Objectif Glasgow 76 : Saint-Etienne-V.A. : les Verts renouent avec la victoire

VA

Mercredi dernier : Lyon-Saint-Etienne
Rollerball à Gerland

 

A Saint-Etienne, on n’est pas prêt d’oublier la soirée passée au stade de Gerland. A commencer par le docteur Poty qui, dès la fin du match, a emmené dans sa voiture Gérard Janvion et Patrick Revelli. Les deux victimes du derby avaient rendez-vous à la polyclinique de Saint-Etienne. Victimes d’adversaires un peu trop rugueux, ils y ont passé la nuit en observation. Le Martiniquais souffre d’une déchirure des muscles intercostaux. « Les Ecossais sont de rudes gaillards dont les charges vous renversent souvent, dit le défenseur des Verts, mais ils ne sont pas méchants et ne cherchent pas à blesser. Cela n’a pas été le cas de Maneiro dont je n’ai pas compris l’agression. Il ne pouvait s’agir de vengeance puisque nous n’avions encore jamais été en contact. »

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Gérard Janvion est K.O. La charge de Maneiro lui a valu de passer une nuit à l’hôpital.

Plus grave, en revanche, est la blessure du cadet des Revelli. Contrairement ce qui était à craindre, les ligaments du genou de l’ailier stéphanois ne sont pas rompus mais distendus. La grosse entorse a contraint le chirurgien Imbert à « poser un plâtre qui immobilisera toute la jambe et devra être conservé pendant trois semaines » Un coup dur assurément pour le joueur qui avait retrouvé la forme. « Je n’ai vraiment pas de chance, dit-il fataliste. Alors que j’avais retrouvé la grande forme et reconquis ceux qui m’avaient sifflé, il va falloir tout recommencer et surtout retrouver l’usage de ma jambe. J’aurais dû me méfier, Mihajlovic avait décoché le même coup la saison dernière à Lopez. »

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A Lyon, Patrick Revelli est sorti sur blessure. Il rejoint la liste déjà longue des blessés stéphanois.

Des bulles pour Repellini

Dimanche 26 octobre, les joueurs ont rendez-vous au stade Geoffroy-Guichard pour un léger décrassage. Plusieurs d’entre eux en profitent pour se faire prodiguer des soins. Avant de quitter le vestiaire, ils s’offrent le droit de boire une coupe de Champagne. La tradition veut que chaque anniversaire soit fêté. Pierre Repellini n’échappe pas à la règle. Le point pris à Lyon la veille ainsi que les 25 ans du Hyérois donnent l’occasion d’arroser doublement ça.

Mardi 28 octobre. Hervé Revelli est de retour à l’entraînement. Lors du petit match concocté par son entraîneur, l’avant-centre stéphanois impressionne par la précision de ses tirs. Gérard Janvion lui aussi aimerait bien taper dans le ballon mais, même si son état de santé n’inspire aucune inquiétude, sa présence contre Valenciennes paraît bien compromise. « J’ai été très secoué samedi à Lyon parce que le coup avait touché le foie. Mais après l’entraînement de ce matin, je suis prêt. » S’il devait renoncer, Pierre Repellini, auteur d’une bonne rentrée avec la réserve contre le Red Star (0-1), se tient prêt. Christian Synaeghel, quant à lui, n’est pas présent ce mardi. Victime de problèmes intestinaux, le milieu de terrain stéphanois a préféré faire l’impasse sur cette séance pour mieux se soigner.

Mini coupes, maxi challenge

En fin d’après-midi, à l’issue du dernier entraînement, le staff et les joueurs se retrouvent chez Rullière Bernard. Une cérémonie en leur honneur est organisée dans la grande bijouterie joaillerie de la ville pour la remise de la réplique de la Coupe de France remportée par l’ASSE contre Lens (2-0) le 14 juin. Seuls manquent à l’appel Christian Sarramagna blessé, Yves Triantafilos, parti à Nantes, et Roger Rocher, excusé pour affaires personnelles. Après les discours de circonstance, Robert Herbin, en l’absence de son président, adresse quelques mots aux convives présents avec l’espoir de revenir dans ces mêmes lieux fêter un autre titre : celui de la Coupe des Clubs Champions…

ST ETIENNE-LENS (2-0)
Le 14 juin 1975, Saint-Etienne s’impose 2 à 0 face à Lens en finale de la Coupe de France. Jean-Michel Larqué soulève le trophée.

Mercredi 29 octobre. Robert Herbin s’interroge sérieusement. Et si la loi des séries existait réellement ? Après Janvion et Revelli, deux autres joueurs sont sur le flanc. Le premier, Jean-Michel Larqué, victime la veille d’un coup reçu sur la cuisse, n’a pas pris part aux exercices exclusivement consacrés au jeu de tête. En prévision du match à Glasgow, Roby avait insisté sur cette discipline. Sur le terrain synthétique qui jouxte le terrain d’honneur du stade Geoffroy-Guichard, il a composé trois équipes de six joueurs qui ne peuvent inscrire de buts uniquement qu’avec la tête.

La Une du quotidien L'Equipe du 30 octobre 1975.
La Une du quotidien L’Equipe du 30 octobre 1975.

Face à la cadence où les blessés se succèdent à l’ASSE, l’entraîneur stéphanois se voit dans l’obligation de participer à cet exercice. Joueur, Roby possédait déjà une détente verticale au-dessus de la moyenne. Aujourd’hui entraîneur, ses joueurs font le constat qu’il n’a rien perdu de ses qualités athlétiques. A commencer par Dominique Rocheteau.

En voulant lui disputer un ballon aérien, le coude de l’entraîneur stéphanois heurte le cuir chevelu de son jeune ailier. Ce dernier se retrouve K.O. quelques instants. Le docteur Poty, présent au bord du terrain, doit à nouveau mettre son cœur à l’ouvrage. Après la pause de deux points de suture, Poty demande alors à son entraîneur de ne pas aligner son attaquant contre Valenciennes.

« J’ai demandé à ne pas jouer »

Déjà privé de Sarramagna et Patrick Revelli, Herbin ne se voit pas se passer d’un troisième attaquant à quelques jours du match retour contre Glasgow. Il n’a plus à sa disposition que le seul Hervé Revelli… jusqu’à ce que ce dernier se plaigne à son tour de sa cheville droite. Fataliste, il doit se faire une raison : « J’ai demandé à ne pas jouer. J’ai repris l’entraînement que depuis trois jours et j’ai peur de ne pas tenir les 90 minutes. »

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Hervé Revelli (à gauche) souffre de la cheville droite. Il est forfait pour la réception de Valenciennes.

Les jeunes piaffent d’impatience

Devant la malédiction qui frappe ses attaquants, Robert Herbin décide alors de s’accorder vingt-quatre heures supplémentaires pour former le onze de départ appelé à débuter la rencontre contre Valenciennes. Deux possibilités s’offrent à lui : repositionner Christian Synaeghel à un poste d’ailier ou bien donner leur chance à quelques jeunes de l’équipe réserve. Schaer, Larios, Lacuesta ou encore Boury piaffent d’impatience de démontrer leur talent à l’étage supérieur.

« Nous ne jouerons qu’avec deux avants »

Jeudi 30 octobre. Roby a décidé d’alléger l’entraînement du matin. La première partie, avec ballon, est consacrée à la mise en place tactique qu’il souhaite adopter contre Valenciennes et qui servira de répétition pour Glasgow. « Nous ne jouerons qu’avec deux avants », lâche-t-il à la sortie du vestiaire. La seconde se déroule dans la salle de cinéma située dans le stade Geoffroy-Guichard. Sur le grand écran est projeté le film du match aller contre les Rangers.

Herbin lance Hugues Boury

Vendredi 31 octobre. La nuit a porté conseil à Robert Herbin. Face aux absences -et non des moindres- de ses quatre attaquants internationaux que sont Sarramagna, les frères Revelli et Rocheteau, l’entraîneur stéphanois a décidé d’aligner une attaque totalement inédite. Sa dernière trouvaille s’appelle Hugues Boury. A 19 ans, l’international Junior s’apprête à vivre son baptême du feu avec les Verts. Face à Valenciennes, Herbin a décidé de le titulariser à l’aile droite, poste qu’il occupe en Division 3. Avec Jean-Marc Schaer au centre et Christian Synaeghel à gauche, il aura pour mission, le temps d’une rencontre, de faire oublier Dominique Rocheteau.

L'Equipe, 31 octobre 1975.
L’Equipe, 31 octobre 1975.

Pierre Repellini doit une nouvelle fois se faire une raison. Avec six titulaires blessés, tout laissait à penser qu’il débuterait la rencontre d’autant que sa polyvalence est considérée comme un atout. Souvent cantonné à un rôle de remplaçant, à 24 ans, cet ancien ailier gauche reconverti  arrière droit, voire en meneur de jeu, selon les besoins de l’équipe, aurait-il perdu la confiance de son entraîneur ?

 

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VALENCIENNES EN BREF

En 1969-70, Valenciennes, club pensionnaire de Division 1, est rétrogradé en Division 2 mais comme on porte le nombre de clubs de D1 à vingt, il est repêché. Un an plus tard, il n’y a pas de nouveau miracle et le club est condamné à descendre à l’étage inférieur. En 1971-72, V.A. est de retour parmi l’élite pour un an seulement. Pour alléger ses finances, le club transfère treize joueurs et fait appel aux services de Jean-Pierre Destrumelle pour débuter un nouveau cycle. Alors que nombre d’observateurs lui prédisent une descente en Division 3, l’équipe nordiste s’accroche et termine deuxième de D2. Elle dispute alors les barrages contre le Paris-SG et s’incline sur une décision litigieuse de M. Wurtz.

A l’issue de la saison 1974-75, V.A. décroche son billet pour la Division 1. Le Polonais Wilczek termine meilleur buteur des « rouge » avec 14 buts devant Six et Zaremba (13 buts chacun). Le président Henri-Arthur Pouille, florissant homme d’affaires valenciennois, espère que cette fois-ci son club ne fera pas l’ascenseur. Comme beaucoup de ses joueurs, le président nordiste fait son apprentissage de la D1 et doit se battre pour trouver les finances nécessaires au bon fonctionnement du club. « Je n’ai jamais connu la Division 1 comme président, dit-il,  mais j’étais au club quand il opérait à ce niveau. Nous n’avons pas d’aide municipale comparable à celles d’autres villes alors il faut être attentif à notre budget. »

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Football Magazine.

« Wrazy, c’est une bombe »

Dans le Nord, l’intersaison n’a pas été de tout repos. Plusieurs cadres ont quitté le club. Son capitaine Michel Joly s’est engagé avec Avignon, Wilczeck. et Soltysik, les deux Polonais, sont repartis dans leur pays natal. Il faut reconstruire une équipe capable de tenir honorablement son rang en Division 1. V.A. enregistre les arrivées des jeunes Christian Delachet (Gueugnon), Jean-Luc Fugaldi (Sedan), Bruno Metsu (Hazebrouck) et du Polonais Jan Wrazy (Gornik). Ce dernier est envoyé par Wilczeck. « Wrazy, c’est une bombe, dit de lui Jean-Pierre Escale, le gardien de V.A. D’abord sur le terrain et aussi dans la vie courante. Ma parole, dans quelques mois, quand il parlera bien le Français, c’est lui qui sera le Marseillais de l’équipe, alors que je suis le seul vrai. »

Collection Panini.
Collection Panini.

Ropero recalé, Osim débarque

Pour compléter son effectif, le jeune Marc Ropero a effectué un essai concluant dans le Nord. Malheureusement pour l’ancien pensionnaire de l’AS Saint-Etienne, le club du président Pouille, ne pouvant recruter que cinq joueurs, a jeté finalement son dévolu sur l’expérimenté yougoslave Ivica Osim. Alors que beaucoup voyaient en lui un joueur trop âgé, susceptible de ralentir le jeu prôné par Jean-Pierre Destrumelle, le transfuge de Sedan a rapidement mis d’accord ses détracteurs en s’imposant comme le patron qui manquait à l’entrejeu valenciennois.

Collection Panini.
Collection Panini.

L’entraîneur de V.A. est conquis par son meneur de jeu et ne s’en cache pas : « On nous rebat les oreilles avec la vitesse. L’an dernier, nous cavalions toujours sur le même rythme et nous n’avons jamais surpris personne. Nous étions naïfs. Il est préférable d’accélérer à bon escient et je pense qu’avec Osim, ce sera possible. »

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Didier Six, pur produit de l’école de V.A. est l’un des plus talentueux attaquants français.

 « Pour moi, Saint-Etienne reste la meilleure équipe française  »

Classé à la 5e place à égalité de points avec l’ASSE, Valenciennes est un peu l’équipe surprise de ce début de Championnat. Sous les ordres de Jean-Pierre Destrumelle, le club nordiste pratique un jeu varié, parfois enlevé mais toujours cohérent. Pourtant, Jean-Pierre Destrumelle refuse de verser dans un optimisme démesuré. « V.A. gagne très rarement à Saint-Etienne, constate-t-il, mais il est souvent bon au stade Geoffroy-Guichard. Il y a deux ans, nous avions failli obtenir le nul grâce à une fin de match excellente, revenant à 3 à 2 après avoir été mené 3 à 0. Pour moi, Saint-Etienne reste la meilleure équipe française et l’absence de nombreux titulaires ne diminue pas sa valeur, car les remplaçants sont de qualité au club stéphanois. Je ferais bien mon ordinaire des remplaçants dont dispose mon collègue Herbin ! Pour moi, Saint-Etienne même sans deux titulaires, même à la recherche de son second souffle, reste une très grande formation. »

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Jean-Pierre Destrumelle, l’entraîneur de V.A. compte sur ses deux attaquants Bruno Zaremba et Pascal Jeskowiak pour déstabiliser la défense stéphanoise.

Forts de leur succès contre Reims (2-1) au stade Nungesser, les joueurs nordistes sont convaincus qu’ils peuvent réussir une bonne performance au stade Geoffroy-Guichard. « Nous ne partons pas avec la hantise du résultat mais avec pour objectif de plaire au public stéphanois par la qualité collective de notre football », rajoute l’entraîneur de V.A.

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Ce vendredi soir, à Saint-Etienne, on est loin de la ferveur qu’avait engendré le derby une semaine plus tôt. Pour la venue de Valenciennes, ils sont à peine 15 000 à garnir les travées du stade Geoffroy-Guichard. Amputée de six titulaires, l’équipe stéphanoise a plus que jamais besoin du soutien de ses supporters. A quelques jours de leur match retour contre les Glasgow Rangers, les Verts ne doivent pas se manquer et engranger de la confiance.

En lever de rideau, l’INF Vichy, entraîné par M. Pibarot, s’octroie un beau match nul face à la réserve stéphanoise (0-0). Privés de Boury et Schaer, Félix Lacuesta a occupé le poste d’avant-centre.

Programme du match contre V.A. - Collection personnelle de M. Philippe Gastal (Musée des Verts).
Programme du match contre V.A. – Collection personnelle de M. Philippe Gastal (Musée des Verts).

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Le compte-rendu du quotidien L’Equipe

L'Equipe, 1er novembre 1975.
L’Equipe, 1er novembre 1975.
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Jean-Marc Schaer (balle au pied) tente de s’infiltrer dans la surface valenciennoise sous l’œil attentif du débutant Hugues Boury.

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SAINT-ETIENNE-VALENCIENNES : 2-0

Spectateurs : 14 962. Recette : 184 697 F. Arbitre : M. Vigliani. Buts.- Santini (53e), Piazza (84e).
SAINT-ETIENNE : Curkovic – Janvion, Piazza, Lopez, Farison – Santini, Larqué, Bathenay, Synaeghel – Boury (Repellini, 60e), Schaer, Synaeghel. Entr.: Herbin.
VALENCIENNES : Escale – Fugaldi, Coumba, Wrazy, Garceran – Neubert, Verstraete, Osim – Jeskowiak, Zaremba, Six. Entr. : Destrumelle.

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L'Equipe, 1er novembre 1975.
L’Equipe, 1er novembre 1975.
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Jean-Michel Larqué échappe à la vigilance du Valenciennois Didier Six pour mener les Verts à la victoire.

Robert Herbin peut être satisfait. Les Verts n’ont pas disputé le meilleur match de leur existence mais ils se sont rassurés en s’imposant 2 à 0 devant Valenciennes. Avec une attaque expérimentale, ils ont finalement trouvé leur salut dans l’efficacité offensive de leurs demis et de leurs arrières. Jacques Santini a montré la voie (53e) avant que le fougueux Oswaldo Piazza ne scelle le sort des visiteurs (84e).

Avant de s’envoler pour Glasgow, les Stéphanois ont renoué avec une victoire en Championnat qui les fuyait depuis le 27 août. « Saint-Etienne a gagné et a surtout renoué avec la victoire en Championnat de France. Et cela est peut-être le plus important ! C’est d’autant plus encourageant que notre équipe a joué sans ses trois attaquants titulaires, ceux-là même qui, comme Patrick Revelli et Rocheteau ont constitué notre force de frappe essentielle ces derniers temps », exprime avec soulagement l’entraîneur stéphanois. Pour lui, cette victoire vaut plus que deux points : « Psychologiquement, Il est important que nos joueurs aient décroché ce succès qui dissipera un peu les doutes. »

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Pour sa deuxième titularisation avec l’équipe professionnelle, Jean-Marc Schaer n’a marqué mais il a fait souffrir Coumba, le défenseur valenciennois.

Schaer et Boury n’ont pas démérité à la pointe de l’attaque stéphanoise. Si ces deux jeunes attaquants possèdent d’indéniables qualités, ils semblent encore un peu tendres pour le haut-niveau. Le premier, malgré quelques occasions réelles, devra encore patienter pour inscrire son premier but en D1. Quant au second, la tactique adoptée par son entraîneur en vue du match de Coupe d’Europe, ne lui a guère permis de se mettre en évidence.

Pour son premier match officiel à ce niveau, Hugues Boury a pu mesurer le chemin qu’il lui reste à parcourir pour évoluer en Division 1 : « En première division, ça joue dix fois plus vite qu’en troisième. Quant au coup qui m’a contraint à sortir, il m’a été donné juste au-dessus du genou. Et ça m’a fait très mal… Mais s’il m’avait fallu rester, j’aurais vidé mes tripes… » Dominique Rocheteau est passé par là. Il se souvient bien de ses débuts en D1 contre Nancy le 29 septembre 1972 : « Ce jour-là, j’avais autant souffert que Hugues, mais il a eu, en plus, la malchance de jouer dans des conditions très difficiles imposées pour expérimenter la tactique défensive à employer à Glasgow. »

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Le tableau d’affichage du stade Geoffroy-Guichard indique 1-0. Oswaldo Piazza ajoutera une unité pour clôturer le score à 2 à 0.

La rage de vaincre d’Oswaldo

Oswaldo Piazza, par son abattage, sa fougue et sa puissance athlétique, a été récompensé par un but. Une nouvelle fois, sa rage de vaincre et la débauche d’énergie dont il a fait preuve ont déstabilisé ses adversaires et fait la joie du public stéphanois. L’Argentin joue un rôle prépondérant dans le système de jeu de Robert Herbin. A l’image d’un Katalinski à Nice ou d’un Humberto au Paris-SG, il se mue souvent en premier contre-attaquant. Pour s’accorder autant de liberté, il sait qu’il peut compter sur Dominique Bathenay de plus en plus rayonnant et s’affirme comme un nouveau patron dans cette équipe stéphanoise.

Les deux joueurs forment une paire de contre-attaquant redoutables. Leur entente fait souvent le malheur des attaquants et des défenseurs adverses. Le public ne s’y trompe pas, lui qui  pousse à se surpasser quand le besoin s’en fait sentir. Contre V.A., il a fait basculer la victoire du bon côté dans les vingt dernières minutes. Oswaldo le sait : « Cette ovation de la foule, on la sent. Mais on ne peut quand même pas déserter toujours son poste et subir des contres malheureux. »

Dans le vestiaire nordiste, Ivica Osim ne souhaite pas s’étendre sur la défaite de son équipe. Il préfère adresser un message d’encouragement aux Verts en vue de leur déplacement européen à venir : « L’ASSE reste l’ASSE, toujours aussi difficile à contrôler ou à arrêter et ce, quel que soit le nombre de ses blessés. »

« Là-bas, à Glasgow, si les Verts ne subissent pas le match et se méfient de l’arbitrage, il n’y a aucune raison pour qu’ils soient éliminés. »

Ivica Osim

« Les Stéphanois possèdent vraiment une belle équipe »

Jean-Paul Escale, le doyen de cette Division 1, ne s’inquiète pas de cette défaite en terre stéphanoise. Pour l’ancien Marseillais, son équipe manque encore d’expérience : « Nous travaillons dans une excellente ambiance. Cette équipe est pleine de joueurs prometteurs. Nous nous en sommes bien tirés car les Stéphanois possèdent vraiment une belle équipe. Quelle plénitude collective, quelles ressources et quel talent, quelle force chez un Bathenay et chez un Piazza. Il y a vraiment une sacrée différence avec les autres équipes. »

M. Pouille, le président valenciennois, cherche une excuse à la défaite de son équipe : « On a perdu le match en étant médiocres. Aussi, Osim n’a pas joué sur sa valeur propre. » Cette explication ne convainc guère Curkovic. Pour le gardien yougoslave, si son compatriote n’a pas eu son rayonnement habituel, la raison en est toute simple :

« Si Osim n’a pas été ce qu’il est, c’est tout simplement parce que Jacques Santini a été très bon. »

Ivan Curkovic

Thierry CLEMENCEAU

 

Pendant ce temps-là…

 Une folle rumeur a couru dans les rues de Nancy : l’ASNL serait confrontée à des difficultés financières. Pour combler son déficit, le club penserait à se séparer de son meilleur joueur : Michel Platini. Face à ces bruits de plus en plus grandissants, Claude Cuny, le président lorrain, a tenu à mettre les choses au point : « Il n’en est pas question malgré les offres reçues, y compris de l’étranger. »

FranceFootball, 4 novembre 1975.
FranceFootball, 4 novembre 1975.

♦ L’AS Saint-Etienne vient de mettre en vente des tee-shirts verts sur lesquels sont reproduits en photos couleur les visages de tous les joueurs stéphanois.

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L'Equipe, 31 octobre 1975.
L’Equipe, 31 octobre 1975.

Le mercredi 12 novembre, à Veendam, l’équipe de France Amateurs disputera son premier match comptant pour les éliminatoires des Jeux Olympiques. Un seul joueur stéphanois a été sélectionné : l’attaquant Jean-Marc Schaer.

Th.C.

Prochain blog :
les Verts à l’assaut de Glasgow

 

♦ ♦ ♦

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« C’est notre plus belle victoire… »

Quatorze anciens Verts se sont retrouvés au Musée des Verts pour le vernissage de l’exposition « 40 ans après… Retour sur l’épopée des Verts », visible jusqu’au 15 mai 2016. L’occasion pour les instigateurs de la meilleure saison de l’histoire du club de se remémorer les moments qui ont façonné l’une des plus belles pages du sport français. Retrouvez les anciens Verts sur :

ASSE.fr

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Plus de 100 000 visiteurs ont parcouru le Musée des Verts depuis son ouverture le 20 décembre 2013. Et vous ?

http://www.museedesverts.fr

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Auteur : surlaroutedesverts

Comme Obélix, tout petit, je suis tombé dans le Chaudron. Et je n’en suis jamais sorti. Mon premier souvenir d’un match des Verts remonte au 17 mars 1976. Ce soir-là, Saint-Etienne s’offre une qualification pour les demi-finales de la plus prestigieuse des Coupes d’Europe face au Dynamo de Kiev. Quel plus beau cadeau, le jour de mes 9 ans, que de voir Dominique Rocheteau, Charentais maritime comme moi, faire exploser le stade Geoffroy-Guichard. A travers ce blog, je vous propose de revivre huit décennies de moments forts de l’histoire du club, d’anecdotes croustillantes, de personnages emblématiques et de  matches inoubliables dans une ambiance unique en France…

3 réflexions sur « Objectif Glasgow 76 : Saint-Etienne-V.A. : les Verts renouent avec la victoire »

  1. Bonjour Thierry , merci pour cet article ,je ne me souvenais plus du tout de Boury ,ni du grand Osim qui ne passait pas inaperçu sur un terrain . Pour en revenir au Derby de dimanche soir , l ‘équipe qui en voulait le plus à gagnée ,notre système de jeu étant commme souvent beaucoup trop frileux la meilleure défense à toujours été l’attaque !!! .De plus nous avons perdu notre buteur Béric , espérons que Maupay va enfin pouvoir jouer , et démonter toutes ses qualités . Michel.

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  2. Comme quoi, des  » bouchers » à Lyon, ce n’est pas nouveau…
    Encore un très bel article ! Philippe GASTAL n’est peut-être pas étranger à l’illustration du document (programme asse-va notamment ?). En tous cas je sais qu’il apprécie fortement votre travail. Que la lecture de ce blog lui permette d’oublier les événements inqualifiables de dimanche dernier.

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    1. Bonjour Laurent, Merci pour votre commentaire. Les derbies ont toujours été âpres et le dernier n’a pas échappé à la règle. Effectivement, nous travaillons en étroite collaboration avec Philippe Gastal. Au plaisir. Amicalement Vert. Thierry

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