Ce mercredi 23 octobre, aux alentours de 20 heures, le stade Geoffroy-Guichard est recouvert d’un voile de brume. En d’autres temps, cela aurait pu être gênant pour le bon déroulement de la partie. Mais ce soir-là, l’enceinte stéphanoise brille de mille feux. Est-ce la présence des caméras d’Antenne 2 qui apporte ce surplus de lumière ? Pas tout à fait. Depuis trois jours, une firme allemande était à pied d’oeuvre pour que la puissance électrique du stade passe de 1 000 à 1 700 lux au sol. « Depuis trois jours, explique le directeur de l’entreprise, nous sommes sur place avec une équipe de techniciens. Je vous avoue que nous n’avons pas perdu de temps. »
Jock Wallace est venu à Saint-Etienne. Il a vu et est reparti à Glasgow. Les Stéphanois n’ont pas gagné contre Nantes (2-2) mais le manager écossais sait à quoi s’attendre ce mercredi 22 octobre à l’occasion du match aller de la Coupe des Clubs Champions. Pour la troisième fois consécutive à domicile, les Stéphanois viennent de concéder le partage des points. L’inquiétude commence à poindre du coté du stade Geoffroy-Guichard… Avant de recevoir les Glasgow Rangers, une victoire aurait rassuré. Aujourd’hui, c’est le doute qui s’est installé.
Le vendredi 3 octobre 1975, Pierre Garonnaire est à Zurich. L’envoyé spécial de l’ASSE assiste au tirage au sort des huitièmes de finale de la Coupe des Clubs Champions. Sur place, il retrouve des délégués des clubs de Split et de Chorzów. Ces derniers lui avouent vouloir éviter le club français qui les avait éliminés la saison précédente. Quelques minutes plus tard, le vœu des deux dirigeants étrangers est exaucé. Ni les Yougoslaves ni les Polonais ne reviendront de sitôt en France. Le tirage au sort vient de désigner comme adversaire des Verts, les Glasgow Rangers.
« Un compte à régler avec les Ecossais »
Garo décroche son téléphone et s’empresse de prévenir Robert Herbin et Roger Rocher. La réaction du président stéphanois ne se fait pas attendre. « Je n’étais pas encore président mais je me souviens bien de l’élimination de l’ASSE en 1957 par les Glasgow Rangers et surtout de ce match retour où Saint-Etienne, notre équipe, n’avait pu marquer ce troisième but qui aurait permis une prolongation qui lui aurait été favorable. En revanche, j’ai de bonnes raisons pour me souvenir d’un autre champion d’Ecosse, le Celtic, que nous avions battu à Saint-Etienne et que nous aurions dû battre ou tenir en échec à Glasgow sans un arbitrage vraiment trop favorable à notre adversaire. Ceci pour vous dire que nous avons un compte à régler avec les Ecossais et que nous allons tout mettre en œuvre pour que cette fois, il tourne à notre avantage. »
L’Equipe, 4 octobre 1975.
« La barre sera plus haute »
Jean-Michel Larqué, le capitaine des Verts, avoue ne pas connaître grand chose du football écossais : « Nous avons fait ce qu’il fallait contre Copenhague. Maintenant, la barre sera plus haute. Je ne connais pas bien le football écossais et pourtant, j’étais déjà à Saint-Etienne lors des matches contre le Celtic en 1968. Mais sur ce que j’en ai su par mes camarades et notamment par Robert Herbin, il est très difficile de vaincre à Glasgow. Notre problème sera donc de prendre un net avantage à Saint-Etienne. »
Jean-Michel Larqué (avec Jacques Santini) avoue ne pas connaître grand chose des Glasgow Rangers. Le capitaine stéphanois était déjà de la campagne 1968 lorsque les Verts avaient affronter le Celtic.
« Ne pas les laisser respirer »
Le 18 septembre 1968, Saint-Etienne affrontait les Ecossais du Celtic Glasgow. Patrick Revelli était un peu jeune pour jouer dans l’équipe qui s’était imposée 2 à 0 en seizièmes de finale aller de la Coupe des Clubs Champions. Egalement un peu tendre pour évoluer dans l’équipe première de l’ASSE, il avait disputé le lever de rideau avec les jeunes Stéphanois. De cette soirée, il a le souvenir de joueurs athlétiques, très bons de la tête, vifs sur le ballon. Sept ans plus tard, le cadet des Revelli devrait cette fois débuter la rencontre contre les Rangers. « Il nous faudra, dit-il, jouer devant les Rangers ainsi que nous l’avons fait contre Nantes en seconde mi-temps, c’est-à-dire ne pas les laisser respirer un seul instant. Là est notre salut. Devant notre forcing, on peut penser qu’ils finiront bien par plier et par succomber. »
Football Magazine, novembre 1975.L’Equipe, 4 octobre 1975.
A Glasgow, Jock Wallace, le manager des Rangers, espérait un autre adversaire que Saint-Etienne. « Il serait vain de se référer à 1957. Le jeu, les hommes et les équipes ont changé. Tout ce que nous savons, c’est que Saint-Etienne était la saison dernière demi-finaliste et que le Celtic fut battu 2 à 0 à Geoffroy-Guichard en 1968. Mais d’ici le deuxième tour, nous avons le temps de découvrir notre adversaire. »
Wallace le Stéphanois
Le mercredi 8 octobre, Pierre Garonnaire s’envole pour la capitale écossaise. En attendant d’être rejoint par Herbin dès le vendredi, il doit dénicher l’endroit idoine où la délégation stéphanoise séjournera lors de sa venue à l’occasion du match retour. Cette première mission, il l’effectue avec un « exilé » stéphanois répondant au nom de… Wallace. L’homonyme de l’entraîneur local connaît bien l’adversaire des Verts. Il n’hésite d’ailleurs pas à donner un tuyau à son hôte français : « Tâchez de marquer au moins deux buts à Saint-Etienne car les Rangers ont la fâcheuse habitude d’être inefficaces chez eux… »
Comme à son habitude, l’éclaireur stéphanois en profite pour superviser une première fois les champions d’Ecosse. En attendant l’arrivée de son entraîneur, il assiste à la rencontre de Coupe de la Ligue opposant les Glasgow Rangers à Montrose. Ce club amateur de deuxième division n’a pas le niveau du Celtic ou d’Hibernian mais ce premier contact n’est pas inutile pour l’espion stéphanois.
Football Magazine, novembre 1975.
Pas de grillages à Hampden Park
Quand il pénètre dans l’enceinte d’Hampden Park, Garonnaire est impressionné par les installations luxueuses et la pelouse impeccable sur laquelle évoluent les Rangers. Une chose l’interpelle cependant : comment cela se fait il qu’un stade de 85 000 places ne dispose d’aucun grillage de protection ? A cette question, il s’entend dire la réponse suivante : « Cela n’est pas nécessaire. Le premier spectateur qui pénètre sur la pelouse se voit administrer un mois de prison ferme. »
Devant 50 000 spectateurs, les hommes de Jock Wallace s’imposent facilement 5 à 1. La logique a été respectée mais Garonnaire affaibli par une fièvre de cheval, a vu les amateurs de Montrose faire jeu égal avec les coéquipiers de Parlane durant une mi-temps. « On a vu comment une équipe déterminée pouvait tenir tête aux Rangers. J’ai surtout retenu le comportement de l’ailier droit Mc Lean qui m’a fait une grosse impression par sa technique, ses dribbles, sa vitesse de course et ses redoutables tirs des deux pieds. »
« Un cœur extraordinaire »
« Deux conseils valent mieux qu’un », a-t-on coutume de dire. Sur place, Pierre Garonnaire en profite pour prendre contact avec une vieille connaissance des Verts : Jock Stein. Le manager du Celtic, vainqueur de la Coupe d’Europe contre l’Inter Milan en 1967, lui délivre quelques impressions sur son futur adversaire : « Il sont capables de jouer à cent à l’heure. La force des joueurs des Rangers, c’est de posséder un cœur extraordinaire. »
Jock Stein (à gauche) vainqueur de la Coupe des Clubs Champions le 25 mai 1967 avec le Celtic contre l’Inter Milan (2-1)
« Les Rangers 75 valent le Celtic 68 »
Avant de rentrer à son hôtel se reposer, l’espion stéphanois reconnaît avoir été impressionné par deux joueurs : « Je dirais que les Rangers 1975 valent le Celtic 1968. L’ailier droit McLean est remarquable. C’est un petit bonhomme qui possède une frappe de balle extraordinaire des deux pieds. J’ai aussi apprécié Johnstone. Il est très dangereux de la tête. »
Ses bonnes notes, Garo les réserve surtout à Robert Herbin qui doit le rejoindre deux jours plus tard. Ensemble, ils ont prévu de se rendre à Ayr, petite ville portuaire située à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Glasgow. Les Rangers y disputent un match comptant pour le Championnat d’Ecosse.
Garonnaire impressionné par Johnstone
Le jeudi 9 octobre, Robert Herbin dirige son dernier entraînement de la semaine avec les joueurs non retenus dans les diverses sélections nationales. Le lendemain, il fait un crochet par Lyon où l’attend une secrétaire de la FFF. Il lui remet en mains propres le passeport de Dominique Bathenay, néo-international convoqué pour le déplacement en RDA. Avant de s’envoler pour l’Ecosse avec Jean-Claude Schamberger, le caméraman du club, l’entraîneur stéphanois livre quelques impressions téléphonées par Garonnaire. « Il a été émerveillé par l’ailier droit qui a la petite taille et le style du fameux Johnstone du Celtic. Il se nomme Mac Lean et aussi par l’avant-centre Marc Farlane qu’il a jugé plus fort que Gordon de Leeds. Ces deux joueurs sont soutenus par un excellent milieu de terrain. »
FranceFootball, 14 octobre 1975.
A Glasgow, le trio stéphanois reçoit un accueil digne des plus grands clubs européens. M. Waddell, le manager général des Rangers, fait office de guide. Les Français apprécient l’hospitalité qui leur est faite. Mais ce M. Waddell n’occupe pas uniquement cette fonction. Il dispose de plusieurs casquettes comme celle notamment de directeur technique, d’administrateur mais aussi de vice-président. Avec Jock Wallace, il est l’homme le plus influent du club.
Billet d’avion Lyon-Glasgow. Collection personnelle de M. Jean-Claude Schamberger.
Les Rangers balayés à Avyr
A Avyr, devant 20 000 spectateurs, les deux hommes assistent à la défaite-surprise (3-0) des Rangers contre le club local, classé 6e du Championnat d’Ecosse. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été encouragés par les leurs. En effet, pour ce court déplacement à Avyr, pas moins de 400 cars ont fait le déplacement pour supporter leur équipe. Herbin n’en perd pas une miette. Outre le fait que les Rangers évoluent en 4-2-4, trois joueurs l’impressionnent : le grand gardien Mac Cloy (1m96) même s’il semble meilleur dans les airs qu’à ras-de-terre. Le libero et capitaine Greig ainsi que le milieu Mac Donald.
Pierre Garonnaire (au second plan) et Robert Herbin sont en Ecosse pour superviser les Glasgow Rangers. A Saint-Etienne, rien n’est laissé au hasard.
« Pas un football d’opérette »
Le Stéphanois, comme il s’y attendait, a vu des battants, des guerriers qui se battent de la première à la dernière minute. « Dans un petit stade, sur un terrain étroit, les Rangers ont joué sans leur ailier gauche Young et leur libero Forsyth. Ils ont été assez nettement dominés et le score reflète parfaitement la physionomie de la rencontre. Je pense aujourd’hui que les Rangers sont à notre portée pour peu que nous retrouvions au stade Geoffroy-Guichard cet allant, cet enthousiasme, cette exceptionnelle joie de jouer qui furent nos principaux atouts la saison dernière en Coupe d’Europe.
Le football écossais n’est pas un football d’opérette. Les contacts y sont sérieux, virils mais toujours corrects. Les joueurs ne font jamais « de voyages pour rien ». Comme je m’y attendais, leur jeu est physique et assez comparable avec peut-être plus d’engagements mais moins de technicité à celui de Leeds. Le jeu de tête a été élevé à la hauteur d’une institution et la plupart des centres sont effectués en hauteur au premier ou second poteau. Les ailiers et même les hommes du milieu de terrain paraissent avoir un mission essentielle : approvisionner en balles hautes les remarquables joueurs de tête que sont Johnstone et Parlane. Si nous parvenons avec Lopez et Piazza à les contrer dans ce domaine, nous aurons fait un grand pas vers la victoire. »
« Ce sera un combat terrible »
Avant de prétendre à la victoire, Pierre Garonnaire souhaite mettre en garde les joueurs stéphanois contre un éventuel excès d’optimisme : « Pour éliminer cette équipe des Rangers, il faudra que nos joueurs répondent tous présents le jour du match. Une défaillance de l’un d’entre eux peut être très lourde de conséquence. Pour espérer une qualification, il sera nécessaire d’opérer de la même manière que contre Split ou Chorzów. A Glasgow comme ici, ce sera un combat terrible ! »
De retour de Glasgow le lundi 13 octobre, Robert Herbin dirige l’entraînement matinal. Aux journalistes désireux de recueillir ses premières impressions, l’entraîneur stéphanois leur lance : « Vous n’avez qu’à monter au deuxième étage, notre cameraman fait l’essai du film qu’il a tourné et que nous présenterons à nos joueurs. » Pendant ce temps-là, Jean-Claude Schamberger développe le film qu’il montrera aux joueurs. Herbin pourra compter sur des ralentis pour décortiquer chaque séquence de jeu de ses futurs adversaires. Une première.
A son retour de Glasgow, Robert Herbin a repris l’entraînement avec ses joueurs.
« Il y a ce public écossais… »
Le lendemain, à 17 h 30 au stade Geoffroy-Guichard, la presse est conviée à un point presse. Garonnaire et Herbin veulent rendre compte de ce qu’ils ont vu, notamment lors de leur séjour à Avyr. Si le premier est amoindri par une bonne grippe, le deuxième a son carnet de notes bien rempli. Devant son comité directeur au grand complet, il déclare : « Toutes les équipes et même les meilleures ont des hauts et des bas. Celle des Rangers n’était pas dans un bon jour. Ils ont été pris à a gorge par des adversaires athlétiques. Et puis il y a ce public écossais qui sait si bien encourager son équipe mieux qu’on ne le fait ailleurs. »
« A Glasgow, nous avions la chair de poule »
Roger Rocher intervient à son tour pour lancer un appel au supporters stéphanois. « Nous voulons que notre stade devienne un enfer pour les Ecossais. Il nous faut au moins 35 000 personnes. Je me souviens qu’à Glasgow contre le Celtic qui nous avait éliminés, nous avions la chair de poule en entrant sur le terrain devant 120 000 spectateurs déchaînés. Nos hommes étaient dans un état second face à leurs adversaires. Il faut user de cette arme terrible qu’est le supporter. » Garo abonde dans le même sens : « L’ambiance va être très chaude. Je pense néanmoins que le public écossais est discipliné, parce qu’il n’y a pas de barrière de protection entre lui et le terrain. Comme le président et Roby, je suis persuadé que notre arme principale, ce sera nos 40 000 spectateurs. »
Les bookmakers parient sur les Rangers
Depuis le tirage au sort à Zurich, les pronostics vont bon train. « On parie pour les Rangers à 5 contre 4 et l’ASSE est donnée à 3 contre 1, dit Herbin. Habituellement, la cote des adversaires des Rangers est plus faible : elle varie de 7 à 8 contre 1. »
Dans l’hebdomadaire FranceFootball du mardi 14 octobre 1975, Robert Herbin répond aux questions du journaliste Max Urbini.
FranceFootball, 14 octobre 1975.
Le 17 octobre, Jock Wallace, l’entraîneur des Glasgow Rangers, a fait le déplacement à Saint-Etienne. Il a assisté au match de Championnat opposant Saint-Etienne à Nantes (2-2). A l’issue du match nul (1-1), il lâche : « Ce sera dur, très dur ! si l’ASSE parvient à imposer le rythme qu’elle a donné en début de deuxième mi-temps. » Plusieurs joueurs ont retenu son attention : Patrick Revelli par « sa hargne et son opportunisme » mais aussi Jean-Michel Larqué qu’il qualifie de « grand joueur » et Oswaldo Piazza, l’homme qui sonne souvent la révolte.
Bonjour Thierry,
J’étais effectivement a Ayr pour filmer ce match, mais nous avons aussi ramené des ballons…. les Ecossais jouaient avec des ballons plus petits ! afin que nos joueurs s’habituent à leur taille.
Sinon très bien informé, comme toujours.
J Claude Schamberger
Dès demain : Saint-Etienne-Glasgow Rangers : les « Scots » sont arrivés (2/3)
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« C’est notre plus belle victoire… »
Quatorze anciens Verts se sont retrouvés au Musée des Verts pour le vernissage de l’exposition « 40 ans après… Retour sur l’épopée des Verts », visible jusqu’au 15 mai 2016. L’occasion pour les instigateurs de la meilleure saison de l’histoire du club de se remémorer les moments qui ont façonné l’une des plus belles pages du sport français. Retrouvez les anciens Verts sur :
Saint-Etienne se prépare à vivre une semaine capitale. Les Champions de France accueillent Nantes ce vendredi 17 octobre en Championnat et les Glasgow Rangers en Coupe d’Europe le mercredi suivant. Pour clôturer cette huitaine, ils effectueront le court déplacement chez le voisin lyonnais pour le traditionnel derby. Il va de soi qu’une bonne performance des Verts contre Nantes serait de nature à leur donner la confiance nécessaire avant d’aborder le match aller de la Coupe des Clubs Champions.
« Yves Triantafilos est fait pour nous rendre les plus grands services, comme il l’a fait d’ailleurs devant Split ou Chorzów, où il nous a sauvés à lui tout seul. » Ces paroles de Robert Herbin appartiennent désormais au passé. Depuis le mercredi 24 septembre, le désormais ex-joueur de Saint-Etienne appartient au FC Nantes. Depuis quelques jours, son transfert était dans l’air, il est aujourd’hui officiel. Pour le joueur originaire de Montbrison, c’est la deuxième fois qu’il quitte l’AS Saint-Etienne. Retour le parcours d’un joueur atypique.
Depuis quelques mois, les supputations allaient bon train concernant la succession de Stefan Kovacs. Michel Hidalgo, adjoint du Roumain depuis quatre ans, avait les préférences du football Français. Pourtant, les noms de Batteux, Leduc, Herrera ou encore Simonyi revenaient régulièrement pour poursuivre le travail ébauché par Kovacs depuis 1973. Robert Herbin, l’entraîneur stéphanois, sondé à plusieurs reprises, avait finalement préféré clarifier la situation en annonçant officiellement qu’il n’était pas disponible pour s’occuper de l’équipe nationale à plein temps.
A Saint-Etienne, la semaine a bien débuté. Mercredi 1er octobre, conformément aux souhaits du président Roger Rocher, son club a franchi le premier tour de la Coupe des Clubs Champions en s’imposant devant le BK Copenhague (3-1). Deux jours plus tard, le tirage au sort lui a désigné comme adversaires les Glasgow Rangers. Mais avant de préparer la double confrontation contre les Ecossais, Herbin et ses joueurs vont devoir se concentrer sur le déplacement à Nîmes et oublier le mot «Rangers » durant quelques jours s’ils ne veulent pas connaître la même mésaventure que la saison passée. En effet, quand le tirage au sort leur avait désigné le Bayern Munich en demi-finale de la Coupe des Clubs Champions, ils n’avaient apporté qu’une faible considération à leur déplacement à Metz. Le 22 mars 1975, Larqué et ses coéquipiers avaient été balayés 3 à 0. « A Nîmes, je compte bien sur un jeu sérieux et un sens plus développé du démarquage, dit Herbin. Je pense que nos joueurs vont retrouver leurs meilleurs automatismes et une plus grande concentration. »
Yves Triantafilos n’est plus un joueur de l’AS Saint-Etienne. Remplaçant contre le BK Copenhague (2-0), il ne figurait pas sur la feuille de match contre Nice (1-1). La séparation entre l’attaquant et son club formateur semblait inéluctable. Le 24 septembre, le Stéphanois a donné son accord pour rejoindre le FC Nantes. Sa grande silhouette avec le maillot vert sur les épaules appartient désormais au passé.
Au stade Henri-Jooris, Saint-Etienne a obtenu un match nul qui lui a permis de s’installer sur le podium de la Division 1. Nice, prochain adversaire des Stéphanois et leader incontesté de la Division 1, a décroché son quatrième bonus en six rencontres. Si l’on excepte sa victoire à Copenhague en Coupe d’Europe (2-0), Saint-Etienne reste sur une défaite à Marseille (4-2) et deux nuls contre le Paris-SG (1-1) et à Lille (0-0).
Sur la route des Verts 