Blog 12 – De Varsovie à Colombes

« Je voudrais bien voir, chaque dimanche, un match pareil. » Paul Nicolas est reparti de Reims heureux mais aussi avec des choix difficiles à annoncer dès le lundi matin. Victorieux à Reims (5-4) au terme d’un match riche en rebondissements, plusieurs joueurs stéphanois ont montré -s’il en était besoin- qu’ils avaient le niveau pour intégrer l’équipe de France.

Dans le train du retour, Auguste N’Jo-Lea, qui avait fait le déplacement avec son frère Eugène, n’en revient toujours pas. Il n’avait pas vu jouer son cadet depuis plus de cinq ans lorsque ce dernier évoluait au Vent Sportif de Douala. Admiratif, il déclare : « Jamais je n’aurais cru que l’on puisse jouer au football si rapidement, et si bien… »

La presse salue la performance stéphanoise

Le « Parisien Libéré » salue la victoire stéphanoise tout en soulignant qu’un match nul aurait semblé plus logique. « Ils ont perdu le bénéfice d’un résultat nul qu’ils méritaient largement et que les erreurs de M. Guigue (qui les frustra de deux buts). Cette confrontation, qui demeurera l’une des plus passionnantes qu’il nous ait été donné de voir depuis longtemps, donna lieu à une succession de coups de théâtre et mit les nerfs des acteurs et des spectateurs à rude épreuve. »

« L’Aurore » : « En marquant chacun trois buts, Mekloufi et Fontaine ont confirmé leurs qualités de réalisateurs, qualités  leur ouvrant les portes de l’équipe de France A et B. »

« France-Soir » évoque « une première mi-temps absolument ébouriffante. Jamais peut-être deux équipes ne jouèrent une mi-temps de football à une telle allure, avec un sens aussi déterminé de l’efficacité. Ce fut ébouriffant, littéralement ébouriffant… un aperçu de ce que sera peut-être un jour le « football rock and roll. » Puisse le même état d’esprit, la même verve inspirer nos « Tricolores » dimanche à Colombes. »

Colombes. L’équipe de France y commence sa saison internationale en recevant la Hongrie le 7 octobre. Depuis plusieurs semaines, Paul Nicolas et Pierre Pibarot ont parcouru la France pour superviser et affiner la liste des joueurs susceptibles d’intégrer le groupe France. Déjà préoccupés par les absences des appelés en Afrique du Nord, un autre paramètre est venu s’ajouter à leur indécision. Auteurs d’un début de saison époustouflant avec Saint-Etienne, Rachid Mekloufi et René Ferrier pourraient bien bousculer la hiérarchie établie chez les Bleus. Les deux joueurs, à peine âgés de 20 ans, rentrent parfaitement dans la logique de renouvellement prônée par Paul Nicolas.

« On sort à vingt ans ou on ne sort jamais ! »

Paul Nicolas

Aucun Stéphanois en « A »

Lundi 1er octobre. Devant un parterre de journalistes impatients de connaître la liste des joueurs retenus contre la Hongrie, Paul Nicolas énonce les heureux élus pour les échéances internationales à venir. À la surprise générale, aucun Stéphanois n’a été retenu pour affronter les Magyars. Contrairement aux attentes, le sélectionneur français n’a pas voulu bousculer les habitudes, ce qui lui vaut beaucoup de critiques. Just Fontaine et Thadée Cisowski relèguent ainsi Rachid Mekloufi en équipe B. L’incompréhension grandit encore plus lorsque M. Nicolas annonce que le poste d’inter droit sera confié à… un avant-centre : le Racingman Cisowski.

Les deux René, Ferrier et Domingo, n’ont guère plus de chance que leur coéquipier. Les Marseillais Jean-Jacques Marcel et Roger Scotti leur ont été préférés. Ce dernier, surpris de ce rappel, revient en sélection après l’avoir quittée six ans plus tôt pour son unique sélection contre la Belgique. Le 1er novembre 1950, la France avait obtenu un match nul (3-3).

La presse française s’indigne

Le quotidien L’Humanité s’interroge : « Aucun des leaders du Championnat de France ne rencontrera les Hongrois dimanche. Est-ce cela la surprise promise ? » Paris-Presse s’indigne de l’absence de Mekloufi : « Un inédit… Un revenant… Un oublié. Voilà en trois mots ce que l’on peut dire de l’équipe de France. L’oublié, c’est le Stéphanois Mekloufi (20 ans) qui n’a été retenu qu’à titre de remplaçant alors qu’il s’était imposé indiscutablement. »

FRANCE-HONGRIE (1-2)
Rachid Mekloufi (à droite) est présent au rassemblement des Bleus à Rueil. (Photo PRESSE SPORT / Reproduction interdite)

« C’est une blague ? »

A défaut d’être représentée en « A », l’ASSE a été avertie que cinq de ses joueurs étaient attendus à Paris pour le rassemblement de l’équipe de France « B ». A défaut de se confronter aux illustres Hongrois à Colombes, Domingo, Lefèvre, Ferrier, N’Jo-Lea et Tylinski s’envoleront pour la Pologne et Varsovie. Maigre consolation. Si certains font grise mine, il en est un qui ne cache pas sa joie, tout surpris que l’on ait pensé à lui : Eugène N’Jo-Lea. « Je n’y crois pas ! c’est une blague ? » a-t-il lancé à ses coéquipiers qui étaient chargés de lui annoncer la bonne nouvelle.

Enfin, les Espoirs amenés à affrontés Bristol le 17 octobre, comptent également 5 pensionnaires de l’ASSE : Mekloufi, les frères Tylinski, Ferrier et Oleksiak.

Les sélectionnés stéphanois

« A » : Mekloufi (remplaçant)

« B » : Domingo, R. Tylinski, Ferrier, N’Jo-Lea, Lefèvre.

« Espoirs » : Mekloufi, R. Tylinski, Ferrier, Oleksiak, M. Tylinski.

 

Mercredi 3 octobre. Il est 13 heures à Saint-Etienne quand le train en partance pour Paris quitte la gare de Châteaucreux. A son bord, Jean Snella est entouré de Lefèvre, Domingo et N’Jo-Lea. Les quatre hommes s’apprêtent à rejoindre quelques heures plus tard, les frères Tylinski, Oleksiak et Ferrier, déjà à pied d’œuvre avec les « Espoirs ».

 

Snella et Tylinski retrouvent leurs racines

On sait que depuis la Première guerre mondiale, de nombreux jeunes Polonais ont rejoint la France pour y trouver du travail, notamment dans le secteur minier. Saint-Etienne a fait partie de ces terres d’accueil. Avec ce déplacement à Varsovie, Jean Snella, fils d’ouvrier de Poznan, retrouve une partie de son enfance. Après la Grande Guerre de 1918, il avait quitté son pays natal à l’âge de 4 ans. Il compte mettre à profit son temps libre pour déambuler dans les rues de la capitale polonaise.

Le Combellois Richard Tylinski se fait lui aussi un plaisir de retrouver le pays de ses ancêtres. Un plaisir d’autant plus perceptible que le jeune défenseur des Verts parle et comprend parfaitement cette langue slave que ses parents lui ont apprise. Sur place, plusieurs retrouvailles sont programmées à commencer par celle avec son parrain (le frère de sa mère) et son cousin qui habite Cracovie, ville située à 350 kilomètres de la capitale polonaise.

 

L’équipe de France « A » a pris ses quartiers à Rueil. François Remetter est arrivé le premier suivi des Marseillais. En stage avec les Espoirs à l’INS, Rachid Mekloufi a clôturé le défilé des valises. Avant de rejoindre ses coéquipiers, le Stéphanois a participé à une opposition mise en place par Pierre Pibarot entre « possibles » et « probables » titulaires contre la Pologne. Rachid fait apprécier sa vista et inscrit les trois buts des Espoirs battus seulement 4 à 3 par leurs aînés. Sa prestation laisse des regrets aux sélectionneurs mais qu’importe, le jeune Nord-Africain a marqué des points.

FRANCE-HONGRIE (1-2)
Rachid Mekloufi (le deuxième accroupis en partant de la droite) pose avec l’équipe de France A. (Photo PRESSE SPORT / Reproduction interdite).

 

A défaut d’assister à la rencontre amicale opposant le Racing à Barcelone au Parc des Princes, le Stéphanois et tous les internationaux ont passé la soirée à l’Alhambra, près de la place de la République où Maurice Chevalier donnait un récital. A la fin du spectacle, l’homme au canotier a chaleureusement serré la main des internationaux français. En guise d’encouragements, il leur a lancé :

« J’ai confiance en vous, les gars, vous gagnerez ! »

Maurice Chevalier

 

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Les Hongrois de France

A l’instar de nombreux Polonais, la France est une terre d’accueil pour de nombreux footballeurs hongrois. Ces fils de Magyars, aujourd’hui naturalisés, ont quitté leur pays avant la majorité et sont aujourd’hui installés en France.

Désiré Koranyi fait partie de ceux-là. Arrivé à Sète en 1935, son jeu de tête a fait des ravages dans les défenses adverses. Boros a fait le bonheur du Club Français puis du Red Star alors que Lens a compté dans ses rangs l’excellent technicien Siklo. Simonyi a fait le bonheur d’une douzaine de clubs nationaux. Venu en France à l’âge de 17 ans, bien avant le professionnalisme, il est encore en activité au Red Star. Kohut et Heisenhoffer ont, quant à eux, marqué de leur empreinte leur passage à Marseille.

Marton Bukovi, le « Dauphin » sétois

Marton Bukovi est arrivé à Sète en 1933 grâce à un ami hongrois de Georges Bayrou. Apprécié pour sa courtoisie et sa bonhommie, ce demi-centre, à l’image d’un Kees Rijvers à Saint-Etienne, était une sorte d’animateur du jeu mais aussi de régulateur. En 1933-34, il a participé activement au doublé Coupe-Championnat avec les « Dauphins » sétois. Ses coéquipiers s’appellent alors Llense, Franques, Gabrillargues, Beck ou encore Luckacs. A la fin de sa carrière, le président Georges Bayrou, à la recherche d’un entraîneur, a proposé le poste à Bukovi qui a décliné la proposition. Aujourd’hui, il est responsable de la sélection hongroise qui s’apprête à défier la France sur ses terres.

Les survivants de Wembley

De l’équipe qui a sonné le glas du football anglais à Wembley (victoire 6 à 3 le 15 novembre 1953), ils ne sont plus que six aujourd’hui à porter le maillot national hongrois. Bozsik, Kocsis, Hidegkuti, Grosics, Czibor et Puskas. A 29 ans, celui que l’on surnomme le « Major galopant » reste l’un des plus brillants gauchers au monde. Son pied gauche est toujours aussi meurtrier pour ses adversaires. L’inter hongrois, malgré un embonpoint certain, veut redonner à sa sélection nationale son lustre d’antan. Finaliste malheureuse de la Coupe du monde 1954 à Berne, la sélection magyare est forte dans toutes ses lignes. Outre la science du jeu et le pied gauche de Puskas, elle compte dans ses rangs des joueurs aussi talentueux que Grosics, Boerzsei, Bozsik, Sandor ou encore le redoutable Kocsis, surnommé « Tête d’Or ».

Les France-Hongrie

  1er janvier 1911, à Charentonneau : France-Hongrie : 0-3.
  4 juin 1924, au Havre : France-Hongrie : 0-1.
  24 février 1929, à Colombes : France-Hongrie : 0-3.
  19 mai 1935, à Colombes : France-Hongrie : 2-0.
  16 mars 1939, à Colombes : France-Hongrie : 2-2.

 

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Les « B » à Varsovie

Jeudi 4 octobre. Les choses sérieuses commencent pour Jean Snella. Roussel, Novak, Richard Tylinski et Ferrier, en stage avec les Espoirs, ont rejoint son groupe. Fort d’une ossature à dominante stéphanoise, les absences de Dalla Cieca et Antonio l’obligent à revoir une attaque qui devrait voir N’Jo-Lea et Lefèvre titulaires.

« René, tu ne me reconnais pas ? »

Vendredi 5 octobre. La délégation française emmenée par Gaston Barreau et Jean Snella s’envole à destination de Varsovie. A son arrivée à l’aérodrome de Varsovie en fin d’après-midi, René Domingo se fait accoster par un jeune homme parlant parfaitement le français. « René, tu ne me reconnais pas ? Je suis pourtant allé à l’école de La Combelle avec toi pendant dix ans. » Le jeune homme, Combellois de naissance donc, était en fait le meilleur ami d’enfance du capitaine stéphanois. Depuis 1946, il a regagné sa Pologne natale avec ses parents. Quand il a appris que l’équipe de France avec son capitaine René Domingo venait jouer à Varsovie, il n’a pas hésité à prendre trois jours de congés pour effectuer les 300 kilomètres qui le séparaient de la capitale polonaise. L’accolade entre les deux hommes a été chaleureuse.

Après ce moment d’émotion insolite, Domingo et la délégation française regagnent l’hôtel Polonia, l’un des plus grands établissements de Varsovie situé en face du Palais de la Culture. N’Jo-Lea partage sa chambre avec le Racingman Sénac tandis que Tylinski loge avec Domingo.

Les Bleus dans l’inconnu

Pour Jean Snella et ses hommes, cette équipe polonaise est un peu l’inconnue. Un seul joueur français a déjà joué ici : Guy Roussel. Le Toulousain a le souvenir « de joueurs techniques mais lents et rudes en défense. »

Privée de nombreux titulaires, cette sélection B de Pologne craint son homologue française : « Le onze de France B est de classe européenne » écrit le journal spécialisé « Sportovy ».

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Ce dimanche après-midi, à Varsovie, le thermomètre ne dépasse pas les 5 degrés Celsius. Ils sont pourtant 25 000 à avoir bravé le vent glacial pour venir assister à cette rencontre. La veille, les supporters polonais ont bien failli être privé de ce Pologne-France. La pluie torrentielle qui s’est abattue sur la ville a fait s’interroger les dirigeants polonais sur la tenue de la rencontre au point de demander à leurs homologues français s’ils ne souhaitaient pas le report de la rencontre « pour préserver la recette dans un stade où aucune place n’est couverte. »

Domingo évite la défaite

Supérieurs dans tous les domaines à sa rivale polonaise, les Bleus n’ont pu faire mieux que match nul (1-1). Menés 1 à 0 depuis la 63e minute, ils ont obtenu l’égalisation grâce à leur capitaine, René Domingo, à cinq minutes de la fin. Ce partage des points, s’il ne peut satisfaire Jean Snella, n’en veut pas pour autant à ses joueurs. « Je ne comprends pas, dit-il, qu’on adopte en match international un système de jeu aussi négatif, surtout lorsqu’on veut améliorer son standing et sa valeur. » S’adressant aux dirigeants polonais, il leur lâche : « Vous ne ferez guère de progrès de cette façon-là. » Il ne peut s’empêcher de comparer cette rencontre à ce qu’il a déjà vécu en début de saison avec Saint-Etienne : « Ce match de dimanche, ce fut, voyez-vous, une sorte de Saint-Etienne-Metz et l’on sait combien il est difficile de jouer devant Metz lorsque l’équipe lorraine s’est mis en tête de ne pas perdre et ne songe qu’à fermer le jeu et à détruire. »

Tylinski, le nouveau Jonquet ?

Retenu avec les « B » alors qu’il est encore un « Espoir », Richard Tylinski a conquis le grand stade de La Libération. Le jeune arrière central stéphanois s’est imposé comme le chef de la défense tricolore. Maîtrisant avec brio Uznanski, les journalistes spécialisés voient déjà en lui le nouveau Robert Jonquet.

Sur un terrain gorgé d’eau et très glissant, Eugène N’Jo-Lea n’a pu démontrer l’étendue de ses qualités. Sa prestation plus que médiocre n’inquiète nullement son entraîneur qui le connaît bien. « « Gégène » a joué son plus mauvais match de la saison et peut-être de l’année. Je ne veux pas l’accabler, mais il faut bien dire que, tactiquement, il est responsable en partie de notre échec. C’était lui en effet qui détenait la clé du problème. Je crois qu’il fallait jouer en tandem à droite ou à gauche. Malheureusement, le terrain glissant et la faiblesse de N’Jo-Lea qui ne réussit aucune passe et aucun tir contrarièrent tous nos projets offensifs. »

 

Pologne B – France B : 1-1.

Spectateurs : 25 000. Arbitre : M. Galba (Tch). Buts.- Pologne B : Czech (63e) ; France B : Domingo (85e).
Pologne B : Mechnik – Maslon, Korynt, Kolodziejczky – Suszcyk, Olejnik – Gronowsky, Trampisz, Uznanski, Lentner, Czech.
France B : Roussel – Lelong, Tylinski, Novak – Domingo, Gaulon – Hédiart, Guillot, N’Jo-Lea, Ferrier, Lefèvre. Entr. : Snella.

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Ce dimanche après-midi, la sélection hongroise, bien que vieillissante, n’a pas failli à sa réputation. Face à un onze tricolore remanié et orphelin de Raymond Kopa, elle s’est imposée 2 à 1. Puskas a été accueilli comme un roi. Il est largement arrivé en tête de l’applaudimètre à l’annonce des vingt-deux acteurs. Kopa n’est plus là. Le style tricolore a changé. Fontaine et Grillet n’ont pas remplacé Glovacki et Ujlaki. La méforme de Jonquet  et Vincent donnent raison à tous ceux qui réclamaient Hédiart et surtout Mekloufi. La prochaine rencontre contre l’URSS le 21 octobre ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices.

 

FRANCE-HONGRIE (1-2)
Les capitaines Ferenc Puskas et Roger Marche échangent les fanions et la poignée de main avant la rencontre. (Photo PRESSE SPORT / Reproduction interdite)

 

 

France-Hongrie : 1-2

Spectateurs : 59 457. Arbitre : M. Gionni (ITA). Buts.- France : Cisowski (51e) ; Hongrie : Machos (49e), Kocsis (86e).
France : Remetter – Kaelbel, Jonquet, Marche – Scotti, Marcel – Grillet, Cisowski, Fontaine, Piantoni, Vincent. Entr. : Pibarot.
Hongrie : Grosics – Karpati, Boerzsei, Kotasz – Boszik, Berendi – Sandor, Kocsis, Hidegkuti (Machos), Puskas, Csibor. Entr. : Bukovi.

Au coup de sifflet final, Paul Nicolas n’hésite pas à parler de déception pour « le petit Fontaine » et Jean Vincent. L’équipe de France qui jouera contre l’URSS ne sera connue que le lundi 15 octobre. Cisowski pourrait reprendre le poste d’avant-centre, les sélectionneurs cherchant une nouvelle aile droite, et surtout un inter droit. Mekloufi aura peut-être alors sa chance…

Thierry CLEMENCEAU

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Brèves en stock

Chez les Llense, on est footballeur de père en fils. René, gardien international qui a fait les beaux jours de l’ASSE de 1938 à 1945, puis du FC Sète, était de passage dans la cité du cycle cette semaine. Il est venu inscrire son fils au collège technique. Né à Saint-Etienne, le jeune Llense (18 ans) est également footballeur mais il évolue au poste d’inter. Après le frère d’Eugène N’Jo-Lea, Saint-Etienne pourrait bien profiter d’une autre pépite.

La trêve internationale permet de faire le point sur le Championnat Amateurs. Douze clubs de Division 1 jouent en CFA avec leur équipe amateurs contre 5 en D2. Sur ces douze équipes, l’AS Saint-Etienne obtient les résultats les plus probants. Les professionnels comme les Amateurs dominent leurs championnats respectifs. La titularisation chez les professionnels de Richard Tylinski, Ferrier et Oleksiak confirme la politique de formation par Saint-Etienne… en attendant l’éclosion des Peyroche, Goujon et Michel Tylinski pour ne citer qu’eux.

Raymond Kopa a réussi ses débuts sous le maillot merengue. Face à une pâle équipe de Sochaux, le Real Madrid s’est imposé 14 à 1. L’ancien Rémois a inscrit ses trois premiers buts sous ses nouvelles couleurs.

 En déplacement à Annecy, les Grands Amateurs stéphanois ont obtenu un match nul 1 à 1. Le but stéphanois a été inscrit par Michel Tylinski. Sa frappe de 40 mètres au départ anodine a été déviée par… une motte de terre avant de finir, à la surprise générale, sa course dans les filets de Casali. Pierre Faurand, présent à la rencontre, arborait un large sourire face à ce coup du sort. Vainqueur de Rive-de-Giers (3-1), la réserve lyonnaise ravit la première place à l’ASSE qui se classe 2e du groupe Sud-Est.

Th.C.

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Si ce blog vous intéresse ou vous passionne, n’hésitez pas à en parler autour de vous. Amicalement Vert.

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Le Chaudron se visite aussi

http://www.museedesverts.fr/

Visite guidée du Musée des Verts avec le Conservateur

Découvrez ou redécouvrez le Musée des Verts comme vous ne l’avez jamais vu !

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ASSE Musée des Verts - Visite guidée du Musée des Verts avec le Conservateur

Événements marquants ou méconnus, objets de légende ou insolites, anecdotes sur les matches et les joueurs… A l’occasion d’une visite, venez  discuter et tester vos connaissances auprès du Conservateur du Musée des Verts, Philippe Gastal.

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Blog 9 – Racing CP – Une défaite salvatrice

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Avant de poursuivre avec vous la suite de la saison 1956-57, je tiens à vous souhaiter, toutes et tous, mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année.

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Les bons résultats de l’AS Saint-Etienne ne sont pas le fruit du hasard. Si aujourd’hui, l’équipe stéphanoise vole la vedette à Nice, Reims ou le Racing, pour ne citer que ces clubs, c’est en grande partie dû au travail d’un homme : Jean Snella. Dans le quotidien L’Equipe du 18 septembre 1956, il explique clairement pourquoi Saint-Etienne réussit un excellent début de saison.

« Tout d’abord, l’amalgame parfaitement réalisé entre les anciens et les nouveaux techniquement et moralement parlant. Ensuite, l’entraînement de début de saison que je n’avais jamais imposé aussi intensément. Enfin -raisons plus lointaines- les principes techniques  et tactiques dont je n’ai jamais voulu m’écarter depuis des années ! » En fait, cette cuvée 1956-57, Jean Snella l’a façonnée depuis plusieurs années. Il n’imaginait pas que cette équipe donnerait sa pleine mesure dès cette saison. L’homme qui vit douze heures sur vingt-quatre au stade Geoffroy-Guichard -parfois plus- savait qu’il possédait en réserve des jeunes amenés à remplacer tôt ou tard les Ferry, De Cecco et Foix.

Le titre de Champion de France amateurs obtenu en juin a confirmé tout le bien qu’il pensait de ses jeunes pousses. Quand le temps lui permet, il n’hésite pas à aller jauger de ses propres yeux les équipes de jeunes, à commencer par celle des Grands Amateurs. Il connaît ainsi chaque point fort et faible de ses joueurs. Richard Tylinski, produit de La Combelle, a dû travailler inlassablement sa technique tandis que René Ferrier, transfuge de Cusset, jugé trop maigre, a travaillé sa musculature.

ST ETIENNE-LYON
Georges Peyroche (dans les airs) et Rachid Mekloufi lors du derby disputé en 1955, représentent l’avenir de Saint-Etienne. (Photo PRESSE SPORT / Reproduction interdite)

L’attaque-mitraillette

Aujourd’hui, l’ASSE possède la meilleure attaque de la Division 1. Depuis le 19 août, les Verts ont inscrit 24 buts. Là aussi, Jean Snella y est pour beaucoup. En 1954, il est tombé admiratif du jeu pratiqué par la Hongrie basé sur la rapidité et l’efficacité. « La déviation de balle est pour moi le plus magnifique des actes techniques, déclare-t-il. Car c’est l’action individuelle la plus riche et la plus utile sur le plan collectif. »

Avec Kees Rijvers, il possède dans son équipe un véritable roi du contre-pied. Avec ce meneur de jeu, Jean Snella peut également compter sur Rachid Mekloufi plus que jamais au sommet de sa forme, Bernard Lefèvre qui a bien digéré son transfert de Lille, le précieux Jean Oleksiak et l’inévitable Eugène N’Jo-Lea. Ainsi rien ne semble résister à cette attaque de feu.

Non à Lisbonne !

Le mardi  18 septembre, le Comité de sélection français a communiqué une liste de 25 joueurs appelés à composer l’équipe de France B. Le 7 octobre, elle s’envolera pour Varsovie pour y rencontrer son homologue polonaise. Cinq Stéphanois figurent dans cette liste : Claude Abbes, Richard Tylinski, René Domingo, René Ferrier et Bernard Lefèvre. En Pologne, l’équipe de France B risque fort de s’appuyer sur une ossature stéphanoise.

Ces probables sélections sont perçues comme une reconnaissance du travail accompli à l’ASSE. Cependant, elles engendrent quelques modifications dans le programme des Stéphanois, comme l’explique Pierre Faurand : « Comme Oleksiak a de grandes chances d’être retenu pour l’équipe des « Espoirs » et que Mekloufi sera dans l’équipe A, ce sont sept joueurs qui nous feront défaut. A mon grand regret, je vais être dans l’obligation d’annuler le match que nous devions jouer à Lisbonne en nocturne le 3 octobre. C’est bien dommage, mais nous ne pouvons aligner une équipe aussi affaiblie à l’étranger. Il y va du bon renom du football français. »

La presse encense les Stéphanois

Longtemps complexé par le peu d’intérêt que portait la presse parisienne à son égard, Saint-Etienne est aujourd’hui reconnu au point que les journaux n’hésitent plus à la considérer comme la meilleure équipe évoluant en France. Après la victoire contre Sedan, France-Soir ne titrait-il pas : « Saint-Etienne, nouvelle terreur du Championnat » alors que pour Le Figaro, « L’équipe de l’AS Saint-Etienne a brillamment confirmé à Sedan son actuelle supériorité sur l’élite du football français. » Enfin, L’Aurore n’hésite pas à parler de l’attaque mitraillette qui dynamite les défenses : « Saint-Etienne est toujours leader avec un point d’avance sur Reims mais son actif de buts, 24 en 5 matches est impressionnant. »

MAGAZINE ABBES
Claude Abbes, un gardien talentueux au service de l’AS Saint-Etienne. (Photo PRESSE SPORT / Reproduction interdite)

La rançon de la gloire

Le bon début de saison de Saint-Etienne semble attirer les convoitises. Après Lisbonne, les dirigeants ligériens ont reçu plusieurs offres au siège du club dont quelques-unes en provenance d’Israël. Mais la priorité du moment demeure le Championnat. Il n’est pas question de se disperser et d’accumuler de la fatigue pour de simples rencontres amicales à l’étranger. Pierre Faurand refuse poliment les sollicitations, à l’exception d’une toutefois.

Le lendemain de la victoire sedanaise, alors qu’il est assis à son bureau rue de la Résistance, son téléphone sonne. Au bout du fil, André Dehaye, son homologue parisien. « Nous avions un match amical de conclu avec le Borussia de Dortmund pour mercredi soir en nocturne, au Parc des Princes, lui explique le président parisien. Les Allemands, à la suite du succès par 5 à 0 de notre équipe sur celle de Lens dimanche, en Championnat, se sont effrayés et ils ne veulent plus venir prétendant que leur équipe n’est pas au mieux de sa forme. Voulez-vous déplacer votre équipe ? »

Le président Faurand est séduit par cette proposition aussi honorifique qu’inattendue. Mais pris de court, il ne peut donner son accord sans en avoir au préalable discuté avec Jean Snella. Avant de raccrocher, il prend le soin de négocier les éventuelles conditions financières du déplacement dans la capitale. Il obtient le partage de la recette.

Sitôt consulté, Jean Snella accepte l’idée d’aller se frotter au Racing, autre prétendant au titre, mais cette rencontre n’est pas sans poser problème. Après le match à Sedan, il avait donné l’autorisation à Bernard Lefèvre de passer quelques jours à Charleville où une partie de sa famille réside. Autre souci pour l’entraîneur stéphanois : Kees Rijvers est parti en Hollande pour y régler les derniers détails afin de rapatrier à Saint-Etienne sa femme et ses filles. Les deux joueurs sont priés par téléphone de faire escale à Paris pour rejoindre le reste de la troupe.

En revanche, le militaire Jean Oleksiak n’aura pas le loisir de découvrir le Parc des Princes. Son absence sera comblée par les rentrées des jeunes Georges Peyroche et Yvon Goujon, tous deux rétablis de leurs pépins physiques. Fellahi a été appelé pour compléter le groupe.

« La Stéphanoise de Paris » veut y croire

A l’annonce de l’organisation de la rencontre entre le Racing et Saint-Etienne, les supporters de « La Stéphanoise de Paris » ont sauté de joie. Certes, ils n’avaient plus encore longtemps à attendre pour voir leurs favoris à l’œuvre puisque les Verts devaient « monter à la capitale » un mois et demi plus tard -le 4 novembre exactement- pour y rencontrer le RCP en Championnat. Mais ces supporters avisés espèrent que Domingo et ses hommes ne les décevront pas. Les trois dernières rencontres entre Parisiens et Stéphanois ont toujours tourné à l’avantage des premiers ces dernières années. Il faut en effet remonter au 16 décembre 1951 pour voir une victoire des hommes de Snella (3-1). Depuis, ils n’ont connu que des défaites par des écarts assez importants. Leur seul succès au Parc des Princes date du 3 juin 1955. Ce jour-là, les Verts ont remporté la Coupe Drago mais c’était aux dépens de… Sedan (2-0).

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Le RC Paris

Le Racing CP est un club qui a les moyens de ses ambitions. L’objectif des « Ciel et Blanc » est clairement affiché : reconquérir un titre de Champion de France qui lui échappe depuis… 1936. Cette même année, le club avait également remporté la Coupe de France, rejoignant ainsi le FC Sète, auteur du même exploit deux ans plus tôt.

Certes, depuis ce doublé, le Racing s’est enrichi de quatre autres Coupes de France (1939, 1940, 1945 et 1949), mais cela ne suffit pas à satisfaire dirigeants et supporters parisiens.

Vincent et Piantoni contactés

A l’intersaison, le Racing place deux noms en tête des joueurs à recruter. Le premier, Jean Vincent, n’est pas insensible à la proposition parisienne mais il ne souhaite pas se précipiter. Le Lillois souhaite d’abord disputer les barrages avec son club pour savoir s’il évoluera encore en Division 1 ou à l’étage inférieur lors de la saison 1956-57. Les Nordistes s’inclinent et malgré le retour à la charge du Racing, Vincent préfère rejoindre le Stade de Reims du président Germain.

La première cible leur ayant glissé entre les doigts, les dirigeants parisiens activent leur deuxième piste qui les mène à Roger Piantoni. Pour convaincre le club de Nancy à qui le joueur appartient, le Racing est prêt à mettre … 30 millions sur la table. Une telle offre ne se refuse pas, et pourtant, les Lorrains repousse le transfert de « bout d’chou » comme ils l’appellent affectueusement. Lassé par l’échec de ces deux transactions, le président Dehaye reprend son argent et décide de faire confiance à Guy Sénac, l’ancien joueur de Sèvres.

Deux prétendants au titre

L’affiche proposée, si elle n’a qu’un caractère amical, promet d’être haute en couleurs. Les deux équipes sont invaincues depuis le début de la saison et pour l’une ou l’autre, il n’est pas question de prendre cet examen blanc à la légère. Question d’honneur et de suprématie. Pour Marcel Galey, le directeur sportif des « ciel et blanc », la venue des Verts au Parc permettra de jauger la valeur de l’adversaire avant sa réception début novembre. « Songez, dit-il, que nous recevons trois fois en quatre matches. Après avoir reçu Nancy, nous irons à Valenciennes, puis accueillerons Strasbourg. Là, on y verra plus clair avant le match du 4 novembre contre Saint-Etienne… au Parc. »

Thadée Cisowski, buteur incertain

Si Saint-Etienne peut se targuer d’être l’attaque la plus prolifique de France avec 24 buts inscrits… devant le Racing (18), ce dernier compte dans ses rangs le meilleur buteur du Championnat. Avec déjà 9 buts inscrits, Thadée Cisowski devance Mekloufi (8), N’Jo-Lea (6) et Lefèvre (5). Le Racingmen a inscrit la moitié des buts de son équipe. Mais blessé à l’aine contre Lens (5-0), l’attaquant des « Ciel et Blanc » ne devrait disputer qu’une mi-temps ce mercredi au Parc des Princes. « J’en profiterai pour essayer un joueur marocain de Casablanca recommandé par Mahjoub » lance Gusti Jordan, ancien pivot offensif du RCP, aujourd’hui entraîneur. Ce joueur en question, promis au plus bel avenir, s’appelle Brahim.

Jean Taillandier, un destin tracé

Contre Saint-Etienne, les supporters parisiens vont redécouvrir un jeune gardien de but. Blessé contre Lens, l’habituel titulaire André Pivois a dû déclarer forfait. Pour le remplacer, Auguste Jordan a décidé de faire confiance à un jeune blondinet de 19 ans : Jean Taillandier. Quelques années auparavant, dans la Creuse d’où il est originaire, tout le monde s’accordait à dire que ce surdoué était promis à un grand avenir. Sa souplesse, son bon coup d’oeil, sa grande sûreté et ses dégagements précis au pied font de lui un gardien complet. Pour qu’il puisse garder les cages de l’équipe fanion d’Auzances, ses dirigeants avaient dû changer sa date de naissance. C’est ainsi qu’à 14 ans, il s’est retrouvé champion de la Creuse, avec, à la clé, une accession à la Promotion d’Honneur Régionale. Loin de se satisfaire de cette promotion, les dirigeants creusois ont alors décidé de faire appel à un entraîneur confirmé : Angelo Fernandez, un ancien du … Racing CP. Au premier coup d’œil, le Parisien, perplexe, s’interroge sur l’âge de son gardien. Un entraînement plus tard, Jean Taillandier avait convaincu le nouveau patron technique du club que le talent n’attend pas le poids des âges. Il n’en faut pas plus à Fernandez pour décrocher son téléphone et composer le numéro du président du Racing :

« Je viens de dénicher un goal extraordinaire. Une occasion à ne pas laisser passer. Il y aura  bientôt du monde sur les rangs pour s’accaparer ses services. »

Angelo Fernandez

Averti de l’appel de son nouvel entraîneur, le jeune Taillandier se prend à rêver d’un destin similaire à ceux qu’il admire dans les magazines spécialisés. A 15 ans, il monte à Paris et là encore, une séance suffit pour convaincre ses futurs employeurs. Ces derniers voient déjà en lui le remplaçant d’un certain René Vignal. Du haut de ses 17 ans, il dispute une rencontre sous le maillot des « Ciel et Blanc » contre les Glasgow Rangers (4-1) puis contre le Honved au Parc des Princes. Les attaquants hongrois se nomment Puskas, Kocsis, Boszik, Czibor. Alors que beaucoup auraient tremblé, le jeune Creusois affiche une décontraction étonnante. Honved s’impose 5 à 3 mais qu’importe, Taillandier sort sous les applaudissements du Parc des Princes. Sa route est tracée.

RACING-LENS
Thadée Cisowski, auteur de cinq buts, a largement contribué à la victoire du Racing contre Lens (5-0). (Photo PRESSE SPORT / Reproduction interdite)

♦ ♦ ♦

Ce mercredi 19 septembre, il fait chaud dans la capitale. A leur arrivée à Paris aux alentours de 14 heures, les Stéphanois s’en aperçoivent rapidement. A 20 heures, quand ils foulent la pelouse du Parc des Princes, une bonne dizaine de milliers de spectateurs ont déjà pris place dans les travées de l’enceinte parisienne. Parmi eux, un homme est tout heureux d’être là. M. Fléchet, sénateur et vice-président du Conseil Général de la Loire. « Moi, dit-il, je n’ai pas le temps de voir jouer les Stéphanois à Saint-Etienne. Je suis heureux de pouvoir assister à ce match à Paris. »

Toutes les conditions sont réunies pour que l’on assiste à une bonne rencontre de football.  La lune qui éclaire le Parc n’attend plus que M. Garreau, l’homme en noir, siffle le début des hostilités.

RC Paris – Saint-Etienne : 3-2 (3-1)

Spectateurs : 13 040. Recette : 4 552 375 F. Arbitre : M. Garreau. Buts.- RC Paris : Pillard (4e, 17e), Cisowski (25e) ; Saint-Etienne : Mekloufi (2e), Lefèvre (80e).

RC Paris : Taillandier – Lelong, Sosa, Marche – Ugorenko, Mahjoub – Grillet, Guillot, Cisowski, Dalla, Cieca, Pillard. Entr. : Jordan.

Saint-Etienne : Abbes – Wicart, Tylinski, Wassmer – Ferrier, Domingo – Goujon (Peyroche), Mekloufi, N’Jo-Lea, Rijvers, Lefèvre. Entr. : Snella.

2e : Corner pour le Racing. Wassmer dégage de la tête. Lefèvre s’empare du ballon dans son propre camp et porte le danger devant, dribble Lelong et sert Rijvers. Le Hollandais centre pour N’Jo-Lea qui laisse intelligemment passer le ballon pour Mekloufi qui ouvre le score pour les Verts (0-1).
4e : La réaction parisienne est immédiate. Mahjoub sur son aile gauche centre pour Pillard qui, à 5 mètres, ne laisse aucune chance à Abbes (1-1).
17e : Mahjoub se joue de Rachid et lance Pillard qui dribble Wicart. L’ailier gauche parisien après avoir éliminé Tylinski fusille Abbes (2-1).
25e : Cisowski dribble Tylinski, évite Wicart et se présente seul face à Abbes. Le gardien stéphanois plonge dans les pieds de l’attaquant du Racing, mais le tir imparable de ce dernier fait trembler une troisième fois les filets stéphanois (3-1).
80e : La permutation entre N’Jo-Lea et Goujon porte ses fruits. Le premier s’échappe sur la droite et centre pour Peyroche dont le tir est repoussé par Taillandier. Lefèvre en embuscade, réduit le score (3-2).

La sortie de Rijvers a tout changé

Ce mercredi soir, la malédiction du Parc des Princes s’acharne sur les Verts. Une nouvelle fois, ils sont repartis avec une défaite… qui servira d’avertissement aux hommes de Jean Snella. Le 4 novembre, ils affronteront à nouveau le Racing mais cette fois pour le compte du Championnat. L’absence d’Oleksiak, le rendement médiocre de Mekloufi et N’Jo-Lea ne peuvent expliquer à eux seuls le résultat des Verts. La sortie à la mi-temps de Rijvers, victime d’un coup sur la cheville, a paru désorganiser l’entrejeu stéphanois. Durant quatre-vingt-dix minutes, les attaquants stéphanois se sont heurtés à l’expérience des expérimentés Marche, Lelong et Sosa.

« Une bonne leçon »

Dans le vestiaire stéphanois, Pierre Faurand ne cherche pas d’excuse : « Nos joueurs n’ont pas réédité leur match de Sedan. Pourtant, ils ont été courageux. L’absence de Rijvers a été un sérieux handicap. » De son côté, Alex Fontanilles y voit « Trop de mauvaises passes… Si nous avions marqué plus tôt ce deuxième but, nous aurions égalisé. Ce sera une bonne leçon pour nos joueurs. »

Thierry CLEMENCEAU

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Brèves en stock

 Le 26 septembre, lors du match aller du tour préliminaire de la Coupe d’Europe, le néo-Niçois Jacques Foix a permis à son équipe de revenir de Copenhague avec un beau match nul (1-1). Contre l’AGF Aarhus, l’ex-Stéphanois a inscrit un magnifique ciseau retourné. « C’est pour justifier la première page de Sport et Vie, car on aurait pu croire que je savais juste poser pour les photographes », dit-il après coup.

 Eugène N’Jo-Lea a passé ses vacances à Douala. La « flèche » stéphanoise s’est ressourcée dans sa famille qu’il n’avait plus revu depuis… cinq ans.

 Le mois de septembre est propice à la cueillette des raisins. C’est ainsi qu’Alberto, le réfractaire de l’OL, et Julien Darui profitent de leur temps libre pour s’adonner aux vendanges à Castel-Rossello, dans la région de Montpellier. Les deux hommes logent chez un troisième footballeur « sans emploi », un dénommé Ramon.

 Présents aux Parc des Princes, les joueurs du Red Star ont été parmi les plus assidus du match amical opposant le Racing à Saint-Etienne. Après la rencontre, Paul Baron, l’entraîneur audonien a prévenu : « Je vous accorde une heure de grasse matinée afin que vous réfléchissiez à la leçon de la veille. »

 L’Espagne semble séduire les joueurs français… ou l’inverse. Après le transfert de Raymond Kopa au Real de Madrid, c’est au tour du FC Barcelone de vouloir s’enrichir d’un nouvel international tricolore. Un émissaire catalan a même été dépêché à Nice pour discuter des conditions de la venue éventuelle de Joseph Ujlaki au FCB. Le club azuréen demanderait pas moins de 30 millions pour son joueur. Affaire à suivre…

Th.C.

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Si ce blog vous intéresse ou vous passionne, n’hésitez à en parler autour de vous. Amicalement Vert.

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Le Chaudron se visite aussi

http://www.museedesverts.fr/

Visite guidée du Musée des Verts avec le Conservateur

Découvrez ou redécouvrez le Musée des Verts comme vous ne l’avez jamais vu !

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ASSE Musée des Verts - Visite guidée du Musée des Verts avec le Conservateur

Événements marquants ou méconnus, objets de légende ou insolites, anecdotes sur les matches et les joueurs… A l’occasion d’une visite, venez  discuter et tester vos connaissances auprès du Conservateur du Musée des Verts, Philippe Gastal.

Visite guidée : mardi 8 novembre 2016 à 14h30
Public : adultes
Durée : 1h30
Tarif : de 12 € (10 € en tarif réduit)

Privilège carte membre : gratuit contre contre 500 étoiles. 

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Blog 8 – Sedan – Les Verts assomment les Sangliers

Saint-Etienne commence sérieusement à faire peur dans le microcosme du football français. Depuis son valeureux match nul à Nice (2-2) lors de la première journée du Championnat de football de Division 1, les hommes de Jean Snella enchaînent les succès dont le dernier en date affole un peu plus les compteurs : victoire 7 à 1 en terre nancéienne. Cette démonstration pourrait faire tourner les têtes et pourtant, il n’en est rien. Jean Snella est là pour veiller aux grains. Pour l’entraîneur stéphanois, il n’est pas question de fanfaronner sur cette victoire. Son équipe a gagné aussi largement parce qu’elle « était dans un jour faste . Elle a donné une excellente démonstration et la réussite aidant, elle a eu le beau rôle. » Paul Nicolas qui avait fait le déplacement en Lorraine pour le compte du comité de sélection, abonde également dans le sens de Snella. Pour lui, les premiers fautifs sont avant tout les défenseurs nancéiens, coupables à ses yeux d’avoir laissé manoeuvrer à son aise le métronome des Verts, à savoir Kees Rijvers.

La presse est unanime

L’hebdomadaire « France-Football » salue comme il se doit la victoire éclatante de réalisme à Nancy. Victor Denis écrit : « A tout prendre, il y eut un seul enseignement valable à tirer de ce match au dénouement de mélodrame : c’est que l’équipe de Saint-Etienne a des ressources inappréciables, à commencer par un sens offensif peu courant et une étonnante aptitude aux tirs. Comment sans Ferry et sans Foix, les néo-Niçois, l’équipe donne quand même une impression de plénitude et d’habileté suprême ? Toutefois, pour lui accorder une confiance sans réserve, nous attendrons dimanche prochain. Si elle fait ses preuves au stade Albeau à Sedan, c’est qu’elle est bien l’équipe de classe annoncée à l’extérieur. » Pour le quotidien sportif « L’Equipe » : « Les Stéphanois avaient toujours 8 hommes en attaque et 8 hommes en défense. »

Le quotidien bordelais « Sud-Ouest » n’hésite pas à comparer l’OM qui a opté pour le vedettariat et recrute à coups de dizaines de millions et l’ASSE : « (…) Mais nous ne saurions oublier que l’équipe actuellement la plus brillante en première division est celle de Saint-Etienne qui ne s’est pas signalé spécialement en concluant de fabuleux marchés. Bien au contraire. Les Stéphanois, en cédant quelques-uns de leurs éléments pour une vingtaine de millions ont mis sur pied une formation capable à Nancy de marquer sept buts. Il est préférable de disposer de jeunes « loups » aux ambitions toutes neuves plutôt que de vedettes à l’humeur versatile.»

Enfin, le quotidien « La Voix du Nord » salue comme il se doit la performance de l’ASSE. Il émet cependant des réserves sur la capacité des joueurs de Snella à durer dans le temps. « Rijvers, qui figure cette année encore dans ses rangs, n’en est pas moins l’un des plus remarquables artistes du football que nous ayons connus et il est certain, qu’il exercera sur le comportement de son équipe, une influence prépondérante, son absence devant constituer, en cours de saison, un handicap difficile à combler. »

En avance sur son programme

« J’avais essayé plusieurs fois les Tylinski, Ferrier, Oleksiak, Goujon, Peyroche en équipe première. Ils avaient répondu à mon attente. C’est parce que la plupart d’entre eux étaient juniors que je ne les avais pas maintenus, ne voulant pas les épuiser dans un Championnat dont le rythme pouvait être trop fatigant. Il est pour moi normal qu’ils soient titulaires cette saison. » Jean Snella est fier de ses poulains même s’il ne s’attendait pas à ce qu’ils « éclatent » avec autant de précocité. Le plan qu’il avait mis en place devait voir son aboutissement au bout de cinq ans. Or, là, il le réalise dès la troisième année. De quoi voir l’avenir avec sérénité mais surtout ambition.

Foix et Ferry ont été remplacés

« On nous a reproché bien sûr les départs de Ferry et Foix. A mon avis, ces départs n’ont diminué en rien notre équipe, se justifie Pierre Faurand. La personnalité fougueuse de Ferry est compensée par la meilleure technique de Ferrier, footballeur d’une extrême clairvoyance malgré sa jeunesse. Quant à Foix, notre buteur n° 1, nous l’avons remplacé par l’achat d’un ailier gauche qui nous faisait défaut : Bernard Lefèvre. Il nous reste maintenant à nous pourvoir d’un ailier droit mais Goujon ou Peyroche doivent s’imposer à cette place. Sinon, en cas de carence surprenante de ces deux excellents éléments, nous ferions avant décembre l’acquisition d’un ailier droit. »

 

Lefèvre se sent plus léger

Depuis qu’il a signé à Saint-Etienne, Bernard Lefèvre ne porte plus la moustache. « Il fallait bien m’alléger pour être plus rapide ! », dit-il en souriant. Sont-ce ces quelques grammes de poils en moins qui lui donnent des ailes tous les dimanches ? L’ancien lillois doit surtout sa grande forme aux efforts effectués sous la houlette de Jean Snella. Le travail de labeur concocté lors des entraînements commencent à payer et aujourd’hui, Lefèvre en récolte les premiers fruits. Il n’a jamais été aussi rapide et percutant. Comme quoi, on peut quitter Lille pour Saint-Etienne sans pour autant perdre le Nord.

Goujon est de retour

Yvon Goujon, blessé à Nice lors de l’ouverture du Championnat, retrouve peu à peu ses sensations. Plâtré pendant dix-huit jours, l’ailier stéphanois était parti se ressourcer chez ses parents à Lorient. De retour à Saint-Etienne, le « conseil de révision » l’a jugé apte pour effectuer son retour à… l’entraînement. Il devra toutefois encore patienter pour reprendre la compétition avec l’équipe professionnelle. Autre bonne nouvelle pour Jean Snella, son défenseur central Richard Tylinski qui se plaignait de douleurs au retour de Nancy, est déclaré bon pour le service.

 

« Olek » futur international ?

En cette année 1956, on parle beaucoup des sportifs qui accomplissent leur service militaire. Le 14 juillet, pour la première fois de l’histoire du Centre Sportif de l’Armée, les militaires parmi lesquels Fontaine, Liron, et Wendling ont participé au traditionnel défilé sur les Champs-Elysées.

L’incorporation dans la caserne auvergnate d’Aulnat n’empêche nullement Jean Oleksiak de disputer les matches du dimanche avec l’ASSE. Depuis le début de la saison, il excelle sur son aile droite. Son entente avec Mekloufi fait des ravages dans les défenses adverses. A tel point que ses bonnes prestations ne laissent personne indifférent dans les instances sportives de l’Armée.

Dans son bureau de la rue de la Résistance, Pierre Faurand doit gérer au mieux le cas de son attaquant. En milieu de semaine, il a reçu un coup de téléphone en provenance du Bataillon de Joinville qui souhaiterait  le voir intégrer son centre sportif à Joinville.

Après le Bataillon, c’est au tour de la Fédération Française de Football de se manifester. Sur son bureau, Faurand dispose d’un courrier de la 3F lui demandant quelques précisions sur la situation militaire de son joueur en vue d’une éventuelle convocation avec l’une des équipes de France. En effet, au mois d’octobre, la trêve internationale devrait être l’occasion pour quelques Stéphanois d’intégrer les différentes nationales. Le 7 octobre, l’équipe de France B dirigée par Jean Snella se déplacera à Varsovie pour y affronter son homologue polonaise.

L’incertitude Rachid

A Nancy, Rachid Mekloufi a largement contribué à la victoire de son équipe en inscrivant deux des sept buts de son équipe. Tout aurait été parfait s’il n’avait pas fini la rencontre en se plaignant de la ceinture abdominale. Victime d’une déchirure contractée en cours de match, sa présence à Sedan paraissait très incertaine en début de semaine. Après avoir consulté le médecin du club, les deux hommes ont décidé de se revoir en fin de semaine pour faire le point. En attendant, le joueur s’est vu prescrire un repos complet de six jours.

Le jeudi 13 septembre au soir, avant la réunion herbdomadaire des dirigeants de l’ASSE, Jean Snella s’entretient avec Alex Fontanilles. Pour lui, il ne fait guère de doute que Rachid ne montera pas à 7 h 20 le samedi matin dans le Bourbonnais qui acheminera la délégation ligérienne à Paris, terminus de l’escale avant Sedan. L’entraîneur stéphanois estime même les chances de voir son joueur sur le terrain le dimanche à 8 chances sur 10. « Il faudra, en effet, qu’il prouve demain vendredi qu’il ne ressent plus aucune douleur. Je ne veux pas courir le risque de laisser l’équipe jouer à dix à Sedan », avance-t-il prudemment.

 

L’ASSE recherche…

Avis aux aimables propriétaires. L’ASSE est à la recherche d’un appartement pour l’une de ses nouvelles recrues. L’offre est à déposer au siège du club au 13 rue de la Résistance.

Vendredi 14. Pierre Faurand en personne vient annoncer la bonne nouvelle à Jean Snella. Mekloufi est bon pour le service. L’essai effectué en début de matinée s’est avéré concluant. Le médecin a déclaré le numéro 8 des Verts apte à jouer à Sedan. Le duo Mekloufi-Oleksiak sur le côté droit de l’attaque qui fonctionne à merveille depuis le début de la saison est par conséquent reconduit. Rassuré par la présence de son buteur, René Domingo se met à croire en une quatrième victoire d’affilée. « L’opposition sera plus forte que dans la capitale de la Lorraine, dit le capitaine stéphanois, mais nos avants ont jusqu’ici percé des défenses aussi rudes que celle de Sedan. » Et il ajoute :

« Avec notre buteur numéro 1, je suis certain que nous obtiendrons au moins un match nul et si notre équipe joue comme elle l’a fait à Nancy, nous pourrions bien gagner. »

René Domingo, capitaine de l’ASSE

Pierre Faurand abonde dans le sens de son capitaine, mais comme à son habitude, il se veut plus mesuré. Avec 8 victoires (dont 3 en amical) à l’actif de son équipe, il sait que ce déplacement dans les Ardennes pourrait mettre un terme à cette série. Il préfère d’ores et déjà annoncer qu’une défaite ne remettrait pas tout en question. « Nous n’en sommes qu’à la cinquième journée. Perdre à Sedan notre premier match ne serait pas une catastrophe. Pourtant, ne croyez pas que nous y allons en sacrifiés. Si nous obtenons le match nul, nous en serons satisfaits, mais ce résultat ne sera pas notre objectif. »

 

Pierre Faurand dit non à Rijvers

Est-ce le retour de Kees Rijvers à Breda, sa ville natale, qui a donné quelques idées au sélectionneur hollandais ? Ou bien les succès stéphanois commenceraient-ils à résonner au-delà des frontières hexagonales ? Toujours est-il qu’à l’occasion des venues de Marseille et de Lens au stade Geoffroy-Guichard, un émissaire hollandais a fait le déplacement jusque dans la Loire pour venir assister aux deux premières victoires stéphanoises à domicile.

Le mercredi 12 septembre, Pierre Faurand a reçu une lettre de la Fédération hollandaise pour lui demandant de libérer son international 24 heures avant la rencontre à Sedan afin qu’il puisse rejoindre sa sélection. On pouvait lire sur cet écrit :

« Voudriez-vous permettre à Rijvers de jouer samedi à Genève contre l’équipe de Suisse… »

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Le début de saison étincelant de Kees Rijvers avec Saint-Etienne ne passe pas inaperçu en Hollande (Photo PRESSE SPORT / Reproduction interdite)

Branle-bas de combat au 13 rue de la Résistance. Pierre Faurand, a immédiatement répondu à l’instance hollandaise pour lui signifier son refus net et catégorique. Pour lui, l’ASSE ne peut se passer de son métronome en ce début de saison. Outre le rôle prépondérant qu’il prend dans les résultats actuels de son équipe, l’état-major craint également une éventuelle blessure qui pénaliserait l’ASSE. Rijvers ne prolongera donc pas son séjour en Hollande et regagnera Saint-Etienne où il est allé chercher femme et enfants.

 

    

L’UA Sedan-Torcy

A Sedan, la venue de Saint-Etienne constitue toujours à un événement. Les supporters des « Vert et Rouge » ne s’y trompent pas : les rencontres entre les deux équipes ont toujours donné lieu à un spectacle intense et de qualité. Au stade Emile-Albeau, les Stéphanois n’ont pas toujours été récompensés de leurs efforts, mais qu’importe… Ce dimanche, l’opposition s’annonce équilibrée et Jean Snella espère bien repartir des Ardennes avec un succès qui garantirait à ses joueurs de conserver la première place au classement. Pour cela, il faudra que son équipe reproduise les mêmes prestations que les journées précédentes, ce qui ne sera pas chose aisée. En effet, tout comme Saint-Etienne, Sedan n’a pas connu la défaite depuis le début du Championnat. Saint-Etienne premier du classement, Sedan, second à un point :  cette raison est suffisante pour donner un certain panache à cette rencontre. Nul doute que Louis Dugauguez saura tirer le meilleur de sa formation d’autant que celle-ci se présentera au complet à l’heure du coup d’envoi.

 

Snella-Dugauguez : 3-2

Depuis 1950, Sedan et Saint-Etienne se sont affrontés à cinq reprises. La première, le 25 février 1950, s’est déroulée à Reims et a vu les Stéphanois disposer des Sedanais 3 à 1 en Coupe de France. Le 3 juin 1955,  au Parc des Princes, les hommes de Jean Snella s’imposent 2 à 0 en finale de la Coupe Drago. Le 20 novembre 1955, en Championnat cette fois-ci, Sedan s’impose 3 à 0 avant de s’incliner le 22 avril 1956 3 à 2. Deux semaines avant, les Sedanais avaient éliminé les Stéphanois en quarts de finale de la Coupe de France au Parc des Princes (2-0). Ce dimanche, Louis Dugauguez a l’occasion de remettre les compteurs à égalité.

SEDAN-ST ETIENNE (0-2)
Jean Snella (à gauche) et Louis Dugauguez se sont rencontrés à cinq reprises lors des Saint-Etienne-Sedan. Avant la rencontre de ce dimanche, le Stéphanois mène par 3 victoires à 2.

(Photo PRESSE SPORT / Reproduction interdite)

 

Les craintes vite dissipées

En début de semaine, Louis Dugauguez a craint de devoir se passer des services de Marcel Pascal contre Saint-Etienne. La séance d’entraînement du jeudi soir a dissimulé les doutes et le « rouquin » sedanais tiendra bien sa place en défense. Autre bonne nouvelle pour l’entraîneur sedanais : il pourra disposer de ses deux militaires à savoir Christian Oliver et Max Fulgenzy. Sitôt la rencontre contre Saint-Etienne terminée, les deux hommes quitteront leurs camarades direction l’Algérie.

Le trésorier se frotte les mains

Ce dimanche après-midi, les supporters sedanais se déplaceront des Ardennes bien sûr, mais également d’une partie de la Belgique. Cette effervescence qui entoure la rencontre réjouit les dirigeants de l’UAST mais également le trésorier du club. Il sait déjà que les 7 146 spectateurs comptabilisés lors de la dernière venue de Saint-Etienne le 20 novembre 1955 seront dépassés tout comme 8 453 qui ont payé leur place contre l’OM une semaine auparavant. En milieu de semaine, on frôlait les 9 000 billets vendus.

Pascal comme un symbole

Eté 1953. Marcel Pascal joue à Pure dans un petit club amateur des Ardennes. A bientôt 30 ans (il est né le 31 décembre 1924), il se blesse sérieusement, ne termine pas la saison et décide de raccrocher les crampons. Pourtant, son destin va changer lorsqu’un homme vient frapper à sa porte. Cet homme, c’est Louis Dugauguez, l’entraîneur de Sedan. Il vient lui proposer de devenir un joueur professionnel. Pascal n’en croit pas ses yeux. Alors qu’il s’apprêtait à abandonner le football amateur, voilà qu’on lui propose d’intégrer la grande équipe de Sedan. Dugauguez lui propose même de concilier football et travail en parallèle. Pascal ne se démonte pas et accepte le challenge.

Au fil des saisons, chaque minute passée sur le terrain, il s’évertue à justifier toute la confiance accordée par l’entraîneur sedanais. Il serre les dents et fait de gros progrès, notamment sur le plan technique.

Le 27 mai 1956, en finale de la Coupe de France, il joue plus d’une heure avec une entorse à la cheville. Son courage est loué à tel point qu’on n’hésite pas à le comparer à un illustre joueur à qui pareille mésaventure était arrivée en 1938 : un certain Etienne Mattler. Au terme d’une rencontre remportée par Sedan 3-1 contre Troyes, il réalise son rêve : gagner la Coupe de France avec en prime, la poignée de mains du président Coty.

 

« Dudule » , le sanglier-fétiche

Qu’on se le dise ! Le plus célèbre des sangliers de France est sedanais. « Dudule » est devenu la mascotte de l’équipe de l’UA Sedan. Ce beau bébé de 110 kilos avait été trouvé en forêt par les Sedanais alors qu’il n’était qu’un petit marcassin. Dudule connaît son heure de gloire lors de la finale de la Coupe de France. Le 27 mai 1956, il est 14 h 30 quand son altesse « Dudule », roi des sangliers ardennais, fonce les défenses baissées, sur la pelouse du stade de Colombes.

Et pourtant, les spectateurs massés en nombre dans les tribunes ont bien failli ne jamais faire connaissance avec le sanglier des Ardennes. « Amenez-le, en laisse, dix minutes avant le match mais faites-le disparaître avant l’arrivée de M. Coty, déclare M. Saunier, secrétaire de la FFF, aux dirigeants sedanais. Si vous gagnez, vous pourrez le montrer à nouveau à la foule. » Le protocole a été respecté. Dudule, tenu en laisse et ceint d’une écharpe « vert et rouge » a fait son entrée dans l’enceinte, s’est arrêté, a posé pour les chasseurs… d’images.

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Le sanglier « Dudule » devient aussi célèbre que les joueurs de Sedan, victorieux de la Coupe de France le 28 mai 1956.

(Photo PRESSE SPORT / Reproduction interdite)

Sedan s’est imposé 3 à 1 face à Troyes et M. Saunier n’a eu d’autre choix que de laisser réapparaître le fameux Dudule sur la pelouse. Moins en jambe que les vainqueurs du jour, il a effectué malgré tout un tour d’honneur quelque peu raccourci.

Après la rencontre, « Dudule », monte dans le bus des joueurs à destination de Paris. A hauteur du boulevard Magenta, les vainqueurs sedanais font une halte pour se désaltérer. Le dernier à sortir du véhicule oublie de fermer complètement la porte. Se sentant quelque peu délaissé, le sanglier se résout à son tour à abandonner les lieux. Surpris, les badauds esquissent dans un premier temps quelques pas en arrière. Mais très vite, ils s’aperçoivent que l’animal avait faim et surtout soif et subviennent à ses besoins. A leur retour, les joueurs sedanais constatent avec stupéfaction puis amusement, que leur mascotte venait une nouvelle fois de leur voler la vedette. Sacré « Dudule » !

Th.C.

 

    

Dans les Ardennes, Saint-Etienne a marqué les esprits. Au stade Emile-Albeau, jamais Sedan n’avait subi un tel affront. D’ordinaire, ce sont les Sangliers qui emmènent tout sur leur passage. Mais ce dimanche, la tornade stéphanoise a fait le plus de dégâts. Domingo et sa bande sont rentrés au vestiaire sous les acclamations du public sedanais.

Treize buts en deux rencontres

En deux rencontres à l’extérieur, Saint-Etienne a fait trembler treize fois les filets adverses ! Mais pouvait-il en être autrement quand on sait que Jean Snella et Louis Dugauguez sont des adeptes d’un jeu résolument tourné vers l’offensive ?

Cette saison, Jean Snella dispose d’une ligne d’attaque tout feu tout flamme, prête à renverser des montagnes. Les défenseurs sedanais peuvent en attester, eux qui n’ont pas su endiguer les assauts de N’Jo-Lea, auteur d’un triplé, Mekloufi, crédité de trois passes décisives et d’un but et de Lefèvre, auteur d’un doublé. Avec les passes millimétrées du « vieux renard » qu’est Kees Rijvers, rien ne semble décidément pouvoir contrarier aujourd’hui l’équipe stéphanoise. Ni les adversaires ni même la température encore étouffante en ce début septembre dans les Ardennes.

 

Rijvers ne manquait pas de soutien

Au stade Emile-Albeau de Sedan, un joueur stéphanois comptait quelques soutiens de poids en la personne de ses parents et de nombreux amis, venus spécialement de Hollande pour encourager leur fils et l’équipe de Saint-Etienne. 

 

Les spectateurs venus des Ardennes, de Belgique et même du Luxembourg, sont sortis du stade Emile-Albeau déconcertés par l’insolence de la jeunesse stéphanoise. Alors que les derniers supporters des « Vert et Rouge » quittent l’enceinte dans un silence de cathédrale, ils sont encore une bonne centaine à rester assis dans les gradins. Prostrés et groggys par cette déculottée, ils se remémorent les six buts encaissés, le regard dans le vague. Le silence contraste avec l’ambiance qui régnait en début de match quand Oliver avait ouvert le score pour les locaux. L’égalisation des Stéphanois puis la prise de l’avantage des hommes de Snella a pourtant donné lieu à une scène cocasse dans les tribunes. Un spectateur, mécontent de la tournure des événements, s’en est pris à Célestin Oliver, l’invectivant dès qu’il touchait le ballon. Ce que ce brave homme ne savait pas, en revanche, c’est que derrière lui, était assis le père des frères Oliver. Ce dernier, furieux d’entendre l’un de ses fils se faire malmener de la sorte – qui plus est par un arbitre du district ardennais- s’est levé de son siège pour répondre vertement à son interlocuteur. Les choses se sont alors envenimées et quelques coups ont même été échangés… avant que les choses ne rentrent dans l’ordre.

« Saint-Etienne, leader atomique, désintègre Sedan (6-2). » titre L’Equipe. Le quotidien sportif par la plume de Jean Cornu écrit : « L’éclat de l’astre sedanais paraît aujourd’hui terni ; mais quelle étoile ne pâlirait pas à côté de Saint-Etienne. »

 

Sedan-Saint-Etienne : 2-6 (1-2)

Spectateurs: 10 130. Recette : 2 901 375 F. Arbitre: M. Zuszek. Buts.- Sedan : C. Oliver (3e, s.p.), Breny (85e) ; Saint-Etienne : N’Jo-Lea (23e, 39e, 75e), Lefèvre (78e, 89e), Mekloufi (90e).

Sedan : Rozak – Carpentier, Eloy, Fulgenzy – Pascal, Ch. Oliver – Brény, Salzborn, Tillon, Ce. Oliver, Cuenca. Entr. : Dugauguez.
Saint-Etienne : Abbes – Wicart, Tylinski, Wassmer – Domingo, Ferrier –  Oleksiak, Mekloufi, N’Jo-Lea, Rijvers, Lefèvre. Entr.: Snella.

3e : Coup franc pour les Sedanais. Wicart, auteur d’un mauvais réflexe, renvoie le ballon de la main. Penalty pour les Sedanais que transforme Célestin Oliver (1-0).
23e : Vingt minutes plus tard, le diable de N’Jo-Lea se joue de Rozak et le trompe pour égaliser (1-1).
39e : Rijvers élimine Fulgenzy et centre pour Lefèvre. Ce dernier remet de la tête pour N’Jo-Lea qui se joue de trois Sedanais pour inscrire son deuxième but (1-2).
75e : Mekloufi récupère un mauvais dégagement de Rozak. Il transmet à Rijvers qui sert idéalement N’Jo-Lea. La reprise de volée de l’attaquant stéphanois ne laisse aucune chance au gardien sedanais (1-3).
78e : Mekloufi, bien démarqué aux dix-huit mètres, fait parler sa technique. Le technicien stéphanois sert Lefèvre qui ajuste à son tour Rozak (1-4).
85e : A cinq minutes du terme de la rencontre, Breny frappe au but. Masqué par ses défenseurs, Abbes est surpris (2-4).
89e : Vexés, les Verts repartent à l’attaque. L’infatigable N’Jo-Lea sert Oleksiak en position d’avant-centre. Ce dernier laisse passer pour Mekloufi qui faisant mine de tirer, élimine Carpentier et Rozak. La passe millimétrée de Rachid profite à Lefèvre qui inscrit son deuxième but d’un tir en force (2-5).
90e : A l’ultime seconde, Lefèvre rend la politesse à Rachid. L’ailier gauche stéphanois élimine à son tour Carpentier et Rozak. Il sert Rachid qui inscrit le sixième et dernier but des Verts (2-6).

Avant la rencontre, Pierre Faurand avait prévenu qu’une défaite à Sedan n’aurait rien de dramatique. Au terme de l’écrasante victoire des Ligériens, il arbore un large sourire. « Nous étions venus pour gagner, mais un match nul nous aurait suffi, reconnaît-il. C’est dire si nous sommes heureux du résultat. Notre victoire est méritée. Je crois que nous avons fait la preuve que nous sommes un leader sérieux. » A ses côtés, Jean Snella résume parfaitement la rencontre : « Nous avons assisté à un match professionnel entre deux équipes au jeu viril, mais correct.  »

La preuve est faite maintenant que mon équipe est capable de jouer les premiers rôles. »

Jean Snella

François Wicart, fautif sur le premier but sedanais, a du mal à expliquer son geste. « Je ne comprends pas encore ce qui m’est arrivé. J’ai vu passer la balle hors de ma portée, j’ai allongé le bras dans un réflexe que je n’ai pu contrôler. C’est idiot et ça ne s’explique pas. »

Dans le vestiaire sedanais, les sourires ne sont pas de circonstances. Louis Dugauguez regrette le manque de réalisme de ses joueurs : « jamais il y a deux ans nous n’aurions concédé une aussi cinglante défaite. Je sais bien que Saint-Etienne est en pleine forme. Il joue d’ailleurs un peu comme le Sedan 1954. Mais tout de même… Le score est beaucoup trop lourd, car nous avons plus souvent opéré dans les dix-huit mètres d’Abbes que les Stéphanois dans ceux de Rozak. » Après cette lourde défaite, l’entraîneur sedanais évoque « une crise morale à laquelle je vais m’efforcer de remédier. »

Thierry CLEMENCEAU

Résultats Division 1 (5e journée)

Sedan-Saint-Etienne : 2-6 ; Reims-Nîmes: 2-0 ; Lyon-Strasbourg : 3-1 ; Marseille-Nice : 3-1 ; RC Paris-Lens : 5-0 ; Angers-Rennes : 2-0 ; Metz-Sochaux : 1-3 ; Valenciennes-Toulouse: 1-0 ; Monaco-Nancy : 0-2.

Classement.- 1. Saint-Etienne, 9 pts ; 2. Reims, 8 ; 3. RC Paris, Marseille, 7 ; 5. Strasbourg, Angers, Lyon, Sedan, 6; etc.

    

Brèves en stock

  Just Fontaine, militaire de la classe 54 du Centre Sportif de l’Armée, est aujourd’hui un homme heureux. Pourtant, l’homme et encore plus le footballeur n’ont pas changé. Discuté à Nice, il exprime pleinement ses qualités balle au pied depuis son arrivée à Reims. « Je suis complètement libéré, explique le Champenois. A Nice, mes dirigeants ne m’accordaient qu’une confiance relative. Ma présence dans l’équipe provoquait souvent des discussions incompréhensibles. » Au sein d’une équipe plus stable, Fontaine donne sa pleine mesure et justifie pleinement la confiance que ses nouveaux dirigeants ont placés en lui : « A mon arrivée, Albert Batteux m’a assuré : « Si tu es ici, c’est parce que M. Germain et moi croyons en tes possibilités. On ne donne pas des millions pour le premier venu. Comporte-toi selon ton tempérament, sans arrière-pensée et tout ira bien. » Avec 8 buts marqués, Just Fontaine est aujourd’hui le deuxième meilleur buteur du Championnat à égalité avec le Stéphanois Rachid Mekloufi, à une unité du Racingman Thadée Cisowski (9).

 « J’ai envie de quitter l’OM et je demanderai ma mutation en fin de saison. Mon objectif ? Aller jouer en Espagne et peut-être à Barcelone. » Jean-Jacques Marcel, qui appartient à l’Olympique de Marseille, semble cette fois bien décidé à quitter la Provence.

A la recherche d’un ailier droit pour la saison en cours, Valenciennes continue de discuter avec le Stade Français pour la venue possible dans le Nord de Jean-Claude Baulu. A suivre…

 Ce dimanche à Rive-de-Gier, c’était jour de derby. Les Grands Amateurs de l’ASSE rencontraient ceux de Rive-de-Gier au stade de la Madeleine. Dominateurs en première mi-temps, les hommes de Fernandez s’imposent par la plus petite des marges sur un coup du sort. A la 52e minute, le défenseur local en voulant dégager son camp, loge le ballon dans ses propres buts. Dominés en deuxième période, Adamiak, le gardien stéphanois se charge de préserver le résultat.

Th.C.

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Si ce blog vous intéresse ou vous passionne, n’hésitez à en parler autour de vous. Amicalement Vert.

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Visite guidée du Musée des Verts avec le Conservateur

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Visite guidée : mardi 8 novembre 2016 à 14h30
Public : adultes
Durée : 1h30
Tarif : de 12 € (10 € en tarif réduit)

Privilège carte membre : gratuit contre contre 500 étoiles. 

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Blog 7 – Nancy – Les Verts en démonstration

Le dimanche 2 septembre 1956, dans son stade Geoffroy-Guichard, Saint-Etienne s’est imposé 3 à 1 face à la valeureuse équipe de Lens. Avec cette victoire, les Stéphanois se sont octroyés la première place au classement de Division 1. Etonnamment, c’est en réalisant leur moins bonne prestation de ce début de saison qu’ils s’emparent de la tête du Championnat. Le tandem Mekloufi-Rijvers n’a pas eu son éclat habituel. Sans leurs métronomes, les attaquants sont retombés dans leur pêché mignon. Au lieu d’étirer le jeu par les ailes où Oleksiak et Lefèvre attendaient en vain les ballons, ils se sont obstinés à vouloir passer par le centre. Cet entêtement a fait dire à M. Fontanilles sur le ton de la boutade :

« Ce n’était pas la peine de faire élargir le terrain si les ailiers ne jouent pas. »

Alex Fontanilles

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Blog 3 – Les Verts vainqueurs du tournoi d’Evian

Jacques Foix et Koczur Ferry ont quitté Saint-Etienne pour Nice. Jean De Cecco est parti à Nantes alors que Joseph Ibanez a rejoint Perpignan. Au rayon des arrivées, seul le Lillois Bernard Lefèvre a posé ses valises à Saint-Etienne. Le recrutement estival stéphanois s’arrêtera-t-il à une seule arrivée pour quatre départs ? Le compte n’y est pas pour les supporters. Pourtant, ce déséquilibre ne semble nullement inquiéter Jean Snella. L’entraîneur stéphanois est bien décidé à faire confiance aux jeunes formés au sein du club. En ce début août 1956, ses seules préoccupations sont tournées vers les matches de préparation, à commencer par celui contre Grenoble qui se tiendra à Dunières. En Haute-Loire, il va pouvoir jauger des forces qu’il aura à sa disposition cette saison. S’il ne souhaite pas dévoiler l’équipe qui débutera la rencontre, il concède : « Je m’accorde encore vingt-quatre heures de réflexion, je puis tout de même vous dire que dix-sept ou dix-huit joueurs seront du déplacement et seront présents sur le terrain pendant au moins une mi-temps. »

Un avant-centre marocain à l’essai

A Dunières, outre les jeunes du club qui devraient constituer une belle curiosité, l’attraction de cette rencontre estivale contre Grenoble pourrait peut-être venir d’une potentielle recrue. « Il est possible que nous mettions à profit ce premier match de la saison pour essayer un nouveau joueur, un avant », confie Pierre Faurand. Déjà testé par Nîmes lors de l’intersaison 1955, Ali Djelloul, ex-pensionnaire du F.U.S. Rabat, pourrait être testé pour l’occasion. Les contacts avec ce joueur remontent au 8 janvier 1956 lorsque Saint-Etienne avait arraché sa qualification en Coupe de France à Casablanca contre le WAC (2-1 après prolongations).

 Saint-Etienne-Grenoble : 3-1 (2-0)

Buts.- Saint-Etienne : Lefèvre (15e, 32e), Peyroche (62e) ; Grenoble : Mendez (83e).

1ère mi-temps :
AS Saint-Etienne : Abbes – Wicart, Wassmer – Domingo, R. Tylinski, Ferrier – Goujon, Mekloufi, Fouillen, Rijvers, Lefèvre. Entr.: Snella.
FC Grenoble : Rouxel – Hermann, Matthey – Piatek, Blazyk, Tissot – Battistella, Sarrin, Lewandowitch, Carrier, Miet. Entr. : Dupraz

2e mi-temps :
AS Saint-Etienne : Ferrière – M. Tylinski, Wassmer – Domingo, Fellahi, Ferrier ; Da Silva, Oleksiak, Djelloul, N’Jo Lea – Peyroche.
FC Grenoble : Rouxel – Hermann, Matthey – Piatek, Blazyk, Tissot – Battistella, Genin, Guidoni, Passina, Mendez.

Doublé de Lefèvre

Devant une belle chambrée, a-t-on coutume de dire, Saint-Etienne s’impose 3 à 1 contre Grenoble. Le caractère amical de cette rencontre donne quelques certitudes à Jean Snella. Auteur de son premier doublé sous ses nouvelles couleurs, Lefèvre a montré en une mi-temps que l’on pouvait compter sur lui. Son entente avec Rijvers promet des lendemains enchanteurs.

Orphelin depuis peu de Ferry, joueur formé à La Combelle comme les frères Tylinski et lui entre autres, Domingo a déjà trouvé en Ferrier le parfait complément au milieu de terrain. N’Jo Lea, revenu récemment du Cameroun, semble, quant à lui, déjà très affûté. Enfin, Ali Djelloul, testé lors de la deuxième mi-temps, n’a guère convaincu. Sa condition physique précaire n’a pas permis à l’entraîneur stéphanois de se faire une idée précise des capacités du joueur.

Le rendez-vous d’Evian

Cette première revue d’effectif terminée, Jean Snella a déjà les yeux tournés vers Evian. Les 11 et 12 août, l’ASSE a été invitée au tournoi international d’Evian. Elle aura pour adversaires Bruges (Belgique), Seimering de Vienne (Autriche) et le FC Zurich (Suisse).

Jeudi 9 août. La météo est estivale à Saint-Etienne. Pour parfaire la forme de ses joueurs, Jean Snella programme un petit match d’entraînement au stade Geoffroy-Guichard. A dix jours du déplacement à Nice, il souhaite se faire une idée plus précise de l’équipe qui sera amenée à débuter le Championnat. Alors qu’il capte ses premiers ballons dans les airs et effectue ses premiers dégagements au pied, Claude Abbes se plaint de l’épaule. Le gardien des Verts vient de se froisser un muscle. L’entraîneur stéphanois décide alors de ne prendre aucun risque avec son international. Pour le premier match contre Zurich à Evian (tel en a décidé le tirage au sort), Jacques Ferrière gardera les cages.

Fouillen et Peyroche restent à la maison

Samedi 11 août. Il est 9 h 50 -pas une minute de plus- quand les joueurs convoqués par Snella prennent la direction de la Haute-Savoie. Deux joueurs manquent toutefois à l’appel : Armand Fouillen et Georges Peyroche. Le premier qui devait être essayé au poste d’avant-centre, est victime de furoncles. Le second se plaint du genou et doit se résoudre à consulter le médecin du club qui diagnostique une légère entorse du genou. Au repos pour dix jours, il ratera le déplacement à Nice le 19 août.

L’école hôtelière comme Résidence

Claude Abbes est du voyage. Il prendra une décision en fin de soirée concernant sa participation ou non au match de dimanche. A son arrivée dans la ville thermale, aux alentours de 16 heures, la délégation stéphanoise prend possession de l’école d’industrie hôtelière qui leur servira de lieu de villégiature pendant deux jours.

Les Verts impitoyables pour Zurich

Après leur succès sur Grenoble (3-1), les Verts démontrent contre Zurich qu’ils possèdent une attaque de premier plan. Victorieux 7 à 2 du club suisse, le public savoyard est conquis par les dribbles de Mekloufi, la clairvoyance et les contrepieds de Rijvers ou encore les envolées de N’Jo Lea. Jean Snella commence même à se demander si son équipe ne devrait pas disputer tous ses matches en nocturne. En finale, Saint-Etienne affrontera les Autrichiens de Vienne, difficiles vainqueurs de Bruges 3 à 2.

Saint-Etienne-Zurich : 7-2

Saint-Etienne : Ferrière – Wicart, R. Tylinski, Wassmer – Domingo, Ferrier – Goujon, Mekloufi, N’Jo Lea, Rijvers, Lefèvre.

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Le ballon de la finale du tournoi d’Evian le 12 août 1956. Musée des Verts.

Lefèvre est reparti à Lille

En finale, Jean Snella a sensiblement modifié son onze de départ. Abbes, Michel Tylinski et Oleksiak ont remplacé Ferrières, Wassmer et Lefèvre. Comme convenu, la nouvelle recrue stéphanoise est repartie à Lille pour effectuer son déménagement et prendre définitivement résidence à Saint-Etienne.

« On n’a pas tous les jours 20 ans… »

Ce dimanche 12 août 1956, Rachid Mekloufi a 20 ans. Et comme le chantait si élégamment Berthe Silva en 1935, ce dimanche d’août, Rachid Mekloufi fête son anniversaire. Cet évènement ne pouvant passer sous silence, avant cette finale contre Vienne, dirigeants et joueurs stéphanois offrent une belle gerbe de fleurs à leur coéquipier, ému par ce geste affectueux.

Mekloufi signe un doublé

Pris à la gorge d’entrée de jeu, les joueurs de Vienne n’hésitent pas à user de la force pour stopper -souvent irrégulièrement- les attaquants virevoltants de Saint-Etienne. Dès la 20e minute, François Wicart est le premier à faire les frais de la fougue autrichienne. Blessé, le défenseur stéphanois est remplacé par Assassi Fellahi. A la 25e minute, la beauté du jeu pratiquée par les Verts est récompensée par un but de Rachid Mekloufi. Le score ne bougera plus jusqu’à la pause.

A la reprise, Jean Snella procède à un changement : René Ferrier cède sa place à Emile Wassmer. A la 60e minute, Rachid, comme on l’appelle le plus souvent, déjà affûté, signe son premier doublé de la saison. Menés de deux buts, les Autrichiens se lancent -enfin- à l’assaut des cages gardées par Claude Abbes. A jouer leur va-tout, ils libèrent des espaces qui profitent aux attaquants stéphanois. Auteur de plusieurs arrêts décisifs, le gardien viennois ne peut rien en revanche sur une nouvelle tentative de Domingo (76e). Ce troisième but assure ainsi le succès des Stéphanois dans ce tournoi.

On en reste là. M. Louis, l’adjoint aux Sports de la Mairie de Saint-Etienne, félicite les vainqueurs. Puis, l’épouse du préfet de Haute-Savoie remet un magnifique objet d’art  qui récompense le club du président Faurand.

Jean Snella est tout sourire. A travers ces deux rencontres, ses joueurs lui ont démontré, s’il en était besoin, qu’ils étaient fin prêts pour débuter la saison à Nice.

Saint-Etienne-Vienne : 3-0

Saint-Etienne : Abbes – M. Tylinski, Wicart (Fellahi, 20e) – Domingo, R. Tylinski, Ferrier – Goujon, Mekloufi, N’Jo Lea, Rijvers, Oleksiak.

Le lundi matin, aux alentours de 9 heures, la délégation stéphanoise regagne la préfecture de la Loire avec un premier succès qui est amené à en appelé d’autres. Inévitablement.

Thierry CLEMENCEAU

Brèves en stock

Lors de la première journée de Championnat le 19 août, deux matches se disputeront en nocturne. Toulouse-RC Paris (21 h 30) et Toulon-Aix (21 h).

Courtisé un temps par Saint-Etienne et surtout Reims, Bruno Bollini demeurera encore stadiste lors de la saison 1956-57. Les avances du Toulouse FC (on parle de 8 millions d’anciens francs) n’ont pas réussi à faire fléchir les dirigeants parisiens.

 

Bordeaux : objectif remontée

Le 7 mai 1950, le club des Girondins de Bordeaux fêtait son premier titre de champion de France. Six ans plus tard, le club aquitain quitte à nouveau la Division 1 par la petite porte. De l’équipe du titre, il ne reste aujourd’hui que Garriga, Kargu, De Harder et Doye. Il faut remonter à la saison 1946-47 pour voir les Bordelais connaître pareille mésaventure. Remontés deux ans plus tard, ils avaient tenu dignement leur rang en se classant 1er en 1950, 2e en 1952, 3e en 1953 et 1954 et 6e en 1951 et 1955.

Les dirigeants Bordelais, convaincus que leur place est en Division 1, ont réussi à conserver De Harder, véritable métronome. Gérard est demeuré entraîneur. La ligne d’attaque a, en revanche, été recomposée. Le grand espoir Couronne (ex-Béziers) a débarqué en Gironde ainsi que l’ailier gauche paraguayen de Toulon, Unzaïn. Ils seront ainsi associés au très remuant Roland Guillas et Domenger. En défense, Gérard pourra compter sur les expérimentés Pierre Bernard et Kargu.

 

Transféré de l’Etoile Sportive de La Talaudière à l’ASSE en 1951, l’ancien attaquant stéphanois Raymond Haond revient à ses premières amours. Autrefois « chouchou » du stade Geoffroy-Guichard, il terminera sa carrière à La Talaudière.

Th.C.

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Visite guidée : mardi 8 novembre 2016 à 14h30
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Blog 2 : les vacances sont finies

Les ovations qui ont salué la victoire de Walko dans le Tour de France se sont à  peine éteintes que déjà, dans tous les clubs de football, les affaires sérieuses ont repris pour les joueurs pros.

Ce vendredi 27 juillet, du côté du stade Geoffroy-Guichard, l’agitation est un peu plus perceptible que les autres matins. Pour les joueurs de l’AS Saint-Etienne, comme pour la plupart des footballeurs français, les vacances sont terminées. René Domingo doit ranger les siennes au rayon des souvenirs. Le capitaine des Verts est rentré de Monaco où il a passé du bon temps avec quelques amis. L’heure de la reprise a donc sonné.

Continuer à lire … « Blog 2 : les vacances sont finies »

Objectif Glasgow 76 – Saint-Etienne-Lyon : entre passion et enjeux

LYON olPhoto pleine page

Dernier blog : V.A. – Saint-Etienne : Y’a d’la joie à Nungesser

 

Une du quotidien L'Equipe, 1er juin 1976.
Une du quotidien L’Equipe, 1er juin 1976.

 

Dimanche 31 mai. Initialement, ce derby, le cinquantième du nom entre Saint-Etienne et Lyon, aurait dû se disputer le 30 mars lors de la 29e journée. C’était sans compter sur la Coupe d’Europe et la réception au stade Geoffroy-Guichard pour la demi-finale aller du PSV Eindhoven. Finalement, les aléas du calendrier font bien les choses puisque ce mardi 2 juin, les finalistes de la Coupe d’Europe s’apprêtent à recevoir les finalistes de la Coupe de France. Cette première en France donne une dimension encore plus exceptionnelle à ce derby. Sur le papier, l’écart est grand : Saint-Etienne occupe une 3e place à un point des leaders Nice et Sochaux. Pour les Verts, les calculs sont simples : une victoire et ils occuperont la première place du classement.

L’OL veut assurer son maintien

De son côté, l’OL, actuellement classé à une inconfortable place de 16e (34 points), a encore besoin de quelques points pour s’extirper des profondeurs du classement de la Division 1. La récente qualification pour la finale de la Coupe de France anime les abords du stade Geoffroy-Guichard. Ce dimanche matin, le parking a été pris d’assaut et les files d’attente pour se procurer un billet s’allongent au fil des heures. Pour M. Chassagne, il ne fait aucun doute « qu’il n’y aura plus de places assises ce soir. En revanche, les places debout seront en vente jusqu’au coup d’envoi. »

L'Equipe, 1er juin 1976.
L’Equipe, 1er juin 1976.

« J‘ai vraiment retrouvé mon équipe »

Contre l’OL, Robert Herbin ne compte pas apporter de modification à l’équipe qui a obtenu le match nul au stade Nungesser. « Il n’y a pas de raison pour que j’apporte un changement à une formation qui s’est si bien ressaisie après sa médiocre performance contre Monaco, dit l’entraîneur stéphanois. A Valenciennes nous avons à nouveau joué avec rigueur et discipline et j’ai vraiment retrouvé mon équipe. »

L'Equipe 1er juin 1976.
L’Equipe 1er juin 1976.

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LYON EN BREF 

Collection Panini 76.
Collection Panini 76.

Au stade Geoffroy-Guichard, c’est une véritable équipe de Coupe qui se présentera pour défier l’AS Saint-Etienne. Sur les douze dernières années, l’OL s’est qualifié à cinq reprises pour la finale de l’épreuve (1963, 1964, 1967, 1971, 1973). De l’équipe vainqueur de Nantes en 1973, il n’en reste que cinq : Domenech, Mihailovic, Chiesa, Lacombe et Cacchioni. Hormis ce dernier, tous sont internationaux auxquels il faut adjoindre Mariot, Jodar et Maneiro. Pour affronter son club formateur, Aimé Jacquet n’aura pas le loisir de présenter les vainqueurs de Metz en demi-finale de la Coupe. En effet, Jean-Paul Bernad souffre d’une inflammation des adducteurs et Raymond Domenech, victime d’une entorse du pied droit, n’effectueront pas les soixante-dix kilomètres qui séparent les deux villes. Le capitaine lyonnais sera remplacé par Baldassara tandis que Bernad sera suppléé par Robert Valette.

Enfin, Gilles de Rocco laissera sa place dans les buts à Jean-Claude Chemier. Avant de quitter Lyon pour rejoindre le Bataillon de Joinville, le gardien de l’OL s’est mis d’accord avec ses dirigeants pour signer un contrat professionnel de quatre ans.

A Saint-Etienne, l’objectif du club lyonnais est de prendre au minimum un point -comme le 25 octobre à Gerland- pour bien préparer la finale de Coupe de France contre l’OM qui aura lieu le 12 juin au Parc des Princes.

L'Equipe, 1er juin 1976.
L’Equipe, 1er juin 1976.

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L'Equipe, 2 juin 1976.
Une de L’Equipe, 2 juin 1976.

Ce mardi soir, entre 18 h et 20 h 30, l’autoroute Lyon-Saint-Etienne a été longuement embouteillée par les supporters lyonnais qui ont fait le court déplacement par milliers.

En attendant le coup d’envoi de ce derby, les 38 000 spectateurs ont pu applaudir Paul Chomel et son fameux vélo. Ce supporter de Sairrières-sur-Rhône s’était distingué début mai, soit quelques jours avant la finale européenne en effectuant le trajet à bicyclette jusqu’à Glasgow. Vêtu de sa tenue verte, il a reçu les applaudissements à la hauteur de son exploit.

Pour faire revivre un peu de cette ambiance européenne au public stéphanois, les haut-parleurs du stade ont diffusé quelques extraits des disques édités en l’honneur des joueurs et du club de l’ASSE.

Enfin, le Variétés Club de France a donné le change à l’équipe de Promotion d’Honneur de l’ASSE. Face aux jeunes Stéphanois très en jambes, l’équipe parisienne composée de journalistes, d’artistes et d’anciens joueurs, parmi lesquels Bernard Bosquier, a souffert. Ce dernier, applaudi par une bonne partie du public, a également reçu quelques sifflets d’irréductibles qui n’ont pas oublié son départ houleux du club en 1971.

A leur entrée sur le terrain, les Lyonnais Mihajlovic et Maneiro ont été copieusement conspués par les supporters des Verts qui n’ont pas oublié les incidents du match aller. En revanche, Aimé Jacquet, le jeune entraîneur lyonnais, a été très applaudi.

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SAINT-ETIENNE-LYON : 1-1

Spectateurs : 38 188. Recette :  695 422 F. Arbitre : M. Meeus. Buts.- Saint-Etienne : Sarramagna (77e, s.p.) ; Lyon : Chiesa (71e).

Saint-Etienne : Curkovic – Merchadier (Schaer, 48e), Piazza, Lopez, Janvion – Larqué, Santini, Bathenay – P. Revelli, H. Revelli, Sarramagna. Entr. : Herbin.
Lyon : Chemier – Garrigues, Mihajlovic, Jodar, Baldassara – Valette, Cacchioni, Maneiro – Chiesa, Lacombe, Mariot. Entr. : Jacquet.

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Osvaldo Piazza, le défenseur argentin stéphanois, est à la peine face à Bernard Lacombe, l'avant-centre lyonnais.
Osvaldo Piazza, le défenseur argentin stéphanois, est à la peine face à Bernard Lacombe, l’avant-centre lyonnais. (photo L’Equipe)

Le compte-rendu du quotidien L’Equipe 

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Jusqu’au coup de sifflet final, Christian Lopez et les Stéphanois auront tenté de forcer la décision face à une belle équipe lyonnaise.

Thierry CLEMENCEAU

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Pendant ce temps-là…

Salif Keita a manifesté son envie de revenir en France, même en Division 2. Alain Leopold, le jeune président strasbourgeois, se dit prêt à l’accueillir en Alsace.

Johnny Rep va-t-il résister à la tentation allemande ? Hambourg et le Bayern Munich souhaiteraient s’attacher les services du Hollandais.

José Arribas quitte le FC Nantes. Il pourrait prendre le chemin de Marseille où il occuperait le poste de directeur technique.

L'Equipe, 2 juin 1976.
L’Equipe, 2 juin 1976.

Th.C.

Ce blog sera le dernier. Et j’en suis sincèrement désolé. Je remercie tous ceux qui ont lu et parcouru mes pages durant ces trois années merveilleuses. Sur la route des Verts s’arrête aujourd’hui, indépendamment de ma volonté. Bel été à vous tous.

Thierry

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Le Chaudron se visite aussi

Le Musée des Verts a fêté son deuxième anniversaire. Vous pouvez visiter le stade Geoffroy-Guichard. Le billet d’entrée combiné « stade Geoffroy-Guichard/Musée des Verts » permettra aux supporters de visiter le stade et le musée le même jour ou de visiter le musée ultérieurement, votre ticket étant valable un an à compter de la date d’achat.

Pendant une heure, les supporters des Verts pourront découvrir les coulisses du Chaudron au cours d’une visite guidée exceptionnelle: salle de presse, vestiaire de l’ASSE, couloir d’accès au terrain avec la mythique inscription « Ici, c’est le Chaudron », bord de pelouse, salon des Présidents… Ils pénétreront ainsi dans les lieux habituellement réservés aux joueurs, staffs, dirigeants et officiels.

Rénové dans le cadre des quatre rencontres de l’Euro 2016 programmées à Saint-Etienne, le stade Geoffroy-Guichard appartient à la communauté d’agglomération Saint-Etienne Métropole. Cette rénovation est l’œuvre des architectes de Chaix & Morel et Associés et une réalisation de la société Léon-Grosse. Geoffroy-Guichard est un stade mythique mais désormais également design et écologique.

TARIFS
Plein tarif :
15€.
Tarif réduit : 12€ (+ de 60 ans, -18 ans, étudiants, PMR, demandeurs d’emploi, CE de 20 personnes et plus, groupes de 10 personnes et plus).
Etablissements scolaires et clubs de football amateurs : 10€.
Pack « famille » (2 adultes + 2 enfants) : 42€.

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« C’est notre plus belle victoire… »

Quatorze anciens Verts se sont retrouvés au Musée des Verts pour le vernissage de l’exposition « 40 ans après… Retour sur l’épopée des Verts », visible jusqu’au 15 mai 2016. L’occasion pour les instigateurs de la meilleure saison de l’histoire du club de se remémorer les moments qui ont façonné l’une des plus belles pages du sport français. Retrouvez les anciens Verts sur :

ASSE.fr

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Plus de 130 000 visiteurs ont parcouru le Musée des Verts depuis son ouverture le 20 décembre 2013. Et vous ?

http://www.museedesverts.fr

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Objectif Glasgow 76 – Valenciennes-Saint-Etienne : Y’a d’la joie à Nungesser

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Dernier blog : Saint-Etienne-Monaco : un nul logique

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La dernière sortie des Stéphanois dans leur Chaudron de Geoffroy-Guichard leur a donné quelques sueurs froides. Face à une valeureuse équipe de Monaco, les joueurs de Robert Herbin ont bien failli connaître leur première défaite depuis le… 23 mars 1973. Menés 2 à 1, les Verts ont su réagir avec courage et un brin de réussite pour garder leur invincibilité. « Je suis heureux que nous ayons gagné un point, reconnaît Robert Herbin. Je n’ai pas l’habitude de pleurer. Mais enfin, nos absents sont toujours… présents dans mon esprit au moment de l’analyse d’un match. Face à une équipe monégasque intelligente et décidée, nous avons eu la bonne fortune de prendre un point, mais que nous avons frôlé la catastrophe. »

Herbin se veut prudent

L'Equipe, 28 mai 1976 © Dessin de Robert Déro. Collection particulière.
L’Equipe, 28 mai 1976 © Dessin de Robert Déro. Collection particulière.

Si la prestation des Verts contre un prétendant au maintien n’a pas particulièrement rassuré « Roby », il sait que, sauf catastrophe, son équipe décrochera un neuvième titre de Champion de France à la mi-juin. Toujours aussi lucide, il ne veut pas compter pour acquis cette nouvelle ligne à un palmarès déjà bien fourni tant qu’il n’est effectif. « Valenciennes vient de l’emporter à Bordeaux et nous attend de pied ferme au stade Nungesser. Mais nos voisins lyonnais ne seront pas fatigués par le voyage, car ils viennent nous rendre visite mardi prochain. Quant à notre dernier match à Reims, j’aimerais mieux qu’on le dispute titre en poche, car au stade Delaune, on risquerait de passer un mauvais moment si une victoire ou même un match nul nous était absolument indispensable pour conserver notre titre. »

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Objectif Glasgow 76 – Saint-Etienne-Monaco : un nul logique

MONACO

Dernier blog : Hongrie-France : un coup d’épée dans l’eau

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Samedi 22 mai. En cette fin mai, il fait très beau à Saint-Etienne. Pourtant, du côté du stade Geoffroy-Guichard, le ciel vacille entre nuages et ciel bleu. Robert Herbin doit composer ses entraînements avec les joueurs mis à sa disposition et il faut dire qu’ils ne sont pas pléthore. Outre les trois internationaux retenus pour le match international Hongrie-France (1-0), quatre d’entre eux sont toujours sur le flanc. A commencer par Dominique Bathenay : « J’ai toujours mal à la cheville lors de certains mouvements mais j’ai repris l’entraînement pour ne pas rester inactif. C’est un peu déprimant. » En revanche, Dominique Rocheteau, absent lui aussi à Sochaux, se contente de soins.

Christian Lopez, forfait à Budapest, a repris progressivement avec le reste de la troupe, ce qui n’est toujours pas le cas de Jacques Santini qui se plaint des reins et de Pierre Repellini, rentré blessé du Doubs.

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Objectif Glasgow 76 – Hongrie-France : un coup d’épée dans l’eau

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Dernier blog : Sochaux-Saint-Etienne : la fête est finie

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A Sochaux, les Stéphanois ont semblé un tantinet déçus par la tournure des évènements. Sans doute estimaient-ils qu’il y avait la place pour décrocher une victoire synonyme de première place au classement. L’annonce de la victoire inattendue du Paris-SG à Nantes (2-1) leur a quand même redonné un peu de baume au coeur. Avec trois matches en plus à disputer -dont deux à domicile- plus rien ne semble désormais entraver leur conquête d’un neuvième titre de Champion de France. Au stade Bonal, tout n’a pas été parfait mais, avec les absences de Synaeghel et de Bathenay, Herbin avait dû recomposer son milieu de terrain. Il n’est peut-être pas au bout de ses malheurs puisque dans le Doubs, Patrick Revelli et Christian Lopez ont quitté le terrain en boitant bas. Le cadet des Revelli, auteur du seul but de son équipe (42e), a été quelque peu surpris par le traitement qu’il a subi par Jean-Pierre Posca, le défenseur sochalien. « En un seul match de Championnat de France, dira après coup l’ailier stéphanois, j’ai pris plus de coups que durant tous les matches de Coupe d’Europe. Il y a quelque chose d’anormal. »

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