Dernier blog : Glasgow Rangers – Saint-Etienne :
Les Verts n’ont pas tremblé
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L’aller-retour Saint-Etienne-Glasgow a été mouvementé pour les Stéphanois. Victime du brouillard à l’aller, ils ont connu semblable mésaventure lors du voyage retour. L’avion en provenance d’Ecosse a dû se poser à Lyon-Satolas. C’est avec près de trois heures de retard prévu sur l’horaire initial qu’ils franchissent les portes de l’aérodrome. A 5 heures, ils n’ont rien à déclarer à la douane si ce n’est une victoire contre les Rangers. Malgré l’heure tardive et une fatigue qui commence à poindre, Roger Rocher a la mine réjouie. L’objectif qu’il avait fixé à ses joueurs est atteint. Les Verts seront bien au rendez-vous de la Coupe des Clubs Champions au mois de mars. Fatigué, il a encore la force de déclarer :
« Des nuits comme celles-là, j’en réclame à la pelle. Je ne sens plus mes cinquante-cinq ans. »
Roger Rocher
« Les joueurs ont envie de se retrouver »
Jean-Michel Larqué, guère plus éveillé que ses coéquipiers, dit avec humour : « Samedi, à Troyes, on va se faire des croche-pieds tout seul. » Enfin, à quelques mètres de son capitaine, Robert Herbin, assis sur un banc, pense aux objectifs futurs : « Après ce qui vient de se passer à Glasgow, les joueurs ont envie de se retrouver le plus tôt possible. Ils ne veulent plus laisser échapper le bonheur retrouvé. Ils ont hâte de vérifier le retour des sensations qu’ils connaissent déjà. Saint-Etienne, maintenant, devrait réussir en Championnat. »
Jeudi 6 novembre. Encore fatigués par un voyage aux pérégrinations multiples, les joueurs ont les traits tirés à leur arrivée au stade Geoffroy-Guichard à 10 heures. Couchés aux alentours de 7h-30 – 8 heures, il sont malgré tout présents au décrassage musculaire fixé par leur entraîneur, à l’exception d’Ivan Curkovic et Oswaldo Piazza.

Rocheteau forfait à Troyes
Alors que débute l’échauffement, deux titulaires d’Ibrox Park ne prennent part à la séance. Dominique Rocheteau s’en remet même à MM. Filliol et Chabannes, les deux masseurs du club, pour soigner un genou gonflé suite à un coup reçu la veille. « J’ai le genou gauche enflé à la suite d’un coup reçu et je ne veux pas commettre d’imprudences. Ma participation, samedi à Troyes, me paraît bien compromise. »
Autre éclopé de Glasgow : Gérard Farison. Victime d’un coup sur le mollet gauche, le défenseur stéphanois montre au docteur Poty les traces de crampons écossais. « Après l’entraînement de demain, on y verra plus clair », dit-il en grimaçant.
Hervé Revelli participe au décrassage mais il se plaint de sa tendinite à la cheville qui ne le lâche décidément pas. « Je vais encore me soigner énergiquement, mais je risque de jouer à nouveau avec des piqûres. »

Vendredi 7 novembre. Absent la veille, Ivan Curkovic est de retour à l’entraînement. Blessé sur le côté droit du thorax par l’attaquant écossais Parlane alors qu’il était à terre, il en faut plus au grand Ivan pour laisser sa place. Synaeghel (genou) et Farison (mollet) sont également aptes.
Dominique Rocheteau aurait bien voulu être du déplacement à Troyes. C’était sans compter sur la prudence du docteur Poty qui a recalé son attaquant au grand dam d’Herbin. Cette absence constitue une tuile de plus pour le compartiment offensif des Verts. A l’extérieur, la vitesse et la vista de l’attaquant stéphanois constituent toujours une arme redoutable. L’absence du Charentais profite à Jacques Santini qui retrouve une place en milieu de terrain au côté de Synaeghel, Larqué et Bathenay.
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TROYES EN BREF

A l’intersaison, Pierre Flamion, l’entraîneur du Troyes Aube Football (T.A.F.) depuis 1971, a fait ses valises -en même temps qu’un retour aux sources- pour Reims. Pour lui succéder, les dirigeants aubois ont fait appel à René Cédolin. Ecarté du Stade Rennais où il avait accompli toutes ses classes, le Breton a traversé la France d’ouest en est pour retrouver un poste en Division 1. Ses dirigeants lui ont confié pour objectif de relancer l’équipe professionnelle qui s’est classée seizième en 1974-75.
Giachello, buteur-né
En arrivant en Champagne, sa première mission a été de trouver un remplaçant au buteur international B, Gérard Tonnel, parti faire les beaux jours de Strasbourg. Auteur de 31 buts en 1973 puis 17 lors du précédent exercice, son remplacement s’avère compliqué. Après avoir eu des vues sur Hugo Curioni, l’avant-centre du FC Nantes, les dirigeants troyens ont prospecté en Amérique du Sud et plus précisément en Argentine, pays cher à Oswaldo Piazza. Cédolin pense alors l’avoir trouvé avec Michel-Angel Giachello.


L’autre recrue qu’attendait Cédolin s’appelle Alain Richard. Arrivé de Reims, il est considéré comme l’un des ailiers les plus rapides de France. A Reims, son entente avec Carlos Bianchi faisait un malheur. Avec un peu plus de réalisme, il pourrait prétendre à l’équipe de France. Les dirigeants aubois espèrent que son entente avec Giachello et Petkovic -si celui-ci confirme sa fin de saison dernière-, sera aussi prolifique.
« J’ai eu les hommes que je désirais avec Alain Richard et Michel-Angel Giachello. »
René Cédolin

Le début de saison va vite refroidir les ardeurs taffistes. Incapables de gagner le moindre match, les Aubois doivent composer sans Giachello. En effet, l’Argentin souffre d’une hépatite virale contractée alors qu’il évoluait encore en Argentine. Sans buteur, le T.A.F. plonge à la 18e place avec un total de 18 buts inscrits seulement en douze journées. Le jeune Cheikh Diallo, transfuge de Cannes, est le meilleur buteur du club avec 5 buts. Trop peu au goût du staff et des dirigeants troyens. Pour compenser ce déficit-buts, ils se mettent en quête d’un nouvel attaquant et engagent pour deux saisons Jean-Pierre Tota qui se morfondait à Metz.
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Parmi les premiers associés 1975-1976 du Troyes Aube Football figurent M. Roger Rocher, le président de l’A.S. Saint-Etienne, et Pierre Flamion, aujourd’hui entraîneur de Reims.
Le 2 août 1974, Saint-Etienne avait étrenné son titre de Champion de France par une défaite (0-1) à Troyes. Un peu plus d’un an et trois mois plus tard, c’est tout auréolés d’une qualification pour les quarts de finale de la Coupe des Clubs Champions qu’Herbin et ses joueurs retrouvent le stade de l’Aube. Mais contrairement à 1974, l’entraîneur stéphanois craint un manque de fraîcheur de ses hommes. René Cédolin réfute cet argument. « Je pense que les Stéphanois sont parvenus au niveau de leur grande forme et qu’ils joueront avec l’enthousiasme provoqué par leur remarquable performance. » L’entraîneur troyen se prend à rêver d’un nouvel exploit… face au champion de France 1975. Chez les Verts, on se contenterait volontiers d’une première victoire à l’extérieur.
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Le compte-rendu du quotidien L’Equipe

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TROYES-SAINT-ETIENNE : 0-1
Spectateurs : 11 887. Recette : 237 187 F. Arbitre : M. Verbeke. But : Jacques (15e, c.s.c.).
Troyes : Formici – Differding, Jacques, Hodoul, Le Lamer – Dos Santos, Dumat, Petkovic – Richard, Diallo, Tota (Thoirain, 70e). Entr.: Cédolin.
Saint-Etienne : Curkovic – Janvion, Piazza, Lopez, Farison – Bathenay, Larqué, Santini – Schaer, H. Revelli, Synaeghel. Entr. : Herbin.
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Le voyage harassant des Stéphanois n’a pas eu d’incidence sur leur prestation au stade de l’Aube. Mieux, en s’imposant 1 à 0 contre une équipe de Troyes courageuse mais limitée, ils ont profité de la défaite des Niçois à Nîmes pour leur reprendre deux points précieux au classement. Malgré la fatigue, Larqué et ses coéquipiers se sont remarquablement tirés d’affaire et justifient ainsi leurs ambitions.
René Cédolin n’aura pas réussi à renouveler l’exploit réalisé par Pierre Flamion en 1974. Sportivement, il ne conteste pas la supériorité technique de son adversaire : « Saint-Etienne était le plus fort techniquement et dans l’organisation de son jeu en première mi-temps. Durant les dernières quarante-cinq minutes, les Verts étaient certes fatigués, mais on n’a pu prendre en défaut, une défense toujours très sûre. Ce diable de Curkovic et les infranchissables Janvion, Piazza, Lopez et Farison se trouvaient toujours sur notre route… »
Dans le vestiaire stéphanois, cette victoire étriquée mais somme toute méritée satisfait Robert Herbin : « Nous aurions dû réaliser le K.O. durant les premières quarante-cinq minutes. En deuxième mi-temps, nous avons payé nos efforts de Glasgow. Il est vrai que les Troyens ont bien manœuvré. »
« La fatigue s’est fait sentir »
Roger Rocher reconnaît que ses joueurs n’étaient pas dans une forme maximale mais il préfère insister sur le retour de son équipe aux premières places du classement. « La fatigue s’est fait sentir, c’était logique eu égard à notre débauche d’énergie à Glasgow et notre retour mouvementé. Nous remettons solidement le pied à l’étrier en Championnat, c’est de bonne augure. »

Même son de cloche chez Jean-Michel Larqué : « Les quatre-vingt-dix minutes d’Ibrox Park ont pesé dans nos jambes en deuxième mi-temps. Il faut dire aussi que le terrain un peu gras et lourd ne nous favorisait pas. »
A Saint-Etienne, la trêve internationale arrive à point nommé pour quelques joueurs. Ils vont pouvoir recharger les batteries pour mieux se consacrer aux futures échéances nationales. Après leur première victoire à l’extérieur de la saison, ils ne sont plus qu’à cinq points du leader niçois. Et si la saison stéphanoise avait réellement débuté à Glasgow ?
Thierry CLEMENCEAU
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Pendant ce temps-là…
♦ A l’issue du match nul entre Lyon et Bastia (2-2), Jules Filippi, le directeur sportif bastiais, s’est fendu d’une réflexion au sujet de Jean-Lousi Cazes qui va sûrement laisser dubitatif Pierre Garonnaire. « C’est à Saint-Etienne qu’il a sans doute été formé, mais c’est chez nous qu’il a percé. »
♦ Berti Vogts, le capitaine du club allemand de Moenchengladbach souhaite que le tirage au sort désigne au club allemand l’AS Saint-Etienne. « Tous les clubs qualifiés pour les quarts de finale sont à prendre au sérieux, dit-il. Toutefois, personnellement, j’espère que nous tomberons sur Saint-Etienne. »
♦ Depuis son arrivée à Nancy en 1972, Michel Platini ne cesse de surprendre. Cette progression fulgurante a fait dire au Parisien Jean-Pierre Dogliani : « On devine ce qu’il pourrait faire dans une équipe comme Saint-Etienne. »
♦ Albert Batteux sera-t-il le prochain entraîneur de l’Olympique de Marseille ? Son nom est évoqué avec de plus en plus d’insistance du côté de la cité phocéenne. Le principal intéressé s’en défend pourtant : « A ce jour, je n’ai reçu aucune proposition de la part des dirigeants marseillais. Comme souvent en pareil cas, mon nom revient sous les feux de l’actualité, sans doute parce que je suis en inactivité, donc disponible. »
Th.C.
Prochain blog :
Belgique-France : les adieux contrariés de Kovacs
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« C’est notre plus belle victoire… »
Quatorze anciens Verts se sont retrouvés au Musée des Verts pour le vernissage de l’exposition « 40 ans après… Retour sur l’épopée des Verts », visible jusqu’au 15 mai 2016. L’occasion pour les instigateurs de la meilleure saison de l’histoire du club de se remémorer les moments qui ont façonné l’une des plus belles pages du sport français. Retrouvez les anciens Verts sur :
Bonjour, pour ceux qui ne suivent pas les verts, on se demande de quel sport vous parlez dans cette article… Ce serait bien de mentionner au moins une fois le mot football au début de l’article, histoire de savoir ce qu’on lit et de quoi ça parle…
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Bonjour Antoine. Je comprends votre interrogation mais un blog sur l’AS Saint-Etienne évoque forcément le football. Depuis deux ans, au rythme d’un ou deux blogs par semaine, je pensais que c’était acquis pour tous ceux qui cliquaient sur ces pages. Mais peut-être avez-vous raison, j’essaierai d’y penser lors de mes prochains écrits. Amicalement Vert. Thierry
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