés de ce périple au Maroc dont Heutte, touché à la cheville droite. Cette blessure retarde ses grands débuts en championnat avec l’ASSE.

Ses premiers pas en Division 1 sous le maillot vert, il les réalise au stade Marcel-Saupin contre Nantes lors de la deuxième journée de championnat. Il occupe alors le poste d’inter gauche. Défaits 4-1, Heutte et ses coéquipiers sombrent. Se ressentant de sa cheville blessée à Casa, il est forfait pour le premier match de Coupe d’Europe des Clubs Champions contre les Suisses de la Chaux-de-Fonds. Titularisé par Snella au retour, il ne peut éviter l’élimination des siens.

3 victoires en 14 matches…

Les résultats ne sont pas au rendez-vous. La crise couve à l’ASSE. En quatorze matches (toutes compétitions confondues), les Stéphanois n’ont remporté que trois petites victoires depuis le début de la saison.

François Heutte, malgré ces piètres résultats, est ravi de jouer à Saint-Etienne : « L’entraînement est formidable varié, intéressant. En trois quarts d’heure, je fais plus de travail qu’en une heure et demie au Racing. Tout est basé sur le changement de rythme. »

Le derby pour lancer sa saison

Malgré tout, entre blessures et inefficacité, l’adaptation du Normand semble plus difficile que prévue. Le 25 octobre, il réussit son match le plus accompli : son réveil correspond à celui de son équipe qui écrase l’Olympique Lyonnais (6-0). Lors de ce derby, il inscrit un doublé. FranceFootball lui accorde la note exceptionnelle de 6 étoiles. Henri Guérin, le sélectionneur national, présent au match lance alors :  » Ah ! Si le François Heutte de cet après-midi pouvait être celui de tous les dimanches ! »
Heutte, après sa performance de premier plan déclare : « J’ai maintenant compris que, pour bénéficier des passes de Mekloufi, il faut partir du côté opposé à celui de Rachid semble s’engager. »

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Photo L’Equipe

Malheureusement, la joie est de courte durée. Le week-end suivant, à Angers, le Stéphanois est à nouveau supervisé par Guérin en prévision du match international contre la Norvège. Sa prestation en demi-teinte ne convainc pas le sélectionneur qui lui préfère le Valenciennois Bonnel pour remplacer Combin.

Après la seizième journée de championnat, Saint-Etienne, le champion de France en titre, est classé à un point des derniers que sont Lille, Angers, le Stade Français et Toulon.

FRANCE CHEZ ESSO
Jean Snella souhaitait déjà la venue de François Heutte en 1957.

Snella se justifie

Dans L’Equipe du jeudi 10 décembre, Jean Snella dresse le bilan du mauvais début de saison stéphanois.
« Nous ne voulons pas nous plaindre et gémir sans cesse en invoquant la malchance. Pourtant, les excuses ne nous manquent pas. Je crois pourtant que si nous en sommes là, c’est parce que nous traînons comme un boulet notre piteuse élimination de la Coupe d’Europe. Certes, nous n’étions pas, comme on l’a écrit, un grand champion de France et nous avons su profiter au mieux des défaillances de nos adversaires les plus dangereux pour nous attribuer un titre que nous étions loin d’espérer, alors que nous venions de quitter la seconde division. C’est ce qui nous a incités à renforcer notre équipe en engageant Heutte et Wisnieski, au cours de l’intersaison afin de représenter la France en Coupe d’Europe. Hélàs, ces deux joueurs n’ont jamais pu s’exprimer, à mon avis, parce que Mekloufi débuta la saison avec une angine, puis fut blessé au genou. Heutte, entorse d’une cheville, avait dû stopper son entraînement. Bref, nous avons été éliminés sans gloire d’une Coupe d’Europe sur laquelle nous avions basé notre saison et dont nous attendions beaucoup.

Je crois surtout en la valeur de Heutte et de Wisnieski qui n’ont que 27 ans et totalisent près de soixante sélections en équipe de France. Ou alors il faudrait admettre que ceux qui les ont sélectionnés, comme Paul Nicolas et Albert Batteux, s’étaient trompés sur leur valeur. D’ailleurs, ils n’ont pas joué à Sedan et notre équipe n’a pas été plus efficace pour cela, ce qui démontre qu’ils ne sont pas responsables de la stérilité actuelle de notre ligne d’avants. »

Le 20 décembre, lors de la réception de Monaco, alors qu’il n’est plus titulaire depuis près d’un mois, Snella relance son international en l’incorporant d’entrée de jeu. Les Verts s’imposent 2-0 et Heutte inscrit le premier but.

Heutte heureux à Saint-Etienne

Le 24 décembre, avant de partir passer les fêtes en famille à Paris, il déclare à Pierre Legalery, le correspondant de L’Equipe à Saint-Etienne : « Je ne regrette pas d’être venu à Saint-Etienne où j’ai trouvé l’excellent climat et la chaude ambiance qui me manquaient à Paris. Bien sûr, j’ai eu la malchance tout d’abord d’être blessé au début de la saison, puis d’être intégré dans une équipe qui n’avait pas retrouvé son équilibre. M. Snella l’a d’ailleurs compris et m’a demandé de rester sur la touche en attendant que tout aille mieux.

Dimanche, j’ai repris ma place dans cette équipe et nous avons battu Monaco. Une fois de plus, M. Snella s’était montré compréhensif à mon égard, me donnant le numéro 8. J’ai en effet les numéros 7 et 11 en horreur. Je crois que la période d’adaptation est terminée et que je vais pouvoir m’intégrer davantage dans une équipe qui, peu à peu, redevient ce qu’elle avait été la saison dernière. Je n’ai que 27 ans et je veux tout sacrifier à ma carrière de footballeur qui peut, à mon avis, aller au-delà de 35 ans. »

Rachid Mekloufi sous le maillot de Saint-Etienne.
Sur le terrain, Rachid Mekloufi s’entend de mieux en mieux avec Heutte.

Son début d’année est plutôt convaincant. Snella semble avoir trouvé la bonne formule. Son association avec Rachid Mekloufi est aussi redoutable que le duo qu’il forme avec Guy.

La Coupe de France pour sauver une saison décevante

Après vingt-quatre journées, Saint-Etienne accuse dix points de retard sur le leader du moment Bordeaux. A dix journées de la fin du championnat, le titre semble hors de portée. Seule la Coupe de France peut sauver une saison bien loin des attentes du club ligérien.

Le 7 mars, malgré une victoire en huitièmes de finale de la Coupe de France contre Rouen au Parc des Princes (1-0), l’attaque stéphanoise demeure toujours un problème aux yeux de Jean Snella.

NIMES-ST ETIENNE (1-0)
François Heutte ne peut empêcher la défaite contre Nîmes (0-1) en championnat.

Mekloufli est moins rayonnant qu’en 1963-64

Dans une interview accordée à Jean-Philippe Rethacker pour FranceFootball, il concède à ce sujet : « Rachid (Mekloufi) n’est plus aussi décisif que l’an dernier. Il reste au milieu de terrain, il appelle moins le ballon en profondeur et marque moins de buts. Il n’a pas retrouvé sa confiance en lui, ni le moral qui lui permettaient d’être rayonnant sur le terrain.

Pour François, c’est un autre problème. Je suis obligé de l’utiliser à l’aile droite en ce moment bien qu’il ait réalisé d’excellents matches au centre il y a quelques temps. Mais je n’ai pas d’ailier droit. François est un garçon trop timide, trop craintif encore. Contre les Rouennais, il a réussi d’excellents débordements pourtant. Mais il s’est laissé trop souvent oublier à l’aile en première mi-temps. . Car, je crois qu’il  s’est isolé plus qu’on ne l’a isolé, Et puis, s’il est très redoutable balle au pied, il ne parvient pas encore à bien se placer et à bien appeler la passe du partenaire. »

En demi-finale de Coupe, les Verts affrontent Rennes. Heutte retrouve un Parc des Princes qu’il connaît bien.

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L’Equipe du 30 avril 1965

Trente ans après leur première finale, les Rennais, vainqueurs 3-0 de Stéphanois dépassés, ont mis fin à leurs dernières illusions de sauver leur saison.
L’ASSE termine le championnat à la septième place. Guy termine meilleur buteur du club avec 17 réalisations. Heutte est auteur de 10 buts (dont 2 doublés) pour 28 matches disputés.

Les caisses du club sonnent creux

C’est l’heure des comptes. Saint-Etienne accuse un déficit qui s’élève à près de 50 millions de francs. Pour Charles Paret, le directeur sportif de l’ASSE, la descente du Racing et de Reims ont porté préjudice au club. Ces deux formations, après Lyon, faisaient rentrer de grosses recettes dans les caisses. Ce manque à gagner, ajouté à une élimination précoce en Coupe d’Europe contre la Chaux-de-Fonds, oblige l’ASSE à tirer les enseignements d’une saison ratée.

Heutte souhaite quitter le Forez

De son côté, François Heutte n’envisage pas de continuer l’aventure en Vert. Le Red Star, pour remplacer Groschulski, s’intéresse de près à l’ex-Racingman. Ce dernier ne serait pas contre retrouver la région parisienne où il a gardé son magasin de chemises à Paris. Les Audoniens, à court de liquidités, souhaitent un prêt avec option d’achat ; les dirigeants stéphanois veulent un transfert définitif.

Rouen, à son tour, entre dans la danse. Mais c’est avec un autre club que l’affaire semble la mieux engagée.

ENTRAINEMENT FRANCE
François Heutte n’a pas réussi à s’imposer à Saint-Etienne. Pour relancer sa carrière, il souhaite quitter le club stéphanois.

Le Red Star, Lille, Rouen souhaitent l’engager

Le 17 août, date butoir pour les clubs pour réaliser un transfert, les dirigeants stéphanois et audoniens doivent se rencontrer pour discuter des modalités de la venue de François Heutte au Red Star. Après deux mois de tractations, il ne manque plus que la signature du joueur.

Les dirigeants lillois font le déplacement à Paris pour rencontrer leurs homologues stéphanois. Les Nordistes souhaitent revoir celui qui avait marqué de nombreux  buts sous le maillot lillois de 1957 à 1959. Après s’être mis d’accord avec le joueur qui a eu l’assurance de pouvoir à nouveau tenir un commerce, il reste à trouver un accord avec les dirigeants stéphanois.

ENTRAINEMENT FRANCE
François Heutte a le choix entre le Red Star, Lille et Rouen, le club de ses débuts.

18 h 50 : un accord est trouvé avec Lille

Celui-ci intervient à 18 h 50. Le compte-à-rebours est lancé : sitôt la signature apposée en bas du contrat, l’enveloppe est postée pour que le joueur puisse débuter sous ses nouvelles couleurs le dimanche suivant.

Le Red Star ne décolère pas

Les dirigeants audoniens se sentent lésés. Furieux de voir partir le joueur dans le Nord, ils décident de faire appel devant le Comité directeur de la Ligue nationale. En offrant 40 000 francs aux dirigeants stéphanois (contre 20 000 de la part des Lillois), ils pensent conclure le transfert. Ils portent l’affaire devant la Ligue nationale.
Le 22 août 1965, l’instance suspend le joueur jusqu’au 17 septembre. Elle accuse ce dernier d’avoir touché une prime à la signature, ce qui aurait fait pencher la balance en faveur du club lillois.

Roger Rocher, étonné, déclare : « Si l’on doit condamner Heutte pour avoir touché une prime à la signature, il faut en faire autant pour tous les joueurs. Car, à qui fera-t-on croire qu’aucun autre n’a demandé et obtenu cette prime ? »

FRANCE-ESPAGNE (1-1)
Son départ de Saint-Etienne se règle à la Ligue nationale.

 « Je comptais beaucoup sur M. Snella pour me pousser »

En France, quand un joueur est transféré d’un club à l’autre, contrairement à la Belgique, par exemple, il ne peut toucher de prime à la signature.
Finalement, Heutte, une fois sa suspension purgée, peut donc à nouveau porter les couleurs lilloises où il n’est que prêté par l’AS Saint-Etienne. Après sa saison en demi-teinte dans le Forez, il espère relancer sa carrière dans le Nord.

Pour FranceFootball daté du 5 octobre 1965, il revient sur son année stéphanoise qu’il considère comme un « échec mais pas total. Je comptais beaucoup sur M. Snella pour me pousser. Pour Saint-Etienne, on peut le dire, l’équipe a moins bien marché que l’année précédente. Dans ce cas-là, je ne pense pas que Maryan Wisnieski et moi-même ne pouvions apporter quelque chose. Cette année, elle tourne mieux. »

Heutte et Guy ouvrent une chemiserie

Il n’est pas le seul à avoir rejoint le Nord. André Guy a également fait ses valises. Les deux hommes qui s’apprécient beaucoup, tant sur le terrain qu’en dehors, ont investi ensemble dans un magasin de chemises et d’articles de sport près du centre de Lille.

En juin 1966, François Heutte ne souhaite pas revenir à Saint-Etienne où il ne se plaisait pas. Il quitte Lille et le Nord pour la Champagne et le Stade de Reims où il est à nouveau prêté. Il évolue au côté de Kopa qu’il a côtoyé à plusieurs reprises en équipe de France.

REIMS
François Heutte (accroupis, le dernier en partant de la droite) avec le maillot rouge et blanc du Stade de Reims.

En juin 1967, au terme de son prêt, le club stéphanois le place définitivement sur la liste des transferts.

Le 2 juillet 1967, François Heutte confie à Victor Peroni pour l’hebdomadaire FranceFootball : « C’est maintenant, à trente ans que je commence à comprendre à quel point je suis sans doute passé à côté d’une grande carrière, parce qu’au fond jusqu’à maintenant, j’ai toujours manqué de maturité. Je suis peut-être trop longtemps resté un « grand enfant », le junior qui en 1955 à Colombes s’entraînait avec l’équipe des Espoirs contre l’équipe de France sous les yeux de Paul Nicolas et Albert Batteux. »

Après un essai avec Chaumont entraîné par Pierre Flamion, il signe un dernier contrat avec le club haut-marnais. Heutte quitte définitivement le club stéphanois.

                                                                                                                Thierry Clemenceau

 

La vidéo bonus de l’INA

10 décembre 1961 – Match amical France-Espagne à Colombes : à la 13ème minute, François HEUTTE ouvre le score après deux tirs de Guy Van Sam repoussés par le gardien de but espagnol José Araquistain.

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Vous reprendrez bien quelques bulles…

11 + 1 = 12 matches nuls

Le 3 décembre 1957, Saint-Etienne (5e) reçoit le leader Reims au stade Geoffroy-Guichard. Après quinze journées de championnat, les Verts sont toujours invaincus. A l’issue de la rencontre, les deux équipes se quittent sur un 0-0 de bonne facture. Si les Rémois gardent la tête du championnat, les Verts, avec ce douzième partage des points, gagnent une place (4e) et sont ex aequo avec le voisin lyonnais.

ST ETIENNE-REIMS (3-1)
Domingo et les Stéphanois, champions des matches nuls.

Quand Kopa faillit être Stéphanois

M. Roger Rocher, président de Saint-Etienne depuis dix ans, aurait pu avoir dans son effectif un dénommé Raymond Kopa. Le Rémois aurait pu en effet devenir Stéphanois bien avant Albert Batteux qu’il a connu à Reims.

En effet, alors que Kopa débutait à Angers, un émissaire de Saint-Etienne -qui n’était pas encore Pierre Garonnaire- avait été dépêché à Angers pour superviser un « petit attaquant » dont on commençait à parler. L’envoyé « spécial » stéphanois revint avec deux noms couchés sur son calepin mais celui de Kopa n’y figurait pas.

 

La première de Monsieur Guigne

Le 24 août1952, l’arbitre du match Saint-Etienne-Reims (2-6) se nomme M. Guigne. C’est sa première saison à ce niveau de la compétition. Malgré son inexpérience en Division 1, il dirigea les débats avec autorité… ce qui est normal puisqu’il était gendarme de son métier.

 

Le Stade de Reims en huit dates

Lors de la remontée du Stade de Reims en mai 2012, le quotidien L’Equipe est revenu sur les grandes dates qui ont marqué l’histoire de ce club.

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http://museedesverts.fr/

45 000 visiteurs au musée des Verts en sept mois.

Guingamp-Saint-Etienne : En Avant toute

Ce samedi 9 août, l’AS Saint-Etienne se déplace à Guingamp. Le 29 juillet 2000, les Verts avaient également débuté le championnat de Division 1 dans les Côtes d’Armor. Après une belle 6e place au soir de la 38e journée du championnat 1999-2000 qui laissait augurer des lendemains qui chantent, Robert Nouzaret et son staff ne se doutaient pas que l’intersaison serait très mouvementée. Entre « Espoir » envolé et désagréments en séries, je vous propose un retour sur un début d’été 2000 très agité. Bonne lecture.

 

L’intersaison compliquée des Verts

Saint-Etienne, 6e de l’exercice 1999-2000, a obtenu sa place pour la Coupe Intertoto. Une aubaine pour retrouver l’Europe. Pourtant, les dirigeants de l’ASSE ont décidé de ne pas la disputer afin de ne pas perturber la préparation d’avant-saison de leur équipe. Robert Nouzaret, l’entraîneur stéphanois, a donc fixé la reprise de l’entraînement au 22 juin. En partant en vacances, il ne se doutait pas que son club vivrait une intersaison pour le moins agitée. Souhaitant renforcer toutes les lignes de son équipe sans exception, des contacts ont été pris avec divers joueurs susceptibles d’apporter un vrai plus à un effectif déjà riche. Petit tour d’horizon.

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Robert Nouzaret (au centre) entouré d’Alain Bompard (à gauche) et Gérard Soler (à droite).

 

Gardien de but

Cette intersaison est celle de tous les dangers pour les gardiens du club. Recruté en 1997, Jérôme Alonzo n’entre plus dans les plans du club, Philippe Montanier, las d’être remplaçant, a émigré à Caen et Jérémie Janot souhaite plus de temps jeu. A 22 ans, ce dernier hésite à rempiler d’autant qu’il a des touches avec quelques clubs français et anglais.

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Jérôme Alonzo n’a plus la confiance des dirigeants stéphanois.

 

Berezovski s’engage pour 4 ans…

En quête d’un titulaire indiscutable, le staff stéphanois croit avoir déniché l’oiseau rare en la personne de Roman Berezovski. Âgé de 25 ans, l’international arménien évoluait précédemment au Zenith Saint-Pétersbourg. Fort de son titre honorifique de meilleur joueur du championnat russe, il s’engage pour une durée de 4 ans, moyennant 14 MF. Visiblement enchanté par ce transfert à l’ASSE, il déclare depuis Leningrad : « C’est un honneur pour moi de signer dans un grand club comme Saint-Etienne. Ce sera une expérience fabuleuse. »

… avant de se rétracter

Dans son édition du 21 juin, le quotidien L’Equipe annonce que Berezovski pourrait résilier le contrat de quatre ans qu’il avait signé avec l’AS Saint-Etienne. « Il est en effet dans ses intentions de revenir sur son accord avec nous, profitant d’une surenchère de plusieurs clubs à son égard » précise Alain Bompard, le président stéphanois. L’Arménien a fait savoir au club stéphanois qu’il fallait revoir les conditions que ses dirigeants avaient négociées un mois auparavant.
Le 27 juin, l’hebdomadaire FranceFootball s’interroge : « Quel gardien pour les Verts? » Bompard, furieux dénonce : « Je ne veux plus de ce joueur. Je suis lassé par son chantage concernant une revalorisation de sa rémunération. C’est inacceptable et je vais dénoncer son contrat. Je considère qu’il ne fait plus partie de l’effectif. » Son absence lors de la reprise de l’entraînement le 22 laisse à croire qu’il ne portera pas le maillot vert.
Début juillet, l’Arménien ne cache pas son envie d’aller jouer en Angleterre. Le dossier est donc clos.

Quid d’Alonzo et de Janot ?

Alonzo, toujours au club mais en contacts avancés avec Sochaux, et Janot, sont-ils à nouveau en pôle pour le poste de titulaire? Pas sûr, dans l’entourage du club, on laisse entendre qu’un nouveau portier pourrait arriver. Ca ne sera ni Peter Schmeichel (contacté la saison d’avant) ni Bernard Lama. Le coût du transfert du Guyanais n’est pas dans les cordes du club. Le marché français des gardiens est aussi cher que restreint. On s’oriente donc vers une nouvelle piste étrangère qui mène … en Russie.

Maxym s’invite chez les Verts

Sur les conseils de Charly Samoy, le 12 juillet, Maxim Levytsky, un gardien ukrainien, contacté également par le CSKA Moscou, le Spartak Moscou et le Dynamo Kiev, signe pour quatre ans. A 27 ans, le jeune international, supérieur au jeu au pied que son éphémère prédécesseur et très présent dans les airs, jouait auparavant dans le club de Tchernomorets Novorossisk. « Meilleur et nettement moins cher que Berezovski » dixit Nouzaret. Alonzo, de son côté, perd cette fois ses dernières illusions d’être le titulaire du poste.

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Levytsky remplace Berëzovski dans les buts stéphanois.

 

La défense

Nouzaret souhaite renforcer sa défense pour la saison à venir. Il est à la recherche d’un libero pour épauler Wallemme ainsi que d’un latéral. En France, plusieurs pistes sont explorées parmi lesquelles Sylvain Armand (Clermont, formé à l’ASSE), Florent Laville et Patrice Carteron (OL) et Lilian Martin (OM). Mais les dirigeants stéphanois explorent surtout des pistes dans le nord de l’Europe. C’est au Danemark et en Norvège (Bragstad) qu’ils espèrent trouver l’oiseau rare.

L’ASSE explore dans les pays nordiques

Björn Otto Bragstad, auteur d’un bon Euro avec la sélection norvégienne, a les préférences des dirigeants stéphanois. Malgré une offre d’environ 20 MF pour ce défenseur, ses bonnes performances ont fait grimper les prix et celui demandé pour ce joueur polyvalent n’est plus dans les cordes des Verts. Egalement intéressé, le club anglais de Derby County a fait monter les enchères. « C’est fini ! Un point c’est tout ! » déclare Bompard.
Lucien Mettomo est courtisé par le voisin lyonnais. Malgré une offre de plusieurs dizaines de millions de francs, le club présidé par Jean-Michel Aulas reçoit une fin de non-recevoir.
Le 14 juin, une recrue provenant du Nord signe à l’ASSE. Il arrive de l’AB Copenhague et se nomme Alan Olesen. Ce latéral polyvalent signe pour 3 ans.

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Allan Olesen, un Viking à Saint-Etienne.

 

Le milieu de terrain

Le premier transfert du club dans l’entrejeu s’appelle Karim Fellahi. Pensionnaire du Red Star (deuxième division), il espère se faire une place dans l’effectif stéphanois.
Rennes souhaite rapatrier quelques joueurs d’origine bretonne et pense à Stéphane Pédron. Une proposition avoisinant les 25 MF pour le milieu de terrain des Verts pour s’attacher ses services est avancée. Les dirigeants stéphanois en réclament 35 pour leur gaucher. Rennes renonce à le recruter.

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Stéphane Pédron, malgré des sollicitations du Stade Rennais, continue l’aventure en Vert.

Pour étoffer l’entrejeu, Nouzaret et ses dirigeants ont des vues sur un autre joueur d’origine bretonne, Laurent Huard. Comme Stéphane Pédron, le milieu de terrain ardennais a été contacté par Rennes, toujours dans le but de faire revenir les Bretons « expatriés ».

Le 14 juin, bien qu’il lui reste deux ans de contrat à honorer à Sedan, Huard fait jouer une clause libératoire et s’engage pour trois saisons. L’entraîneur stéphanois souhaite l’utiliser comme milieu axial.

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Contacté par Rennes, Laurent Huard préfère la Loire à un retour en Bretagne.

 

L’attaque

A l’instar du poste de gardien, le chantier concernant l’attaque s’annonce compliqué.
Patrick Revelles, l’un des grands artisans de la montée un an auparavant, n’entre plus dans les plans du club. Après un essai d’une dizaine de jours à Nottingham Forest, c’est au Havre qu’il continue sa carrière.
Un nom revient avec insistance du côté de Geoffroy-Guichard : Pierre-Yves André. Mais le joueur du SC Bastia, auteur d’une bonne saison, ne manque pas de sollicitations. L’OL entraîné par Jacques Santini propose 22 MF, Rennes, toujours dans le cadre de rapatrier les anciens Bretons, est prêt à débourser jusqu’à 20 MF. Les Verts arrivent en troisième position avec une offre à 18 MF.
L’OL lorgne également sur l’attaquant brésilien des Verts José Aloisio.

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Après une entrevue avec Edinho, son agent, et Alain Bompard, José Aloisio réintègre l’effectif stéphanois.

 

Vincent Péricard signe à la Juventus

Mais le coup de tonnerre ne vient pas du départ d’un titulaire mais de celui d’un grand espoir du club : Vincent Péricard. Âgé de 17 ans, l’attaquant d’origine camerounaise signe son premier contrat professionnel (5 ans) avec la Juventus de Turin au nez et à la barbe de clubs aussi prestigieux que le FC Barcelone ou les Glasgow Rangers. Ce départ sème le trouble chez les dirigeants. Gérard Soler, le président-délégué, se dit scandalisé alors que Bompard parle de « honte ». L’ASSE laisse ainsi partir un joueur qu’elle a formé et qui n’a disputé 73 minutes en D1 lors d’un déplacement à Strasbourg. C’est lors de cette rencontre qu’il a été supervisé par les émissaires de la vieille dame, Luciano Moggi, en tête.

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Vincent Péricard, formé à l’ASSE, signe son premier contrat professionnel à la Juventus Turin.

L’Argentin Manso est sondé mais son coût est trop onéreux (60 MF), Danjel Ljuboja, joueur de caractère, également dans le viseur des Verts, est estimé à 25 MF. Finalement, il s’engage avec Strasbourg.

Panov, un feu-follet à Sainté

Saint-Etienne jette alors son dévolu sur un international russe. En provenance de Saint-Pétersbourg, Alexander Panov fait l’aller-retour le 10 juin et s’engage pour quatre ans. Il ne reviendra dans le Forez que le 4 juillet.
Avant de rejoindre son nouveau club, Panov, a fêté son départ pour la France de la meilleure des façons en inscrivant un dernier but avec son club face au Spartak Moscou.

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En quête d’un ailier, les Verts fondent de grands espoirs en Panov.

Le 22 juin, les anciens et nouveaux joueurs ont rendez-vous pour la reprise de l’entraînement. Stéphane Pédron est bien présent. Déjà lié à l’ASSE jusqu’en 2003, l’ancien Lorientais a prolongé d’une saison supplémentaire, ce qui met un terme aux rumeurs de départ pour Rennes.

Les Brésiliens brillent par leur absence

En revanche, Alex et Aloisio se font remarquer par leur absence. Avec ses deux artistes, les dirigeants stéphanois ont un nouveau dossier épineux à gérer. Les deux Brésiliens sont restés au Brésil. Après une saison très réussie à Saint-Etienne, ils souhaitent continuer l’aventure mais plus aux mêmes conditions. Leur nouvel agent, l’ancien international carioca Edinho est attendu dans le Forez pour renégocier les termes de leur contrat. José Aloisio est encore sous contrat pour une année, alors qu’Alex est lié avec les Verts jusqu’en 2004.

ST ETIENNE-MONTPELLIER
Le duo brésilien Aloisio-Alex est absent à la reprise de l’entraînement. Un nouveau coup dur pour les dirigeants stéphanois.

Finalement, au terme d’une longue discussion entre Aloisio, Edinho et le président Bompard, le premier accepte de repartir pour une saison en Vert. Dans FranceFootball du 11 juillet, Alain Bompard concède : « José avait très envie de rester avec nous. La discussion que j’ai eue avec Edinho, son agent, a été saine, et nous avons trouvé un bon accord. Quant à Alex, il sera lui-même à la pointe de l’attaque verte lors du premier déplacement du prochain championnat à Guingamp. Si nous avions eu à discuter, nous l’aurions fait avant. Alors, le 27 juillet, il sera forcément dans l’effectif. Ensuite, nous verrons bien »

Alex proposé aux Girondins de Bordeaux

Pour Alex, les choses semblent plus compliquées. Entre Nouzaret et Alex, les relations n’ont jamais été au beau fixe. Dernier épisode des tensions entre les deux hommes, le refus du petit Brésilien de s’asseoir sur le banc de touche lors du match contre le PSG pour l’obtention de la 3e place au Tournoi du Club Europe organisé à Paris le 18 juillet. L’ASSE est las des frasques à répétition de son joueur.
A l’occasion de ce tournoi, deux défenseurs centraux estoniens sont testés : Marek Lemsalu et Sergueï Holo Simson. Sans succès. Ces deux internationaux en provenance du Flora de Tallin n’ont pas convaincu.

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Entre Robert Nouzaret et Alex, le torchon brûle.

Les Girondins de Bordeaux, à la recherche d’un attaquant complémentaire à Dugarry et Laslandes, verraient d’un bon oeil l’arrivée d’Alex en Gironde. De son côté, le trio Bompard-Nouzaret-Soler semble intéressé par l’attaquant girondin Christophe Sanchez. Seul hic pour les Bordelais, l’ASSE se montre très gourmande et demande pas moins de 70 MF pour son joueur (auteur de 14 buts la saison passée). Un an plus tôt, le duo Alex-Aloisio en provenance de Goias lui avait coûté 23 MF.
Le 21 juillet, les choses s’accélèrent : Christophe Sanchez  est prêté pour un an à Saint-Etienne. Alex est officiellement déclaré « transférable« .

Les excuses d’Alex

Lors du match amical de prestige contre l’Ajax Amsterdam remporté par les Verts 5-2, son nom n’est pas couché sur la feuille de match.
Après quelques séances d’entraînement en solitaire, Alex revient à de meilleurs sentiments. Il présente ses excuses au staff stéphanois, à ses coéquipiers et aux supporters. Il est réintégré dans l’effectif professionnel.
Au total, le club stéphanois a recruté six joueurs : Huard (Sedan), Panov (Zenith Saint-Pétersbourg), Olesen (AB Copenhague), Fellahi (Red Star), Levytsky (Novorossis), Sanchez (Bordeaux).
Treize départs sont enregistrés : Grondin (r.p. Arsenal), Leclerc (Sochaux), Carotti (r.p. Paris-SG), Ponsard (Martigues), Guillou (Sochaux), Péricard (Juventus Turin), Llacer (Montpellier), Fayolle (FC Sion), Billong (Nancy), Montanier et Ferhaoui (arrêt), Dobo et Subiat (laissés libres).

A Saint-Etienne, il y a bien longtemps qu’une intersaison n’avait été aussi mouvementée.

Alain Bompard fait son entrée à la Ligue

Cette fin juillet 2000, la Ligue Nationale de Football s’est dotée d’un nouveau président : le Bourguignon Gérard Bourgoin remplace le Guingampais Noël Le Graët. André Laurent, l’ancien président stéphanois, en lice un moment pour entrer au Conseil d’Administration, a finalement retiré sa candidature. En revanche, Alain Bompard, le président actuel, est élu au poste de troisième vice-président en lieu et place du Havrais Jean-Pierre Hureau.

ST ETIENNE-AJACCIO
Alain Bompard, le président de l’ASSE, entre dans le conseil d’administration de la Ligue.

Nouvelle ère avec Umbro

Le 25 juillet, les joueurs posent pour la photo officielle. L’ASSE a changé d’équipementier. La marque britannique Umbro a succédé au Coréen Asics.

 

 

En Avant les Verts !

Stade du Roudourou : Guingamp-Saint-Etienne : 2-2.

Guingamp, l’un des trois promus, reçoit dans son stade du Roudourou une équipe stéphanoise très remaniée. Pour cette rencontre, Robert Nouzaret doit composer sans Lionel Potillon qui souffre d’une contracture au muscle fessier. Autre petit souci pour le coach des Verts, Maxim Levytsky n’a toujours pas reçu sa lettre de sortie d’Ukraine. Par précaution, Jérôme Alonzo fait le déplacement en Bretagne.

Guingamp mise sur l’expérience

Le 29 juillet, c’est une équipe ambitieuse qui affronte Guingamp. Guy Lacombe, qui vient de prolonger son contrat de deux ans, le sait bien, lui qui place les hommes de Nouzaret juste derrière Monaco, Marseille ou Paris SG.
Du côté de Guingamp, ce retour en Division 1 est un véritable succès populaire. Avant de recevoir les Verts, le dix-neuvième budget de Ligue 1 (100 MF contre 210 à Saint-Etienne) a franchi la barre des 4 000 abonnés.
Contrairement à leur première montée parmi l’élite cinq ans plus tôt, le porte-drapeau de la cité costarmoricaine présente un effectif plus expérimenté. Plusieurs joueurs parmi lesquels Rodriguez, Loussouarn, Deplace ou Fiorèze, ont déjà l’expérience de la Division 1.

« Les joies seront à la hauteur de la souffrance »

Coco Michel est au club depuis 1986. Ce serviteur dévoué en est à la fois le capitaine et la mémoire de l’En Avant. Dans L’Equipe du 29 juillet, il déclare : « Le maillot de Guingamp représente la Bretagne. Nous ne sommes pas seulement le club d’une ville, mais celui d’une région. Nous devons donc jouer sur notre orgueil, notre fierté. Les joies seront à la hauteur de la souffrance. » Les Verts sont prévenus.

RENNES-ST ETIENNE (1-0)
Guingamp-Saint-Etienne constitue une première en Division 1 pour M. Auriac, l’arbitre de la rencontre.

Une première pour M. Auriac

Cette belle soirée de juillet, 14 644 spectateurs se sont acquittés de leur billet.
Cette première rencontre de la saison est dirigée par M. Auriac. C’est son baptême du feu. A 36 ans et après six saisons en D2, il dirige pour la première fois une rencontre officielle de Division 1.

Fournier répond à Aloisio

Après quelques minutes, les Guingampais semblent paralysés par l’enjeu. Les Stéphanois en profitent et dès la 8e minute, sur un corner tiré par Pédron, Aloisio, seul au second poteau, trompe Loussouarn d’une tête à bout portant (0-1).
Mais la joie des Verts est de courte durée. Quatre minute plus tard, Rodriguez, sur corner, dépose le ballon sur la tête de son libero, Hubert Fournier qui trompe la vigilance de Mettomo et bat Levytsky (1-1, 12e).

TOULOUSE-ST ETIENNE
A Guingamp, Maxym Levytsky fait ses grands débuts en Division 1 avec les Verts.

Guel trouve le poteau

Les Verts, avec un brin de réussite, manquent d’un rien de reprendre l’avantage mais la frappe de Guel trouve le poteau (23e).
Ballottés par des Stéphanois conquérants, à l’image des feu-follets Guel et Panov, ce sont pourtant les Guingampais qui créent la sensation. A la 39e minute, Van Ankeren brûle la politesse à Mettomo et sert Tasfaout qui trompe le gardien stéphanois aisément (2-1).

Dominateurs, les Verts arrachent le nul

Il faut attendre les cinq dernières minutes pour voir les Stéphanois, dominateurs de toute la deuxième mi-temps voir leurs efforts récompensés. Une action orchestrée par le jeune Sarr et prolongée par Aloisio de la tête sur Panov lancé côté gauche. La balle piquée du Russe échoue sur Jozwiak, bien pressé par Sanchez, rate son contrôle et marque contre son camp (2-2, 86e).
Dans le temps additionnel, Pédron tire un corner pour les Stéphanois. Fellahi place une tête qui touche le haut de la transversale. M. Auriac, pour sa première rencontre en Division 1, siffle la fin de la partie. Les deux équipes se quittent sur un match nul.
Guingamp a longtemps cru fêter son retour en Division 1par une victoire. Cependant, les deux entraîneurs sont d’accord pour dire que le partage des points est équitable.

Thierry Clemenceau

Buts.- Guingamp : Fournier (12e ), Tasfaout (39e ) ; Saint-Etienne : Aloisio (8e ), Jozwiak (86e c.s.c).
Guingamp : Loussouarn – Augustin (Bourdeau 78e), Fournier, Jozwiak, Ferrier – Van Ankeren, Michel, Baret, Tasfaout – Fiorèse (Deplace 46e ), Rodriguez (Guyot 70e ). Entr. : Lacombe.
Saint-Etienne : Levitsky – Kwarme, Walemme, Mettomo, Olesen (Sanchez 73e ) – Guel (Fellahi 68e ), Sablé, Sarr, Pédron – Aloisio, Panov (Boudarène 87e ). Entr. : Nouzaret.

 

 

Pourquoi le Roudourou ?

Jusqu’en 1990, l’En Avant Guingamp disputait ses rencontres au stade Yves-Jaguin. Sa vétusté (550 places) et l’effondrement d’une tribune provisoire lors d’un match contre Rennes ont fini de convaincre les dirigeants guingampais de la construction d’une nouvelle enceinte.

Depuis cette date, le club costarmoricain évolue au stade du Roudourou. Mais d’où provient le nom de Roudourou ?

En fait, le stade porte le nom du quartier dans lequel il a été édifié. Choisi par les habitants de la ville, le nom breton « Rodourou » signifie « les Gués« . D’après des plans du XVIIe siècle, trois ruisseaux coulaient à cet emplacement situé au cœur de la ville.

GUINGAMP-LILLE (0-0)
Le stade du Roudourou à Guingamp.

 

 

L’En Avant échoue en quarts de la Gambardella

Le 19 avril 1970, Saint-Etienne-Guingamp : 1-0.
Le 19 avril 1970, les Juniors stéphanois se déplacent en Bretagne. Après Sète et Tuln, le tirage au sort a désigné l’équipe costarmoricaine de Guingamp en quart de finale de la Coupe Gambardella.
Le match se joue au stade de la Route de Lorient à Rennes. 889 kilomètres séparent la préfecture de la Loire de celle de l’Ille-et-Vilaine. Les Guingampais, de leur côté, n’ont à parcourir qu’une courte distance puisque Rennes ne se situe qu’à 134 kilomètres.

Garonnaire et Guichard présents

Pour leur témoigner de leur soutien et confiance, Pierre Garonnaire et Yves Guichard ont effectué l’aller-retour en avion dans la journée de dimanche. Autre spectateur intéressé, Jean Prouff, qui, avant d’entraîner Rennes, dirigeait l’équipe première de Guingamp.
Ce match se dispute en lever de rideau de Rennes-Limoges (quarts de finale retour de la Coupe de France). Pour la première fois depuis son grave accident en décembre 1969, Alain Merchadier apparaît sur une feuille de match. S’il n’est pas encore au maximum de ses possibilités, il ose avouer, confiant : « Pour les demi-finales, je serai dans le coup. »
Sur le papier, l’opposition paraît déséquilibrée. La génération montante des Verts compte dans ses rangs plusieurs internationaux Juniors (Santini, Revelli, Lopez, Synaeghel). Pourtant, les Bretons, après un début de match timide, prennent de l’assurance. A la 37e minute, André fait passer des frissons dans la défense stéphanoise en expédiant une belle frappe sur la transversale du gardien Picca.

Jacques Santini, le sauveur

Malgré cela, les Verts maîtrisent les débats et le tandem Revelli-Santini se procure les attaques les plus dangereuses. Sur l’une d’elles, le jeune Jacques Santini inscrit le premier but du match (56e).
Jusqu’au bout, les jeunes Verts ne lâchent rien et malgré une victoire difficile mais somme toute logique, se qualifient pour les demi-finales de cette Coupe Gambardella.

Sainté rejoint l’OL et Saint-Priest

Cette qualification valait bien plus de vingt-cinq heures de trajet au total.
Pour son cinquantenaire, La Ligue du Lyonnais vient de réussir un exploit unique dans les annales : qualifier trois équipes pour les demi-finales de la Coupe Gambardella. Outre Saint-Etienne, vainqueur de l’épreuve en 1963, Saint-Priest et l’Olympique Lyonnais continuent l’aventure, Arras complétant le tableau.
But.- Santini (56e).
Saint-Etienne : Picca – Pernon, Stakowiecz, Lopez, Dobayle – Synaeghel, Soulier – Januel, P. Revelli, Santini, Giglio.
Guingamp : Reyt – Trevidic, Schmitt, Tassel, Cozyc – H. Lecoz, Allain – Tremel J.-Y. Lecoz, André, Lhostis (Guennic).

GAMBARDELLA 2 JUIN 1970 FF
Photo FranceFootball

 

 

 La vidéo bonus

Grâce à une vidéo de l’INA, je vous propose de revivre les scènes de joie avec, en point d’orgue, une chanson dédiée à l’En Avant Guingamp (minute : 1:00) après une qualification contre Lorient en Coupe de France en 1973.

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