Toulouse-Saint-Etienne : un exploit sans précédent

Ce samedi 28 février 2015, l’AS Saint-Etienne affronte le Toulouse Football Club. Après leur match nul contre Marseille (2-2) à domicile, les Verts de Christophe Galtier se déplacent en Haute-Garonne avec l’ambition d’y prendre les trois points. Le 22 décembre 1957, les coéquipiers de René Domingo se déplaçaient à Toulouse, le dernier vainqueur de la Coupe de France,  pour y rencontrer une équipe en proie à des doutes extra-sportifs. Récit.

ST ETIENNE 1957
L’AS Saint-Etienne : Debout (de g. à d.) : R. Tylinski, M. Tylinski, Abbes, Wicart, Domingo, Ferrier. Accroupis : (de g. à d.) : Goujon, Mekloufi, Njo-Léa, Oleksiak, Lefèvre.

Le 15 décembre 1957, Saint-Etienne décroche un bon match nul à Angers (2-2) et termine les matches allers invaincu. En Anjou, le jeune Robert Herbin inscrit son premier but avec l’AS Saint-Etienne. « C’était mon premier but, rappelle l’ancien pensionnaire du Cavigal de Nice. Je n’avais pas eu de réussite jusqu’ici. Maintenant, ça va aller. »

« Monte, monte »

Mais Jean Snella, l’entraîneur stéphanois, peut aussi remercier son défenseur Richard Tylinski. Alors que les Verts étaient menés 2 à 1 à deux minutes du coup de sifflet final, Tylinski surgit alors pour égaliser et prolonger ainsi l’invincibilité des siens dans ce Championnat de France. « Je suis content du jeu et du résultat. On me disait sur la fin : « Monte, monte ». Quelque chose m’a dit : « Vas-y ! » Alors j’y suis allé et j’ai réussi », explique le dernier buteur des Verts sitôt la rencontre terminée.

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A la 88e minute, Richard Tylinski, le défenseur stéphanois, inscrit le but égalisateur à Angers (2-2). Il permet à Saint-Etienne de prolonger sa série d’invincibilité.
L'Equipe, 16 décembre 1957.
L’Equipe, 16 décembre 1957.

4 victoires et 13 défaites

A mi-parcours, les Stéphanois comptent 21 points. Ils terminent les matches allers à la 5e place à cinq longueurs du leader rémois. S’ils n’ont pas connu la moindre défaite, ils n’ont gagné que 4 matches et partagé 13 fois les points. Orpheline de son stratège Kees Rijvers reparti dans sa Hollande natale, l’AS Saint-Etienne ne marque plus ou peu. A titre de comparaison, à la fin des matches allers de la saison 1956-57, elle avait inscrit 52 buts. Après le déplacement à Angers, le compteur buts en affiche seulement 28, soit 24 de moins.

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L’Equipe, 17 décembre 1957.

Le meilleur buteur du club s’appelle René Ferrier (5 buts). Eugène Njo-Léa, si prolifique lors de la saison du titre, n’a plus inscrit le moindre but depuis le 24 novembre et le match nul obtenu par les Verts à Sedan (1 à 1). Pour en finir avec les comparaisons, un an plus tôt, Mekloufi et Njo-Léa avaient déjà inscrit 18 buts chacun.

18 DEC 57
L’Equipe, 18 décembre 1957.

Un seul joueur à l’entraînement

Après chaque rencontre dominicale, les joueurs stéphanois se reposent le lundi. Privé de Mekloufi, Richard et Michel Tylinski, Ferrier, Oleksiak et Peyoche, ses militaires partis disputer un match avec l’équipe de l’armée à Sarrebruck, Snella est embarrassé pour diriger sa séance d’entraînement. Et pour cause, seul François Wicart est présent ! Domingo et Herbin sont blessés alors que Njo-Léa est déjà reparti suivre des cours à la Faculté de Droit à Lyon.

Lefèvre en disgrâce

Bernard Lefèvre, arrivé à Saint-Etienne en 1956 en provenance de Lille, n’a plus les faveurs de son entraîneur. Ecarté par Snella depuis le 10 novembre et le match nul contre l’OM (1-1), il ne s’entraîne plus avec ses coéquipiers et son départ est évoqué du côté du stade Geoffroy-Guichard.

L'Equipe, 20 décembre 1957.
L’Equipe, 20 décembre 1957.

 Robert Philippe arrive en prêt

Claude Abbes, héros malheureux du match Angleterre-France (4-0) est absent depuis le 27 novembre. Blessé aux reins, il attend le feu vert du service médical du club pour reprendre le chemin de l’entraînement. Maryan Paszko, son remplaçant, assure parfaitement l’intérim, ce qui n’empêche pas les dirigeants stéphanois de rechercher un troisième gardien au cas où… C’est dans cette optique qu’ils se sont mis d’accord avec leurs homologues strasbourgeois pour accueillir Robert Philippe. Barré par Visioli dans les cages alsaciennes, cet étudiant, âgé de 20 ans, est prêté jusqu’à la fin de la saison.

L'Equipe, 19 décembre 1957.
L’Equipe, 19 décembre 1957.

Le désarroi de M. Puntis

A la veille de recevoir Saint-Etienne, rien ne va plus à Toulouse. Le club haut-garonnais est en effet en proie à de graves difficultés menaçant son existence même. M. Puntis, grand argentier qui préside aux destinées du club depuis son sauvetage à la fin de la saison 1950-1951, est à deux doigts de jeter l’éponge.

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Monsieur Puntis, l’homme au chapeau, menace de quitter le Toulouse Football Club.
L'Equipe, 20 décembre 1957.
L’Equipe, 20 décembre 1957.

Les raisons de son désengagement sont plus morales que matérielles. Jean-Marie Puntis est, semble-t-il, très désabusé par la soudaine désaffection des supporters toulousains se traduisant par une baisse significative des recettes du club. Les supporters ne sont pas satisfaits par la tactique de jeu mise en place par l’entraîneur M. Bigot, ancien joueur stéphanois de 1940 à 1942. En effet, ce dernier privilégie une approche défensive et non offensive comme le souhaiteraient les soutiens du club. Ce désaccord majeur conduit à une désaffection du stade lors des matches du club.

L'Equipe, 20 décembre 1957.
L’Equipe, 20 décembre 1957.

La seconde raison réside dans le conflit ouvert entre M. Puntis et les dirigeants des différents clubs de rugby de la ville. Le TFC utilise de manière exclusive depuis neuf années les terrains du Stadium municipal de Toulouse contraignant les rugbymen, véritables idoles dans la cité rose, à s’exiler en banlieue. Le summum de ce conflit se trouve à un moment précis : pour pouvoir accueillir le match international France-Tchécoslovaquie de rugby, le Stade Toulousain a dû payer pas moins de 300 000 francs au TFC. Ces frais de location restent en travers de la gorge des dirigeants du rugby toulousain. qui attendent avec impatience la fin de l’exclusivité du terrain du Stadium municipal prévu pour cette saison 1957-1958…

L'Equipe, 21 décembre 1957.
L’Equipe, 21 décembre 1957.

Retrouver la sérénité

C’est dans cette atmosphère particulière que Jules Bigot a tenté de préparer cette rencontre. Auteur d’un bon match nul à l’aller (1-1), l’équipe toulousaine reste sur deux victoires : à Monaco (2-0) et contre Valenciennes (3-2). Pour Bigot et ses joueurs, l’objectif est double : faire revenir les spectateurs au Stadium municipal et être les premiers à faire tomber les Stéphanois cette saison.

Herbin au repos

Jean Snella, contrairement à ses habitudes, a eu beaucoup de mal à former son équipe. Entre blessés et militaires, son effectif s’est réduit à peau de chagrin. S’il a été rassuré par son capitaine René Domingo et l’état de fraîcheur de ses bidasses, en revanche, après le dernier entraînement vendredi, il a pris la sage décision de laisser au repos Robert Herbin, son jeune inter gauche. « Huit jours de repos supplémentaires ne feront pas de mal à Herbin, explique-t-il. Il faut le ménager car il n’a pas encore 19 ans et il relève de blessures. »

Le jeune Robert Herbin.
Le jeune Robert Herbin, blessé, n’est pas du déplacement à Toulouse. Il s’est vu accorder huit jours de repos par Jean Snella.

Cette absence contrarie quelque peu ses plans mais ne fait pas que des malheureux. Eugène Njo-Léa, déplacé sur l’aile gauche lors des trois dernières rencontres, délaisse ainsi ce poste qu’il n’affectionne que moyennement au profit du Hongrois Ferenc Nyers. Le Camerounais retrouve ainsi une place d’avant-centre occupée jusqu’alors par Yvon Goujon qui glisse de ce fait à l’aile droite.

A Toulouse, Saint-Etienne a un double objectif : ne pas perdre bien sûr mais aussi et surtout essayer de préserver cette invincibilité record en Division 1.

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Au Stadium, Eugène Njo-Léa et Yvon Goujon en tête, espèrent bien poursuivre leur série d’invincibilité.

Retour des spectateurs au Stadium

Pour la venue de Saint-Etienne, 12 882 spectateurs se sont déplacés au Stadium. Est-ce la promesse faite par Bigot de jouer l’attaque ou l’envie de voir tomber pour la première fois de la saison les Verts de Mekloufi ? Ils n’ont pas à le regretter. D’entrée, le TFC prive son adversaire de ballons. Bouchouk (2e) et Schultz (4e) manquent d’un crampon d’ouvrir le score.

Njo-Léa d’entrée

Mais à trop attaquer, les coéquipiers de Cahuzac s’exposent aux contre-attaques meurtrières de leur adversaire. Dès la 5e minute, sur une passe en profondeur de Mekloufi, Njo-Léa échappe à son vis-à-vis Bruat et trompe Roussel, le gardien toulousain (0-1, 5e).

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Maryan Paszko, le gardien stéphanois, repousse l’une des offensives toulousaines.

Malheureux après ce coup du sort, Bigot voit son équipe handicapée par la blessure à la cheville de son demi Bocchi suite à un tacle de Georges Peyroche. Repositionné au poste d’ailier gauche, ce dernier se contente d’un rôle de figurant. Ce handicap n’altère en rien les ardeurs toulousaines.

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Quelques minutes après le premier but inscrit par Njo-Léa, le Toulousain Bocchi se blesse. Il se contente d’un rôle de figurant jusqu’à la fin du match.

A la 27e minute, Njo-Léa, totalement retrouvé, tente un lob qui frôle les poteaux de Roussel.

Mekloufi à la baguette, Nyers à la conclusion

Sa ligne d’avants, composée de la triplette Di Loretto, Muller et Schultz, bien épaulée par le demi Cahuzac, se rue à l’assaut des buts stéphanois. Aux attaques toulousaines, les Verts répliquent par des contre-attaques. Sur l’une d’elles, la troisième seulement, Mekloufi, très inspiré et pour une fois délaissé par Cahuzac, profite de l’aubaine. Il s’empare du ballon et sert Njo-Léa. L’avant-centre stéphanois transmet à Nyers qui inscrit le second but (0-2, 38e).

A la pause, Saint-Etienne mène 2 à 0 contre le cours du jeu.

Toulouse domine, Saint-Etienne marque

La seconde mi-temps est à l’image de la première. Toulouse impose son jeu malgré un terrain très lourd. A la 70e minute, Njo-Léa, à la limite des dix-huit mètres, déclenche une belle frappe du gauche. Roussel plonge pourtant du bon côté mais ne peut que constater les dégâts (0-3, 70e).

Quatre minutes plus tard, les Toulousains sont enfin récompensés de leurs efforts. Suite à un coup franc indirect dans la surface de réparation concédée par Wicart, Muller, à l’affût, réduit le score (1-3, 74e).

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La défense stéphanoise a longtemps résisté aux assauts toulousains. Elle cède une première fois à la 74e minute.

Six minutes plus tard, ce même Wicart loupe totalement son dégagement mais pas Muller qui reprend le ballon de volée et trompe une seconde fois l’infortuné Paszko (2-3, 80e). Ces deux buts coup sur coup de l’avant-centre méridional ont le don de galvaniser le public. La fin de la rencontre se joue dans une véritable ambiance de Coupe de France. Malgré quelques dernières velléités toulousaines, les Verts demeurent invincibles. Ils sont désormais à 18 matches sans défaite.

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Bien articulée autour de Domingo et Tylinski, la défense stéphanoise permet à Saint-Etienne de rester invaincu.

Grâce à une attaque retrouvée et le renforcement de la défense articulée autour de Wicart, des frères Tylinski, bien soutenue par Ferrier et Domingo, Saint-Etienne conserve son invincibilité. « Et c’est nous qu’on accuse de faire le béton » s’exclame M. Puntis, satisfait malgré la défaite de son équipe.

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René Domingo et Pierre Cahuzac.

A Toulouse, Snella a retrouvé l’entente entre Njo-Léa et Mekloufi qui avait fait la force de son équipe championne de France 1957. Auteurs à eux deux de 75 buts en 1956-57, les deux hommes étaient en froid depuis le début de la saison. Cette mésentente se répercutait sur le terrain. Avant le match à Toulouse, Njo-Léa n’avait inscrit que 4 buts et Mekloufi… un seul. Une franche explication entre les deux hommes peu de temps avant le déplacement en Haute-Garonne a permis de mettre fin à cette guerre froide.

VIDEO Dailymotion :

compte-rendu sonore de la rencontre

Saison 1957-1958 TFC-ASSE par TOULOUSEFOOTBALLCLUB

 

Quelques jours après ce succès à Toulouse, Bernard Lefèvre quitte l’AS Saint-Etienne pour Nancy. Sous les ordres de Jean Snella, il a disputé 41 rencontres et marqué 14 buts dont 3 doublés.

L'Equipe, 24 décembre 1957.
L’Equipe, 24 décembre 1957.

Saint-Etienne connaîtra seulement sa première défaite en Championnat le 26 janvier 1958 contre le RC Paris (0-1). Le club du président Faurand sera donc resté invaincu 21 journées.

Thierry CLEMENCEAU

Pour les retardataires, il n’est jamais trop tard…

Toulouse-Saint-Etienne : un parfum de violette

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Sur la route des Verts est désormais sur Twitter

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LA PHOTO

En compagnie de Gérald Passi, ex-joueur du TFC (1985-90) et de l'ASSE (1992-95) lors du dernier ASSE-Lens (3-3).
En compagnie de Gérald Passi, ex-joueur du TFC (1985-90) et de l’ASSE (1992-95) lors du dernier ASSE-Lens (3-3). Musée des Verts.

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photo : asse.fr

Plus de 70 000 visiteurs ont parcouru le Musée des Verts
depuis son ouverture le 20 décembre 2013. Et vous ?

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Saint-Etienne-Marseille : le leadership contesté

Ce dimanche 22 février 2015, l’AS Saint-Etienne reçoit l’Olympique de Marseille pour le compte de la 26e journée de Ligue 1. Entre les deux clubs, ce sera la centième confrontation en Championnat. Le dimanche 18 octobre 1970, les Marseillais, alors leaders du Championnat de France, se déplaçaient au stade Geoffroy-Guichard avec un seul petit point d’avance sur leur hôte d’un jour. Récit.

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Salif Keita dispute un ballon dans les airs à Jacky Novi sous le regard de Robert Herbin.

Le 30 août 1970, en France, se joue la 5e journée du Championnat de Division 1. Un seul match n’a pas lieu : celui qui oppose Saint-Etienne et Marseille. La raison en est toute simple : ce week-end-là, les Verts d’Albert Batteux disputaient le Tournoi Mohamed-V à Casablanca où ils étaient invités au même titre que l’Atletico Madrid et le Standard de Liège. A ce moment de la compétition, l’OM était classé 4e et Saint-Etienne occupait seulement la 8e place de D1. Ce dimanche 18 octobre à 15 heures 30, ce qui aurait dû être un match de début de saison s’est transformé en véritable choc du Championnat.

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L’Equipe, 12 août 1970.

« Voilà qui va assurer la recette »

Après leur victoire à Rennes (3-0) une semaine auparavant, les Stéphanois étaient particulièrement heureux, à commencer par Pierre Garonnaire : « Voilà qui va assurer la recette de notre match qui sera disputé dimanche prochain contre Marseille. » Ce n’est pas la victoire contre Nice à domicile (2-1) lors de la journée suivante qui freinera la passion populaire qui s’est emparée de ce match. Grâce à cette victoire, ils restent sur une belle dynamique de quatre succès pour autant de matches. Cette fois, c’est sûr, les coéquipiers de Robert Herbin ont pris leur vitesse de croisière.

Dans le couloir qui mène au vestiaire stéphanois, Albert Batteux et ses joueurs demandent immédiatement le résultat de Marseille, leur futur adversaire. Alors que l’entraîneur stéphanois livre ses premières réactions sur la rencontre qui vient de se terminer, on lui annonce que l’OM n’a pu faire mieux que match nul contre Sochaux (2-2).

« Il faudra éviter de somber »

Batteux esquisse alors un léger sourire qui en dit long. Son équipe revient à un petit point seulement des Olympiens. Une victoire contre les protégés de Mario Zatelli les propulserait seuls en tête du championnat. « Pour nous, dit l’entraîneur stéphanois, cela va être une tout autre paire de manches que devant Nice. Il faudra éviter de sombrer quelque peu comme cela nous est arrivé devant les Niçois après un si bon départ, car les Marseillais, qui viennent de se laisser surprendre chez eux, ne nous laisseront aucun répit. C’est une équipe capable de profiter de la moindre défaillance. »

Avant de penser totalement à cette rencontre au sommet, Batteux a accordé une journée de repos à ses joueurs. L’ex-Rémois, de son côté, en a profité pour se rendre dans sa propriété du côté de Grenoble et y ramasser quelques noix. Rien de tel pour décompresser avant un tel choc.

Revenu le vendredi matin, il a retrouvé ses joueurs sur le terrain du stade Geoffroy-Guichard pour un entraînement collectif. Au menu, une opposition à huit contre huit.

Après la trêve internationale, Albert Batteux retrouve ses nombreux internationaux et peut diriger une séance d'entraînement classique.
Après une journée repos suite au match contre Nice, Albert Batteux a retrouvé ses joueurs le vendredi matin au stade Geoffroy-Guichard.

Batteux compte sur Revelli

Absent contre Nice, Hervé Revelli est bien présent. « Hervé est précieux car il occupe toujours du monde, même s’il ne marque pas. Il reste un danger permanent pour l’adversaire. Revelli a une furieuse envie de jouer ce match. » L’avant-centre stéphanois, originaire de Gardanne, bouillonne d’envie de jouer cette rencontre : « D’abord, dit-il, parce que je suis un peu Marseillais, ensuite, parce qu’il ne me déplairait pas de contribuer à une victoire de mon club. J’en ferais presque volontiers une affaire personnelle. Mais je ne veux jouer ce match que si je suis en pleine possession de mes moyens. » Patrick Parizon, qui avait suivi le match contre Nice des tribunes avec Aimé Jacquet et Hervé Revelli, autres blessés, retrouve lui aussi sa place à l’aile droite.

Christian Sarramagna à l'entraînement
Christian Sarramagna, ici à l’entraînement, s’apprête à disputer son premier match de Division 1 au stade Geoffroy-Guichard.

 « A cet âge, j’aurais joué tous les jours »

L’attaque stéphanoise chargée de faire sauter le verrou marseillais sera donc composée de Parizon, Revelli, Keita et Sarramagna. Le jeune ailier gauche, qui a disputé son premier match en professionnel contre Nice, vient de jouer son troisième match en huit jours. Il risque de payer un manque de fraîcheur physique. Cet argument ne semble pas convaincre son entraîneur : « A vingt ans, on récupère vite et, à cet âge, j’aurais joué tous les jours. »

le 17 OCT
L’Equipe, 17 octobre 1970.

 Broissart et Jacquet absents

Seule ombre au tableau pour Albert Batteux, son défenseur José Broissart se ressent du genou droit. Tout comme Aimé Jacquet, il est donc forfait pour cette rencontre. Enfin, la place du douzième homme devrait revenir à Polny ou Samardzic qui faillit devenir marseillais deux ans auparavant.

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L’Equipe, 17 octobre 1970.

10 000 supporters marseillais attendus

Si 35 000 spectateurs sont attendus ce dimanche après-midi, les joueurs marseillais ne se déplaceront pas seuls à Saint-Etienne puisque 10 000 supporters olympiens sont attendus. Trois trains spéciaux en partance de la gare Saint-Charles, des dizaines de cars et des centaines de voitures particulières au départ de toute la Provence sont annoncées sur les routes qui relient Marseille à Saint-Etienne.

La billetterie bat son plein

A Saint-Etienne, le service billetterie du stade ne chôme pas. Depuis la victoire des Verts sur Nice et le nul de l’OM face à Sochaux, les demandes de places affluent au siège du club stéphanois. « 7 000 billets ont été vendus à Marseille, et en tenant compte de ceux qui ont été cédés par correspondance ou ont été achetés par des amis stéphanois, on peut estimer à 10 000 les Marseillais qui seront au stade Geoffroy-Guichard », assure Charles Paret, le secrétaire général de l’ASSE, au sortir d’une réunion avec le service d’ordre. Du côté de Marseille, la demande est telle que ce même Paret n’a pu satisfaire toutes les demandes. Il a dû renvoyer plus de 700 chèques ou mandats en provenance de la Provence. Le stade Geoffroy-Guichard ne contient en effet que 10 000 places assises et un peu plus de 26 000 debout.

Record de spectateurs à Geoffroy-Guichard pour la venue de Reims
Le 24 février 1957, le match Saint-Etienne-Reims (0-0) avait attiré 30 968 au stade Geoffroy-Guichard.  Un record. Contre l’Olympique de Marseille, le stade sera à nouveau plein à craquer. Plus de 36 000 places ont été vendues.

 Charly Loubet incertain

C’est dans cette ferveur que les joueurs marseillais se préparent. Le dernier entraînement disputé le vendredi sous un beau soleil n’a pas permis à Mario Zatelli, l’entraîneur provençal, d’en savoir plus sur le cas Charly Loubet. Son ailier gauche est en délicatesse avec son genou. En cas de forfait, c’est le jeune Daniel Leclercq qui le remplacerait.

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Mario Zatelli, l’entraîneur marseillais, assis à côté de Lucien Leduc,  n’est nullement stressé par ce choc au sommet au stade Geoffroy-Guichard.

Malgré ce tracas, Zatelli n’est pas plus inquiet à 48 heures de ce premier grand match de vérité. Pour preuve : il a regardé tranquillement vendredi après-midi son feuilleton favori avant d’aller promener sa chienne « Maya » dans les allées du Prado.

« Dimanche, nous allons nous efforcer de montrer que notre place n’est nullement usurpée, lâche-t-il. J’ai lu qu’à Saint-Etienne, on nous comparait à Cagliari. C’est beaucoup d’honneur qu’on nous fait là et peut-être bien, après tout, que notre équipe se comportera à la manière des Sardes. »

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La Une du quotidien L’Equipe du 16 octobre 1970.

Le samedi, soit la veille de la rencontre, les dirigeants et joueurs marseillais avaient rendez-vous à la gare Saint-Charles à 14 h 18. Ils étaient attendus en fin d’après-midi dans la capitale du cycle.

Le dimanche matin, aux alentours de 8 heures, ils sont plus de cinq cents supporters marseillais à avoir investi la Grand-place de Saint-Etienne. Ils réclament un salut de leurs joueurs du balcon de leur hôtel.

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L’Equipe, 16 octobre 1970.

Il est 13 heures 30 au stade Geoffroy-Guichard. Avec 36 147 spectateurs, cette rencontre a frôlé le record stéphanois mais ne l’a pas battu. Celui-ci est toujours la propriété de Saint-Etienne-Legia Varsovie avec 38 309 entrées payantes. Depuis le début de la saison, c’est la deuxième fois seulement que plus de 30 000 spectateurs sont présents à un match de football. Le premier remonte à la dernière journée où 36 208 avaient assisté à Marseille-Sochaux (2-2).

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Programme du match. Musée des Verts.

Le soleil est au rendez-vous pour le lever de rideau qui oppose la troisième équipe de l’ASSE à celle du Coteau, une équipe de Promotion. Cette dernière a le soutien des 10 000 supporters Marseillais présents.

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Les supporters marseillais se sont déplacés en nombre au stade Geoffroy-Guichard. Ils font entendre leurs voix pour encourager leur équipe.

« Aux armes citoyens… »

A 15 h 30, quand les deux équipes font leur apparition sur le terrain, une centaine de banderoles fleurit aux quatre coins du stade. Le speaker du stade tente vainement d’annoncer les 22 joueurs mais les chants entonnés ici et là couvrent le son des haut-parleurs. Les 10 000 supporters marseillais entonnent alors La Marseillaise pour mieux marquer leur territoire. On n’avait encore jamais vu ça pour un match de Championnat.

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Les joueurs stéphanois, à l’image de Keita, Bosquier ou Carnus, sont concentrés. En cas de victoire sur l’OM, ils leur ravirait la première place au classement.

Dans les tribunes, Pierre Pibarot, Jean Baeza et Fleury Di Nallo ont fait le court déplacement de Lyon pour superviser l’OM. Claude Abbes et Jean Oleksiak, les anciens Verts, sont également présents.

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Salif Keita, tel un félin, s’en va porter le danger dans le camp marseillais. Déjà auteur de neuf buts depuis le début de la saison, contre l’OM, il n’ajoutera pas une unité à son compteur-buts.
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L’Equipe, 19 octobre 1970.
ST ETIENNE-MARSEILLE
Lors de ce Saint-Etienne-Marseille, Georges Carnus, le gardien stéphanois, sous le regarde de Francis Camérini, l’un de ses défenseurs, a souvent été mis en danger. Mais, comme à son habitude, le gardien international a effectué quelques parades décisives.

Après cette victoire stéphanoise (2 à 1), les Marseillais ne décolèrent pas. Tous ont l’impression d’avoir été volés par M. Frauciel, coupable de mansuétude à l’égard des Stéphanois. Pour Marcel Leclerc, le bouillant président olympien : « Cette rencontre et son environnement ont démontré qu’il n’y a pas de crise du football, mais qu’en revanche, il existe une grave crise de l’arbitrage. J’espère, poursuit-il, que la bande filmée sur la partie établira d’irréfutable façon que les deux fautes qui, selon moi, auraient dû être réprimées par la sanction suprême, étaient caractérisées et intentionnelles. » Pour Jacky Novi : « Un point accordé à Saint-Etienne et un point refusé à Marseille, ça fait deux points de différence ; c’est nous qui devrions être en tête. »

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A la 16e minute, Robert Herbin, d’une magnifique frappe du pied gauche, ouvre le score pour l’AS Saint-Etienne.

Chez les Verts, on préfère évoquer la qualité de l’adversaire. Pour Francis Camérini : « Marseille est une équipe complète. Elle m’a impressionné. C’est une équipe d’hommes. Comme Skoblar. Elle sait se faire respecter et sait profiter de toutes les occasions qui s’offrent à elle. » Une analyse confirmée par Robert Herbin : « L’OM nous a fait souffrir. Avec une telle équipe, nous ne sommes pas du tout certains de remporter le Championnat, bien que mon plus cher désir soit que mes camarades et moi fassions tout pour conserver notre titre une cinquième année consécutivement. »

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L’Equipe, 19 octobre 1970.
Salif Keita n'a pas marqué de but cette fois, mais il fut l'un des plus brillants acteurs de ce Saint-Etienne-Marseille (2-1).
Salif Keita n’a pas réussi le penalty sifflé par M. Frauciel en faveur des Verts mais il fut l’un des plus brillants acteurs de ce Saint-Etienne-Marseille (2-1).

Sarramagna a déjà tout d’un grand

Ce dimanche 18 octobre, au stade Geoffroy-Guichard, contre l’OM, Christian Sarramagna a tenu toutes les promesses placées en lui. Il s’est notamment signalé par sa finesse de touche de balle, par ses frappes puissantes dont l’une s’est transformée en but (68e) sans oublier de défendre sur chaque attaque marseillaise. Ses deux prestations contre Nice et Saint-Etienne ont convaincu son entraîneur. Jean Cornu, dans le quotidien L’Equipe, relate le bel après-midi du jeune Basque.

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L’Equipe, 19 octobre 1970.
ST ETIENNE-MARSEILLE (2-1)
Christian Sarramagna, ici dans le vestiaire stéphanois avant la rencontre. Le remplaçant de Georges Bereta, qui n’a pas encore 19 ans, a réussi une bonne prestation au stade Geoffroy-Guichard.

 

 Le résumé vidéo du match

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Grâce à cette victoire, en une semaine, Saint-Etienne est passé de la 7e à la première place au classement !

« Être au niveau supérieur le jour, où il le faut. » Cette phrase prononcée par Albert Batteux peu de temps après la défaite des Stéphanois survenue à Cagliari en Coupe des Clubs Champions a cette fois trouvé son application dans cette victoire de prestige.

Thierry CLEMENCEAU

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La Une du quotidien L’Equipe du 19 octobre 2015.

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photo : asse.fr

Plus de 70 000 visiteurs ont parcouru le Musée des Verts
depuis son ouverture le 20 décembre 2013. Et vous ?

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Bordeaux – Saint-Etienne : le réalisme stéphanois

Ce dimanche 15 février 2015, Saint-Etienne se déplace à Bordeaux pour le compte de la 25e journée de Ligue 1. Le 24 octobre 1970, les Verts d’Albert Batteux, victorieux de l’OM une semaine plus tôt, étrennaient leur nouveau statut de leader du Championnat de Division 1. Récit.

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Stade municipal de Bordeaux. Collection personnelle.

Le 17 octobre 1970, le match nul réalisé par Bordeaux à Nîmes (1–1) est arrivé à point nommé. Ce partage des points récolté dans le Gard a redonné confiance aux Girondins dont le prochain adversaire n’est autre que l’AS Saint-Etienne, l’actuel leader du championnat de France. Ce rendez-vous, Bordeaux compte bien le mettre à profit pour se retrouver pleinement face au nouveau leader stéphanois.

Michelena assure l’interim

Au stade municipal, la location bat son plein. « Sûrement la meilleure depuis le début de la saison  » clame-t-on au siège des Girondins. Chez les gardiens, côté bordelais, Rigoni, en phase de reprise et Montès, toujours indisponible, sont les deux seuls absents de cette rencontre au sommet. Michelena assure l’interim.

Au poste d’arrière gauche, Rostagni, blessé à une cuisse et absent dans le Gard, effectue son grand retour. Présent lors de l’opposition entre professionnels et amateurs mise en place en milieu de semaine par André Gérard, l’entraîneur girondin, il a été préféré à Grabowski. Texier, également forfait à Nîmes et en délicatesse avec un genou réintègre le groupe. Son bon match à Nîmes, ponctué par un but, lui assure une place dans le groupe même si Burdino est maintenu au milieu de terrain.

Débuts de Giresse à domicile

A Nîmes, un international Juniors a fait ses grands débuts dans le Championnat de Division 1. Le jeune et très prometteur Alain Giresse (18 ans), a gagné la confiance de son entraîneur. Doté d’une belle frappe de balle, ce meneur de jeu effectue donc ses grands débuts devant ses supporters du stade Municipal.

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A tout juste 18 ans, Alain Giresse fait ses grands débuts à domicile devant le public du stade municipal.

Enfin, en attaque, Petyt et Wojciak sont en concurrence de même que Ruiter, le meilleur buteur girondin avec cinq buts, a toujours bien réussi contre Saint-Etienne. En milieu de semaine, il s’est blessé à l’entraînement, ce qui profite à son coéquipier Jensen, pourtant peu prolixe devant le but.

Saint-Etienne se déplace en leader

Saint-Etienne se présente à Bordeaux en leader du Championnat. Sa victoire contre son grand rival marseillais (2-1, 4e succès consécutif) lui laisse entrevoir des jours heureux. Même si les Verts jouent à gagne-petit, l’essentiel pour eux est bien de gagner. Ce déplacement en Gironde, les Stéphanois l’ont préparé dans la sérénité. Pour la première fois depuis le début de la saison, Albert Batteux et ses joueurs ont bénéficié d’une semaine complète de repos.

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Herbin joue sous infiltrations

Robert Herbin, blessé à la jambe droite depuis de longues semaines, ne devait pas prendre part à ce déplacement. « Il me faut du repos pour guérir cette jambe droite. Tout se tient, et mon genou a plié, parce que je souffre d’une talonnade et d’un muscle adducteur. Heureusement que Broissart pourra me remplacer à Bordeaux. »

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Robert Herbin est titulaire malgré sa blessure à la cuisse droite qui l’oblige à jouer sous infiltrations.

Un message qu’Albert Batteux avait parfaitement entendu. Dans le Sud-Ouest, il comptait titulariser l’international José Broissart pour faire souffler Herbin. Mais voilà, dans le match au sommet contre l’OM gagné 2 à 1, le genou de Broissart a lâché. En l’absence d’Aimé Jacquet, « Roby », qui use déjà d’infiltrations, est donc à nouveau titulaire au milieu de terrain.

Georges Polny, remplaçant depuis trois matches, mais oh combien précieux par sa polyvalence, s’est claqué à la cuisse droite à l’entraînement. Il est forfait.

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Albert Batteux, l’entraîneur stéphanois, compte de nombreux blessés ce qui l’oblige à titulariser Robert Herbin, malgré la blessure de ce dernier.

La concurrence Parizon-Samardzic

En attaque, Batteux a eu beaucoup de mal à choisir entre Patrick Parizon et Spasoje Samardzic. Souvent mis en concurrence cette saison pour le poste d’ailier droit, ces deux joueurs de valeur n’ont pas retrouvé le niveau qui était le leur lors de la précédente saison. Après le dernier entraînement, le choix de l’entraîneur stéphanois s’est porté sur le Yougoslave qui se voit là accorder une nouvelle chance. Enfin, Salif Keita, déjà auteur de neuf buts, est bien présent malgré une douleur persistante à un genou.

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Contrairement à la saison précédente, Patrick Parizon a du mal à confirmer. Il est en concurrence avec le Yougoslave Samardzic.

La veille de leur départ pour la Gironde, tous les joueurs ont été vaccinés contre la grippe, à commencer par Roger Rocher qui a donné l’exemple.

Les Membres Associés avec les Verts

Les Verts sont leaders mais ce n’est pas pour cela qu’ils jettent l’argent par les fenêtres. Pour obtenir la réduction de 50 % proposée par Air Inter via Orly sur le prix des billets, les dirigeants ont invité quatre supporters « Membres Associés » pour que le nombre de vingt passagers soit réuni. Comme à leur habitude, les Stéphanois ont décollé le samedi pour Bordeaux. 

Pierre Bernard et Robert Péri sont bien là

Ce dimanche 24 octobre, l’affiche entre Bordelais et Stéphanois n’a pas le même engouement que les précédentes confrontations en raison du classement des Bordelais (18e avec 7 points). Pourtant, 11 601 spectateurs payants se sont acquittés de leur ticket d’entrée. Parmi ceux-ci, Pierre Bernard, revenu s’installer dans la région bordelaise. L’ancien gardien tricolore a serré nombre de mains avant le coup d’envoi, ce qui démontre qu’il n’a rien perdu de sa popularité. Autre visage connu : celui de Robert Péri. L’Angoumoisin, de retour d’un déplacement à Reims avec son équipe, est de retour pour la première fois au stade municipal pour venir encourager ses anciens coéquipiers.

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Pierre Bernard, ancien Girondin et Stéphanois, a fait le déplacement au stade Municipal. Entre les deux clubs, son coeur balance.

De la domination bordelaise…

La première mi-temps est à l’avantage des Girondins. A la 15e minute, Carnus, le gardien stéphanois, détourne une belle frappe tendue de Jensen. Les joueurs de Gérard abusent de longs ballons, ce qui facilite la tâche de la défense stéphanoise. Malgré sa bonne volonté, Jensen est toujours aussi inefficace et le duo Petyt-Wojwciak bute sur les latéraux Farison et Durkovic.

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Spasoje Samardzic, préféré à Parizon, tente une incursion dans la défense girondine.

… au but de Salif Keita

A la 44e minute, les Verts se créent enfin leur première véritable occasion. A la suite d’un une-deux Samardzic-Revelli puis d’un échange entre Keita et Revelli, le ballon parvient sur l’aile gauche à Sarramagna. Le Basque centre pour le Malien dont la frappe fait mouche (0-1, 44e). Le réalisme stéphanois a encore frappé : leur seul tir cadré se transforme en but. Leur premier coup d’essai est donc un véritable coup de maître. C’est sur cet avantage que M. Verbeke siffle la mi-temps.

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Jean-Michel Larqué se joue de deux défenseurs bordelais pour aller de l’avant et porter l’estocade.

Keita encore et toujours

Onze minutes après la reprise, Saint-Etienne tue le suspense. Bien servi par Jean-Michel Larqué, Salif Keita, encore seul au point de penalty, envoie le ballon dans les filets de Michelena (2-1, 56e).

Le score est lourd pour Bordeaux. A la 65e minute, Jensen, peu à son avantage, est remplacé par Texier. Ce changement semble donner un coup de fouet à l’attaque girondine. A cinq minutes du terme de la rencontre, Giresse en chef d’orchestre, adresse un ballon à Texier qui se transforme en passeur. Ce dernier délivre un ballon en cloche pour Burdino qui réduit le score (1-2, 85e). Il reste cinq minutes aux hommes de Gérard pour égaliser. Giresse puis Wojciak se lancent à l’assaut des cages stéphanoises mais Carnus s’emploie à préserver la victoire stéphanoise.

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Alain Giresse face à Robert Herbin ou le choc des générations.

« Bordeaux vaut mieux que son classement  »

Au coup de sifflet final, Albert Batteux ne cache pas sa satisfaction :  « J’appréhendais beaucoup cette rencontre car je savais que certains de mes joueurs étaient en condition physique précaire. Ceci dit, je reconnais que mon attaque a été assez « junior » devant les Girondins, mais l’essentiel est atteint. Bordeaux vaut assurément mieux que son classement. » Un sentiment que partage son défenseur central Bernard Bosquier : « Que les Girondins continuent de jouer comme ils l’ont fait devant nous et ils remonteront. »

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Christian Sarramagna tente d’échapper à deux défenseurs bordelais

« Il ne faut pas trop chercher à dominer Saint-Etienne »

André Gérard est doublement déçu. Il a tout d’abord cherché à récupérer le ballon de la rencontre. Sans succès à son grand désappointement.  Ensuite, bien sûr, par la tournure du match et le résultat : « Saint-Etienne est une équipe qu’il ne faut pas trop chercher à dominer, car alors, ses « contres » peuvent être meurtriers. Mais évidemment, je ne saurais reprocher à mes joueurs le forcing qu’ils ont fait en fin de match. Il fallait tenter le tout pour le tout. C’était 3-1 ou 2-2. »

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Malgré la défaite, Alain Giresse a réussi ses grands débuts à domicile devant le public du stade municipal.

Alain Giresse, pour sa première à domicile, a été le meilleur des onze Bordelais. Il est à l’orée d’une longue et brillante carrière. Le quotidien L’Equipe ne s’y trompe pas en titrant : « Alain Giresse, le Bordelais, un nouveau Guillas ».

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L’Equipe, 27 octobre 1970.

Salif Keita, de son côté, arbore un large sourire. Auteur d’un beau doublé, il venait de donner la victoire aux Stéphanois mais il avait également eu la bonne surprise de se voir remettre par Michel Dhrey le film de son but historique inscrit deux semaines plus tôt à Rennes.
En quittant le stade, Francis Camérini a franchi les portes du vestiaire adverse pour aller saluer Rostagni. Ils se sont remémoré leurs jeunes années au Cavigal de Nice, club où ils ont débuté tous les deux.

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La Une du quotidien L’Equipe, 26 octobre 1970.

Le « Ouf ! » de Georges Bereta

Dans l’autre match au sommet, les Marseillais, en déplacement à Lyon, ont pulvérisé les Lyonnais à domicile (4-1). Georges Bereta, blessé à la cuisse droite depuis le match contre Rennes, avait pris place dans la tribune de presse. A l’annonce de la victoire des Stéphanois en Gironde par le haut-parleur, il poussa un grand « Ouf ! » de soulagement. Le mano a mano entre les deux premiers de la Division 1 se poursuit pour le plus grand intérêt du Championnat.

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L’Equipe, 27 octobre 1970

Thierry CLEMENCEAU

 

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Stade municipal de Bordeaux. Collection personnelle.

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photo : asse.fr

Plus de 70 000 visiteurs ont parcouru le Musée des Verts
depuis son ouverture le 20 décembre 2013. Et vous ?

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Belkebla, le p’tit gars d’Auber

Ce mardi 10 février 2015, l’AS Saint-Etienne se déplace au stade Jean-Bouin pour y affronter le Red Star en huitième de finale de la Coupe de France. En 1986, un jeune joueur très prometteur, en provenance du Red Star, rejoignait les rangs stéphanois. Récit.

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Youssef Belkebla

Un jour de 1950, les parents Belkebla quittent la petite ville de Bougie en Kabylie pour s’installer à deux pas de Paris, juste au-delà de la porte de Pantin : C’est à Aubervilliers, dans la banlieue nord-parisienne, qu’ils fondent une famille.

Quatrième enfant d’une fratrie qui en compte dix (six garçons et quatre filles), Youssef Belkebla voit le jour le 5 mars 1965. Fils d’un père cantonnier à la Courneuve et d’une mère ménagère, Youssef comme ses frères et sœurs, jouit de la double nationalité franco-algérienne.

Une famille très sportive

Au début des années 80, chez les Belkebla, le sport occupe une place importante. Les filles pratiquent le hand, la gym ou la danse tandis que les garçons tapent dans un ballon rond. Youssef et ses frères font leurs gammes balle au pied à Aubervilliers. Quand il n’est pas en cours, Youssef assure bénévolement l’animation dans une maison de jeunes. Il y organise également des stages de football.

D’Aubervilliers à Saint-Ouen

De sa ville natale à Saint-Ouen, il n’y a qu’un pas que Youssef n’hésite pas à franchir. Il est très vite rejoint par son frère Karim, de trois ans son aîné. Le plus jeune des deux évolue alors avec l’équipe Juniors du Red Star. En 1984-85, le talent de l’ex-petit prodige d’Auber ne laisse pas insensible Georges Eo, l’entraîneur de l’équipe première qui l’incorpore dans son effectif.

Le bac B en poche, il réussit son examen d’entrée à l’UREPS. S’il a un temps rêvé d’être instituteur ou professeur d’EPS, il s’est rapidement rendu compte qu’il était difficile de concilier sport de haut niveau et études.

« A force de volonté et de hargne »

La saison 1985-86 est celle de la confirmation pour Youssef. La présence de son frère le rassure et c’est au poste de n° 8 que Roger Lemerre, le nouvel entraîneur, en fait un titulaire à part entière. Le duo qu’il forme avec son frère est des plus performants. Cette notoriété ne lui fait pas tourner la tête pour autant : « Beaucoup de gens considèrent que j’ai éclaté cette saison mais je ne suis pas d’accord. L’année dernière, en réserve, je jouais de la même façon, mais on ne me connaissais pas. Maintenant, je bénéficie des médias et cela se sait. Quand je suis arrivé au Red Star, j’avais beaucoup d’ambitions, j’en ai toujours bien sûr. J’ai presque gagné mon pari à force de volonté et de hargne. »

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« Nous avons la volonté de nous en sortir  »

Karim, lui, voit une autre explication à cette mise en lumière : « Nous avons eu la chance de ne pas passer par les centres de formation. Nous avons gardé le contact avec les réalités de la vie. Un jeune qui va dans un centre vit comme un assisté. Nous, notre école, c’est la rue, nous ne sommes pas rentrés dans le système. C’est pour cette raison que nous avons la volonté de nous en sortir. »

Premiers pas à Geoffroy-Guichard avec le Red Star

Le 19 octobre 1985, le Red Star s’incline au stade Geoffroy-Guichard. Malgré la courte défaite (1-0) contre les Verts, Youssef Belkebla crève l’écran et tape dans l’œil de Pierre Garonnaire, le « nouveau » recruteur des Verts.

« Je savais qu’ils venaient pour moi »

Revenu à l’ASSE depuis le 11 novembe, il est le premier à entrer en contact avec Youssef. Le 30 novembre, il assiste au match Red Star-Le Puy (1-0) pour mieux se rendre compte de la qualité du jeune milieu droit. Mais voilà, dans les tribunes vétustes du stade Bauer, il n’est pas le seul. Francis Piasecki pour Strasbourg, Francis Borelli pour le Paris-SG et René Hauss pour le Racing, tous présents, se sont déjà positionnés pour attirer la jeune pépite dans leur club. Youssef le sait mais cela ne semble pas le perturber : « Je savais qu’ils venaient pour moi mais je ne me suis pas affolé, j’ai joué mon jeu comme d’habitude. » A la mi-temps, Garonnaire ne cache pas l’objet de sa visite : « Si je suis venu pour voir Youssef Belkebla ? Mais bien sûr ! Cela dit, vous voyez la tribune comme moi, elle est pleine de recruteurs. C’est vrai que Belkebla est un joueur très intéressant qui peut très bien évoluer au niveau supérieur. Maintenant, il va falloir faire du charme. »

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Henrik Kasperczak, André Laurent et Pierre Garonnaire fondent de gros espoirs sur Youssef Belkebla.

Youssef mais aussi Karim

Avant de s’intéresser à Youssef, « Garo » avait déjà un œil sur son frère Karim. Alors pour devancer ses concurrents, il tente de faire une pierre deux coups. Pourquoi ne pas faire venir à Saint-Etienne les deux frères ? Pour forcer la décision, il leur propose de venir découvrir le club. S’il se montre confiant pour Youssef, en revanche, il se montre plus dubitatif pour Karim : « La venue de Karim ne dépend que de lui. »

« J’ai eu un peu peur »

René Hauss, le manager du Racing, invite à son tour le jeune Belkebla au siège de la société Matra. Le club du président Lagardère est très ambitieux. Peut-être trop pour Youssef qui souhaite privilégier l’aspect sportif. Quand Hauss annonce la liste des potentielles recrues, Youssef fait la moue. « Quand j’ai entendu les noms des futurs joueurs susceptibles de venir dans la capitale la saison prochaine, j’ai eu un peu peur. Je pensais que je n’aurais jamais ma place parmi les internationaux. A 20 ans, il fallait que je joue. Ils ont été déçus par ma décision. »

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Henrik Kasperczak a su convaincre Youssef Belkebla de rejoindre les Verts.

Garonnaire revient alors à la charge et trouve les bons mots pour convaincre Youssef de rejoindre Saint-Etienne. A la mi-décembre, l’ex-Albervillarien signe un contrat de non-sollicitation d’une durée de quatre ans. Satisfait de son choix, le néo-Stéphanois déclare : «  J’ai eu beaucoup de contacts et certaines propositions, comme celle du Racing, étaient plus alléchantes sur le plan financier. Mais j’ai préféré opter pour la garantie sportive. Saint-Etienne a fait ses preuves dans le domaine de la formation, et les discussions que j’ai pu avoir, tant avec Garonnaire que Kasperczak, sont en accord avec mes ambitions. Quand l’entraîneur des Verts m’a dit qu’il me considérait comme un renfort, je n’ai pas hésité. Et puis, je ne suis pas à plaindre, je gagnerai trois fois plus qu’au Red Star. Mais cela n’a pas vraiment d’importance. »

Garonnaire is back

Garonnaire, pour son grand retour, réussit son premier gros coup. A propos de sa future recrue, il ne tarit pas d’éloges : « Je suis bien content car Youssef est vraiment un futur grand. Je suis sûr de ne pas me tromper en ce qui concerne Youssef. C’est un garçon fort, d’une excellente mentalité et de qualités techniques et morales au-dessus de la moyenne. Si l’ASSE accède à la Division 1, il sera sûrement un joueur en vue dans le football de l’élite. »

« L’ASSE n’est pas un club de Division 2 »

Youssef signe un contrat de cinq ans dont une première année comme stagiaire. Avant de repartir, il en profite pour faire le tour du propriétaire. Il est emballé à l’idée de rejoindre Saint-Etienne en juin : « L’ASSE n’est pas un club de Division 2. Il lui faut remonter au plus vite et faire valoir au niveau de l’élite son énorme potentiel. »

Le public du stade Geoffroy-Guichard.
Deux ans après la descente en Division 2, le public du stade Geoffroy-Guichard s’apprête à retrouver l’élite avec son équipe.

Tous les feux sont au Vert

Âgé de 20 ans, tout va très vite pour lui. En trois ans, il va passer de la Division d’Honneur à la Division 1. Pour « Yo-Yo » comme on le surnomme, tous les feux sont au vert. Vert comme la couleur des maillots du Red Star et de Saint-Etienne. Vert aussi comme celui des Fennecs. Ses bonnes prestations ont franchi les frontières puisqu’il est retenu dans la liste des 40 joueurs Algériens susceptibles de participer à la Coupe du monde au Mexique. « Il est certain que je vais avoir à faire un choix. Soit la France, soit l’Algérie. M. Saadane veut que je vienne disputer la Coupe d’Afrique des nations mais la décision ne m’appartient pas. Je dois penser à l’intérêt de mon club, le Red Star. » Finalement, il ne disputera ni la CAN, ni la Coupe du monde pour mieux se consacrer à la fin du Championnat de D2.

« On refaisait les matches de Saint-Etienne »

En signant chez les Verts, Youssef réalise un rêve de gosse : « J’avais dix ans à l’époque de l’épopée des Verts. Dans la rue, quand je jouais avec mes copains, on refaisait les matches de Saint-Etienne. »

Le 22 mars 1986, le Red Star reçoit Saint-Etienne en D2. Pour la jeune étoile audonienne, ce rendez-vous revêt un caractère particulier. Les deux équipes se séparent sur un 0 à 0 de bonne facture. « J’étais attendu. Les copains m’avaient assez chambré… » Face à sa future équipe, il ne déçoit pas. Sa finesse et son toucher de balle plaisent à son futur entraîneur, le Polonais Henrik Kasperczak : « On connaît ses possibilités et surtout sa marge de progression. En fait, il me rappelle un peu le Jean Tigana des débuts à Lyon. »

Au terme de la dernière journée de D2, le voeu de Youssef est exaucé : Saint-Etienne, après deux ans de purgatoire, retrouve l’élite.

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Youssef Belkebla lors de la présentation de l’ASSE 1986-87.

A Saint-Etienne, qu’il rejoint sitôt la fin du Championnat de D2, son adaptation se déroule sans encombre. La mentalité stéphanoise lui convient parfaitement. Il occupe un bel appartement, situé dans le centre-ville, près de la place Jacquard, laissé vacant par Jean-Michel Moyroud, parti à Dunkerque. Il noue des liens privilégiés avec les deux Georgi, Dimitrov et Slavkov, les deux Bulgares fraîchement débarqués à « Sainté ».

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L’équipe de Saint-Etienne 1986-87 : Debout (de g. à d.) : Lemasson, Primard, Françoise, Dafreville, Krimau, Dimitrov. Assis (de g. à d.) : Jacques, Gros, Peycelon, Daniel, Belkebla.

« Je suis parfois un peu léger »

Il profite de sa titularisation en Coupe de la Ligue pour engranger de l’expérience et s’adapter un peu plus à ses nouveaux partenaires. S’il manque encore d’atouts physiques pour être un titulaire à part entière, il dispose, en revanche, d’un large éventail technique et d’une belle générosité. « Avec mes 61 kilos pour 1,73 m, je suis parfois un peu léger même si depuis mon arrivée, j’ai pris deux kilos de muscles », avoue le milieu droit des Verts.

Si les séances de musculation font partie de son quotidien, il s’adonne volontiers au tennis de table avec Ribar, Daniel et Françoise, ses nouveaux coéquipiers. Malgré son gabarit plutôt frêle, Youssef n’a jusqu’à maintenant connu de pépins physiques majeurs. « J’ai eu la chance d’éviter les chocs qui laissent des séquelles. Pour l’instant, je n’ai souffert que d’énormes ampoules à cause de chaussures neuves » dit-il, avec une pointe d’humour.

Fin juillet, Saint-Etienne participe au Tournoi de Paris. Belkebla continue d’apprendre et participe à l’un des deux matches des Verts au Parc des Princes dont la défaite contre le Sporting Lisbonne (1-1, 4 pen. à 1).

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Youssef Belkebla, le néo-Stéphanois, participe au Tournoi de Paris disputé au Parc des Princes.

Ses grands débuts en Première Division, Youssef va les connaître au stade Bonal le 5 août 1986. Georges Slavkov blessé, l’ex-Audonien est titularisé contre Sochaux. Les Verts réussissent un match nul (3-3) et Youssef fait de bons débuts.

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Youssef Belkebla à la Une du programme de match de l’ASSE

Kasperczak lui fait confiance tout en le ménageant. Titulaire lors des trois premières journées de Championnat, il retrouve le banc par la suite. Peu habitué à ce rôle de douzième homme, il sait qu’il regagnera sa place par le travail : « J’avais besoin d’observer, de me situer au niveau de l’équipe, confie-t-il. Je pense qu’à présent, tout va aller de mieux en mieux. »

Jusqu’à cette journée soirée du samedi 29 novembre 1986. Saint-Etienne reçoit les Girondins de Bordeaux où évolue un certain Jean Tigana. Le milieu international est absent pour cause de contracture à une cuisse. Belkebla, lui, est bien là. Pour cette rencontre au stade Geoffroy-Guichard, Kasperczak décide de le titulariser pour la troisième fois consécutive.

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Youssef Belkebla à la UNE du programme de match de l’ASSE.

L’envol coupé en plein élan

Belkebla en fait voir de toutes les couleurs à Léonard Specht, le défenseur bordelais. A la 53e minute, bien lancé par Krimau, il se retrouve idéalement placé pour ouvrir le score. Specht, à l’issue d’un tacle incontrôlé, commet une faute lourde de conséquences pour son avenir. « Specht m’est retombé dessus. C’est le genou gauche qui a pris, dit-il fataliste. Le diagnostic fut difficile à accepter. » M. Harrel, l’homme en noir, oublie de siffler le penalty qui s’impose au grand dam des 35 156 spectateurs présents. Saint-Etienne s’impose 2 à 0 mais pour Youssef, peu importe. Suite à cette action, il doit quitter le terrain assisté par Gérard Forissier et Guy Demonteil, respectivement kiné et médecin du club. Le diagnostic est sans appel : rupture des ligaments postéro-externes. Le jeune Stéphanois est opéré par le Professeur Imbert. Il doit observer 45 jours d’immobilisation avant de commencer la rééducation de son articulation. Pour lui, la saison est d’ores et déjà terminée. La fin de saison, il la regardera de la tribune.

 

Rattraper le temps perdu

Après sept mois d’absence, il reprend l’entraînement. Entre séances de musculation et d’endurance, Youssef ne veut plus perdre de temps.

Mais voilà, à l’intersaison 1987-88, Henrik Kasperczak a quitté l’ASSE. Robert Herbin a fait son grand retour comme entraîneur. Belkebla voit dans ce changement des signes positifs: « Je me réjouis que M. Herbin prône une politique de jeunes. Cela m’encourage. J’ai l’impression que, cette année, on fera davantage confiance aux jeunes et surtout plus longtemps, c’est-à-dire sur cinq ou six matches, sans les condamner dès leur première prestation. Plus personnellement, pour moi, c’est un peu un rêve. Quand j’étais gamin, je collais les photos de Sarramagna, Repellini et Herbin dans mon album. Aujourd’hui, il m’entraînent. »

Ce rêve, Youssef entend bien le vivre pleinement. Il suit la préparation d’avant-saison mais la concurrence fonctionne à plein dans l’effectif stéphanois. Malgré un retour en forme, Herbin ne lui accorde pas le temps de jeu escompté. Youssef s’interroge. Il n’est pas venu à Saint-Etienne pour jouer en équipe réserve et végéter dans l’antichambre de la Division 1.

Angers et Grenoble sur les rangs

Il veut jouer à l’ASSE… ou ailleurs. Plusieurs clubs se renseignent parmi lesquels Angers et Grenoble. Il est tout près d’opter pour le club isérois, mais un problème d’ordre financier fait capoter l’affaire. Finalement, c’est à Beauvais en compagnie d’Hervé Musquère, qu’il pose ses valises. « Jouer dans un autre club peut leur servir de tremplin », pense Pierre Garonnaire. Les deux joueurs débarquent en Picardie sous forme de prêt. Par voie de conséquence et dans le cadre du partenariat qui lie l’ASSE à Beauvais depuis avril 1988, Etienne et Bernard Mendy s’engagent à rejoindre l’ASSE.

Retour à la case départ

Le séjour du milieu de terrain stéphanois va être de courte durée. A la mi-juillet, il repart à Saint-Etienne. Bruno Metsu, l’entraîneur beauvaisien tente un début d’explication sur cet aller-retour surprise : « Beauvais est un club aux petits moyens et ne peut pas se permettre de compter dans son effectif des joueurs qui ne seraient pas totalement opérationnels. Or, Youssef Belkebla était encore convalescent de son genou blessé et n’était visiblement pas prêt pour reprendre la compétition. »

 

Fin mai 1989, Youssef quitte l’ASSE et s’engage avec le Red Star. Avec le maillot vert, il n’aura disputé que 17 rencontres. A Saint-Ouen, il retrouve Laurent Roussey, autre ancien prodige stéphanois à qui on prédisait aussi un avenir radieux avant de connaître de sérieuses blessures.

Youssef Belkebla est de retour dans la banlieue parisienne qui l’a fait roi. Au début des années 80, il organisait des stages de foot, dix ans plus tard, il veut faire partager son expérience. Aubervilliers lui propose de créer une école de football dont la première étape est la détection de jeunes footballeurs. La parenthèse se referme donc à Aubervilliers, là où tout a commencé…

Thierry CLEMENCEAU

 

 

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Saint-Etienne – Lens : Tintin mine les Sang et Or

Ce vendredi 6 février 2015, l’AS Saint-Etienne reçoit le Racing Club de Lens pour le compte de la 24e journée. Le 1er décembre 1974, les Stéphanois accueillaient les Nordistes pour consolider leur place de leader et s’honorer du titre de champions d’automne. Bonne lecture.

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L’AS Saint-Etienne 1974-75.

Entre Saint-Etienne et Lens, les rencontres sont souvent très disputées. Pour obtenir le titre honorifique de champion d’automne, les Verts n’ont d’autre alternative qu’une victoire sur les Sang et Or. En effet, deux clubs, Bastia et Reims, sont à l’affût du moindre faux-pas de l’actuel leader de D1. Les Corses comptent en effet le même nombre de points que le Champion de France en titre (25) et la même différence de buts (+ 13). S’ils n’ont encaissé que 15 buts (contre 18 aux Stéphanois), en revanche, l’attaque des Verts a été plus prolifique (31 contre 28). Reims, 3e, ne suit qu’à un petit point (24).

L'Equipe, 30 novembre 1974.
L’Equipe, 30 novembre 1974.

Pour bien préparer ce rendez-vous, les joueurs stéphanois, après leur succès contre Marseille au stade Vélodrome (2-1) lors de la journée précédente, se sont vus accorder deux jours de repos par Robert Herbin. Mais comme souvent en pareil cas, ils ont mis à profit leur deuxième journée de repos pour venir s’entraîner, ce qui démontre une belle conscience professionnelle.
Pourtant, Robert Herbin se veut méfiant vis-à-vis d’un adversaire qui a toujours bien réussi lors de ses déplacements au stade Geoffroy-Guichard.

ST ETIENNE
Christian Synaeghel, blessé à Marseille, est remplacé par Jacques Santini, absent des terrains depuis le 7 août 1973 suite à une blessure contractée au stade Vélodrome.

Synaeghel blessé est remplacé par Santini

Il doit composer sans Christian Synaeghel blessé au genou gauche dans un choc avec Marius Trésor. Le milieu de terrain a été plâtré. Ironie du sort : Jacques Santini, convalescent depuis le 7 août 1973 (défaite 0-2, 1ère journée) et une blessure contractée au… stade Vélodrome, effectue sa grande rentrée. Il prend la place de celui qui l’avait remplacé, un certain Synaeghel. « J’ai pu constater au cours des quelques apparitions que Jacques a faites cette saison dans notre équipe première. Il a retrouvé la confiance, ce qui est extrêmement important après une aussi grave blessure à un genou. J’en sais quelque chose pour y être passé. »

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L’Equipe, 30 novembre 2015.

Si la blessure de son milieu de terrain est embêtante, elle ne contrarie pas pour autant les plans de l’entraîneur stéphanois qui n’a que l’embarras du choix pour composer son onze de départ. Alain Merchadier, totalement rétabli après des pépins physiques, est candidat à un poste de titulaire tout comme Christian Sarramagna et Gérard Farison, même si ce dernier se ressent toujours de son entorse à une cheville contractée dans le derby lyonnais. Gérard Janvion, qui a donné entière satisfaction à Marseille, est également candidat à un poste de titulaire.

ENTRAINEMENT ST ETIENNE
Robert Herbin, l’entraîneur stéphanois, malgré la blessure de Christian Synaeghel, peut compter sur un effectif compétitif.

Repellini : non à Bordeaux

Enfin, Pierre Repellini, à nouveau titulaire à part entière, a toujours la confiance de son entraîneur. Convoité par Bordeaux qui souhaitait l’enrôler, l’arrière stéphanois n’a pas voulu quitter Saint-Etienne ce qui a fait dire à Roger Rocher, avec fierté : « Et ils sont tous comme ça ici. »

Lens en progrès constants

Le Racing Club de Lens, entraîné par Arnold Sowinski, poursuit sa belle ascension au sein de l’élite française depuis cinq ans. L’arrivée de Daniel Leclercq, transfuge de l’OM, a consolidé son entrejeu. Avec Jean-Marie Elie et Fares Bousdira, le RCL possède l’un des meilleurs milieux de terrain de France. Si l’équipe artésienne reste intraitable à domicile, en revanche, à l’extérieur, elle pêche parfois par naïveté ou par manque d’expérience. « Tout marche bien en attaque et au milieu de terrain, a concédé l’entraîneur artésien à l’issue du dernier entraînement. Je n’ai aucune raison de changer quoi que ce soit… Mais peut-être en défense, serai-je amené à revoir les positions. »

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Le grand blond Daniel Leclercq, arrivé à l’intersaison en provenance de Marseille, apporte toute son expérience à l’équipe lensoise.

Roger Lemerre fait son grand retour

En attaque, Lens qui s’apprête à se séparer de son attaquant polonais Faber, espère l’arrivée de Joachim Marx. Mais l’avant-centre de Ruch Chorzow est retenu par son club, toujours qualifié en Coupe d’Europe et futur adversaire des Verts. Enfin, Roger Lemerre, après plusieurs matches en réserve, fait son grand retour à l’occasion de ce déplacement. La baisse de forme de Didier Notheaux a incité Sowinski à lui confier le poste de libero.

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Musée des Verts

Les Verts cueillis à froid

15 744 spectateurs ont bravé le froid pour encourager les leurs, ce qui constitue la meilleure affluence de cette journée de D1. Mais comme à leur habitude, les Lensois attaquent pied au plancher. Dès la 3e minute, sur une action menée par Bousdira et Leclercq, Curkovic, est mis à contribution. Trois minutes plus tard, le gardien stéphanois a moins de chance. Bien servi par Bousdira, Elie adresse un centre dans la surface que Curkovic peine à repousser. Faber, à point nommé, ouvre le score au grand dam de Stéphanois cueillis à froid (0-1, 6e).

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Fares Bousdira (à gauche) et Jean-Marie Elie (à gauche) : deux joueurs importants du onze lensois.

Janvion sort, Revelli marque

Ce coup de théâtre a le don de réveiller les hommes d’Herbin qui par deux fois loupent l’égalisation d’un rien par Hervé Revelli. Mis en confiance par ce bon début de match, Lens, sous l’impulsion de son trio Leclercq, Bousdira et Elie, est tout près d’inscrire un second but sans un sauvetage de Pierre Repellini. A la 14e minute, Gérard Janvion, blessé, cède sa place à Yves Triantafilos. Herbin doit recomposer son équipe : Repellini occupe le flanc droit de la défense et Bathenay, le gauche. Bereta, quant à lui, fait l’essuie-glace. En électron libre, il navigue tantôt en attaque, tantôt au milieu. Cette réorganisation semble porter ses fruits. Après la demi-heure de jeu, sur un centre de Bathenay, Hervé Revelli, d’une belle demi-volée, expédie le ballon sur la transversale de Lannoy. Patrick Revelli, aux aguets, d’un tir en coin parachève l’oeuvre de son frère aîné (1-1, 32e).

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Patrick Revelli (à gauche) avec son frère Hervé forment un duo redoutable à la pointe de l’attaque stéphanoise.

Ce but donne un véritable coup de fouet aux Verts. Larqué et Revelli mitraillent Lannoy sans pour autant tromper sa vigilance. La mi-temps est sifflée sur ce score de parité.

Patrick Revelli dans tous les bons coups

Après la pause, les deux équipes repartent avec les mêmes envies : aller de l’avant. Patrick Revelli, omniprésent, manque d’un rien de réaliser un doublé. Dans la foulée, le cadet des Revelli centre pour Triantafilos qui, d’une belle tête, lobe l’infortuné Lannoy (2-1, 51e).
Malgré cet avantage pris, Bereta et ses hommes se méfient terriblement de cette équipe lensoise qui ne baisse jamais les bras et le prouve encore par Faber. Bien servi par Leclercq, le Polonais est tout près d’égaliser. Patrick Revelli a de nouveau le troisième but au bout de sa chaussure. Sur un nouveau centre de Bathenay, sans une intervention décisive de Lannoy, il aurait pu sceller définitivement le sort de ce match.

Doublé pour Triantafilos

Yves Triantafilos, remplaçant au coup d’envoi, montre qu’il vaut bien mieux qu’une place de remplaçant. Au terme d’une belle action avec Hervé Revelli, le « Grec » inscrit son second but personnel et délivre le stade Geoffroy-Guichard (3-1, 74e). Les Stéphanois euphoriques tentent alors d’aller chercher le fameux bonus et Bereta est à deux doigts de l’obtenir sans un nouveau sauvetage de Lannoy, l’excellent gardien artésien.

ENTRAINEMENT ST ETIENNE
Yves Triantafilos, auteur d’un doublé contre Lens, justifie pleinement son recrutement.

Il reste deux minutes à jouer. Les Verts se découvrent pour tenter d’inscrire ce quatrième but. Sur un dernier contre, ce sont au contraire les Lensois qui en profitent pour réduire le score par Kaiser (3-2, 88e).

Musée des Verts.
Musée des Verts.

Saint-Etienne champion d’automne

Ce 1er décembre, 1974, Saint-Etienne termine le cycle des matches aller en fanfare et remporte le titre symbolique de champion d’automne. Lens comme aucune équipe jusqu’à présent cette saison, n’a donc réussi à prendre le moindre point sur la pelouse du stade Geoffroy-Guichard.

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Pour Robert Herbin, l’objectif du club reste de garder le titre de Champion de France.

Herbin : « Un bilan extrêmement satisfaisant »

Robert Herbin, comme à son habitude, n’est pas homme à s’enflammer. Le jeune entraîneur stéphanois sait que la route est encore longue pour conquérir un huitième titre : « Vous avez pu voir combien une équipe comme Lens qui joue franc jeu a été pour nous un adversaire coriace. C’est peut-être la préfiguration de ce qui nous attend au cours des matches retour.

Nous avons décidés de disputer tous nos matches comme si c’était des rencontres de Coupe d’Europe. Et en cela, la Coupe d’Europe nous aura été profitable. Car l’objectif numéro un, après ces matches aller, reste de garder notre titre ou à défaut de finir dans les trois premiers pour accrocher une participation à la Coupe UEFA que je trouve supérieure comme compétition à la Coupe des Coupes. Nous sommes leaders du Championnat et en quarts de finale de la Coupe d’Europe ce qui n’est plus arrivé à une équipe française depuis douze ans. C’est un bilan extrêmement satisfaisant sur tous les plans. »

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Une de L’Equipe, 2 décembre 1974.

Bonus ou sans bonus…

Depuis le début de ce Championnat, le bonus qui récompense les équipes offensives a été modifié. Lors de la saison 1973-74, toute équipe qui inscrivait trois buts obtenait un point supplémentaire. Cette édition 1974-75, les équipes qui veulent se voir ajouter un point supplémentaire doivent gagner par trois buts d’écart.

Pour Robert Herbin : « Le bonus me paraît plus logique que celui de la saison passée dans la mesure où une équipe qui ne gagne pas ne le prend pas. Il était un peu anormal qu’une formation battue 3-4 empoche un point. Maintenant, Est-ce que pour le public, le spectacle est aussi attrayant… C’est une question à débattre. »

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France Football, 3 décembre 1974.

Un sondage sans équivoque

Au terme de ces matches allers, le quotidien L’Equipe a réalisé un sondage auprès des vingt entraîneurs français. Pour la totalité des techniciens de D1, nul doute que les Verts seront champions de France.

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L’Equipe, 4 décembre 1974.

Athènes avant Monaco

Ce titre de champion d’automne, ce n’est pas à Monaco une semaine plus tard qu’ils l’honoreront mais …. en Grèce. Le mardi 3 décembre à 9 heures, Herbin et ses hommes ont décollé de Lyon-Bron. A 14 h 35, ils mettaient le pied sur le sol de l’aéroport d’Athènes. Les dirigeants stéphanois, dans le cadre du transfert de Triantafilos à l’ASSE, avaient conclu un match amical avec l’Olympiakos. Yves Triantafilos, auteur d’un beau doublé contre Lens, est le plus heureux du monde. Sa prestation, aux dires de Pierre Garonnaire, a été saluée comme il se doit par les quotidiens grecs. « Je suis d’autant plus heureux de retourner à Athènes que je crois être au mieux de ma forme. J’ai prouvé, notamment sur mon troisième but, que mon entente avec Hervé Revelli, sans être parfaite, est en très nette amélioration. Je voudrais réussir à Athènes ce que j’ai réussi dimanche au stade Geoffroy-Guichard. »

Le « Grec » frappe encore

Au Phaleron, les Verts n’ont pas failli à leur réputation et se sont imposés 3 à 2. Pourtant, les Verts « qui aiment toujours partir avec un handicap », selon leur entraîneur, étaient menés 2-1 à la pause. Hervé Revelli et surtout « Tintin » Triantafilos a donné un peu plus de regrets aux Grecs en égalisant puis en inscrivant le but victorieux des Stéphanois.

ST ETIENNE
Comme contre Lens, Yves Triantafilos a inscrit deux nouveaux buts et s’est rappelé au bons souvenirs de l’Olympiakos.

C’est la troisième fois qu’il inscrit un doublé qui donne la victoire aux Verts. Après Split (5-1, Coupe des Clubs Champions) et Lens (3-2, D1), c’est au tour de l’Olympiakos de subir les foudres du « Grec ».  Les défenseurs sont prévenus, Triantafilos est bien de retour.

La délégation stéphanoise a repris son avion le jeudi 5 décembre à 20 h 10 à destination de Lyon avant de prendre à nouveau la voie des airs le samedi, cette fois pour Monaco pour y disputer le premier des matches retours. La semaine des Stéphanois aura ainsi été bien chargée.

Thierry CLEMENCEAU

LA VIDEO INA BONUS

Vital LERAT, ancien responsable du Racing Club de Lens (voix off) explique les raisons de la reprise du club par les Houillères (HBNPC). Entre autres, elles donnent du travail aux anciens comme STANIS qui est électricien. STANIS évoque son record de buts dans un match (16 buts contre Auby), le quart de finale en 1948 de Coupe contre Bordeaux. Georges BOCOURT est désormais chef du contentieux du groupe d’Aniche. Il évoque les grandes équipes de la période de guerre. Ladislas SIKLO est hongrois et a commencé à jouer au RCL en 1934.

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Plus de 70 000 visiteurs ont parcouru le Musée des Verts
depuis son ouverture le 20 décembre 2013. Et vous ?

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