Objectif Glasgow 76 – Strasbourg-Saint-Etienne : Les Verts condamnent Strasbourg

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Dernier blog : Fortunes diverses chez les Bleus

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L'Equipe, 27 avril 1976.
L’Equipe, 27 avril 1976.
L'Equipe, 26 avril 1976.
L’Equipe, 26 avril 1976.

Lundi 26 avril. Robert Herbin est impatient de retrouver ses internationaux même s’il sait qu’il devra encore patienter vingt-quatre heures supplémentaires. Ce lundi matin, les journalistes et photographes sont présents au stade Geoffroy-Guichard. Faute de participants, l’entraîneur stéphanois leur donne rendez-vous vingt-quatre heures plus tard. « Ce lundi après-midi, pas d’entraînement, mais demain toute la journée au travail », assure-t-il.

M. Gust, un journaliste allemand venu spécialement d’Hambourg pour le journal « Der Spiegel » en est lui aussi pour ses frais. Avant de quitter le stade, il entend axer son article sur l’importance qu’a donné le football à une ville pourtant industrielle : avant la qualification de son équipe pour la finale de la Coupe d’Europe, Saint-Etienne n’était pas tellement connue en Allemagne.

Glasgow et nul lieu ailleurs

L’UEFA a confirmé officiellement le maintien de la finale de la Coupe d’Europe. Ce sera bien Glasgow… au grand dam des Bavarois qui souhaitaient que la finale se déroule à Berne, Milan, Rome ou, plus surprenant, à Paris.

« S’il n’y avait eu que moi, nous aurions proposé Paris, le Parc des Princes. Cela prouvait que le Bayern avait du panache et le public nous en aurait su gré. »

Dettmar Cramer (Bayern Munich)

A vouloir « décentraliser » la finale, les Bavarois ne se sont pas fait que des amis ou tout du moins des supporters. La demande allemande, jugée vexante par les Ecossais, augmente un peu plus la popularité des Verts.

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Quoi de neuf à Munich ?

L'Equipe, 27 avril 1976.
L’Equipe, 27 avril 1976.

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Les sueurs froides de « Garo »

En Ecosse, Pierre Garonnaire a bouclé à 90 % le futur séjour des Stéphanois. Rentré tard dans la soirée de jeudi, il avait demandé à ce qu’on lui expédie les 20 000 billets réservés au club français. Alors qu’il attendait patiemment l’avion pour Lyon-Satolas via Londres, il a eu la surprise de voir arriver deux porteurs de valises escortés par des policiers. Elles contenaient les billets de la finale. L’intendant stéphanois n’était pourtant pas au bout de ses surprises mais surtout de ses frayeurs. Après un vol sans encombre, l’homme à tout faire de l’ASSE patiente pour récupérer les fameuses valises. « J’ai eu grand peur à Lyon, en constatant que l’une des valises était détériorée et j’ai dû attendre mon arrivée au siège pour savoir s’il ne manquait pas des billets, mais il s’agissait bien d’un accident. »

Jacques Foix s’occupe du Sud-Ouest

A Glasgow, Jean-Michel Larqué et les Verts ne manqueront pas de supporters. Le Pays Basque s'est mobilisé pour venir encourager les Stéphanois.
A Glasgow, Jean-Michel Larqué (ici avec Jaques Santini) et les Verts ne manqueront pas de supporters. Le Pays Basque s’est mobilisé pour venir encourager les Stéphanois.

Garonnaire aurait pu ramener 20, 30, 40 000 billets qu’ils auraient tous trouvés preneurs tant les demandes affluent au siège du club. Un club français en finale d’une coupe européenne ne se produit pas chaque année. De ce fait, de nombreuses entreprises ont fait la démarche d’emmener leurs employés à Glasgow. Pour beaucoup, la déception sera sans doute à la hauteur de leurs espérances. Dans le Sud-Ouest, les supporters de Jean-Michel Larqué et de Christian Sarramagna seront bien au rendez-vous. « Finalement, ce sont deux Caravelles qui s’envoleront à l’aérodrome de Pau le 12 mai, annonce fièrement le capitaine stéphanois. Et c’est Jacques Foix qui a été chargé de se procurer les billets d’entrée. »

Pierre Garonnaire est un homme prévoyant. « Puisque nous avons battu les Rangers à Glasgow, nous jouerons la finale ici le 12 mai », avait-il dit au directeur de l’hôtel où séjournait les Stéphanois. Il a tenu parole et lors de son séjour en Ecosse, il est retourné à l’Esso Motor Hôtel pour effectuer la réservation. Comme en octobre 1975, les Verts seront logés à dix kilomètres de Glasgow.

FranceFootball, 27 avril 1976.
FranceFootball, 27 avril 1976.

Poty et Filiol s’affairent

Mardi 27 avril. Lopez, Bathenay et Janvion sont rentrés de Moscou. L’effectif stéphanois est désormais quasi au complet, ce qui n’est pas pour déplaire à Robert Herbin. Les deux matches internationaux contre la Pologne pour les uns et les Soviétiques pour les autres ont laissé des traces. Ce mardi matin, ce sont une fois encore le docteur Poty et le kiné Filiol qui sont les plus à l’ouvrage. Dominique Bathenay est gêné par sa cheville droite alors que Jean-Michel Larqué se plaint du mollet gauche. Moins grave mais tout aussi ennuyeuses sont les blessures de Patrick Revelli et Gérard Farison. Le premier est en délicatesse avec sa cheville alors que le second souffre de la dernière phalange du petit doigt de sa main gauche.

A Saint-Etienne, les traditions perdurent. A l’issue de l’entraînement matinal, « Tachan » alias Gérard Farison, comme le surnomment ses coéquipiers, a offert le Champagne à ses partenaires pour fêter sa première sélection.

Curkovic récompensé par les Membres Associés

Au stade-Vélodrome, les Verts ont mené 2 à 0 avant de s'incliner 4 à 2. Ivan Curkovic a souffert devant les remuants Boubacar, Emon ou Yazalde.
Auteur d’un remarquable mois d’avril, Ivan Curkovic a été récompensé par les Membres Associés.

L’après-midi, les portes du stade Geoffroy-Guichard sont fermées. Herbin a accordé une demi-journée de repos à ses joueurs pour qu’ils puissent recharger les batteries. Pour Ivan Curkovic, il n’est pas question de profiter de la sieste. En milieu d’après-midi, il a rendez-vous au Novotel d’Andrézieux-Bouthéon. Auteur d’un mois d’avril exceptionnel avec, en point d’orgue, son match phénoménal à Eindhoven, il a été élu meilleur joueur du mois par les Membres Associés. Dans les salons de l’établissement, Georges Elbeck, leur président, se charge de remettre au gardien yougoslave la traditionnelle « panthère noire ». Devant une foule venue nombreuse et avant le verre de l’amitié, Roger Rocher prononce un discours très élogieux à l’encontre de son gardien. Il souligne l’admiration qu’il a pour le joueur mais aussi pour l’homme qui honore sa profession et représente un exemple pour tous.

Dès leur arrivée à l’aéroport de Glasgow situé à une vingtaine de kilomètres du centre-ville, les Stéphanois veulent remporter la bataille des supporters. Pour satisfaire en temps et en heure tous les impatients, les dirigeants des Membres Associés ne comptent plus leurs heures. Pour eux, les jours sont trop courts et les nuits pas assez longues. « Nous expédions dans toute la France une moyenne de soixante-dix colis de gadgets par jour », reconnaît M. Elbeck.

FranceFootball, 27 avril 1976.
FranceFootball, 27 avril 1976.

Mercredi 28 avril. Glasgow, c’est le 12 mai. Mais avant d’avoir la tête complètement à la finale, les Verts doivent encore disputer deux rencontres de Championnat. La première à Strasbourg dès ce vendredi et la deuxième contre Nîmes le 4 mai. Pour le premier déplacement, Robert Herbin devra composer sans les deux Dominique, Bathenay et Rocheteau. Le forfait du premier offrira à  Jacques Santini de retrouver une place dans le milieu de terrain au côté de Larqué et Synaeghel. Le forfait de Rocheteau en attaque sera lui compensé par la titularisation de Christian Sarramagna qui devrait occuper l’aile gauche au côté des frères Revelli en attaque.

L'Equipe, 29 avril 1976.
L’Equipe, 29 avril 1976.

Au siège du club, les grands sacs de courriers arrivent un peu plus nombreux chaque jour. Dominique Rocheteau devance toujours ses camarades au nombre de lettres reçues. Ce mercredi matin, Christian Lopez, visiblement encore marqué par sa prestation avec les Espoirs français, hésite à ouvrir la cinquantaine de lettres qui lui sont destinées. « Je croyais que c’étaient des reproches. Ce ne sont que des encouragements », dit-il en poussant un « ouf ! » de soulagement.

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Quoi de neuf à Munich ?

L'Equipe, 28 avril 1976.
L’Equipe, 28 avril 1976.

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Herbin est méfiant

Jeudi 29 avril. Robert Herbin attache beaucoup d’importance à ce déplacement en terre alsacienne. « Si nous étions sûrs de gagner la Coupe d’Europe, ce qui nous permettrait d’être automatiquement qualifiés pour la disputer de nouveau la saison prochaine, nous pourrions nous désintéresser du Championnat, assure l’entraîneur stéphanois. Mais ce n’est pas le cas. Alors, il ne faut pas que nous perdions notre titre. Nous savons que du fait de nos succès en Coupe d’Europe, tous nos adversaires rechercheront l’exploit en nous battant, et vendredi soir, à Strasbourg, nous nous attendons à une tâche très difficile. »

L'Equipe, 30 avril 1976.
L’Equipe, 30 avril 1976.

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STRASBOURG EN BREF

Le 19 novembre 1975, Strasbourg s’inclinait 2 à 1 au stade Geoffroy-Guichard. L’entraîneur alsacien s’appelait Hendrikus Hollink. L’accumulation des mauvais résultats de son équipe avait fini par lui coûter son poste. Pour le remplacer, les dirigeants strasbourgeois ont alors fait appel à Paul Frantz. Malgré une victoire contre Lyon 5 à 0, le choc psychologique escompté n’a pas eu lieu et aujourd’hui, Strasbourg lutte pour ne pas descendre à l’étage inférieur. Avant-dernier au classement, Gyora Spiegel et ses coéquipiers accueillent ce vendredi l’AS Saint-Etienne.

Gemmerich le pressentait

Collection Panini 76.
Collection Panini 76.

Depuis le début du mois d’avril, l’équipe entraînée par Paul Frantz souffle le chaud et le froid. Le 2 avril, après un match nul à Reims (1-1), le moral des joueurs du RCS était au plus bas. Les Alsaciens n’avaient pas perdu mais Monaco et Troyes, les deux autres candidats au maintien (Avignon est déjà condamné), s’étaient imposés. Malheureux sur le terrain ce soir-là, Albert Gemmrich, alors meilleur buteur du club avec six buts, lançait avec un culot certain : « Mais personne ne sait que nous allons gagner à Monaco. » Boutade ou pressentiment ? Toujours est il qu’une semaine plus tard, les Strasbourgeois obtenaient leur première victoire à l’extérieur de la saison en Principauté (2-1). L’espoir était de retour en même temps qu’un peu de sérénité. La 31e journée de Championnat allait pourtant replonger le club alsacien dans ses angoisses du moment. La lourde défaite chez le voisin messin (5-0) a laissé des traces dans les organismes mais aussi dans les têtes. Cette déroute tombe mal à la veille de recevoir l’équipe finaliste de la Coupe d’Europe des Clubs Champions.

En cette fin avril, le seul qui a le sourire au RCS, c’est le trésorier du club. La location pour ce match de gala bat son plein, ce qui n’était plus arrivé depuis très longtemps. Il faut dire que les récents exploits en coupe d’Europe des hommes d’Herbin plaident en leur faveur. Partout où les Verts se déplacent, les stades affichent complet. Celui de La Meinau n’échappera pas à la règle.

L'Equipe, 28 avril 1976.
L’Equipe, 28 avril 1976.

« Contre Saint-Etienne, nous n’avons rien à perdre. Tout à gagner. »

Paul Frantz

Collection Panini 76.
Collection Panini 76.

Paul Frantz veut croire en un sursaut de son équipe contre Saint-Etienne. Une victoire face au champion de France permettrait d’entretenir la flamme de l’espoir. « Nous nous efforcerons de ne pas entrer dans le jeu technique de Saint-Etienne. Nous jouerons physique, annonce Frantz. Je crois que les Stéphanois penseront déjà beaucoup à la finale de la Coupe d’Europe qu’ils disputeront dans 15 jours. » L’entraîneur strasbourgeois fera confiance aux treize joueurs des dernières journées pour tenter l’impossible exploit et entretenir la flamme.

 

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Quoi de neuf à Munich ?

A Munich, rien ne laisse encore supposer que le Bayern va disputer une finale de Coupe d’Europe. On est très loin de l’effervescence qui gagne un peu plus chaque jour la cité stéphanoise. Le club bavarois distille les infos au compte-gouttes. Ce jeudi, ni le lieu de résidence en Ecosse ni le nombre de places demandées par les supporters n’ont été divulgués.

« Mettez le champion de France en garde contre Gerd Müller. Il forme à lui seul une équipe. »

Ladislas Kubala (sélectionneur de l’Espagne)

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Vendredi 30 avril. Pierre Garonnaire a fait le déplacement en Alsace avec le groupe stéphanois. Pour gonfler à bloc les joueurs avant la rencontre, il a affiché dans le vestiaire la page du journal des Glasgow Rangers où M. Wadell, le manager des Blues, a demandé aux Ecossais d’encourager les Français le 12 mai prochain.

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Le compte-rendu du quotidien L’Equipe

L'Equipe, 3 mai 1976.
L’Equipe, 3 mai 1976.

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STRASBOURG-SAINT-ETIENNE : 0-2

Spectateurs : 16 497. Recette : 327 806 F. Arbitre : M. Heliès. Buts.- Hervé Revelli (73e), Lopez (77e).
Strasbourg : Dropsy – Marx, Specht, Spiegel, Dugueyperoux – Deutchmann, Ehrlacher, Lehmann – Tanter, Wagner, Gemmrich. Entr. : Frantz.
Saint-Etienne : Curkovic – Janvion, Piazza, Lopez, Farison – Larqué, Santini, Synaeghel – P. Revelli, H. Revelli, Sarramagna. Entr. : Herbin.

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MARSEILLE-ST ETIENNE (4-2)
Au stade de La Meinau, Christian Lopez (ici avec Ivan Curkovic) a inscrit son premier but de la saison, celui du 2 à 0 pour Saint-Etienne.
L'Equipe, 3 mai 1976.
L’Equipe, 3 mai 1976.

Au stade de la Meinau, Saint-Etienne s’est imposé 2 à 0 contre Strasbourg. Face à une équipe alsacienne courageuse mais beaucoup moins fringante qu’au match aller, les Stéphanois ont maîtrisé leur adversaire sans grande difficulté. Les craintes de Robert Herbin ont ainsi été levées et son équipe repart d’Alsace avec les deux points de la victoire. Peu disert sur la prestation des siens, Robert Herbin se projette déjà sur la réception de Nîmes, ultime répétition avant Glasgow.

« Le match de mardi contre Nîmes arrive à point nommé. Ce fut une bonne préparation à huit jours de Glasgow. »

Robert Herbin

De son côté, Roger Rocher regrette que ses joueurs n’aient pas inscrit le troisième but synonyme de bonus. « Dommage de n’avoir pas accéléré plus tôt. On aurait quand même dû ramener le bonus, compte-tenu des occasions créées. »

Lopez ouvre son compteur-buts

Christian Lopez a retrouvé le sourire. Son but inscrit à la 77e minute, même s’il n’efface pas totalement sa prestation moscovite, atténue quelque peu un début de semaine difficile. « J’avais peur de faire des bêtises. On a beaucoup parlé de mes erreurs de Moscou. C’est normal mais les critiques m’avaient marqué. Finalement, tout s’est bien passé et je marque mon premier but de la saison. L’an passé, à cette époque, j’en avais déjà réussi quatre. Il me reste trois buts à remonter. »

FranceFootball, 30 avril 1976.
FranceFootball, 30 avril 1976.

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Quoi de neuf à Munich ?

L'Equipe, 30 avril 1976.
L’Equipe, 30 avril 1976.

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Thierry CLEMENCEAU

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Pendant ce temps-là…

Le CO Le Puy, à la recherche d’un entraîneur pour la saison 1976-77, est entré en contact avec le Rouennais Georges Polny. Un retour dans la région ne déplairait pas à l’ancien défenseur stéphanois, champion de France avec les Verts à cinq reprises.

A Saint-Etienne, l’équipe réserve stéphanoise n’a pu faire mieux que match nul dans le derby qui l’opposait au voisin lyonnais. En ouvrant le score à la 75e minute, Boury pensait avoir donné la victoire à son équipe. Mais à trois minutes de la fin, Ferrigno remettait les deux équipes à égalité.

L’Olympique Avignonnais a officialisé la venue d’Albert Batteux dans le Vaucluse. L’ancien entraîneur de l’ASSE a donné son accord pour assurer la direction technique du club.

En finale aller de la Coupe UEFA, dans son stade d’Anfield, Liverpool a disposé de Bruges 3 à 2.

L’Olympique de Marseille n’ambitionne plus de remporter le titre de champion de France de D1. Qualifié pour la finale de la Coupe de France, le club du président Méric ambitionne de décrocher une place pour la coupe UEFA. L’ancien Stéphanois Georges Bereta pense que l’objectif affiché est à la portée des Olympiens. « Nantes a son problème Bargas, Nice est victime de la suspension de Katalinski, Saint-Etienne, par force, pense à « sa » finale… Nous, nous avons une grande communion d’esprit ! Vous allez le voir, les copains de l’OM vont faire parler d’eux ! »

Th.C.

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Le Chaudron se visite aussi

Le Musée des Verts a fêté son deuxième anniversaire. Vous pouvez visiter le stade Geoffroy-Guichard. Le billet d’entrée combiné « stade Geoffroy-Guichard/Musée des Verts » permettra aux supporters de visiter le stade et le musée le même jour ou de visiter le musée ultérieurement, votre ticket étant valable un an à compter de la date d’achat.

Pendant une heure, les supporters des Verts pourront découvrir les coulisses du Chaudron au cours d’une visite guidée exceptionnelle: salle de presse, vestiaire de l’ASSE, couloir d’accès au terrain avec la mythique inscription « Ici, c’est le Chaudron », bord de pelouse, salon des Présidents… Ils pénétreront ainsi dans les lieux habituellement réservés aux joueurs, staffs, dirigeants et officiels.

Rénové dans le cadre des quatre rencontres de l’Euro 2016 programmées à Saint-Etienne, le stade Geoffroy-Guichard appartient à la communauté d’agglomération Saint-Etienne Métropole. Cette rénovation est l’œuvre des architectes de Chaix & Morel et Associés et une réalisation de la société Léon-Grosse. Geoffroy-Guichard est un stade mythique mais désormais également design et écologique.

TARIFS
Plein tarif :
15€.
Tarif réduit : 12€ (+ de 60 ans, -18 ans, étudiants, PMR, demandeurs d’emploi, CE de 20 personnes et plus, groupes de 10 personnes et plus).
Etablissements scolaires et clubs de football amateurs : 10€.
Pack « famille » (2 adultes + 2 enfants) : 42€.

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« C’est notre plus belle victoire… »

Quatorze anciens Verts se sont retrouvés au Musée des Verts pour le vernissage de l’exposition « 40 ans après… Retour sur l’épopée des Verts », visible jusqu’au 15 mai 2016. L’occasion pour les instigateurs de la meilleure saison de l’histoire du club de se remémorer les moments qui ont façonné l’une des plus belles pages du sport français. Retrouvez les anciens Verts sur :

ASSE.fr

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Plus de 123 330 visiteurs ont parcouru le Musée des Verts depuis son ouverture le 20 décembre 2013. Et vous ?

http://www.museedesverts.fr

AfficheOK

 

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Objectif Glasgow 76 – Fortunes diverses pour les Bleus

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Dernier blog : France-URSS : le printemps des Espoirs

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L'Equipe, 21 avril 1976.
L’Equipe, 21 avril 1976.

La richesse de l’effectif stéphanois ne simplifie pas toujours la tâche de Robert Herbin. Cette semaine pascale n’échappe pas à la règle. Avec huit joueurs sélectionnés dans les différentes équipes nationales, seuls Curkovic, Piazza, Repellini, Merchadier, Hervé Revelli et Santini sont à sa disposition. Dominique Rocheteau, blessé à Eindhoven, s’est vu accorder une semaine de congés qu’il a mis à profit pour aller se ressourcer dans sa ville natale d’Etaules en Charente-Maritime. Le docteur Poty a estimé que l’air marin lui ferait le plus grand bien.

Jeud
Jeudi 22 avril 1976.

Jeudi 22 avril.

SAINT-ETIENNE.- La retransmission du match entre l’équipe de France Espoirs et son homologue soviétique a permis à des millions de Français de suivre la rencontre. Les Stéphanois restés à la maison n’ont pas manqué ce moment de télévision. Ce jeudi matin, au stade Geoffroy-Guichard, les commentaires vont bon train mais les avis divergent quelque peu sur les chances de qualification des jeunes Tricolores. Hervé Revelli ne semble pas très optimiste pour la suite : « Il aurait fallu ne pas encaisser de but et en marquer trois pour avoir une chance de se qualifier à Moscou. » Robert Herbin semble en revanche plus tranché sur la question : L’entraîneur stéphanois évalue à « 50 % de chances » la qualification. « L’équipe soviétique m’a fait excellente impression, dit-il. Elle a joué un peu dans le même style que celle de Kiev. L’équipe de France peut faire ce que nous avons fait à Eindhoven, mais je n’ai aucun conseil à donner. Michel Hidalgo sait tout autant que moi comment il faudra jouer. »

L'Equipe, 22 avril 1976.
L’Equipe, 22 avril 1976.

SAINT-GERMAIN-EN-LAYE.- Dominique Bathenay ne sera pas du voyage à Moscou avec ses coéquipiers. La veille au matin, le docteur Vrillac lui a fait passer un examen radiologique qui n’a rien décelé de grave. S’il ne souffre d’aucune fracture ou déchirure, le staff des Bleus ne veut, en aucun cas, prendre de risques avec le milieu de terrain stéphanois. Dans la soirée, il a regagné Saint-Etienne par avion. « Cela te permettra même de récupérer et de redevenir tout neuf ! » lui a lancé le sélectionneur avant son départ de Saint-Germain.

zimako (jacques)
Le Bastiais Jacques Zimako ne débutera pas la rencontre contre l’URSS à Moscou.

Ce jeudi matin, à La Forestière, Michel Hidalgo a programmé des entraînements à la carte pour ses joueurs. Ayant constaté chez certains un manque de fraîcheur contre l’URSS, il a décidé d’axer sa journée sur la récupération. C’est ainsi que ceux qui n’ont pas ou peu joué ont eu droit à une séance classique tandis que d’autres sont allés courir en forêt avant d’effectuer quelques exercices d’assouplissement. Enfin, un troisième groupe a participé à un tournoi de tennis organisé par le sélectionneur. Ce dernier a pris part à ce divertissement de même que les trois Stéphanois encore présents. Gérard Janvion tout comme Jacques Zimako, novices en la matière, ont tapé leurs premières balles sous l’œil amusé de Jean-Michel Larqué. Ce dernier, très bon raquette à la main, a pu aussi observer que Christian Sarramagna, s’il possède d’indéniables qualités pour frapper dans la petite balle jaune, a de sérieux progrès à réaliser pour frapper en revers. Simple question de pratique.

L'Equipe, 22 avril 1976.
L’Equipe, 22 avril 1976.

Janvion repositionné au milieu

A midi, devant le parterre de journalistes présents, Michel Hidalgo a dévoilé l’équipe qui débutera la rencontre à Moscou. Elle étonne quelque peu. Si la titularisation d’Olivier Rouyer sur l’aile droite était attendue, en revanche, celle du Messin Patrick Battiston au poste d’arrière droit l’était beaucoup moins. Pour le jeune lorrain, ce sera son baptême du feu. Et pour compenser le départ de Bathenay, le sélectionneur a repositionné Janvion dans l’axe du milieu de terrain. « Il jouera sur le plan défensif avec des consignes bien précises, annonce Hidalgo. Nous en parlerons longuement ensemble. Cela dit, par son rayonnement et sa vitalité, il peut apporter beaucoup au jeu d’attaque. »

L'Equipe, 24 avril 1976.
L’Equipe, 24 avril 1976.

« L’équipe du présent est à Lens »

LENS.- Michel Hidalgo n’est pas à Lens. Il a souhaité suivre les Espoirs à Moscou avec l’espoir d’une qualification pour la phase finale de la Coupe d’Europe des nations. Dans le Nord, il a confié les rênes de l’équipe de France « A » à Henri Guérin, d’ordinaire préposé aux jeunes Bleus. La dernière participation d’une équipe de France à une phase de Coupe du monde remonte à 1966. Son entraîneur s’appelait alors… Henri Guérin. Aujourd’hui entraîneur des Espoirs français, il est tout heureux de diriger à nouveau les « A » pour la rencontre amicale contre la Pologne. « On a dit peut-être un peu hâtivement que l’équipe Espoirs, qui a joué contre les Soviétiques, était pratiquement l’équipe de France A des mois à venir, dit Guérin. Or, s’il est certain que plusieurs éléments de cette formation ont d’ores et déjà leur place au plus haut niveau, il demeure que l’équipe du présent est à Lens. D’ailleurs, les références, l’envergure et les qualités de joueurs comme Larqué, Guillou ou Baratelli attesteraient, s’il en était besoin, que cette équipe est bien l’équipe de France du présent. »

Arrivés par le train le mercredi après-midi à Lens, via une « escale » à Arras, les Bleus ont immédiatement pris possession de l’hôtel Laurentel situé à deux pas du cœur de la grande cité minière. Les quatre Stéphanois n’ont pas été dépaysés en découvrant les lieux. Quand les Verts se déplacent dans l’Artois pour y rencontrer Lens en championnat de Division 1, c’est dans cet établissement qu’ils logent.

Guérin loue les mérites de Farison

A 32 ans, Gérard Farison (ici avec son capitaine Jean-Michel Larqué), va enfin connaître les joies de la sélection.
A 32 ans, Gérard Farison (ici avec son capitaine Jean-Michel Larqué), va enfin connaître les joies de la sélection.

Pour son premier stage avec les Bleus, Gérard Farison occupe sa chambre avec Christian Synaeghel alors que Patrick Revelli fait chambre commune avec Jean-Michel Larqué. Henri Guérin ne tarit pas d’éloge au sujet du néo-international stéphanois. « On ne lui donne pas une récompense comme on donne une décoration à un ancien combattant. Farison méritait sans doute depuis un certain temps de se voir offrir sa chance à ce poste d’arrière gauche où, avant la venue de Bossis, personne ne s’imposait irrésistiblement. Farison est en équipe de France parce qu’il le mérite, pas pour autre chose. »

La sieste finie, les Internationaux se rendent au stade Félix-Bollaert. Jean-Michel Larqué, en bon capitaine, est chargé par Henri Guérin de diriger l’échauffement. Patrick Revelli, victime d’une béquille reçue à Eindhoven, s’entraîne normalement.

Revelli et Parizon en concurrence

De retour dans leur lieu de retraite, certains en profitent pour se reposer pendant que d’autres s’adonnent à des parties de cartes. Patrick Revelli et Patrick Parizon sont de ceux-là. Grands amateurs de tarot, ils ont trouvé avec les Sochaliens Rolland Courbis et Robert Pintenat, deux adversaires de taille. Mais la complémentarité entre le Stéphanois et l’ex-pensionnaire de la maison verte s’arrête là. Sur le terrain, Revelli et Parizon devront se partager le poste d’ailier comme l’explique Guérin : « Patrick Revelli était en balance avec Parizon. Dans le contexte actuel, le Stéphanois, vent en poupe, doit pouvoir apporter quelque chose de plus. »

Garonnaire à pied d’œuvre en Ecosse

Vendredi 23 avril.

SAINT-ETIENNE.- Cette semaine, l’actualité footballistique est dominée par les rendez-vous internationaux. Pierre Garonnaire est bien loin de ces préoccupations-là. Depuis le début de la semaine, l’homme à tout-faire de l’ASSE s’active du côté de Glasgow pour préparer la finale contre le Bayern Munich le 12 mai prochain. Ce vendredi, Il est attendu au stade Geoffroy-Guichard pour rendre compte de son séjour écossais. L’intendant de l’ASSE doit aussi rentrer en France avec les 20 000 billets accordés aux Stéphanois. Les précieux sésames qui feront le bonheur de nombreux supporters lui ont fait faire des cauchemars. « Garo » a en effet rêvé lors de sa dernière nuit en Ecosse qu’on lui dérobait les 20 000 billets.

L'Equipe
L’Equipe, 23 avril 1976.

A Glasgow, il en a profité pour assister à la rencontre opposant les Rangers à Motherwell. A cette occasion, il a revu avec plaisirs plusieurs dirigeants du club que l’ASSE avait éliminé en octobre 1975. Pas rancuniers, ces derniers ont assuré au Stéphanois que le 12 mai, les Français auraient le soutien des Rangers. « Nous avons toujours eu de bonnes relations avec les Français durant nos rencontres ces dernières années, affirme Willie Waddell, le manager des Rangers. Leur venue est l’occasion de renouer nos liens d’amitié. Nous allons leur proposer toutes les facilités pour leur séjour. Et nous espérons, bien sûr, les retrouver l’année prochaine en coupe d’Europe. »

Sarramagna garde la confiance d’Hidalgo

Sarramagna en équipe de France
Il faut remonter au 18 mai 1974 pour voir Christian Sarramagna porter le maillot des Bleus. Ce jour-là, l’équipe de France affrontait l’Argentine.

SAINT-GERMAIN-EN-LAYE.- Christian Sarramagna revient de loin. Souvent sur la touche à cause de blessures à répétitions, on ne l’avait plus revu avec le maillot tricolore sur les épaules depuis un France-Argentine disputé le 18 mai 1974. Ce jour-là, il fêtait sa troisième sélection. Blessé au genou le 4 août 1975 lors du match amical entre Saint-Etienne et le Penarol Montevideo, il n’a fait  grand retour avec l’équipe stéphanoise que le 11 mars à Nice. Six jours plus jours plus tard, il était titularisé par Herbin pour affronter le Dynamo Kiev au stade Geoffroy-Guichard. S’ensuit une titularisation contre Troyes où il inscrit deux buts. « C’est ce qui m’a fait le plus de plaisir de marquer ces deux buts, dit-il, car j’ai pu constater que le coup de patte était revenu. »

Hidalgo tient à rassurer Sarramagna

Dès son arrivée à Saint-Germain, Michel Hidalgo a voulu être très clair avec lui. Il l’a pris à part pour lui signifier la chose suivante : « Si tu es là, c’est qu’on te garde toute notre confiance. joue avec tes qualités sans retenue aucune, sans complexe et surtout ne te pose pas de questions ! » Les mots du sélectionneur ont réconforté le Basque qui marche beaucoup au moral.

A 10 heures pétantes, la délégation des Espoirs s’est envolé de l’aéroport d’Orly sud direction Moscou. Pendant le vol, Lopez, Michel, Zimako, Trésor et Sarramagna ont passé le temps en jouant au rami. Après une escale à Varsovie, l’avion a atterri à l’aéroport de Moscou à 15 heures. Un bus attend les Bleus pour les emmener à l’hôtel Ukrainia situé au bord de la Moscova éloigné de deux kilomètres de la Place Rouge. Tout juste ont-ils le temps de faire le tour du propriétaire que Michel Hidalgo les emmène au stade habituellement occupé par l’équipe du Lokomotiv. Sous la conduite d’Henri Michel, les jeunes Tricolores effectuent un décrassage ponctué par un petit match.

Lens a deux amours

LENS.- Contre la Pologne, Jean-Michel Larqué portera le brassard de capitaine. Souvent appelé chez les Bleus, il ne compte pourtant que douze sélections avec les « A ». « Depuis 1967, depuis mes 20 ans, j’ai toujours eu un pied en équipe de France… mais jamais les deux, dit-il avec franchise. Capitaine de l’équipe de France, je ne l’ai encore jamais été. Et j’ai beau avoir connu ces derniers mois d’immenses satisfactions avec mon club en Coupe d’Europe, le brassard que je porterai samedi représente pour moi énormément. Après tout, à 28 ans, je vais peut-être commencer vraiment ma carrière en équipe de France. Il n’est jamais trop tard. »

Patrick Revelli espère bien avoir mis les deux pieds chez les Bleus et ce, pour longtemps. « Si je compte déjà trois sélections en équipe de France, celle de ce soir contre la Pologne est quand même la plus belle et la plus importante car c’est la première fois que je serai titulaire au départ. Inutile de dire que j’entends justifier la confiance qu’on m’a faite… et les éloges dont nous sommes gratifiés depuis notre qualification à la finale de la Coupe d’Europe. »

L'Equipe, 24 avril 1976.
L’Equipe, 24 avril 1976.

Samedi 24 avril.

SAINT-ETIENNE.- La neige qui est tombée abondamment toute la nuit du vendredi arrange quelque peu Robert Herbin. Toujours privé de ses internationaux et des cinq joueurs appelés à renforcer l’équipe réserve, il a décidé, par la force des choses, de donner congé à ses deux étrangers que Sont Ivan Curkovic et Osvaldo Piazza. Et pour ne pas rester inactif ce samedi matin, l’entraîneur stéphanois a chaussé les skis de fond et s’en est allé parcourir la montagne stéphanoise.

Hervé Revelli lui aussi n’aime pas l’inactivité. Robert Herbin le sait trop bien et c’est la raison pour laquelle il a décidé d’intégrer son avant-centre dans l’équipe réserve qui se déplace ce samedi après-midi au stade Philippe-Marcombes à Clermont-Ferrand. Il n’est pas le seul à participer à cette rencontre de Division 3. Merchadier, Reppelini, Santini et Schaer sont également de la partie et constituent de précieux renforts pour la formation de Robert Philippe.

Devant 448 spectateurs qui ont bravé la pluie et la neige, la réserve stéphanoise, menée à la pause, obtient un bon match nul grâce à un but de Jean-Marc Schaer (66e).

L'Equipe, 24 avril 1976.
L’Equipe, 24 avril 1976.

MOSCOU.- A 10 heures, les Espoirs effectuent un dernier entraînement sur un terrain annexe du stade Lokomotiv. Après un déjeuner pris en commun, ils ont rendez-vous à 14 heures à l’ambassade de France à Moscou pour une réception en leur honneur.

L'Equipe, 24 avril 1976.
L’Equipe, 24 avril 1976.

LENS.- En Artois, tout le bassin minier est en émoi et ce à double titre. Pour bon nombre de ses habitants, ce match entre l’équipe de France et la Pologne représente le « match du cœur ». En effet, la région industrielle compte beaucoup d’immigrés polonais qui attendent depuis des semaines ce moment tant attendu de pouvoir encourager leurs compatriotes.

Lens avec les Verts

Avant de se rendre au stade, la municipalité lensoise a accueilli le temps d’une cérémonie les délégations polonaise et française. En souvenir de leur passage dans la région, M. Delelis, le député-maire de Lens a remis à chacun des sélectionnés un petit cendrier en argent portant les armes de la ville. Il a également chargé Jean-Michel Larqué de transmettre à tous les « Verts » les félicitations de sa ville pour leurs exploits européens et lui a prodigué ses encouragements pour la grande finale du 12 mai à Glasgow.

Jean-Michel Larqué est aussi méticuleux avec les ballons que ne l’était Jean Snella en son temps. Trouvant que les cuirs n’étaient pas assez gonflés, le capitaine tricolore a fait changer tous les ballons mis à la disposition des joueurs pour l’échauffement.

A l’annonce des vingt-deux acteurs, Fares Bousdira a reçu une belle ovation public lensois. La deuxième plus grosse ovation a été réservée à Jean-Michel Larqué.

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A Lens, contre la Pologne, Jean-Michel Larqué porte pour la première fois le brassard de capitaine des Bleus.

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FRANCE-POLOGNE : 2-0

Spectateurs : 14 490. Recette : 295 181 F. Arbitre : M. Biwersi (RFA). Buts.- France : Pintenat (12e), P. Revelli (63e).
France : Baratelli – Domenech, Rio, Curbelo, Farison – Synaeghel, Larqué, Guillou (Bousdira, 56e) – P. Revelli, Pintenat, Six. Entr. : Guérin.
Pologne : Burzynsky – Szymanovsky, Gorgon, Wawroski, Maculevicz – Kasperczak, Deyna, Boniek – Lato, Szarmach, Kmiecik (Beniger, 46e). Entr. : Gorski.

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Pour son retour à la tête des Bleus -ne serait-ce que le temps d’un match-, Henri Guérin a été comblé. « Il n’y a pas eu une fausse note, pas une faille, à tel point que les Polonais ne trouvèrent jamais d’issue favorable à leurs entreprises. » Les joueurs aussi sont heureux. A commencer par leur capitaine Jean-Michel Larqué, exemplaire pendant 90 minutes. Au stade Félix-Bollaert, il s’est posé en futur patron de l’équipe de France. « J’ai eu plaisir à jouer ce match car nous l’avons pas joué seulement avec sérieux et rigueur, mais aussi avec intelligence et réalisme. Si en deuxième mi-temps, ce fut un peu moins brillant, c’est parce qu’il ne nous appartenait plus de faire le jeu. Un peu comme Saint-Etienne l’avait fait à Eindhoven. »

« Si l’équipe de France a été si soudée, si solidaire contre la Pologne, c’est en grande partie à l’influence des Stéphanois qu’elle le doit. »

Didier Six

Gérard Farison apprécie sa première Marseillaise en Bleu.
Gérard Farison apprécie sa première Marseillaise en Bleu.

Avant d’inscrire le deuxième but français à la 63e minute, Patrick Revelli était un peu dans le brouillard. Il envisageait même d’être remplacé par Patrick Parizon suite à un choc avec Boniek. C’est sur l’insistance de son capitaine qu’il est resté sur la pelouse. Il n’a pas eu à le regretter. « Après que je me fus heurté tête contre tête avec Boniek, j’avais comme un voile devant les yeux, comme si je pleurais. Je voulais sortir mais Jean-Michel Larqué a insisté pour que je reste. Je suis resté… et je me suis trouvé à point nommé pour reprendre un très bon centre de Six. Alors je suis resté jusqu’au bout ! »

Gérard Farison ne remerciera jamais assez Michel Hidalgo. Grâce à lui, il a enfin pu, à 32 ans, connaître les joies de la sélection. L’injustice est enfin réparée.

« Même si cela doit être la seule et unique sélection de ma carrière, elle aura été bien agréable, et victorieuse par-dessus le marché. C’est très bien… »

Gérard Farison

 

Dimanche 25 avril.

MOSCOU.- Victorieuse 2 à 1 au match aller, l’équipe de France Espoirs est tombée à Moscou. A égalité sur l’ensemble des deux rencontres, la série des penalties lui aura été fatale. Pourtant, à la mi-temps, les Bleus menaient au score grâce à un but de Bernard Lacombe (19e). Michel Hidalgo pourra toujours regretter la blessure de Dominique Bathenay et les absences de Michel Platini et Dominique Rocheteau. Mais le temps n’est déjà plus aux regrets. La France est s’arrête en quarts de finale de cette Coupe des Nations. Les regards sont déjà tournés vers le Hongrie-France  prévu le 22 mai, soit onze jours après la finale de Coupe d’Europe.

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URSS Espoirs – France Espoirs : 2-1 (4 pen. à 2)

Spectateurs : 3 000. Arbitre : M. Biwersi. Buts.- URSS : Fedorov (49e, 75e) ; France : Lacombe (19e).

URSS Espoirs : Radaev – Kruglov, Bubnov, Sarkissian, Goncharov – Petrenko, An, Kovalev (Oganissian, 46e) – Shengalia (Nikitorenko, 46e), Fedorov, Kipiani. Entr. : Kolaev
France Espoirs : Dropsy – Battiston (Rubio, 91e), Lopez, Trésor, Bossis – Janvion, Michel, Giresse – Rouyer, Lacombe (Zimako, 91e), Sarramagna. Entr. Hidalgo.

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URSS ESPOIRS-FRANCE ESPOIRS
L’équipe de France Espoirs : debout (de g. à d.) : Trésor, Janvion, Battiston, Lopez, Dropsy, Bossis. Accroupis (de g. à d.) : Rouyer, Michel, Lacombe, Giresse, Sarramagna.
L'Equipe, 26 avril 1976.
L’Equipe, 26 avril 1976.

Thierry CLEMENCEAU

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Pendant ce temps-là…

En Allemagne, le Bayern Munich a décidé de mettre un terme au contrat de six de ses joueurs parmi lesquels le milieu de terrain Rainer Zobel.

L'Equipe, 22 avril 1976.
L’Equipe, 22 avril 1976.

Th.C.

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Le Chaudron se visite aussi

Le Musée des Verts a fêté son deuxième anniversaire. Vous pouvez visiter le stade Geoffroy-Guichard. Le billet d’entrée combiné « stade Geoffroy-Guichard/Musée des Verts » permettra aux supporters de visiter le stade et le musée le même jour ou de visiter le musée ultérieurement, votre ticket étant valable un an à compter de la date d’achat.

Pendant une heure, les supporters des Verts pourront découvrir les coulisses du Chaudron au cours d’une visite guidée exceptionnelle: salle de presse, vestiaire de l’ASSE, couloir d’accès au terrain avec la mythique inscription « Ici, c’est le Chaudron », bord de pelouse, salon des Présidents… Ils pénétreront ainsi dans les lieux habituellement réservés aux joueurs, staffs, dirigeants et officiels.

Rénové dans le cadre des quatre rencontres de l’Euro 2016 programmées à Saint-Etienne, le stade Geoffroy-Guichard appartient à la communauté d’agglomération Saint-Etienne Métropole. Cette rénovation est l’œuvre des architectes de Chaix & Morel et Associés et une réalisation de la société Léon-Grosse. Geoffroy-Guichard est un stade mythique mais désormais également design et écologique.

TARIFS
Plein tarif :
15€.
Tarif réduit : 12€ (+ de 60 ans, -18 ans, étudiants, PMR, demandeurs d’emploi, CE de 20 personnes et plus, groupes de 10 personnes et plus).
Etablissements scolaires et clubs de football amateurs : 10€.
Pack « famille » (2 adultes + 2 enfants) : 42€.

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« C’est notre plus belle victoire… »

Quatorze anciens Verts se sont retrouvés au Musée des Verts pour le vernissage de l’exposition « 40 ans après… Retour sur l’épopée des Verts », visible jusqu’au 15 mai 2016. L’occasion pour les instigateurs de la meilleure saison de l’histoire du club de se remémorer les moments qui ont façonné l’une des plus belles pages du sport français. Retrouvez les anciens Verts sur :

ASSE.fr

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Plus de 123 300 visiteurs ont parcouru le Musée des Verts depuis son ouverture le 20 décembre 2013. Et vous ?

http://www.museedesverts.fr

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Objectif Glasgow 76 – France-URSS : le printemps des Espoirs

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Dernier blog : Eindhoven-Saint-Etienne : entre joie et drame

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L'Equipe, 17 avril 1976.
L’Equipe, 17 avril 1976.

Lundi 19 avril 1976. Depuis deux saisons, les exploits de Saint-Etienne ont régénéré le football français. Pas étonnant alors que Michel Hidalgo souhaite s’appuyer sur les jeunes Stéphanois pleins d’audace et décomplexés que rien ne semble arrêter. Depuis samedi, ils sont au nombre de quatre à vivre le quotidien des Bleus au domaine de La Forestière à Saint-Germain-en-Laye. Après leur exploit européen contre Eindhoven, Christian Lopez, Gérard Janvion, Dominique Bathenay et Christian Sarramagna monopolisent l’attention et doivent répondre aux nombreuses sollicitations de leurs coéquipiers. « Ils rayonnent mais ils n’écrasent pas leurs partenaires par leurs succès. Au contraire, ils sont modestes à ce sujet et ce sont les autres qui leur arrachent les mots », concède Michel Hidalgo.

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Objectif Glasgow 76 – Eindhoven-Saint-Etienne : entre joie et drame

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Dernier blog : Eindhoven-Saint-Etienne : Héroïques Stéphanois

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A Eindhoven, Robert Herbin avait espéré que son équipe inscrive un but pour mettre définitivement K.O. les joueurs du PSV. Les Verts n’ont pas marqué (0-0) mais ils se sont qualifiés pour la finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions. Et ce, pour la première fois de leur histoire « Ce score a été possible, dit l’entraîneur stéphanois, parce que nous avions décidé de marquer au moins un but. En pensant uniquement à défendre notre maigre avantage, nous aurions été éliminés. » Si son équipe a gardé sa cage inviolée, elle le doit en grande partie à son gardien de but. Auteur d’interventions magistrales, Ivan Curkovic a sans doute réalisé le match le plus accompli depuis qu’il est arrivé à l’ASSE en 1972. Le 12 mai, à Glasgow, il disputera sa deuxième finale européenne après celle jouée avec le Partizan Belgrade contre le Real Madrid (1-2) au stade du Heysel.

« Eindhoven était le favori »

Hervé Revelli savoure à double titre cette qualification. Avant de quitter son domicile le mardi précédant la rencontre, il avait promis une victoire à son fils pour ses 8 ans : il est rentré avec le sourire de sa promesse tenue. Au stade Philips, il a montré une intelligence rare et délivré deux ballons millimétrés à Dominique Rocheteau. « Nous sommes entrés sur le terrain en ne tenant aucun compte de la réputation de nos adversaires. Il fallait jouer l’esprit libre sans penser qu’Eindhoven était le favori. »

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Objectif Glasgow 76 – Eindhoven-Saint-Etienne : héroïques Stéphanois

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Dernier blog : Eindhoven-Sainté : tenir pour voir Glasgow

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Le 18 avril 1956, le Stade de Reims éliminait les Ecossais d’Hibernian FC et accèdait à sa première finale de Coupe d’Europe. Le 15 avril, alors que Raymond Poulidor s’apprête à fêter ses deux fois 20 ans, la veille, l’AS Saint-Etienne espérait bien se qualifier pour la finale de la Coupe des Clubs Champions, 20 ans et 17 ans après le grand Reims.

A Saint-Etienne, l’histoire s’écrit au jour le jour. Les exploits européens de ses joueurs en ont fait l’équipe préférée des Français. Forts de leur seul but acquis au match aller, les Stéphanois ne veulent pas passer à côté d’une finale qu’il avaient laissé échapper un an plus tôt à Munich. « Les Verts mettront ce soir tout leur cœur, toute leur volonté, toutes leurs qualités de footballeurs pour essayer de conserver ce petit avantage », dit Robert Herbin.

Dans un mois, deux équipes s’affronteront pour la finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions : deux clubs mais reste à savoir lesquels. A Munich, les Allemands du Bayern partent favoris. A Eindhoven, Saint-Etienne va tenter de défendre leur petit but inscrit au stade Geoffroy-Guichard lors du match aller. Sera-t-il suffisant ?

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Une du quotidien L’Equipe, 14 avril 1976.

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Objectif Glasgow 76 : Eindhoven-Saint-Etienne : tenir pour voir Glasgow

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Dernier blog : Eindhoven-Saint-Etienne : Synaeghel rassure Herbin

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« Mon fils Frank aura huit ans jeudi. Je voudrais bien lui offrir un beau cadeau d’anniversaire avec la qualification pour la finale à Glasgow. »

Hervé Revelli

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revelli (herve)

Hervé Revelli ne manque pas de motivation avant de s’envoler pour Eindhoven. En attendant de savoir à qui il sera associé sur le front de l’attaque, il se prépare minutieusement. Sa blessure à la cheville droite n’est plus qu’un mauvais souvenir. Pour vaincre les Hollandais, l’attaquant stéphanois a sa petite idée. « Nous n’irons pas à Eindhoven en touristes, prévient-il. Nous savons que l’astucieux Kees Rijvers nous attend au coin du bois. Nous sommes finalement en position de force puisque nous avons un but d’avance. Si nous parvenons à les cueillir en contre et à nous dégager par de vives contre-attaques, alors aurons-nous les moyens de prendre une option sur la qualification. »

Gérard Janvion disputera son onzième match de Coupe d’Europe. Contrairement à Kiev où il avait pour mission de museler Blokhine, cette fois, il n’aura pas d’adversaire particulier à marquer « car Eindhoven ne possède pas en fait d’individualités marquantes, dit-il, mais seulement des joueurs qui savent tout faire à tous les postes. »

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Objectif Glasgow 76 – Eindhoven-Saint-Etienne : Synaeghel rassure Herbin

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Dernier blog : Sainté-Troyes : un bonus qui rassure

Pour ses grandes retrouvailles avec le Championnat, Saint-Etienne s’est imposé 3 à 0 devant Troyes. En reprenant trois points à Nantes, Herbin et ses hommes ont démontré, s’il en était besoin, que le titre de champion de France n’avait pas été abandonné du côté de Geoffroy-Guichard.

Contrairement à ce que le score le laisse croire, cette victoire face à des Aubois qui jouent toujours leur maintien parmi l’élite, n’a pas été aussi facile à se dessiner comme veut le résumer Jean-Michel Larqué : « Après le premier but, nous avons eu tendance à nous recroqueviller sur nous-mêmes alors que cette réussite initiale aurait dû nous inciter à accélérer. Nous ne sommes repartis que bien plus tard en seconde mi-temps. Allez donc savoir pourquoi… Malgré notre désir de nous concentrer sur ce match et d’oublier pendant une heure et demie la Coupe d’Europe, nous n’y sommes pas totalement parvenus. »

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Objectif Glasgow 76 – Saint-Etienne-Troyes : un bonus qui rassure

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Dernier blog : Saint-Etienne entre espoirs et tristesse

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Au soir de la 30e journée de Championnat de Division 1, dans le vestiaire nantais, Henri Michel a le sourire. le FC Nantes, vainqueur du FC Metz 1 à 0,  reste solidement accroché à sa première place. Avec… 44 points, les Canaris en comptent six de plus que leurs adversaires les plus dangereux à leurs yeux : Saint-Etienne. Le capitaine nantais regrette cependant que les Stéphanois ne jouent plus en Championnat. Loin de leur en vouloir, c’est plutôt aux instances fédérales qu’il s’en prend : « On peut regretter que les dates du Championnat n’aient pas tenu compte davantage de la Coupe d’Europe parce que je me demande ce qu’il va rester de la régularité de l’épreuve à l’arrivée. Dans leur course handicap, les Stéphanois auront quand même un avantage : ils sauront très précisément ce qu’ils ont à faire. Psychologiquement, c’est important. »

« Les Stéphanois ont, pour l’heure, d’autres soucis en tête, et ils ont six points de retard sur nous. Leurs trois matches, il faut quand même qu’ils les gagnent ! »

Henri Michel

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Objectif Glasgow 76 – Saint-Etienne-Eidhoven : entre espoirs et tristesse

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Dernier blog : Saint-Etienne-Eindhoven : A 90 minutes du bonheur

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L'Equipe, 2 avril 1976.
L’Equipe, 2 avril 1976.

Ce jeudi 1er avril, Roger Rivière est mort et le cyclisme avec lui à Saint-Etienne. La joie des Stéphanois engendrée par la victoire des Verts contre Eindhoven la veille contraste singulièrement avec la disparition à tout juste 40 ans de l’un des meilleurs coureurs cyclistes français. La triste nouvelle s’est alors répandue dans la ville comme une traînée de poudre. Ce fils d’ouvrier né et élevé modestement dans un quartier populaire de Saint-Etienne était l’un des fleurons de la région. Sa carrière s’est arrêtée le 10 juillet entre Millau et Avignon lors du Tour de France 1960 lorsqu’il a été terrassé par une chute dans le col du Perjuret qui a mis brutalement fin à sa carrière. Physiquement handicapé depuis seize ans, il vivait à Saint-Galmier. Les Stéphanois étaient attachés à cette figure locale qui avait été propriétaire d’un restaurant, le « Le Vigorelli ». Ses succès ont donné aux Stéphanois la passion du vélo. Continuer à lire … « Objectif Glasgow 76 – Saint-Etienne-Eidhoven : entre espoirs et tristesse »

Objectif Glasgow 76 – Saint-Etienne-Eindhoven : A 90 minutes du bonheur

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Dernier blog : Sainté-Eindhoven : le droit d’y croire

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Ce mercredi soir, l’AS Saint-Etienne s’est imposée 1 à 0 contre le PSV Eindhoven grâce à un coup franc de l’omniprésent Jean-Michel Larqué dès la 15e minute. Les 40 000 supporters fous de joie se sont alors levés comme un seul homme. Ils ont cru que ce but allait sûrement en appeler d’autres. Jusqu’à la fin de la rencontre, ils ont poussé, hurlé, chanté mais le score, lui, n’a plus évolué.

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Record d’assistance au stade Geoffroy-Guichard

Ce Saint-Etienne-Eindhoven a battu un record : celui du nombre de spectateurs. Avec 38 773 entrées payantes, il devance le Saint-Etienne-Legia Varsovie du 26 novembre 1969 qui avait fait déplacer 38 309 personnes. Suivent ensuite le Saint-Etienne-Chorzów disputé le 19 mars 1975 (38 002) et le Dynamo de Kiev du 17 mars 1976 (37 735).

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Une du quotidien L'Equipe, 1er avril 1976.
Une du quotidien L’Equipe, 1er avril 1976.

Ce succès laisse toutefois un goût d’inachevé pour Robert Herbin et ses joueurs. ils n’ont pas réussi à se mettre à l’abri avant le match retour. Le public connaisseur du stade Geoffroy-Guichard ne s’y est pas trompé. Au terme des quatre-vingt-dix premières minutes, les joueurs ont quitté la pelouse dans un silence qui en dit long. Malgré une débauche d’énergie incroyable, ils sont conscients que leur victoire n’en est pas tout à fait une. Exaspéré par la situation, Oswaldo Piazza, de colère, lâche un cinglant : « On dirait que personne n’aime Saint-Etienne ! »

Le contraste avec les Hollandais est alors saisissant. Ces derniers, à l’image de leur entraîneur, rayonnent en pensant déjà au match retour à Eindhoven. Comme si cette défaite par le plus petit des scores les satisfaisait pleinement. Ivan Curkovic qui possède une grande expérience des matches européens, aime à répéter : « En Coupe d’Europe, c’est presque inévitablement la meilleure équipe qui se qualifie, quel que soit l’ordre des matches. » Le 15 avril, ses coéquipiers espèrent donner raison à leur gardien yougoslave.

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Le compte-rendu du quotidien L’Equipe

L'Equipe, 1er avril 1976.
L’Equipe, 1er avril 1976.

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larque (jean michel) revelli (herve)
A la 16e minute de jeu, Dominique Rocheteau obtient un coup-franc. Jean-Michel Larqué frappe fort à ras-de-terre et trompe Van Beveren.

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SAINT-ETIENNE-PSV EINDHOVEN : 1-0

Spectateurs : 38 773. Recette : 1 458 266 F. Arbitre : M. Delcourt (BEL). But.- Larqué (16e).

SAINT-ETIENNE : Curkovic – Janvion, Piazza, Lopez, Farison – Bathenay Larqué, Synaeghel – Rocheteau, H. Revelli, P. Revelli. Entr. : Herbin.
PSV EINDHOVEN : Van Beveren – Poortvliet, Krijgh, Van Kraay, Deykers – Stevens, W. Van de Kerkhof, Van der Kuylen – R. Van de Kerkhof, Dalqvist, Edstroem. Entr. : Rijvers.

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Contre le PSV Eindhoven, Ivan Curkovic a gardé sa cage inviolée et préservé les chances de Saint-Etienne avant le match retour.

« Pas grand-chose à reprocher à mes joueurs »

Robert Herbin veut montrer l’exemple. Pour cela, il ne laisse ressortir aucun sentiment de joie et encore moins d’abattement. « Le match a tenu ses promesses. Je suis simplement déçu par le score proprement dit, explique l’entraîneur stéphanois. Je n’ai pas grand-chose à reprocher à mes joueurs qui ont accompli à mes yeux une de leurs meilleures premières mi-temps en coupe d’Europe. Je regrette donc tout simplement que nous n’ayons pas pu concrétiser davantage notre domination au cours de cette période. Saint-Etienne, demi-finaliste de la Coupe d’Europe pour la deuxième saison consécutivement, ce n’est pas le fait du hasard. N’avoir concédé qu’une seule défaite sur ses sept derniers matches européens est assez éloquent pour prétendre aujourd’hui pour prétendre aujourd’hui que ce club a ouvert la voie du succès à tout le football français. »

« Rien n’est fini, je puis vous l’assurer, et je préfère même une victoire par 1 à 0 plutôt qu’une victoire par 3 à 1 ! »

Robert Herbin

 

Jean-Michel Larqué, l’auteur du but de l’espoir, paraît moins abattu que ses coéquipiers. Il pense que Saint-Etienne peut créer l’exploit en allant chercher sa qualification à Eindhoven. En bon capitaine, il voit même de bonnes raisons d’y croire : « En demi-finale de Coupe d’Europe, il ne faut pas s’attendre à une grosse différence. Regardez d’ailleurs du côté de Madrid. Ce 1-0 vaut davantage d’ailleurs qu’un 2 à 1. Il équivaut presque, à bien y réfléchir, à un 3-1. »

Hervé Revelli s'est bien battu dans des conditions peu évidentes.
Hervé Revelli s’est bien battu dans des conditions peu évidentes.

Les Bataves repartent au pays des tulipes avec un seul but de retard. Ils peuvent tirer une fière chandelle à leur gardien Van Beveren. Sans un réflexe étonnant de leur gardien de but, Patrick Revelli aurait alors creuser un écart plus confortable pour son équipe. « Ce but, j’y ai cru, dit Larqué. Je l’ai vu. Malheureusement, Patrick a trop bien frappé son ballon. Comme il fallait le faire, mais Dieu que c’est dommage qu’il n’ait pas mis un pointu. Maladroitement… »

« J’ai vu le trou »

Patrick Revelli a donc échoué là où Jean-Michel Larqué a trouvé la faille et fait soulever tout un stade. Très entouré dans le vestiaire, le capitaine stéphanois répète inlassablement comment il a réussi le coup parfait. « Hervé m’a dit : je passe le pied par-dessus le ballon sans le toucher. Nous avions vingt, trente fois répété à l’entraînement cette combinaison. J’ai vu le trou… et la balle au fond des filets. Ca partait bien… »

L'Equipe, 1er avril 1976.
L’Equipe, 1er avril 1976.

Christian Lopez a été plusieurs fois déterminant devant le Suédois Edstroem. Le libero stéphanois est confiant avant le match retour.  « L’essentiel était de ne pas encaisser de buts à domicile et nous y sommes parvenus. Un résultat nul suffit maintenant à notre qualification, difficile certes mais pas impossible. »

Les Hollandais sont confiants

Dans le vestiaire d’à-côté, si l’on se garde bien de dire que la route pour Glasgow est dégagée, on y pense fortement. A commencer par le président d’Eindhoven, M. Groeneweld : « Je ne crois pas verser dans un optimisme béat en affirmant que notre qualification est maintenant, sinon dans le sac, du moins au bout du tunnel. »

Un peu plus loin, Kees Rijvers ne cache pas lui aussi sa satisfaction du résultat. « Il y a parfois des défaites qui sont des victoires. Dire que je n’ai jamais tremblé au cours de cette première manche serait contraire à la vérité, et j’admets, par exemple, que le tir que Rocheteau a décoché au début de l’ultime quart d’heure aurait fort bien pu faire mouche. J’ai atteint mon objectif et je suis assez rassuré quant à la suite des évènements. »

Kees Rijvers est satisfait du résultat. Pour lui, son équipe est favorite pour le match retour.
Kees Rijvers est satisfait du résultat. Pour lui, son équipe est favorite pour le match retour.

Avant de quitter un lieu et une ville qui l’ont adulé durant plusieurs années, il tient à rendre un hommage appuyé aux Stéphanois dans leur ensemble : « J’ai trouvé l’ambiance stéphanoise formidable. On ne voit pas souvent un public porter aussi bien son équipe. Les supporters des Verts que je connais bien ont été remarquables en ce domaine. J’avais prévenu mes gars que l’atmosphère de tension qui régnerait dans le stade serait chaude et défavorable pour eux, mais j’avais également pris soin de leur recommander de ne pas s’en faire une… montagne. Nous avons passé aujourd’hui une soirée fort agréable. Le match a été bon et chaque équipe a eu sa mi-temps. La première pour Saint-Etienne et la seconde pour PSV. Quoi demander de plus ! »

Aimé Jacquet, venu en voisin de Lyon, n’a pas regretté de s’être déplacé jusqu’à Saint-Etienne. « J’ai eu l’impression qu’aucune des deux formations n’est allée au fond d’elle-même et notamment les hommes de Robert Herbin m’ont paru plus en retrait que d’habitude et se sont livrés moins que précédemment. »

« Je n’hésite pas à affirmer que les chances stéphanoises demeurent intactes. »

Aimé Jacquet

Matignon félicite les Verts

Au fil des minutes, les télégrammes commencent à affluer au siège du club. Sur celui de Jacques Chirac, Premier ministre et grand amateur de football, on peut lire : « Bravo pour votre magnifique victoire, l’équipe de Saint-Etienne a fait honneur au sport français. Je vous souhaite bonne chance pour le match retour. Meilleurs sentiments. »

La fête malgré tout

Les supporters des Verts ont fêté la victoire, la dernière à domicile de cette campagne européenne 1975-76. Mais contrairement à l’exploit contre Kiev, il n’ont pas joué les prolongations jusqu’au petit matin. Les klaxons ont bien retenti dans le centre-ville mais très vite, la cité stéphanoise a retrouvé son calme. Les cafetiers n’ont pas eu à faire la journée continue même si certains ont baissé leur rideau de fer plus tard que prévu. Au petit matin, l’un d’eux, qui avait proposé à ses fidèles clients de venir suivre la rencontre dans son établissement, déclarait amusé :

« S’ils avaient marqué deux buts de plus, les clients d’hier me vidaient la cave et me cassaient la barraque… Ouf ! »

Un cafetier de Saint-Etienne

L'Equipe, 2 avril 1976.
L’Equipe, 2 avril 1976.

Thierry CLEMENCEAU

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Pendant ce temps-là…

A Madrid, dans la deuxième demi-finale aller, le Real Madrid, privé de Pirri et Breitner, n’a pu faire mieux qu’un match nul (1-1) contre le Bayern Munich. Ce partage des points ouvre les portes de Glasgow aux Bavarois, derniers vainqueurs de l’épreuve.

Th.C.

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Le Chaudron se visite aussi

Le Musée des Verts a fêté son deuxième anniversaire. Vous pouvez visiter le stade Geoffroy-Guichard. Le billet d’entrée combiné « stade Geoffroy-Guichard/Musée des Verts » permettra aux supporters de visiter le stade et le musée le même jour ou de visiter le musée ultérieurement, votre ticket étant valable un an à compter de la date d’achat.

Pendant une heure, les supporters des Verts pourront découvrir les coulisses du Chaudron au cours d’une visite guidée exceptionnelle: salle de presse, vestiaire de l’ASSE, couloir d’accès au terrain avec la mythique inscription « Ici, c’est le Chaudron », bord de pelouse, salon des Présidents… Ils pénétreront ainsi dans les lieux habituellement réservés aux joueurs, staffs, dirigeants et officiels.

Rénové dans le cadre des quatre rencontres de l’Euro 2016 programmées à Saint-Etienne, le stade Geoffroy-Guichard appartient à la communauté d’agglomération Saint-Etienne Métropole. Cette rénovation est l’œuvre des architectes de Chaix & Morel et Associés et une réalisation de la société Léon-Grosse. Geoffroy-Guichard est un stade mythique mais désormais également design et écologique.

TARIFS
Plein tarif :
15€.
Tarif réduit : 12€ (+ de 60 ans, -18 ans, étudiants, PMR, demandeurs d’emploi, CE de 20 personnes et plus, groupes de 10 personnes et plus).
Etablissements scolaires et clubs de football amateurs : 10€.
Pack « famille » (2 adultes + 2 enfants) : 42€.

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« C’est notre plus belle victoire… »

Quatorze anciens Verts se sont retrouvés au Musée des Verts pour le vernissage de l’exposition « 40 ans après… Retour sur l’épopée des Verts », visible jusqu’au 15 mai 2016. L’occasion pour les instigateurs de la meilleure saison de l’histoire du club de se remémorer les moments qui ont façonné l’une des plus belles pages du sport français. Retrouvez les anciens Verts sur :

ASSE.fr

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Plus de 120 000 visiteurs ont parcouru le Musée des Verts depuis son ouverture le 20 décembre 2013. Et vous ?

http://www.museedesverts.fr

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