Evian-T-G – Saint-Etienne : Pardo rattrape le temps perdu

Ce samedi 26 avril, Evian-Thonon-Gaillard accueille l’AS Saint-Etienne pour le compte de la 35e journée du championnat de Ligue 1. En 1985, les Verts d’Henrik Kasperczak, alors en Division 2, se déplacent à Thonon-les-Bains, petite cité savoyarde coincée entre les montagnes et le lac Léman. A cette occasion, Bernard Pardo effectue ses grands débuts sous le maillot vert. Bonne lecture.

 

Saint-Etienne retrouve « Savoie » à Thonon

2 novembre 1985. Thonon-les-Bains-Saint-Etienne : 3-3  A l’intersaison, le club de Thonon-les-Bains est en proie à d’importantes difficultés financières. Il doit se résoudre à se séparer de quelques joueurs clés dont Patrice Augustin, son meilleur buteur, et Dominique Vézir, l’ancien Stéphanois. Ces restrictions budgétaires n’empêchent pas les Haut-Savoyards d’occuper une huitième place à seulement cinq longueurs de Saint-Etienne. En début de saison, Thonon était dans le sillage des Verts qui ne comptaient que deux petits points de plus que l’équipe savoyarde en imposant un rythme de champion (un point et demi de moyenne par match).

Hécatombe chez les Savoyards

Depuis, si les Stéphanois ont continué leur progression vers les sommets de cette division, les hommes de Michel Plumereau, leur entraîneur, ont connu un sérieux passage à vide. Une véritable malédiction même s’est abattue sur le club. Quatre de leurs attaquants vedettes sont blessés, ce qui explique, en partie, qu’ils n’ont marqué en tout et pour tout qu’un seul petit but durant le mois d’octobre pour deux points pris sur les huit possibles. Ajoutez à cela, les indisponibilités d’Aguilar et Faure, leurs deux défenseurs et c’est une équipe très handicapée qui reçoit le leader stéphanois. En dépit de toutes ces absences, Thonon reste, malgré tout, invaincu à domicile. Mieux, ils ont fait tomber le leader Le Puy où évolue Frédéric Antonetti et deux équipes qui ne leur réussissaient guère par le passé : Nîmes et l’Olympique Lyonnais de Robert Nouzaret. Enfin, pour ne pas déroger à la tradition d’avant-match, l’entraîneur haut-savoyard a emmené tout son petit monde sur les bords du Lac Léman, au château de Ripail.

THONON-ST ETIENNE (3-3)
Après six mois d’indisponibilité, Pardo effectue son grand retour à la compétition.

Le grand retour de Pardo

Saint-Etienne, malgré une défaite inattendue à Cannes (1-2) lors de la dernière journée, est toujours le leader du groupe A. L’entraîneur polonais de l’ASSE, Henrik Kasperczak, espère une réaction de la part de ses joueurs. Pour cela, il peut compter sur un homme neuf : Bernard Pardo. Arrivé blessé dans le Forez à l’intersaison, l’ancien milieu de terrain brestois effectue ses grands débuts à l’occasion de cette rencontre. Pour cette affiche attendue par tous les Savoyards, on attend la grande foule au stade Joseph-Moynat. Au final, seuls 5 893 spectateurs prennent place dans les tribunes, ce qui constitue une petite déception. La raison en est toute simple : le prix des places s’élève à 150 Francs le ticket. Le trésorier du club peut quand même se frotter les mains, le nombre de spectateurs est quand même multiplié par trois. A match exceptionnel, ambiance exceptionnelle comme le confiait Michel Plumereau peu avant la rencontre à Jean-Philippe Cointot, l’envoyé spécial pour le journal L’Equipe : « Je suis un peu à l’image du lac. Je tempère l’atmosphère quand le besoin s’en fait sentir. Mais avant de recevoir Saint-Etienne, il n’était pas nécessaire de faire monter la température, elle est montée toute seule. Mes joueurs sont extraordinairement motivés pour cette rencontre hors du temps. »

Le temps justement, parlons-en. A Thonon-les-Bains, cela fait deux mois que l’on n’a aperçu la moindre goutte d’eau venant du ciel. Pourtant, quelques heures avant la rencontre, le ciel fait des siennes et la pluie son apparition. Thonon se présente avec une équipe peu expérimentée aux joutes de la Division II. En effet, seuls cinq joueurs parmi lesquels Ondrus, Carlier, De Rocco, Martinez et Bajeot ont un an d’expérience à ce niveau. Chez les Verts, hormis l’Allemand Milewski, blessé, qui se soigne en Allemagne, seuls Oleksiak, à court d’entraînement et Gros, indisponible depuis sa blessure à Istres, manquent à l’appel.

THONON-ST ETIENNE (3-3)
Jean Castaneda, le dernier rempart stéphanois.

Le réalisme stéphanois

Le match débute dans une ambiance de folie mais les Stéphanois anéantissent très vite l’enthousiasme de l’assistance présente. Dès la 10e minute, sur leur première occasion, ils ouvrent le score par Roger Milla. L’attaquant camerounais reprend d’une tête piquée un centre de Ferri monté sur son aile gauche (0-1, 10e). Sept minutes plus tard, sur un centre de Ribar, c’est Bellus, cette fois, d’une belle reprise de volée, qui double la mise pour les Verts (0-2, 17e). Le réalisme est stéphanois : deux occasions, deux buts. En une rencontre, le gardien De Rocco vient d’encaisser plus de buts à domicile que sur l’ensemble du début de saison. Thonon est sonné mais c’est sans compter sur l’orgueil des coéquipiers de l’international tchèque Ondrus. Quatre minutes avant la pause, Carlier, étrangement seul à l’angle de la surface de réparation, reprend un centre de Covacs et redonne espoir à son équipe (1-2, 41e).

THONON-ST ETIENNE (3-3)
Jean-François Daniel, le petit milieu de terrain stéphanois.

La réhabilitation de Thonon

A la reprise, les Thononais démarrent pied au plancher et il ne faut attendre que quatre minutes pour les voir égaliser par Rossi qui reprend un centre de Carlier (2-2, 49e). Décidément, les Verts sont fâchés avec le chiffre 4. Ils concèdent le premier but quatre minutes avant la pause et se font à nouveau surprendre quatre minutes après. Carlier, auteur du premier but, passeur sur le deuxième, se distingue une nouvelle fois en commettant une faute sur Ribar. Penalty ou pas, l’arbitre désigne le rond central. Didier Gilles ne se fait pas prier pour transformer l’essai et redonner l’avantage aux siens (2-3, 56e).

THONON-ST ETIENNE (3-3)
Didier Gilles, auteur d’un but sur penalty.

Mais il était écrit que l’on n’en resterait pas là. Bajeot, d’une belle frappe, trompe Castaneda malheureux de voir le ballon détourné par le dos de Jean-François Daniel . Les deux équipes en restent là. Ce match nul somme toute logique a tenu toutes ses promesses. Les Haut-Savoyards, après avoir frôlé l’abîme, semblent retrouver le chemin des cimes. Les Verts viennent de franchir un nouveau col, un de plus qui mène à la Division I, l’objectif avoué, cela coule de source…

THONON-ST ETIENNE (3-3)
Patrice Ferri s’emploie pour forcer la décision. En vain. Les Verts n’obtiennent qu’un match nul logique.

Buts.- Thonon : Carlier (41e), Rossi (49e), Bajeot (61e); Saint-Etienne : Milla (10e), Bellus (17e), Gilles (56e, s.p.).
THONON : De Rocco – Bajeot (Bulhman, 85e), Ondrus (cap.), Fisson, Covacs – Carlier, Dehouck, Duffour – Martinez, Rossi, Pagano. Entr.: Plumereau.
SAINT-ETIENNE : Castaneda (cap.) – Claveloux, Gilles, Primard, Ferri – Pardo, Daniel, Ribar, Kurbos – Milla, Bellus. Entr.: Kasperczak.

 

Bernard Pardo l’infatigable

A dix-sept ans, le jeune Bernard Pardo joue dans le club de Gardanne, pensionnaire de la Division 4. En 1977-78, repéré par les dirigeants de Boulogne-sur-Mer, club de Division 2, il s’engage en tant que stagiaire. Il n’y reste qu’un an avant de rejoindre, à la demande de José Arribas, un autre club nordiste : Lille. Dans ce club, il effectue ses débuts en professionnel contre… Brest. Malgré de belles promesses, Pardo joue trop peu pour continuer sa progression. Il demande alors à être placé sur la liste des transferts. A l’orée de la saison 1979-80, le club de Brest, alors pensionnaire de Division 2, engage le Méridional pour 50 000 F. Il rejoint dans le Finistère l’ex-Sochalien formé à l’AS Saint-Etienne, Patrick Parizon. Dès sa première saison en Bretagne, Pardo se révèle comme un titulaire indispensable et porte souvent à bout de bras l’entrejeu breton. Cela lui vaut de signer son premier contrat professionnel.

Alain De Martigny, l'entraîneur brestois, est à l'origine de la venue de Bernard Pardo.
Alain De Martigny, l’entraîneur brestois, est à l’origine de la venue de Bernard Pardo.

Champion de France de Division 2 avec Brest

En 1981, Il décroche le titre de champion de France de Division 2 avec le club finistérien. Lors de la saison 1981-82, Alain de Martigny, son entraîneur, lui confie le rôle de demi-défensif. S’il éprouve quelques difficultés à s’adapter à ce poste, il canalise rapidement ses envies offensives pour mieux défendre, ce qui ne l’empêche pas de monter dès que l’occasion se présente. Le 31 octobre 1981, alors qu’il n’a pas encore vingt ans, cet infatigable guerrier au souffle inépuisable inscrit son premier but en professionnel à l’occasion d’un Nice-Brest (2-3).

Cousin avec les Revelli

Un mois plus tard, à l’occasion d’un match opposant Sochaux à Brest, Patrick Revelli, alors remplaçant chez les Lionceaux, ne tarit pas d’éloges à l’encontre du jeune Brestois, qui n’est autre que… son cousin. Les deux hommes sont originaires de Gardanne, commune située dans les Bouches-du-Rhône. Après une prestation convaincante, l’ex-ailier stéphanois clame que Pardo mérite bien une sélection en équipe de France « Espoirs. A Gardanne, la famille Pardo est aussi connue que les Revelli. En effet, en 1958, son père et l’aîné des Revelli, Roland, jouaient dans l’équipe première qui a éliminé Toulouse en 32e de finale de la Coupe de France, soit le tenant de l’épreuve.

NANTES- BREST (0-2)
Bernard Pardo sous les couleurs brestoises

Une victoire contre les Verts la veille de ses 22 ans

Bernard Pardo fête ses 22 ans après une rencontre disputée et gagnée contre… les Verts (4-2) le 18 décembre 1982. Mais à Brest, les joueurs ne jouent pas uniquement au foot. Quelques joueurs s’adonnent également à la chasse dont Pardo. Si Bosser et Le Magueresse chassent ensemble, Pardo, lui, a pour compagnon de chasse non pas un footballeur mais un coureur cycliste : Pierre-Henri Menthéour. La saison 1983-84 n’est pas à la hauteur des espérances brestoises. Pardo et son ancien coéquipier à Lille, Henry sont montrés du doigt. On accuse en effet les deux joueurs brestois de manquer de sérieux les veilles de rencontres de championnat. Blessé par ces accusations, à un an du terme de son contrat, Pardo envisage de quitter le Finistère.

La saison de toutes les galères

Pourtant, il commence la saison 1984-85 avec le club du président François Ivinec. Auteur d’excellentes prestations, à la mi-championnat, il attise déjà les convoitises. Pas moins d’une quinzaine de clubs se disent intéressés par la venue du milieu de terrain brestois. Jusqu’à ce 19 avril 1985. Brest joue contre Strasbourg. A la 50e minute, Pardo inscrit un but de vingt-cinq mètres qui laisse Schuth, le gardien adverse, sans réaction. Il inscrit au passage son cinquième but de la saison pour trente-deux matches joués en tant que titulaire. Mais, à la 70e minute, en évitant un tacle d’un joueur strasbourgeois, il retombe mal sur son genou gauche. Le diagnostic est sans appel : les ligaments croisés sont touchés. Il doit se résoudre à l’opération. Et comme souvent dans pareille situation, c’est le professeur Imbert à… Saint-Etienne qui opère dans ces circonstances. Les spectateurs du stade Francis-le-Blé viennent aussi de voir pour la dernière fois sous le maillot brestois leur précieux milieu de terrain. Par son activité inlassable, il était devenu au fil des ans, le chouchou du public breton.

Proche d’un accord avec Neuchâtel

Avant sa blessure qui va l’éloigner des terrains pendant six mois, Pardo était très proche de donner son accord au club suisse de Neuchâtel entraîné par Gilbert Gress. Monaco et Toulon, deux clubs du Sud de la France, ne laissent pas indifférent le Provençal. Sa longue indisponibilité refroidit cependant les entraîneurs intéressés par ses services. Bon nombre de belles promesses s’envolent. Le 7 mai, dans le groupe B de la Division 2, Saint-Etienne s’impose devant Alès (3-1). Malgré cette victoire, les Verts terminent seconds derrière Nice et doivent disputer les pré-barrages contre Rennes, l’autre second du groupe A de Division 2. Ils tombent à Geoffroy-Guichard (0-2) et doivent repartir pour une saison dans l’antichambre de la Division1. Ce match compte un spectateur attentif : Bernard Pardo.

ST ETIENNE
Bernard Pardo pose sous ses nouvelles couleurs pour la photo officielle.

Contrat de trois ans chez les Verts

Bien que le marché des transferts soit ouvert depuis le 26 avril, le Brestois, au même titre que Zimako ou Kurbos, est toujours sur le marché. L’ASSE, contrairement à beaucoup de ses concurrents, a poursuivi ses contacts avec le joueur. Fin mai, il appose sa signature pour trois saisons avec le club présidé par André Laurent. Elle précède celle de Tony Kurbos en provenance du FC Metz. L’Allemand de Hambourg Milewski complète le recrutement stéphanois. A Saint-Etienne, Bernard Pardo retrouve donc Hervé Revelli, revenu dans la région stéphanoise et employé à la radio locale RLS. Avec un tel recrutement, l’ASSE est logiquement favori de son groupe de Division 2.

Rééducation, golf et pétanque et ciné

Après trois mois de championnat, les Verts font la course en tête. Pardo, lui, a réappris à marcher, courir et frapper dans le ballon sous les ordres de Gérard Forissier, le kiné du club. Entre deux séances de rééducation, outre sa passion pour le cinéma, il initie Thierry Oleksiak au golf du Chambon-sur-Lignon (il est handicap 26) ou Ribar et Gilles à la pétanque. Fin octobre, il obtient le feu vert du service médical stéphanois pour reprendre la compétition. Il dispute deux matches avec l’équipe réserve à Fontainebleau (1-1) et contre Chalon (1-3) aux côtés des Haon, Makita ou encore Moyroud, autre grand blessé stéphanois. Il se sent prêt pour jouer son premier match avec l’équipe de Kasperczak et aider les Verts à remonter en Division 1.

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Bernard Pardo fait ses grands débuts avec les Verts à Thonon.

Retour à la compétition

Ce jour tant attendu, il survient le 2 novembre 1985. Saint-Etienne se déplace à Thonon-les-Bains. Au terme d’un match fou ponctué par six buts (3-3), Bernard Pardo démontre qu’il n’a rien perdu de ses qualités. France-Football lui attribue la note maximale de 5, soit celle du meilleur Stéphanois.

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L’Equipe du 8 novembre 1985

Avec un milieu de terrain composé de Peycelon, Pardo, Daniel et Ribar, les Verts semblent avoir trouvé l’équilibre gagnant. Pardo, par sa personnalité et son rôle de patron naturel dans l’axe central de l’entrejeu, impulse une énergie nouvelle.

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L’ex-Brestois s’impose dès les premiers matches avec les Verts.

Les Verts retrouvent la Division1

Au terme de cette saison, les Verts retrouvent la Division 1 deux ans après l’avoir quittée. Pardo se plaît à Saint-Etienne et souhaite poursuivre l’aventure. Mais des problèmes d’ordre personnel le contraignent à changer d’air. Toulon se met sur les rangs pour recruter le milieu stéphanois. Malgré des négociations serrées entre les dirigeants des deux clubs, le 2 mai 1986, un accord intervient. Il quitte donc le Forez un an après son arrivée. L’attaquant toulonnais Alain Bénédet fait le chemin inverse.

Thierry CLEMENCEAU

A lire également : Alpsteg, un montagnard dans le Forez
http://surlaroutedesverts.blogs.lequipe.fr/?tag=thonon-les-bains

 

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Saint-Etienne-Rennes : la folle semaine stéphanoise

Vendredi à 20 h 30, l’AS Saint-Etienne accueille le Stade Rennais pour le compte de la 34e journée du championnat de Ligue 1. En 1957, le club dirigé par Pierre Faurand, remportait son premier titre de champion de France. Battus pour la première fois de la saison à Rennes (1-0) le 2 décembre 1956, les Stéphanois avaient conclu celle-ci contre les Bretons (2-0) au stade Geoffroy-Guichard. Je vous invite à revivre cette semaine riche en évènements. Bonne lecture.

 

Les Verts 1957
L’AS Saint-Etienne champion de France 1957

La folle semaine stéphanoise

 

Dimanche 12 mai 1957 : en route vers le titre

Il est 16 h 45. Saint-Etienne obtient un match nul à Strasbourg (1-1) et s’assure, à une journée du terme du championnat de Division 1, le titre de champion de France. Cela faisait 25 ans que le club rêvait d’inscrire cette ligne à son palmarès. Au stade de la Meinau, Jean Snella, au coup de sifflet final, ne peut retenir ses larmes. M. Fontanilles, le vice-président du club, euphorique, souhaite repartir immédiatement dans la Loire. Son capitaine, René Domingo, le dissuade. Finalement, les futurs champions de France passent la nuit dans la capitale alsacienne.

Saint-Etienne revient de Strasbourg avec un résultat nul (1-1) qui lui garantit le titre de champion de France.
Le 12 mai, Saint-Etienne revient de Strasbourg avec un résultat nul (1-1) qui lui garantit le titre de champion de France.

Lundi 13 mai : petite excursion en Moselle

La délégation stéphanoise effectue un court déplacement de Strasbourg à Merlebach où elle doit disputer un match amical contre l’équipe entraînée par Henri Hiltle.

Mardi 14 mai : le retour des héros

Aux alentours de 15 heures, le train en provenance de Merlebach est attendu par plusieurs milliers de supporters. Ils veulent fêter leurs héros comme il se doit.

A leur descente du train, joueurs et dirigeants sont acclamés, embrassés et même bousculés par la foule. M. de Fraissinette, le maire de la ville, également présent, a du mal à se frayer un passage pour remettre à Jean Snella et René Domingo, le capitaine, deux belles gerbes de fleurs en signe de remerciements.

Retour de Strasbourg

Après ce bain de foule, les joueurs filent au stade Geoffroy-Guichard se faire dispenser quelques soins et massages suite au match musclé disputé contre les Alsaciens.

Mercredi 15 mai : Repos des guerriers

Les joueurs profitent d’une journée de repos après leur périple dans l’Est de la France. Mais Jean Snella, entraîneur avisé, prépare déjà le match contre Rennes. Il est d’ailleurs soucieux. L’objet de ses inquiétudes concerne ses internationaux militaires. En effet, l’équipe de l’Armée doit disputer un match le dimanche à Vichy et René Ferrier, Rachid Mekloufi et Jean Oleksiak, sous les drapeaux, y sont conviés. Cette convocation les priverait de la fête prévue le dimanche contre Rennes. Le club souhaite, afin de ne pas fausser le championnat, que ses joueurs soient présents au stade Geoffroy-Guichard.

Extrait du livre "Les objets de la légende"
Extrait du livre « Les objets de la légende »

Ce mercredi, un autre évènement est à signaler. Les plans de transformation du stade Geoffroy-Guichard sont adoptés par le Comité directeur de l’AS Saint-Etienne. Dès le lendemain du dernier match de championnat contre Rennes, la construction de gradins dont la capacité sera de 22 000 places débutera. Dès le mois de septembre, la capacité du stade sera ainsi portée à 40 000 places.

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Les joueurs stéphanois admirent la maquette du futur stade Geoffroy-Guichard. Un stade digne du champion 1957.

 Jeudi 16 mai : les incertitudes planent

Tout ce petit monde se retrouve au stade pour une séance d’entraînement. Tous sauf un : Bernard Lefèvre souffre d’une élongation à la cuisse. Sa participation au match contre Rennes est incertaine.

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Autre « joueur-spectateur » de cette reprise, le stratège hollandais Cornelius (Kees) Rijvers, blessé à une cheville. Fin avril, il avait annoncé à ses dirigeants qu’à l’issue de la saison, il quitterait le Forez pour rejoindre Rotterdam. S’il devait renoncer à cette rencontre, la déception serait énorme. Ce dimanche, il souhaite faire ses grands adieux au public de Geoffroy-Guichard et fêter avec lui le titre acquis à Strasbourg en début de semaine. Il lui tient également à coeur d’aider ses camarades à inscrire quelques buts et remporter ainsi le Challenge Martini et la prime de 500 000 F. qui récompense la meilleure attaque du championnat. Cette saison, les Verts ont fait trembler les filets adverses 86 fois et sont à égalité avec le RC Paris.

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Vendredi 17 mai : dans l’attente des bidasses

M. Fontanilles, vice-président de l’ASSE, déclare : « Nous ne saurons en effet que samedi si nous pouvons disposer de nos militaires Ferrier, Mekloufi, Michel Tylinski et Oleksiak qui sont menacés de ne pas obtenir de permission sous prétexte qu’il faut les laisser au repos en vue des prochains matches de l’Armée Française en Grèce. Nous avons d’ailleurs alerté le Groupement en lui signalant que le championnat risquait d’être faussé pour cette ultime journée. » (propos relatés dans L’Equipe du 18 mai).

équipe de France Militaires

Samedi 18 mai : les incertitudes demeurent

Rennes ne connaît pas les mêmes problèmes et lutte pour se maintenir en Division 1. Depuis le 27 janvier, le club breton n’a perdu que deux de ses onze derniers matches (à Lens et Valenciennes). Le 2 décembre 1956, les hommes d’Henri Guérin ont été les premiers à infliger une défaite aux futurs champions de France lors des matches allers (1-0). L’entraîneur rennais doit faire face à un forfait de dernière minute : Legagnoux, victime d’un deuil familial, est remplacé par le jeune stagiaire Antoine Pascual.

Snella à l'entraînement avec Fouillen et Wicart - Copie

A l’ASSE, Snella peut compter sur Lefèvre, remis de sa blessure. En revanche, Rijvers est toujours incertain. Ses militaires Mekloufi et Ferrier sont arrivés dans la journée mais n’ont toujours pas l’autorisation de disputer la dernière rencontre de championnat.

Dimanche 19 mai : La fête aux champions

Jour de fête à Saint-Etienne. Il est un peu plus de midi quand le président Faurand décroche son téléphone. Le but de son appel est d’obtenir l’autorisation des responsables de l’équipe de France militaire pour que ses deux bidasses puissent disputer ce dernier match. L’homme se fait insistant et obtient finalement l’accord attendu. Seul Michel Tylinski manque à l’appel, remplacé par Peyroche. Kees Rijvers, ne veut pas être le grand absent de la journée. Il plaide sa cause auprès de son entraîneur qui, bien que réticent, lui accorde sa bénédiction.

BOBET ET MEKHLOUFI A L'EQUIPE
Mekloufi de passage au journal L’Equipe.

Ce dimanche après-midi, les quelques averses ne freinent en rien l’enthousiasme des supporters stéphanois venus en nombre. En effet, ils sont 19 761 à venir fêter leurs nouveaux champions. Au cours de cette saison, 281 203 spectateurs se sont acquittés d’un billet aux guichets du stade, soit une moyenne de 16 539 spectateurs par match.

oleksaik (jean), snella (jean), domingo (rene), abbes (claude), n'jo lea (eugene), tylinski (richard), ferrier (rene), lefevre (bernard), peyroche (georges), mekhloufi (rachid), goujon (yvon), rijvers (kees), wicart (françois)
Saint-Etienne-Rennes : Jean Oleksiak, Jean Snella, René Domingo, Claude Abbes, Eugène Njo’Léa, Richard Tylinski, René ferrier, Bernard Lefèvre, Georges Peyroche, Rachid Mekhloufi, Yvon Goujon, Kees Rijvers, François Wicart.

Avant le coup d’envoi, les Rennais ne veulent pas être en reste. Antoine Cuissard, leur capitaine et ancienne figure emblématique de l’ASSE, offre au capitaine René Domingo une gerbe de glaïeuls rouges. C’est dans cette ambiance des grands jours que Stéphanois et Rennais disputent cette rencontre aux enjeux très différents. Pascual a la lourde tâche de marquer le « cerveau » de l’attaque stéphanoise, Kees Rijvers. A la 7e minute, Cuissard, par son abattage et sa clairvoyance, se rappelle au bon souvenir du public stéphanois en expédiant un tir sur le montant gauche de Claude Abbes.

ST ETIENNE-RENNES
René Domingo, le nouveau champion de France, au côté du Rennais et ancien capitaine stéphanois, Antoine Cuissard.

Ensuite, les Rennais qui jouent face au vent, bien que méritants et courageux, souffrent ; son ailier gauche Stan Dombeck, touché à la cheville droite (10e), joue sur une jambe. A la 21e minute, Imbernon commet une faute sur Lefèvre dans la surface de réparation. Le penalty est transformé par René Ferrier (1-0). Galvanisés par ce premier but, les joueurs de Snella inquiètent à plusieurs reprises Pinat par Lefèvre (22e), Mekloufi (27e et 30e) et Njo-Léa (42e).

Les attaquants Rachid Mekloufi et Eugène Njo-Léa ont inscrit 54 des 88 buts stéphanois.
Les attaquants Rachid Mekloufi et Eugène Njo-Léa ont inscrit 54 des 88 buts stéphanois.

Après la reprise, Saint-Etienne contrôle la partie et Rijvers en profite pour transpercer la défense bretonne pour finalement tromper une seconde fois Pinat (2-0, 64e). Rennes tente bien de réagir par son duo Mahi-Cuissard… en vain. Ce dernier, sans une belle intervention de Claude Abbes, manque de réduire le score. M. Barberan, l’arbitre de la rencontre, siffle la fin du match. Saint-Etienne clôture dignement une saison remarquable.

Kees Rijvers a réussi ses adieux au public de Geoffroy-Guichard.
Kees Rijvers, le maître à jouer stéphanois, a réussi ses adieux au public de Geoffroy-Guichard.

Pour la première fois de son histoire, Saint-Etienne est champion de France de Division 1 avec 49 points devant Lens (45). Il est, après Bordeaux (51 points en 1950), le meilleur champion de France d’après-guerre.

Il s’adjuge également le Challenge Martini qui récompense la meilleure attaque. Le RC Paris s’étant incliné 2-0 à Lens, les Verts ont inscrit au cours de cette saison 1956-57, la bagatelle de 88 buts contre 86 aux Parisiens. Ils font mieux que Reims en 1955 (78 buts) et en 1953 (86) et presque aussi bien que Reims en 1949 (90 buts) et Lille en 1946 (89 buts). Eugène Njo-Léa et Rachid Mekloufi ont inscrit 54 des 88 buts stéphanois.

Les Rennais, quant à eux, doivent passer par les barrages s’ils veulent se maintenir en Division 1.

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Le soleil brille à nouveau sur Geoffroy-Guichard. C’est le moment que les joueurs stéphanois choisissent pour effectuer un tour d’honneur et remercier leur fidèle public. Après ce moment intense de communion, ils se réunissent dans le rond central encerclés par tous les jeunes du club, des minimes aux juniors, qui leur offrent des fleurs. Un groupe de supporters remercie également Kees Rijvers pour l’ensemble de son oeuvre sous le maillot vert et lui offre une lampe de mineur, symbole fort de l’activité de la ville. L’émotion est au rendez-vous.

Mais dès leur retour aux vestiaires, la pluie sévit à nouveau. Ce qui fait dire à Eugène Njo-Léa : « Cette fois, notre titre est bel est bien arrosé ! »

Après le match, les joueurs et dirigeants stéphanois se dirigent vers l’Hôtel de Ville où une réception en leur honneur les attend. M. Fraissinette. Durant la semaine, il avait préparé l’évènement à travers une campagne d’affichage dans toute la ville.

Extrait du livre : "Les Verts, les objets de la légende"
Extrait du livre : « Les Verts, les objets de la légende »

Un au-revoir émouvant

Il s’ensuit alors un dîner offert par les dirigeants au Chambon. Kees Rijvers a réussi ses adieux devant son public. Au cours de ce dîner, il reçoit de ses coéquipiers un chronographe en or sur lequel est inscrit : « A Kees, les joueurs et l’entraîneur de l’AS Saint-Etienne, champion de France 1956-57« . Bel hommage pour ce gentleman qui a toujours été un équipier modèle.

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Lors de cette soirée, René Domingo et Claude Abbes, au nom de tous leurs camarades, ont rédigé un petit mot qu’ils adressent à leur entraîneur en lui offrant un magnifique fauteuil en cuir : « En souvenir de cette saison inoubliable, pour nous tous, et pour vous remercier de nous avoir conduits à ce titre tant désiré. En souhaitant que vous trouviez dans ce fauteuil tout le repos et le délassement nécessaires pour la préparation de nouveaux succès en 1957-58, 1958-59, etc. Signé : tous les joueurs ayant participé à ce championnat. »

Jean Snella, avec cette équipe qui n’a pas vingt-cinq ans de moyenne d’âge, a donné à Saint-Etienne son premier titre : celui de champion de France. Cela valait bien un discours.

Th. Clemenceau

19 mai 1957. Saint-Etienne-Rennes : 2-0
Buts.- Saint-Etienne : Ferrier (21e, s.p.), Rijvers (64e).
Saint-Etienne : Abbes – Peyroche, R. Tylinski, Wicart – Domingo, Ferrier – Goujon, Mekloufi, Njo-Léa, Rijvers, Lefèvre. Entr. : Snella.
Rennes : Pinat – Poulain, Boutet, Cueff – Imbernon, Le Drenn – Mahi, Cuissard, Meano, Pascual, Dombeck. Entr.: Guérin.

couv 14 MAI 57

Reims-Saint-Etienne : le Champagne Vert

Ce dimanche 13 avril, le Stade de Reims accueille l’AS Saint-Etienne pour le compte de la 33e journée du championnat de Ligue 1. Fin septembre 1956, Saint-Etienne, leader de Division 1, se déplace chez son dauphin rémois, au stade Auguste-Delaune, pour y disputer un match de légende. Bonne lecture agrémentée de quelques bulles.

 

Pétillant comme du Champagne

30 septembre 1956. Reims-Saint-Etienne : 4-5.

La Champagne est en ébullition en cette période de vendanges. Ce dimanche 30 septembre, le stade Auguste-Delaune affiche complet. Le précédent record à Reims est détenu par un certain… Sedan-Saint-Etienne (1-3) en Coupe de France disputé le 25 février 1951. Ce jour-là, 22 046 spectateurs s’étaient acquittés du précieux sésame.

RENCONTRE SNELLA/BATTEUX
Reims-Saint-Etienne ou Batteux (à droite) contre Snella (à gauche).

Ce Reims-Saint-Etienne, c’est le second qui affronte le premier. Après six journées de championnat, un petit point sépare les deux équipes au classement. L’ASSE compte cinq victoires et un nul ; seuls Nice en 1955 et Roubaix en 1951 avaient fait mieux. Les hommes de Jean Snella ont de la dynamite dans les jambes : 26 buts marqués en six matches soit une moyenne de 4,33 par rencontre. Pourtant, le meilleur buteur du championnat se nomme Just Fontaine, arrivé à l’intersaison de Nice. Le digne successeur de Raymond Kopa parti au Real Madrid totalise 10 buts, soit deux de plus que Mekloufi (8) et trois de plus que Njo-Léa (7). Autre recrue de choix pour les Rémois, Jean Vincent transfuge de Lille. En revanche, Reims possède la meilleure défense avec seulement quatre buts encaissés contre neuf aux Stéphanois.
Le mardi précédant la rencontre, les Rémois ont révisé leurs gammes au… Portugal. En effet, les hommes d’Albert Batteux ont répondu favorablement à l’invitation du club de Belenense pour l’inauguration du stade de Reatelo à Lisbonne. Malgré une défaite 2-0, les Rémois espèrent bien être pétillants pour le sommet de Division 1 et poursuivre sur leur lancée après leur probante victoire 4-0 à Sedan, le détenteur de la Coupe de France.

 

Oleksiak obtient une perm’ du Bataillon de Joinville

Snella, de son côté, ne connaît pas les mêmes problèmes. Inquiet en début de semaine, il sait qu’il pourra compter sur Kees Rijvers et Eugène Njo-Léa, et reconduire l’équipe vainqueur à Sedan (6-2) lors du dernier déplacement. Autre certitude, le milieu Jean Oleksiak, sous les drapeaux au Bataillon de Joinville, a obtenu une dérogation d’une journée supplémentaire pour rejoindre sa caserne et sera également du déplacement. Domingo et ses coéquipiers se déplacent donc confiants en Champagne. Pour joindre l’utile à l’agréable, les dirigeants stéphanois ont prévu une coupure dans le voyage avec un crochet par la capitale le temps d’un après-midi.

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Les deux capitaines : Robert Joncquet (à gauche) et René Domingo (à droite)

Duels d’internationaux avant France-Hongrie

Pour assister au match, 15 318 spectateurs sont présents parmi lesquels Paul Nicolas. Le directeur de l’équipe de France a effectué le déplacement au stade Auguste-Delaune. Plusieurs joueurs sont en balance pour un poste de titulaire en équipe de France, notamment Rachid Mekloufi (20 ans) et Léon Glovacki pour celui d’inter droit. Il est probable que le plus convaincant sera sélectionné pour le match France-Hongrie du 7 octobre à Colombes. Avant ce rendez-vous, le Stéphanois a déjà reçu sa convocation pour rejoindre la capitale dès le mardi en vue de participer au stage de l’équipe de France Espoirs.

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Claude Abbes intervient énergiquement sous les yeux de Jean Oleksiak.

Les Verts frappent d’entrée

Ce dimanche après-midi, il ne fallait pas arriver en retard au stade Auguste-Delaune. Moins d’une minute après le coup d’envoi donné par M. Guigue, l’arbitre marseillais de la rencontre, Njo-Léa, porte la première estocade. Bien servi par Lefèvre, il se débarrasse du défenseur international Robert Jonquet, peu à son aise en raison d’un état grippal, et ouvre la marque à la surprise générale (0-1, 1ère). Les Stéphanois ne pouvaient rêver de meilleur départ. Les Rémois, assommés par cette entame de match, se reprennent bien et après un quart d’heure de jeu, égalisent par l’inévitable Just Fontaine, bien aidé par un plongeon plus qu’hasardeux du gardien Claude Abbes (1-1, 17e).

Eugène Njo-Léa ouvre le compteur-buts d'une rencontre riche en réalisations.
Eugène Njo-Léa ouvre le compteur-buts d’une rencontre riche en réalisations.

Fontaine-Mekloufi : duel de buteurs

Cinq minutes plus tard, ce même Fontaine trompe une nouvelle fois Abbes, bien peu inspiré (2-1, 17e). Mais les poulains de Jean Snella ne lâchent rien et le stratège hollandais Kees Rijvers remet les deux équipes à égalité (2-2, 25e). Le match tient toutes ses promesses. Deux minutes plus tard, Mekloufi lancé en profondeur par Wassmer, y va de son petit but et trompe Jacquet, sans réaction (2-3, 27e). Mais les Rémois répliquent une nouvelle fois par la nouvelle idole d’Auguste-Delaune, Just Fontaine. D’un tir puissant en pleine lucarne, il réalise un triplé et accentue son avance sur Mekloufi au classement des buteurs (3-3, 35e). La mi-temps est sifflée sur ce score de parité.

Just Fontaine, Monsieur Buts du Stade de Reims trompe Claude Abbes.
Just Fontaine, auteur d’un triplé, surprend une nouvelle fois Claude Abbes.

Les deux équipes reviennent sur le terrain avec les mêmes intentions. Mekloufi, plus dans un rôle d’avant-centre que de numéro 8 a permuté avec Njo-Léa. Sur un contre rondement mené par leur meneur de jeu Kees Rijvers, Mekloufi prend toute la défense rémoise de vitesse pour s’en aller inscrire le quatrième but des Verts (3-4, 73e). Saint-Etienne croit alors tenir sa victoire mais Glovacki, d’une belle tête plongeante remet une nouvelle fois les deux équipes à égalité (4-4, 84e).

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L’ailier stéphanois Bernard Lefebvre (à droite) est aux prises avec le Rémois Raymond Cicci (à gauche).

Moins d’une minute après cette égalisation, les Rémois repartent à l’assaut des buts adverses. Vincent et Fontaine créent la panique dans la défense stéphanoise. Glovacki, de la tête, pense donner la victoire aux siens mais l’homme en noir, bien placé et sûr de lui, refuse le but, estimant que le ballon n’a pas franchi la ligne. Les Rémois expriment alors leur colère se sentant lésés après la même décision pour un hors-jeu en première mi-temps (but refusé à Hidalgo).

 

Mekloufi marque des points

Les dernières minutes sont intenses. Reims croit même à la victoire quand sur un centre de Fontaine, Glovacki, encore lui, frappe à nouveau le cuir de la tête. But ? non… Abbes, d’un réflexe relevant du miracle, détourne en corner. Le gardien stéphanois termine beaucoup plus fort la rencontre qu’il ne l’a entamée. On s’achemine alors vers un match nul. Les Verts se projettent une dernière fois vers l’avant : Njo-Léa résiste à Jonquet, et sur une passe de Tylinski, l’opportuniste Mekloufi s’offre un troisième but personnel et assène le coup de grâce. Les Rémois sont décontenancés (4-5, 90e). Ce dimanche, à Reims, les deux équipes ont montré une belle image du football français.

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Saint-Etienne, avec cette victoire en terre champenoise, confirme qu’elle est bien la meilleure équipe du moment. Les Stéphanois avec ces deux points de plus, se posent d’ores et déjà en candidats au titre de champion de France. Leur jeu basé sur le mouvement et la vitesse laisse augurer de belles choses avec, notamment à la manoeuvre, le petit international hollandais Kees Rijvers.

Just Fontaine et Rachid Mekloufi, avec trois buts chacun, continuent leur duel à distance : 13 pour le Rémois, 11 pour le Stéphanois.
Albert Batteux, très sportivement, reconnaît : « Saint-Etienne a très bien joué. Notre défense a flanché trop fréquemment et puis nous avons manqué de réussite. Nous avons souvent dominé et trop souvent aussi, nous avons été victimes de cette domination. »

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Claude Abbes, pas toujours très heureux, détourne magistralement une tentative de Glovacki.

Jean Snella, tout heureux de ce succès, avouait : « Même si nous avions fait match nul, même si nous avions été battus, je serais content car nous avons joué comme j’entends que nous jouions toujours, en attaque surtout. Ce ne sont ni le résultat, ni le succès qui comptent pour moi mais l’esprit dans lequel ils ont été obtenus. »
Paul Nicolas, de son côté, déclare au quotidien L’Equipe daté du 1er octobre : « Entre Mekloufi et Glovacki, il y a eu aujourd’hui la différence de l’efficacité. Autant le petit Stéphanois m’avait déçu à Nancy, autant aujourd’hui, il m’a fait bonne impression. Glovacki a été, à mon sens, moins bon. Quant à Fontaine, il est vraiment, à l’heure actuelle, dans une période de réussite extraordinaire et c’est un gros atout pour un avant-centre.«  

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L’Equipe du 1er octobre 1956

Mais un autre joueur stéphanois a également séduit le sélectionneur national : René Ferrier. Âgé de 19 ans, ce demi a conquis Nicolas tant par sa clairvoyance et son abattage que par son aisance technique.

Eugène Njo-Léa, premier buteur de la rencontre (au premier plan) assis à côté de René Ferrier, auteur d'un match solide.
Eugène Njo-Léa, premier buteur de la rencontre (au premier plan) assis à côté de René Ferrier, auteur d’un match solide.

Buts.- Reims : Fontaine (17e, 21e, 35e), Glovacki (84e) ; Saint-Etienne : Njo-Léa (1ère), Rijvers (25e), Mekloufi (27e, 73e, 90e).
Reims : Jacquet – Zimny, Joncquet, Schollammer – Davanne, Cicci – Hidalgo, Glovacki, Fontaine, Barotto, Vincent. Entr. : Batteux.
Saint-Etienne : Abbes – Wicart, Tylinski, Wassmer – Domingo, Ferrier – Oleksiak, Mekloufi, Njo-Léa, Rijvers, Lefèvre. Entr.: Snella.

Le 2 octobre, le comité de sélection annonce les joueurs retenus pour affronter la Hongrie en amical à Colombes. L’AS Saint-Etienne ne compte qu’un seul appelé : Rachid Mekloufi contre trois à Reims : Jonquet, Fontaine et Vincent.

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L’Equipe du 2 octobre 1956

 Vous reprendrez bien quelques bulles…

♦ Plusieurs entraîneurs ont dépassé les 500 matches sur un banc de Division 1. Parmi eux, Albert Batteux (Reims et Saint-Etienne) : 656 ; Jean Snella (Saint-Etienne), 567 ; Robert Herbin (Saint-Etienne), 528.

♦ Lors de la clôture du championnat de Division 1 entre Reims et Saint-Etienne (3-2) le 19 juin 1976, Dominique Vézir fête son premier match en Division 1. A cette occasion, il a inscrit également son premier but sous les couleurs stéphanoises (9e) à ce niveau.

24 635 spectateurs ont fait le déplacement au stade Auguste-Delaune, ce qui constitue un record ! Parmi cette assistance, on dénombre pas moins de 5 000 supporters des Verts.

 

La vidéo

http://video.lequipe.fr/video/21a52963b25s.html

Une vidéo Football mise en ligne le 16/02/2013
Le Stade de Reims reçoit l’AS Saint-Etienne dimanche (17h00) au stade Auguste-Delaune. Une affiche particulière entre deux équipes qui ont écrit l’histoire du football français.

 

La phrase

« Vous savez, si vous ne voulez plus de Revelli, ne vous gênez pas, nous aimerions bien le prendre« . De Raymond Kopa à Roger Rocher le 20 mars 1971, après le match Reims-Saint-Etienne (2-2)

 

Reims-Saint-Etienne en chiffres

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Le Stade de Reims (1956 et 1959) et l’AS Saint-Etienne (1976) ont hissé leurs clubs en finale de la Coupe des Clubs Champions. Leurs entraîneurs respectifs, Albert Batteux pour Reims en 1956 et Robert Herbin pour Saint-Etienne en 1976, avaient le même âge lors de la finale : 37 ans.

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Entre le 2 janvier et le 15 avril 1949, Reims a gagné dix matches de suite (28 buts pour 6 contre). Saint-Etienne fit de même (28 buts pour 4 contre), entre le 8 mars et le 10 juin 1970. Les Verts avaient déjà accumulé 8 victoires du 26 août au 4 novembre 1956.

Saint-Etienne-Nice : jour de retrouvailles

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Ce dimanche 6 avril, les Verts de Saint-Etienne accueillent les Aiglons niçois en championnat. Après leur belle victoire au stade de Gerland lors du derby, les hommes de Galtier entendent maintenir leur avance sur leurs poursuivants.

En 1957, après un transfert à rebondissements, le jeune Robert Herbin joue son premier match contre Nice. En octobre 1971, Jean Snella  et Hervé Revelli, respectivement entraîneur et avant-centre niçois, reviennent pour la première fois à Geoffroy-Guichard. Ce même jour, Christian Lopez effectue ses grands débuts en Vert. Bonne lecture.

 

Herbin enfin !

29 septembre 1957. Saint-Etienne-Nice : 1-1. Ce samedi 29 septembre, Saint-Etienne reçoit l’OGC Nice. Les Verts sont invaincus depuis le début de la saison. Ils comptent un point d’avance sur leur hôte du jour au classement (8 contre 7). A cette occasion, Jean Snella titularise pour la première fois Robert Herbin, sa jeune recrue, afin de dynamiser son équipe.

Robert Herbin et Georges Bereta à l'entraînement.
Robert Herbin et Georges Bereta à l’entraînement.

La Ligue donne son feu vert

Depuis le 20 septembre et la validation par la Ligue nationale professionnelle de son transfert du Cavigal de Nice à Saint-Etienne, le jeune Niçois peut jouer avec l’AS Saint-Etienne (voir le post intitulé So Nice, novembre 2013).

Robert Herbin attend le feu vert de la Ligue pour faire ses grands débuts avec les Verts.
Robert Herbin attend le feu vert de la Ligue pour faire ses grands débuts avec les Verts. En attendant, il suit attentivement Saint-Etienne-Glasgow Rangers sur le bord du terrain.

Tout semble s’accélérer pour lui qui évoluait il y a quelques mois encore au Cavigal de Nice. Le 25 septembre, Jean Snella hésite à le lancer contre les Glasgow Rangers en match retour de la Coupe des Clubs Champions. Finalement, à dix-huit ans, Herbin fait ses grands débuts quatre jours plus tard contre… l’OGC Nice.

Document : Musée des Verts.
Document : Musée des Verts.

Premiers pas en Division 1

Ce 29 septembre, le benjamin des champions de France ne déçoit pas les 18 359 spectateurs présents à Geoffroy-Guichard. Pour ses grands débuts en Vert, il est nullement impressionné comme le décrit le quotidien L’Equipe dans son édition du 30 septembre :

Bons début de Herbin

Les Stéphanois entament bien la rencontre. Après deux minutes de jeu, Mekloufi trouve la barre de Lamia. A la 14e minute, le même Mekloufi, bien lancé par Oleksiak, ouvre le score en inscrivant dès la 14e minute un but par l’inévitable Mekloufi. A la 47e minute, Barrou se joue des frères Tylinski et égalise pour Nice (1-1). La fin de match est débridée, chaque équipe tente de forcer la décision mais le score en reste là.

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Les Verts viennent de disputer leur septième match durant ce mois de septembre. Après sept journées de championnat, les Verts n’ont toujours pas gagné sur leur pelouse, obtenant même avec ce résultat un quatrième match nul consécutif à domicile. La conclusion revient à celui que l’on compare déjà à Jonquet ou à Bonifaci, l’ancien joueur de Nice du début des années 50. Avec un caractère déjà bien trempé, il ne cache pas son plaisir d’être à Saint-Etienne : « Je ne suis pas venu à Saint-Etienne pour admirer le paysage. J’y suis pour y faire le métier que j’ai définitivement choisi. »

Robert Herbin, après ses grands débuts en Division 1 avec Saint-Etienne.
Robert Herbin, après ses grands débuts en Division 1 avec Saint-Etienne.

Buts.- Saint-Etienne : Mekloufi (14e) ; Nice : Barrou (47e).
Saint-Etienne : Abbes – M. Tylinski, R. Tylinski, Wicart – Herbin, Domingo – Goujon, Mekloufi, Njo-Léa, Oleksiak, Nyers. Entr. : Snella.
Nice : Lamia – Martinez, Mugnani, Gonzalès – Ferry, Milazzo – Foix, Ujlaki, Barrou, Muro, Nurenberg. Entr. : Luciano.

 

Un match pas comme les autres

Le 24 octobre 1971, Saint-Etienne s’impose à Marseille (3-2). Un mois plus tard, les Stéphanois accueillent l’OGC Nice. Durant ce laps de temps, les coéquipiers de Bereta n’ont pas confirmé leur succès au stade Vélodrome. Un seul petit point glané à Angers au cours des trois derniers matches : le bilan est donc maigre. Malgré cela, cette rencontre entre Stéphanois et Niçois revêt un caractère particulier.

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Programme du match (document Musée des Verts)

Jean Snella, l’homme qui a apporté la culture du beau football à l’ASSE en même temps que ses premières lettres de noblesse, revient pour la première fois dans une ville qu’il connaît bien. Après un exil au Servette de Genève durant quatre ans, il revient en France et entraîne désormais l’OGC Nice depuis peu. Son adversaire du jour, l’ASSE, est entraîné par un certain Albert Batteux, son successeur à la direction technique de l’équipe quand il l’a quittée en 1967. Les deux hommes sont des amis de longue date. Ensemble, ils ont dirigé l’équipe de France à la Coupe du monde en Suède en 1958. Ce sera le premier affrontement entre les deux entraîneurs. C’est aussi la garantie d’assister à un beau spectacle tant les deux entraîneurs sont des amoureux du beau jeu.

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Albert Batteux à (droite) a succédé à Jean Snella (à gauche).

Autres retrouvailles : celles des frères Revelli qui défendaient, la saison passée, les mêmes couleurs, celles de l’AS Saint-Etienne. En effet, Hervé, transféré à Nice fin juin (voir post So Nice, novembre 2013), revient lui aussi pour la première fois à Geoffroy-Guichard. Son retour est accompagné de Monsieur Snella, l’entraîneur qui l’a découvert en 1965, alors qu’il n’avait que dix-sept ans. Il occupait alors le poste d’ailier droit. Revelli apprécie énormément Snella et depuis le retour en France de ce dernier, il semble avoir retrouvé la forme. La psychologie de son entraîneur n’y est pas étrangère.

MAGAZINE REVELLI
Hervé et Patrick Revelli adversaires d’un jour.

Un Revelli peut en cacher un autre

La place laissée libre par l’aîné des Revelli a été récupérée par Patrick, le cadet de la famille. Ce duel fratricide promet un match dans le match et pour cause : Patrick, le Stéphanois, est à égalité au classement des buteurs avec Hervé, le Niçois. Les deux totalisent 7 buts chacun. Hervé est international (17 sélections) et avec les Verts, il a remporté quatre titres de champion (1967, 68, 69 et 70) et deux Coupes de France (1968 et 70). Son frère Patrick, qui progresse à pas de géant, n’est à ce jour qu’international Espoirs et compte une seule ligne à son palmarès : la Coupe Gambardella (1970). A 20 ans, ses progrès sont considérables et il s’affirme progressivement dans l’équipe d’Albert Batteux.

Les grands débuts de Christian Lopez

Si ce match est donc celui des grandes retrouvailles, Albert Batteux lance dans le grand bain, un jeune joueur, encore méconnu du grand public : Christian Lopez. Auteur d’excellentes prestations avec l’équipe amateurs des Verts, l’entraîneur stéphanois considère que le moment est venu pour le jeune défenseur, également vainqueur de la Coupe Gambardella en 1970 avec les Merchadier, Santini et autre Synaeghel.

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Christian Lopez et les Stéphanois, vainqueurs de la Coupe Gambardella en 1970 contre Lyon.

Lopez au marquage de… Revelli

Ce dimanche 28 novembre 1971, entre averses et neige, les conditions météorologiques ne sont pas réunies pour disputer un bon match de football. Jusqu’à la mi-journée, nul ne savait si la rencontre allait se dérouler.
Lopez évolue en stoppeur au côté de Herbin, le libero. Il est au marquage… d’Hervé Revelli.
Après vingt-huit minutes de jeu, les Stéphanois, dominateurs, mènent logiquement 1-0 grâce à un exploit technique de leur ailier gauche international Bereta. Il est imité deux minutes plus tard par Salif Keita. Sur un service du même Bereta, le Malien, de la tête, devance Quittet, le capitaine et gardien azuréen (2-0).

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Albert Batteux en discussion avec Georges Bereta et Salif Keita, les deux buteurs de la première mi-temps contre Nice.

Hervé Revelli marque contre les siens

Forts de leurs deux buts d’avance, les Stéphanois baissent le pied et se font rejoindre une première fois par le débutant et malchanceux Lopez. Sur un centre de Huck, plus offensif qu’en première mi-temps, il glisse le ballon dans son propre but. Carnus, le gardien stéphanois, malgré quelques interventions décisives, ne peut rien contre ce coup du sort. La malchance des uns galvanise les autres. Nice en profite et égalise à la suite d’un beau une-deux entre Kaltenbrunner et Revelli. L’ancien avant-centre des Verts, plein de sang-froid, trompe Migeon (2-2). Keita, moins performant en deuxième mi-temps, reçoit quelques sifflets des tribunes. Une habitude pour le pauvre Malien, pourtant auteur jusque-là de seize buts en championnat. A la fin du match, Snella se contentait pleinement de ce match nul contrairement à Batteux, son homologue stéphanois.

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Patrick Revelli a remplacé son frère Hervé au sein de l’attaque stéphanoise.

La grimace des Revelli

Dans le clan des Revelli, les deux frères ne font pas la grimace pour la même raison. Hervé, bien que buteur sur l’égalisation niçoise, se plaint de douleurs aux reins. Patrick, en bon battant qu’il est, ne digère pas que son frère ait marqué un but contrairement à lui. Le cadet des Revelli repart à Nice avec une unité de plus (8 buts contre 7).

Dans son édition du 30 novembre, Hervé confie à Robert Vergne, l’envoyé spécial pour le journal L’Equipe : « Et bien, je suis très fier de Patrick. Il me semble qu’il a très bien tenu son rôle ; d’ailleurs, mes camarades de la défense peuvent en témoigner , il est hargneux, combatif, « empoisonnant » en somme ! » Ce à quoi Patrick a répondu : « Hervé, ah le s….. : sans lui, on aurait gagné ! » Les deux frères ne cachent pas à la fin de la rencontre leur désir d’être à nouveau réunis sous le même maillot. Il faut dire qu’ils n’ont évolué qu’une seule fois ensemble sous le maillot Vert, c’était lors de la saison 1970-71 et une victoire 2-1 à Ajaccio.

Bons débuts de Lopez

Le jeune Christian Lopez, malgré ses déboires sur le premier but niçois, réussit ses débuts avec l’équipe professionnelle. Excellent en première mi-temps, il a le malheur de se faire une entorse au genou qui le prive du match amical à venir entre l’ASSE et le Bataillon de Joinville, deux équipes auxquelles il appartient. En effet, joueur de l’ASSE, il effectue son service militaire au Bataillon.

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Le jeune Lopez a marqué des points pour son premier match avec les professionnels.

Quelques minutes après la fin du match, Jean Snella n’oublie pas d’aller saluer ses anciens protégés dont Robert Herbin et Georges Bereta, entre autres.
Enfin, pour conclure cette rencontre pas comme les autres, Roger Rocher, le président stéphanois, remet à son ancien entraîneur, lors d’une réception privée, un diplôme d’honneur pour sa contribution au premier titre de champion de France du club en 1957.

Buts.- Saint-Etienne : Bereta (28e), Keita (30e) ; Nice : Lopez (54e, c.s.c.), H. Revelli (68e).
Saint-Etienne : Migeon – Broissart, Lopez, Herbin, Polny – Larqué, Sanlaville – Parizon, P. Revelli, , Keita, Bereta. Entr. : Batteux.
Nice : Baratelli – Vandini, Isnard, Quittet, Chorda – Huck, Jouve – Eriksson, H. Revelli, Kaltenbrunner, Loubet.

 

Le chiffre : 106

Le 19 août 1977, les Niçois de Léon Rossi, emmenés par Huck, Guillou et Bjekovic, s’imposent à Geoffroy-Guichard (1-2). Nice met fin à l’invincibilité des Verts. Le dernier revers des Stéphanois à domicile remontait au… 25 mars 1973, soit 106 matches sans connaître la défaite.

 

La phrase :

« Boudiou ! J’ai encore passé un drôle d’après-midi sur ce terrain du stade Geoffroy-Guichard ! Je vais finir par croire que les Stéphanois veulent ma mort même. « Bobosse » (Bosquier) se met de la partie maintenant ! »

Marcel Aubour (gardien de l’OGC Nice) après Saint-Etienne-Nice : 3-1. (FranceFootball du 27 février 1968)